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 le cœur jeté. (abhainn)

écrivainpoème d'hiver
Bróna Kerr
Bróna Kerr
épargné(e)
avatar // crédit(s) : eva, valruna
âge : trente-sept damnations, l'enfer beau diable qu'il subsiste.
le cœur jeté. (abhainn) InhUknXm_o

c'est reposant, la tragédie, parce qu'on sait qu'il n'y a plus d'espoir, le sale espoir.

métier : l’abîme te regarde aussi. capitaine et directrice de the adventure galley.
carcasse : fange mortelle, damnation pleine, survie maladive.
échanges : 184
arrivée : 31/03/2020


cthulhu fhtagn
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Mer 8 Avr - 13:36

date du rp ≈ 10 mars 1982
lieu du rp ≈ les quais.

aurore crevée, astre au déclin, l'horizon infini. quais fourmillants de vie, deniers navires rejoignant la côte à l'approche de la sorgue, derniers arrivants rejoignant terre ferme. curieux, ces gens-là. on les dit du continent, on les dit aventuriers. peut-être bien qu'c'est une vie qui les fait rêver tous, quand ils y pensent, mais lorsque résonnent les chants des marins, sur fond de toile océane, phantasme s'efface au réalité plane, tendre accalmie que péninsule si bien connues des natifs, de ceux qui n'ont jamais voulu quitter selkirk. bróna biberonné sur ces mêmes pavés d'un foutre poiscaille saccagés, dernier coup de balai avant de rejoindre, par-delà la plage, récifs hantés que maisonnette calenchée. elle y crèvera, elle le sait. peut-être qu'elle n'attend que ça, finalement - ça soulagerait bien sa peine.

dernier mot, pognes serrées, renvoie chez eux caboteurs, rejoindre marasme familial, épousailles félicités, progéniture galopant aux chemins de terre défoncés. pour d'autres, goulot d'une bouteille à embrasser, ni plus ni moins tout aussi satisfaisant que le corps nu d'une femme, gueuleton victuaille au craig's, liesse populaire que celui du groupe, sentiment inné d'appartenance, par le vacarme et par les cris, rires gras, l'haleine empoisonnée d'obscures eaux de vie.

elle y pense, bróna. surtout au silence. palpitant qui s'effraie des mornes solitudes, de la cuisine inanimée, vaisselier plein, jamais usité. pas depuis qu'il a disparu - qu'il est mort, sans doute. et c'est elle, qu'on a accusé. dit sexe faible si délicieusement coupable aux yeux des hommes, quoi de plus affriolant que femelle assassine, que madone aux dextres carmines. n'sent est jamais offusquée - à quoi bon ? quand l'patriarche était mort, lui aussi, c'était encore elle. toujours elle. ombre errant au port de plaisance, manie désillusion, vérifie, prévoit, s'assure. ferme finalement la lourde porte de l'entrepôt derrière elle, caresse briquet, embrasse bâton de mort, dragon fumant d'infortune.

il y a quelqu'un là-bas, qui semble attendre. prochain navire n'serait pas avant trois jours, probablement touriste errant aux abords de l'océan, empressement de partir, loin, toujours plus loin d'ici. si seulement. figure qui se fige, observe l'inconnu à baiser cigarette, son curieux maniérisme et se fige, brusquement.

non.
c'est impossible.


et lorsque le faible éclat d'un lampadaire faiblard le couve d'un froid soleil, elle sait. à l'expression de la gueule, elle sait. qu'il n'est ni mort, ni manquant. qu'il s'est tiré, comme un lâche, comme les autres. et qu'elle ne l'a jamais tant détesté.
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Abhainn Kerr
Abhainn Kerr
épargné(e)
avatar // crédit(s) : ulliel (CASSI)
âge : xxxvii, scabreuses années remontées d'un passé sacrifié.
statut marital : à l'annulaire petit cercle d'or qui ravive des cicatrices. bróna pourras-tu un jour me pardonner ?

☪️ ☪️ ☪️

et l'automne est morte
souviens-t-en

et sur la falaise
je crie pardon

métier : dans les veines la castagne, l'sang qui gicle, celui des hommes ou celui des proies. pirate, pied profondément marin, mains sales, yeux-haine, coeur-rédemption.
carcasse : mortel.
damnation : sentiment d'insécurité dans sa propre masure.

