selkirk

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Selkirk, petite île comprenant un petit village portant le même nom, rares sont ceux en Ecosse qui connaissent son existence. En effet, celle-ci tellement perdue entre les flots attire uniquement la curiosité de quelques touristes ou artistes esseulés qui cherchent le calme d'un huis-clos. Si l'on ne saurait dire depuis quand hommes et femmes y vivent, il est cependant possible d'affirmer qu'ils sont un nombre réduit, 600 habitants peuplent seulement les lieux, rendant les relations entre eux plus intimes, plus chaleureuses.

De Selkirk, se sait aussi que son économie est principalement basée sur la pêche ainsi que sur l'élevage, de manière à survivre en auto suffisance, car il n'est pas rare qu'une mer turbulente coupe l'île du reste du monde. Chevaux, brebis et autres bêtes peuplent les quelques vertes plaines ouvertes. L'échange se fait uniquement par le biais d'un ferry, qui tous les samedi vient échanger avec éleveurs, maraîchers et pêcheurs des produits. C'est ainsi que se retrouvent entre différentes lèvres cigarettes, sur diverses épaules des vêtements d'ailleurs, huiles et pétrole, l'alcool et produits alimentaires industriels. En outre, un marché prend place tous les mercredi sur la place du village et on trouve plusieurs magasins d'alimentation générale.

selkirk ≈ Tous les samedi à 13h arrive à Selkirk et repart à 17h. Fait l'aller-retour entre Edimbourg et Selkirk, 1h30 de trajet sont nécessaires pour arriver à bon port.

Pour se déplacer, outre à pieds, les habitants privilégient le vélo, éventuellement les chevaux. En effet les routes ne permettent que difficilement aux voitures d'accéder aux différents chemins de Selkirk, souvent en proie au mauvais temps et si certains en possèdent, elles ne sont quasiment pas utilisées. Pour ce qui est du raccord sur le réseau, 20% de l'île n'est pas dotée d'électricité et tous les habitants possèdent des lampes à huile, car les orages sont régulièrement responsables de coupure de courant, rendant les technologies aisément obsolètes et confortant certains dans leur volonté de vivre comme au début du siècle.

Une petite imprimerie permet aux habitants du village d'avoir quelques nouveautés sur leur propre terrain, et de même, les échanges de journaux venant de grandes villes se font par le biais du ferry.

les moyens de communications & technologie ≈ Il n'existe pas de téléphone portable. Quelques rares cabines téléphoniques se trouvent disséminées sur l'île, majoritairement préférées au téléphone à cadran, moyens tous deux rendus inutiles dès que le temps se fait frondeur - souvent. La solution la plus aisée reste tout de même à envoyer les enfants chez les voisins pour faire parvenir un message. Environ la moitié des foyers possèdent un téléviseur, on se rend néanmoins plutôt dans les bars lors d’événements, on préférera la radio à domicile. Les technologies dites nouvelles sont rapportées par les rares étrangers, provoquant l'excitation des plus jeunes et la méfiance des anciens.

Les étrangers sont rares, plutôt singuliers, mais se fondent aisément dans la masse. Il n'en est pas toujours de même pour les personnes de couleur, déjà peu présentes et le plus souvent issues des anciennes colonies du Royaume-Uni. Selkirk est une île aux traditions obsolètes, n'ayant pas réellement évoluées avec son temps, et les plus anciens seront généralement moins tolérants et plus enclin à faire preuve de racisme. Si les années 80 sont une période de libération des mœurs, cette tendance sera elle aussi apportée par d'autres, intrigante pour les habitants de l'île et jusque-là peu répandue.

Il n'y a qu'une seule école, les classes y sont de niveau mixtes, en raison du petit nombre d'enfants évoluant sur l'île - le niveau partant des classes les plus petites, jusqu'à la fin du lycée. Pour ceux qui voudraient s'aventurer à l'université, il n'existe pas d'autre choix que de quitter l'île et de se rendre sur le continent (donc impossible pour les créatures). Pour ces raisons-ci, la plupart des métiers sont acquis grâce à l'apprentissage, même les plus complexes - et non par l'érudition théorique. Néanmoins, la bibliothèque est bien fournie, permettant à chacun d'en savoir si ce n'est plus, voire autant que sur le continent.

En outre les saisons ne changent pas, les difficultés sont similaires à d'autres villes d'Ecosse, bien que parfois plus complexes en raison de sa place d'île coupée du monde.
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légendes

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1830 ≈ Les lumières dansaient jadis et dansent toujours aujourd'hui autour du phare, certains même disent que le vent leur soufflent des paroles incompréhensibles. La légende raconte différentes choses, une des versions serait qu'un vieux gardien de phare y aurait assassiné son épouse après découverte d'un adultère avec un homme bien plus jeune que lui, suite à cette horreur il rejoignit sa femme en se tranchant la gorge. Dit-on d'eux qu'ils se disputent encore et qu'ils hantent les murs sans but. La seconde serait que tout simplement il s'agit d'esprits bienfaisants, qu'ils discutent avec l'océan pour donner aux habitants de Selkirk une bonne pêche comprenant la quantité et de grosses prises. Quant à la troisième, plus étrange encore, affirme qu'il s'agirait d'un enfant mort par noyade non loin du phare, qui, tombé des rocheuses s'est retrouvé avalé par l'océan. Esprit joueur, candide, c'est de lui qu'émane la lumière trouble, et ce sont ses rires qui parviennent jusqu'aux marcheurs.

