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 dans le sillage d'encre de l'aventurier — Sherlock

écrivainpoème d'hiver
Hector Desmond
Hector Desmond
épargné(e)
avatar // crédit(s) : charlie heaton // flow (la meilleure)
âge : 23 ans
"On marche, on court, on rêve, on souffre, on penche, on tombe,
On monte. Quelle est donc cette aube ? C’est la tombe."

métier : poète en herbe
carcasse : mortel
échanges : 49
arrivée : 22/03/2020


cthulhu fhtagn
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Lun 30 Mar - 18:04

date du rp ≈ 26 février 1982
lieu du rp ≈ port de Selkirk

dans le sillage d'encre de l'aventurier


Hector — Sherlock

Et soudain, surgit face au vent, le vrai héros de tous les temps.




Aujourd'hui encore Hector rêve d'ailleurs. L'haleine salée du port lui fouette le visage, semant l'anarchie dans sa chevelure ocre – des effluves marines viennent lui chatouiller les narines tandis que son regard s'égare au loin comme s'il n'y avait pas d'horizon, comme si sa perception ne connaissait pas de limites ; il ne regarde rien en particulier, le poète, et pourtant ce sont des fresques aux couleurs froides qui filent sous ses paupières agitées. Il y a les vagues, leur courbe spumescente, leur azur un peu verdâtre aujourd'hui, et la mélodie hypnotique du ressac, qui gifle sans répit le littoral. Il y a, au creux des vagues, au fond des flots, des créatures diverses, qui s'extraient des eaux l'espace d'une seconde et s'offrent à qui a l’œil attentif – écailles argentées sous le Soleil voilé, dentitions aiguisées, muscles caudaux fendant la mer avec férocité. Ses aptitudes banales d'humain ne lui permettent pas de discerner réellement ce qui agite, de temps à  autres, l'étendue bleutée – c'est son imagination qui s'attelle à pallier cette faiblesse et à effacer les bornes qui caractérisent sa condition ; elle le fait démiurge, son imagination, matérialisant des créatures inconnues du monde réel, des écarlates que n'ont jamais vu les milieux aqueux, des êtres au gigantisme impossible, des langues nouvelles, des regards humanoïdes et des corps hybrides. Et ce sont ces créations-là qui se reflètent dans son regard vague d'artiste en construction, avec un réalisme avoisinant l'éclat hagard de l'hallucination. Il n'a plus nulle conscience de ce qui secoue réellement la mer en cet instant – il ne voit pas, au loin, se profiler la silhouette d'un bateau qui, vraisemblablement, a mis le cap sur le port. Ses paupières sont figées sur l'horizon qu'il a transcendé. Il ne sent plus le vent qui lui mord la nuque, ni l'odeur un peu aigre qui flotte autour de lui, ni même l'humidité de ses vêtements qui lui collent désagréablement au corps.
Il est loin des autres et de lui même.

Il a à la main ses deux carnets, le noir et le clair – il hésite encore ; lequel abritera ses errances poétiques du jour ? Choisira-t-il de dépeindre les créatures de son imagination comme on dépeint un jour clair, sous le sourire chaud du Soleil ? Ou cédera-t-il sous les assauts sanglants de ses pulsions ténébreuses – fera-t-il une utilisation létale des armes que lui sont les mots ? Il y a un certain temps déjà qu'il n'a pas ouvert le carnet noir, et il le sent – ce qui, en lui, est avide de violence et de noirceur, se tend sous sa poitrine, donne à son cœur des palpitations fiévreuses ; il lui faut nourrir l'abîme en lui. Car s'il l'affame, l'abîme finira par refermer ses mâchoires impitoyables sur son cœur, sur la luminescence vacillante qu'il renferme, celle-là même qui fait le Hector gentil, compréhensif et affectueux que tous ont l'habitude de voir. Alors, il doit capituler provisoirement, le temps d'un abandon aux ténèbres et à leur sanglante cruauté – le temps que la gueule monstrueuse s'alimente et se loge à nouveau en lui, serpentant autour de sa colonne vertébrale, se nichant entre les vertèbres pour venir s'arrimer férocement aux os. C'est ce qu'il s'apprête à faire, le jeune homme – le carnet noir à la main, il suit des yeux un énième avatar monstrueux qui a émergé des flots salivants sous l'impulsion de son imagination créatrice ; il ouvre  son alors carnet afin de commencer à creuser le papier et d'y glisser les mots qui ont commencé à germer en lui... Il est cependant bien vite stoppé net dans son élan littéraire par le signalement caractéristique d'un bateau venant d'atteindre le port ; et c'est si soudain qu'il sursaute, Hector, lâchant son précieux carnet noir et ses stylos qui se voient projetés quelques mètres plus loin. A la fois bougon et craintif, toujours, à l'idée que quelqu'un ne s'empare de ce carnet, crucial pour lui mais aussi tellement dangereux pour son apparence placide et chaleureuse, le jeune poète fait quelques pas, trottinant jusqu'à parvenir là où a chuté son matériel d'écriture avant de s'accroupir pour le récupérer. Lorsqu'il se relève, son regard se porte, un peu par hasard à vrai dire, sur une silhouette masculine qu'il voit descendre du bateau récemment arrivé...
Il se fige.

