date du rp ≈ 05 mars, début de soirée
lieu du rp ≈ chez abhainn

elle a entendu les rumeurs dans le village, celles qui disent qu'il est revenu. pourtant ils disaient tous qu'il était mort. c'est peut-être un fantôme ? son âme qui revient là où est sa terre ?

la petite sorcière veut en avoir le coeur net. s'il est de retour, si ce frère d'une autre vie est bien revenu. ils étaient proches, avant. mais il est parti, a abandonné beaucoup de monde, dont elle. et la gamine l'a mal vécu, cet abandon. elle le voyait comme un frère, comme un échappatoire de sa famille parfois étouffante. avec abhainn les choses étaient si simples. l'insouciance de l'enfance dans le coeur, elle jouait et grandissait à ses côtés. puis brusquement, plus rien. le néant. elle a passé des jours sur le port, les pieds dans l'eau, attendant qu'il revienne. gamine perdue sans son repère, elle a eu du mal à faire face.

mais les mois ont défilés, et les choses ont changés. elle a rejoint le culte,et a rencontré harry, il guide ses actions et elle veut le rendre fier. au final, abhainn n'était qu'un visage du passé.

mais il est revenu, et ça change tout.

elle court la gamine, les cheveux presque blancs qui s'emmêlent dans sa course, elle voit finalement la petite maison du faux frère. il est là, assis sur sa chaise, regardant l'horizon. elle a envie de lui crier dessus, peut-être même de le bouffer, après tout, il l'aurait bien mérité.

mais non, tout ce qu'elle trouve à faire, c'est de s'approcher doucement. « pouah, t'as prit un sacré coup de vieux ! » la colère s'est dissipée, elle reviendra peut-être plus tard. parce qu'en voyant son visage, elle a juste envie de redevenir la gamine insouciante.

et d'une certaine façon, elle l'est toujours. ça ce voit dans son sourire enfantin.

date du rp ≈ 05 mars, début de soirée.
lieu du rp ≈ ma masure hantée, lieu-dit de l'effroi.
@rim rosenthal

j'vois la mer depuis ma chaise paillée sous ma fenêtre. elle se fond en couleurs océanes aux reflets de crépuscule, paysage semi-nocturne, les chiens danseraient presque sur l'écume étincelante.
j'entends l'vent siffler dans la charpente, échos lointain du chant des navires ou celui des sirènes. des voix aussi, entre les planches, je le dis pas, mais mes mains tremblent en serrant le manche du couteau. j't'aille des visages sur les côtés, qui crient à l'aide. plus tard je peindrai les détails en rouge et or, ou en vert et bleu, j'sais pas encore.

j'me retourne brusquement quand j't'entends arriver, des pas précipités, vieux réflexe d'être aux aguets. j'retrouve peu à peu les mécanismes de selkirk mais j'oublie pas d'sourire en réponse aux paillettes de tes yeux. j'avais oublié ta beauté.
l'mordant de tes mots m'fait franchement rire, j'me lève, vient t'embrasser sur le front. encore une vieille manie, j'me sens de plus en plus vieux, avec ma barbe mal rasée et mes yeux fatigués. toi, j'dirais pas que t'as pris un coup de vieux, mais t'as grandi. t'es devenue sacrément jolie, j'espère que tu fais attention, que tu fréquentes pas de la mauvaise graine... j't'invite à t'asseoir, sortant un tabouret, posé près de l'entrée. mes doigts trouvent plus facilement l'bois et j'me sens moins seul coincé entre mes pierres.

j'me souviens de l'époque où j'te racontai ces histoires de vieux loups de mer, perdus entre les grandes lames qui déferlent, comme ça, définitives, tranchantes. de celles qui renversent les navires, et les coeurs aussi, assèchent les larmes des enfants et créent des veuves. cette époque lointaine où tout paraissait compliqué, où tout était si simple. maintenant ça paraît simple mais c'est loin d'être facile et j'ai oublié comment on raconte des histoires, comment on fait pour faire sourire.
j'sais, en revoyant l'étincelle de tes yeux, que t'as pas oublié comment créer de ces parenthèses qui vous enferme dans un cocon, qui vous fait dire des choses. puis l'soleil de tes cheveux n's'éteindra jamais, j'ose pas te le dire, mais ça me fait plaisir que tu sois revenue, pour voir abhainn le fantôme, abhainn le traitre.

j'sais que tu m'en veux,
que tu m'as attendue.
fin j'espère.
t'sais, maintenant je peux te le dire,
de l'autre côté de l'océan,
c'est gris.
et désormais,
mon cœur aussi,
il est un peu gris.