Beaucoup de légendes s'inventent encore autour du phare, même au sujet du gardien. Théories se cumulent autant que les inventions, personne ne saurait pourtant donner un point final à ces lumières translucides.


1915 ≈ La rumeur se répand comme une traînée de poudre, prête à exploser à chaque instant. On dit de la jeune Josephine Reed qu'elle tousse, que ses poumons crachent du sang, qu'elle décline peu à peu. Alors tout se confirme progressivement, à Selkirk on parle de tuberculose propagée à une dizaine de personnes, puis une vingtaine, une trentaine et enfin une quarantaine. Ni plus, ni moins, ils attisent la méfiance pourtant, le médecin, noyé sous les malades tente tant bien que mal d'apaiser leurs douleurs. La décision se fait un soir, entre un petit comité qui devient grand à mesure, il faut se débarrasser d'eux avant que toute l'île ne devienne qu'une île morte. Des larmes coulent, des poings frappent sur la grande table en bois, pourtant la peur est plus forte que la tristesse.

C'est durant le mois de novembre qu'un navire quitte la berge pour s'enfoncer dans la brume hivernale, cinq hommes sur le pont qui dirigent l'opération, les tuberculeux aux mains liées et aux yeux aveugles à cause de foulards décolorés. Parmi ces gens comprennent six enfants en bas-âge, une dizaine d'adolescents et femmes ainsi qu'hommes se mélangent. Ils sont poussés, jetés dans les eaux glaciales et ainsi se termine l'épidémie. Les responsables montent à peine leurs mentons avec fierté, ils se taisent et cette histoire reste encore muette, personne ne veut s'en souvenir, personne ne veut en parler : ces mois de souffrances, cette mise à mort n'est qu'une page sombre dans les livres de Selkirk.


1917 ≈ La guerre, terrible fléau, touche depuis des années maintenant Selkirk. Pourtant, jusqu'ici rien ne pouvait prétendre à une autre menace. Elle est pourtant arrivée sans prévenir, en plein été. Le ferry qui ne passe plus, n'échange plus avec les habitants, trop apeuré, maintenant resté chez lui pour ne pas du jour au lendemain décéder. Alors les provisions baissent petit à petit, plus le temps passe plus les habitants se laissent posséder par la faim. Les chevaux des éleveurs sont volés, dévorés un à un, il en va de même pour les quelques brebis restantes et la pêche a rarement été aussi mauvaise. Aucune aide ne semble venir du ciel, les enfants perdent du poids à vue d'oeil, au même titre que les mères, les pères et autres frères et soeurs. L'alarme ne sonne plus, certains se laissent simplement dépérir, beaucoup cherchent des solutions - et une minorité s'enfonce peu à peu dans une folie incontrôlable.

Un jeune couple arrivé d'Edimbourg, installé depuis 1913 disparaît du jour au lendemain sans laisser de traces. On dit pourtant qu'ils ont été dévorés, qu'à défaut d'avoir des animaux à dépecer, ces deux jeunes gens ont été sacrifiés au nom de la survie. Une quinzaine de personnes sont comptées, plus que soupçonnées pour cette abomination, peut-être regrettée ou non, pourtant au grand jamais leurs noms ont été révélés au grand jour - ils se murmurent seulement. C'est pourtant quelques mois après, en septembre, que l'on parle d'une pêche miraculeuse, qu'une quantité titanesque de maquereaux, harengs et sardines se coince dans leurs filets. Des jours durant ils reviennent à la mer pour de nouveau remplir les estomacs des habitants de Selkirk. Quant à cette histoire, si elle a pu s'exporter hors de l'île, tous s'affirment à dire que ce n'est qu'une légende pour effrayer les enfants qui ne veulent pas avaler leur soupe.


1960 ≈ Fait étrange que personne n'ait remarqué cette bicoque dans le fin fond de la forêt d'Oyckel. Pourtant, c'est durant cette année qu'un groupe d'enfants en a fait la découverte, somptueuse et mêlée d'odeurs d'antan, elle fut leur terrain de jeux divers et variés. Cependant et en y revenant constamment, ils se mirent à raconter des histoires d'esprits farceurs leur apprenant des jeux entre les murs, leur lançant la balle et leur courant après pour jouer à chat. Bien que les adultes furent sceptique à l'origine, les villageois connaissent tous maintenant l'emplacement de cette maison sans trop oser s'y approcher, laissant les plus jeunes le luxe de parler aux fantômes amusés. De son histoire il ne reste aucun écrit, peu de pistes, ne reste dans les entrailles de ces quatre murs, des vieux meubles troués et dévorés par les termites.


1973 ≈ Affaire aussi vite étouffée que son arrivée, chacun connaît pourtant le sort funeste de Calum Boyd, jeune pêcheur dont le tronc fut retrouvé ballotté par les vagues sur la plage de l'île. Disparu depuis des semaines déjà, laissant une fiancée aux abois, à l'annonce de la nouvelle de sa mort et des circonstances de celle-ci, elle en tomba au sol, ne se releva jamais plus de ce terrible destin. Animal ou esprit détraqué, l'histoire de Boyd laissa et laisse encore des vives plaies saignantes dans les esprits des villageois. Ainsi dit-on aussi, que la nuit, vers une heure du matin, son fantôme apparaît, les viscères encore pendantes, les yeux vitreux et les larmes arrachant la peau de ses joues, il marche, marche jusqu'à disparaître petit à petit dans une brume spectrale.