Il reconnaît immédiatement les traits, la prestance, l'aura – mieux encore, il reconnaît tout aussi immédiatement ce qui se fait jour en lui à la vue de l'homme ; muette admiration et complète déférence, qu'Hector ne voue qu'à cet être-là, qu'il n'a plus vouées à personne depuis qu'il s'en est allé loin de Selkirk et loin de lui...
– Mais – vous êtes –
C'est, en lui, une cavalcade de mots, tous exprimant quelque chose de différent – surprise, joie, incompréhension, excitation ; lui le poète, lui l'artisan, lui le costumier des mots, se trouve coi devant cet autre homme de lettres, cet autre écrivain qu'il estime tant. Il y a des années qu'il ne l'avait pas vu... Des années maintenant qu'il est parti retrouver l'immensité et la richesse des terres lointaines – le voilà maintenant devant lui, toujours aussi charismatique, avec dans les yeux un univers d'aventures et d'intensités poétiques, comme s'il avait mille ans à souffler sur le papier et des milliards de mots à broder en phrases et en chapitres. Le sourire a fleuri si rapidement sur le visage d'Hector qu'il en est lui-même déconcerté ; la voix lui revient l'instant d'après :
– Alors vous êtes de retour pour de bon ?
Peut-être est-il simplement de passage, qu'il va repartir demain ? Il n'ose pas se réjouir complètement, car la déception se trouve dans la continuité de bien des enthousiasmes ; il est bien loin, toutefois, de la fixité renfrognée qui était la sienne quelques minutes auparavant – elle est loin, l'idée d'ouvrir le carnet noir élimé et d'y cracher son fiel sulfureux ; pour ce qui est du carnet lui-même, il l'a enfoncé au fond de sa poche – il ne lui sera vraisemblablement pas utile aujourd'hui, pas alors que le destin, ou quel que soit le nom qu'on donne à l'idée d'une transcendance omnipotente, a placé cet homme, qu'il considère tant, sur son chemin, et ce le jour-même de son retour à Selkirk.


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Invité


cthulhu fhtagn
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Lun 30 Mar - 18:44

date du rp ≈ 26 février 1982
lieu du rp ≈ port de Selkirk



Il respire.
Cet air si frais mêlée à l'étrangeté fascinante. Il a hésité longuement avant de reprendre le large pour retrouver cette terre sirène, qui lui murmure des mélodies envoutantes depuis qu'il est parti. Parce qu'il savait, Sherlock, qu'un jour il y reviendrait. Il l'avait promit. D'abord à Vivi, promesse d'amour qui ne fut engagée que le temps de cette même promesse, non pas oubliée, mais mise de côté. Mais surtout à lui-même. Terre trouvée, bien que ses racines n'y sont pas implantées, il sait que son coeur et toute son âme appartient à cette île. Parce que l'écrivain vit pour l'aventure, pour les merveilles et les découvertes. Et que cette île a des secrets cachés qu'il rêve de découvrir.

Sur le pont, vieille valise à la main, besace pendante sur l'épaule, le sourire étire ses lèvres en regardant l'horizon. Les cheveux s'emmêlent sous la brise revigorante qui frappe son visage dans une caresse accueillante. Le bleu de la mer laisse flotter sur elle un peu de verdure, la terre sacrée, tant désirée. Il approche. Il y est presque. Et son coeur trépigne d'impatience à l'idée de refouler le sol de cette île. Il a laissé à Liverpool sa tendre épouse, femme aimée et désirée, ainsi que sa famille. Mais il va retrouver ici, les courbes qui le hantent depuis quatre années, les amitiés installées dans son coeur, dans ses souvenirs. Parce qu'en pensant deux mois sur l'île, il y a des années, il a fait des rencontres qu'il n'a jamais pu oublier.

Mais jamais il n'aurait espéré retrouver aussi rapidement un visage autrefois tant aimé. À peine pose-t-il enfin les pieds sur l'île qu'il tombe nez à nez avec le jeune prodige, jadis garçon perdu devenu protégé. – Mais – vous êtes – L'écrivain retrouve le poète, jeune garçon morose, aux rêves pleins les doigts, qui peint des vers et des rimes riches sur des carnets gribouillés. Il ne peut pas s'empêcher de le prendre dans ses bras, de serrer l'innocence troublée d'un gamin perturbé.

Au final Sherlock, il a des racines sur cette île.
Hector est l'une d'elle.

« Hector, comme je suis heureux de te voir ! » Il a grandit le petit, maintenant jeune homme. Le voyageur pose ses mains sur les épaules du plus jeune, dans un geste qui se veut involontairement paternel. – Alors vous êtes de retour pour de bon ? Il se met à rire doucement, presque timidement. « Pour un temps je dirais. Tu sais bien que l'avenir se ne prévoit pas. » Il retire finalement ses mains des épaules, mais le sourire perdure sur les lèvres, comme impossible à effacer.

L'écrivain regarde le port, regarde le monde qui s'offre à lui. Prend une grand respiration qu'il relâche dans un sourire, dans le renouveau d'une vie qui se veut remplie de nouvelles aventures. « J'avais presque oublié l'air d'ici. » Puis son visage se tourne vers le garçon, les yeux remplit de joie. « Tu as grandi Hector, tu n'avais pas vingt ans quand on s'est rencontré. J'espère que tout va bien pour toi. »


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