le jugement

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
Langue étrangère, païenne, qui scande son retour, ne jure qu'autour de cette horreur venue des étoiles pour s'échouer au fond des océans. Cthulhu, terreur dont les quelques rares statuettes y montrent une terrible alliance entre le dragon et le poulpe, Cthulhu le divin, Cthulhu l'horrible. Celui qui sera le fautif de la fin de ce monde, celui qui détruira tout être capable de respirer - qui emmènera les impies dans la cité de R'lyeh.


Habitants de Selkirk à n'en pas douter, de ceux qui même s'ils quittent l'île y reviennent toujours. Enfants de ces terres lointaines et si proches des autres, ils sont les entrailles, le vivier perdu dans la mer du nord. De ceux qui se taisent, de ceux qui apprennent du monde extérieur par le biais du ferry et des journaux partagés, les abandonnés, parfois laissés pour compte mais aussi ceux qui se dressent fièrement jusqu'à la lumière nocturne.


Ceux d'ailleurs, étrangers qui attirent les regards indiscrets et les questions qui tournent sans cesse dans les maisons du village brumeux. Ceux qui n'ont rien à faire ici, les quelques rares artistes qui sont à la recherche d'inspiration ou encore d'idéalistes bourgeois qui souhaitent contempler la petite misère pour se conforter dans leur luxe. Les êtres aux visages trop neufs ou trop abîmés, les êtres qui font singulier dans ce paysage si peu animé.


Jonchent les pavés sales du village, se cachent dans les ombres et se mêlent aux vagues entremêlées de l'océan colérique. Les créatures qui peuplent l'île, les impies crachant l'infecte à la figure d'autrui, les maudits qui de la naissance à la mort continueront de pourrir les fruits de l'homme, les amener jusqu'aux combles de l'horreur. Parsemés d'écailles ou bien de poils, le regard levé vers le ciel, les enfants d'Adam et d'Eve dans un dernier souffle jurent que l'enfer se trouve bel et bien sur terre.