raconte moi rim,
raconte moi rim 1981,
selkirk,
tout ça,
brona

date du rp ≈ 05 mars, début de soirée
lieu du rp ≈ chez abhainn

le baiser fraternel qui se dépose sur son front, voilà qu'elle est propulsée une année en arrière. c'est doux, c'est rassurant, comme avant. et elle se rend compte qu'elle lui en veut encore plus de lui avoir privée de cette tendresse qu'elle aime tant et qu'elle ne trouve qu'avec lui. abhainn, il était son pilier, son guide. dès qu'elle avait une question, un doute, un trouble, c'était chez lui qu'elle allait se réfugier, c'était auprès du marin qu'elle gardait ses rêves d'enfants dans l'esprit.

mais il est parti. il a prit le large, la laissant sur le quai.

« qui te dit que c'est pas moi, la mauvaise graine ? » elle sourit, se veut taquine. accepte volontiers de le suivre et elle s'installe sur le tabouret. une nouvelle fois c'est un retour en arrière. elle se revoit toutes ses années, s'installer avec de grands yeux curieux, écoutant les histoires fascinantes de l'aventurier des mers.

et il ouvre les lèvres, ouvre le coeur. explique en quelques mots la grisaille qui l'entoure. et la gamine, elle soupire. « c'est devenu gris aussi pour moi, quand t'es parti. » reproche qu'elle ne dissimule pas, elle fait la moue, la petite. elle hésite à lui raconter sa vie, elle estime qu'il a perdu le droit de savoir, en la laissant ici. mais comment tirer un trait sur abhainn ? il est ce frère qu'elle a choisi, et le lien ne peut pas se couper, même avec le temps. « tu l'as dit toi même, j'ai grandit. mais dans le fond, j'suis toujours la même. » l'insouciante gamine qui prend toutes les permissions. mais son regard se fait plus profond, intense, lorsqu'elle pose ses yeux dans ceux de l'ancien frère. « mais raconte moi toi, qui tu es maintenant. ce que tu es devenu, ailleurs, loin de slekrik, loin de moi. »

ça ce sent, il en faudra du temps pour que la gamine pardonne.

date du rp ≈ 05 mars, début de soirée.
lieu du rp ≈ ma masure hantée, lieu-dit de l'effroi.
@rim rosenthal

mouvement involontaire, les lèvres se serrent, pardon rim. pardon pour tout ça. je me dis souvent, j'ai pas voulu que cela arrive. c'est arrivé, c'est tout. maintenant je vis avec et je me maudis pour avoir quitté cet endroit. nos yeux tentent de se déchiffrer, et j'vois toutes ces ombres dans ton regard (reflet du mien, peut-être, sûrement, sans doute).
les copeaux de bois tombent avec un bruit feutré à mes pieds, ça résonne, et entre tous les échos j'entends cette question que tu me poses, ce qui tu es maintenant. mais qui je suis maintenant ? maintenant que je suis revenu, qu'ils me croyaient mort ? un visage condamné ? une ombre du passé ?

il n'est pas bon de ressasser le passé, rim. comment pourrais-je te raconter, au delà de l'océan, le soleil qui vacille dans leurs yeux, leurs visages d'animaux aux abois ? leurs mains qui se précipitent et s'entremêlent sans jamais se toucher pourtant, le métro qui fonce, big ben qui tonne, comment pourrais-je te décrire l'odeur bitume, les immeubles si grands qu'ils touchent le ciel ? puis-je seulement m'en souvenir, et te dire à quel point ce monde sans couleur me semble si fade désormais ?
là bas, personne n'existe. les gens n'ont pas le temps de te voir, tel que tu es. ils ne te remarquent même pas, car ils courent tout le temps. là bas, on vit vite, on vit mal. on ne règle pas les mésententes, on essaie de les oublier. rien ne compte. il y a bien du soleil, mais j'regarde c't'azur qui blêmit et rien qui ne puisse remplacer selkirk.

désastreuse aventure que fut mon échappée. et mon retour semble chaotique. regarde toi même ce que je suis devenu. je n'ose même pas m'abriter dans mon ancienne demeure et voir ma femme, et cette nouvelle masure m'effraie. mais rim, j'ai pensé à toi. je vais vite chercher le petit paquet, dans ma valise. souvenirs de france. un opinel. ça coupe bien le pain, mais ça coupe aussi d'autres choses... je replace une mèche de tes cheveux. tu te souviens ? je te l'avais promis, il y a longtemps. avec l'espoir que tu deviennes une vraie pirate, un jour.