échanges : 40
arrivée : 24/02/2020


cthulhu fhtagn
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Mer 8 Avr - 18:00

date du rp ≈ 10 mars 1982
lieu du rp ≈ les quais.

le regard fatigué s'attarde sur les masures, façades défoncées par le sel, linge sale qui pend sur les ficelles, il remarque pas les changements, peut-être qu'il y en a pas en fait. il avait oublié tout ce gris, tout cette morosité. les cendres s'écrasent sur le pont, fumée qui se disloque dans l'vent, c'est ça ma jolie casse toi tant qu'il est encore temps.
les gens vont viennent, s'en foutent de lui, on l'reconnaît même pas et ça le vexe putain, ça le vexe. on le salue pas, on le regarde même pas, et l'vaurien se sent idiot à croire qu'ils célébreraient tous ensemble son retour et que tout l'monde serait heureux. l'absence se paye.
il laisse traîner sa carcasse sur les docks, écoute le roulis des vagues, les eaux noires l'appellent et ce serait bon de se jeter dedans (les plaies s'laveront plus vite et t'auras moins mal au moins). nausée-tracas a pris toute la place dans son esprit, hier il a cherché l'chemin de leur maison et il s'est trompé, puis quand finalement il a trouvé il a fait demi-tour.

ça fait cinq jours qu'il est rentré.
cinq jours dans le silence.
il ne l'a pas vue,
il ne l'a plus cherchée après ça.

ses yeux s'attardent sur l'océan et tout de suite il se sent mieux, à fixer sa mère aquatique, berceau de ses supplices. il paraît qu'il est tombé dedans et que personne n'a pleuré.
un an qu'il a pas respiré l'air de selkirk, qu'il a pas autant suffoqué. un an qu'il a pas regardé derrière son épaule à chaque coin de rue. qu'il a pas étouffé le son de ses pas et qu'il a pas fumé en contemplant l'ciel. maintenant il réapprend tout et s'rend compte qu'la vie ici est bien plus palpitante qu'de l'autre côté.

au moment où il s'dit qu'la sorgue va finir par le dévorer, qu'les ténèbres vont s'abîmer sur le bord de mer, il l'aperçoit du coin de l’œil et il a envie de fuir (encore), l'regard part là bas, cherche un endroit où s'poser (tout pour pas l'affronter). le lampadaire s'allume et éclaire son propre visage, il lit sur le sien qu'ça y est elle sait elle a compris, qu'elle va s'mettre en colère, ça ça n'a pas changé au moins.
puis quand il veut lui dire quelque chose, elle s'est rapprochée et il voit son entaille sur ses lèvres, ses yeux de sauvage, ses poings qui se serrent, ensuite il sent les embruns dans ses cheveux et c't'idiot la trouve belle, la trouve s i e n n e.

tu m'dis pas bonjour ?
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Bróna Kerr
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Lun 13 Avr - 11:43

date du rp ≈ 10 mars 1982
lieu du rp ≈ les quais.

« tu m'dis pas bonjour ?»

silence gêné, petites morts des amants séparés. brona n'répond pas, écrase consciencieusement mégot en cendrier, agressivité feinte sur miniature brûlante, détourne les yeux de la gueule qu'elle ne tolère plus d'observer -  pour quoi faire ? souffrance jalonnée de non-dits, l'incompréhension de la fuite, les accusations sur sa carne. selkirk peuplé de mégères, de béguines endimanchées peuplant lucarnes, lovées derrière leurs rideaux à tout observer. ce sont elles, l'origine du monde - les racontars, la rumeur, son écho meurtrier. ceux qui l'ont prétendue assassine. ceux qui ont toujours été convaincu de sa culpabilité. peut-être que ça aurait été plus facile, que ce soit la vérité. tout aurait été plus simple, les injures, le constat factice, que de devoir affronter les faits exposés par ce retour. il n'était pas blessé, il avait l'air bien en vie - avait même jusqu'à l'outrecuidance de venir la provoquer.

- j'ai rien à t'dire. rien du tout.

gronde la bête apeurée - acculée jusqu'aux derniers récifs. l'cœur animal qu'aucun n'a su panser tant la blessure était profonde. elle l'a cru mort. elle l'a cru crevé, par sa faute. il était où, quand elle avait besoin d'lui ? le meilleur ou le pire. ils avaient jurés, presque crachés sur l'honneur, et lui avait tout abandonné. dévoyés, les vœux. figure fantomatique qui recule de quelques pas encore, lui tourne le dos pour s'apprêter à partir, s'éloigner le plus possible de lui, des quais, de tout. s'immobilise, à peines quelques mètres plus loin, sans pour autant se retourner pour lui faire face.

- tu trouves ça malin, de disparaître comme ça, et de faire croire à tout le monde que t'étais mort ?

elle voudrait lui hurler qu'il est rien qu'un foutu con, qu'un égoïste, et qu'l a pas une seule idée de c'qu'elle a pu entendre. et pourtant. il connait selkirk, il sait comment y est la foule - vindicative, furieuse, horde parias à la survie incertaine. comme elle, il a jamais rien eu d'autre. et elle s'demande, ce qu'il a ressenti, ce qu'il a pensé, à quitter leur lopin de terre. elle s'demande, si c'était mieux, l'ailleurs, si ça avait véritablement toutes les raisons de les faire rêver. elle sait pas. elle saura sûrement jamais. elle veut pas, brona, entendre plus que ses silences confus. rien qu'ça, c'est déjà assez. elle est déjà morte, après tout - à quoi bon se débattre encore. ça changera plus rien, la cabèche est déjà suffisamment blâmée par les maux, sans nécessité aucune d'y rajouter à cela la charge d'un mariage raté et d'un mari déserteur. y a bien qu'la mer qui les comprend - elle prend, sans jamais rendre, sans rendre de compte à qui qu'ce soit. c'est reposant, la mer. peut-être bien qu'elle voudrait s'y noyer.
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métier : dans les veines la castagne, l'sang qui gicle, celui des hommes ou celui des proies. pirate, pied profondément marin, mains sales, yeux-haine, coeur-rédemption.
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Jeu 23 Avr - 11:49

date du rp ≈ 10 mars 1982
lieu du rp ≈ les quais.

vent glacé qui s'abat entre eux. l'silence qui s'installe créant le malaise. abhainn voit dans les yeux de sa femme - peut-il encore l'appeler ainsi ? - les éclairs d'la colère, si souvent dirigés vers les autres, et il sait, qu'elle, elle pardonnera jamais vraiment. il cherche même pas à trouver des excuses, parce qu'elle a compris, parce qu'elle le connaît, et même s'il regrette, même s'il se jette à ses pieds pour lui demander pardon, il sait qu'elle dira non.

- j'ai rien à t'dire. rien du tout.
bróna...
- tu trouves ça malin, de disparaître comme ça, et de faire croire à tout le monde que t'étais mort ?

peut-être qu'c'est ce qu'il a toujours voulu, être mort, peut-être que si il est parti c'est pas par hasard, qu'la touriste c'était un prétexte. qu'il y avait trop d'sang, trop d'coups jetés et que la grisaille de cette prison, c'était assez. il voudrait lui dire qu'il aurait voulu qu'elle vienne, qu'il l'aurait emmenée loin de cette île et qu'les mers déchaînées il les aurait bien affrontées si ça lui aurait permis d'être avec elle - maintenant, d'être pardonné. les poings se serrent, compriment la rage,

bróna.
j'ai pas voulu,
ça.
j'ai pas voulu,
te faire du mal.


((c'est qu'y avait mon père aussi et j'ai peur, j'le dis pas mais j'suis lâche et j'ai fui, et je sais, bróna, je sais, j't'ai laissée mais rester, j'pouvais pas, pas après que,))

écoute moi putain,
pars pas,
((pas comme moi))
si j't'aimais pas
j'serais pas revenu


un an c'est long, un an loin d'elle. tout a changé et ça lui fait mal.
depuis qu'il est revenu, il a entendu, les autres, leurs voix qui murmurent qu'elle est partie avec harold, ou avec harry. il les a pas croisés il en avait pas envie, pas avant de l'avoir vue elle, d'l'affronter. il peut pas s'en empêcher, d'lui cracher à la gueule les rumeurs, malgré tout,

par contre, toi,
tu trouves ça malin d'me remplacer aussi vite ?
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