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 le jeu de la folie est un sport de l'extrême, qui se pratique souvent au bord des précipices (tommy & jonathan)

écrivainpoème d'hiver
Hector Desmond
Hector Desmond
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"On marche, on court, on rêve, on souffre, on penche, on tombe,
On monte. Quelle est donc cette aube ? C’est la tombe."

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Mar 28 Avr - 18:08

Châtiment de @Cthulhu
date du rp ≈ 14 mars 1982
lieu du rp ≈ une jetée, non loin du port

le jeu de la folie est un sport de l'extrême


Hector — Tommy — Jonathan

Voici la voile noire du navire de Thésée qui me déchire les yeux au large de Sounion



La gueule spumescente et azurée crachote une eau un peu paresseuse aux pieds d'Hector, ce matin-là. Il a marché avec le Soleil dès que l'astre a daigné ouvrir les paupières – le poète, lui, n'a eu droit qu'à une nuit lacunaire, le laissant un peu hagard, un peu ailleurs, la fièvre au front, les tempes lourdes et douloureuses. C'est qu'il n'a pas échappé aux minutes terrifiantes d'une paralysie du sommeil de plus – des mâchoires au lustre sinistre et ensanglanté, un œil unique et  démesuré, jaunâtre et sans iris, une pestilence indicible dans l'air suffocant ; et lui, son éternelle fixité face au péril. Une fois délivré des visions, la sueur maculant le front, la nuque, le torse, le souffle secoué par des saccades et les paupières affolées, impossible pour le jeune homme de trouver le sommeil à nouveau. Il laisse s'égrener les minutes et les heures, les yeux accrochant le vide en une bien étrange raideur – dans son esprit de créateur naissent des phrases, qui se muent en vers, des mots qui s'unissent pour façonner des rimes ; mais, de cette féroce activité, rien ne reste, si ce n'est la même frustration âcre qui lui colle au palais. Il n'a jamais réussi à écrire sur ces moments hors du temps, Hector – c'est à croire que ses ébauches sont destinées à ne pas dépasser le stade de galimatias, à croire que son talent littéraire s'arrête là où commence son impuissance face à ce qui le hante. Mais il y a ce petit carnet noir, et la véhémence secrète qui se trouve déchaînée entre les pages, qu'on tant de fois gondolé les larmes et le sang – il y a ce carnet noir, gage de la lutte qu'il n'a de cesse de livrer contre lui-même. Pourquoi alors ne parvient-il pas à esquisser le panorama lugubre de ses épisodes de paralysie du sommeil ? Plus que médiocre, il se sent imposteur, écrivaillon absurde qui aurait fantasmé un talent de poète – l'envie lui vient de déchirer les pages qu'il a ornées d'encre, et sa peau avec, mais il ne fait rien. Il ne fait rien que se serrer contre lui-même, comme saisi d'un grand frisson, et attendre.

La nuit déroule peu à peu sa noire étendue au tour de lui, autour de la pâle longueur de son corps hésitant – c'est dans cet état de somnolence mouvante qu'il avise, presque inconsciemment, le Soleil lui jeter au visage sa lumière enthousiaste, à la manière d'un enfant surexcité. Il brûle d'impatience, l'astre tutélaire, il veut mettre sur le monde la puissance de son rayonnement et laisser voir à tous la physionomie du monde qu'il irradie. Elle est guillerette, l'étoile en consomption, elle donne à l'humanité un intemporel horizon. Elle met une lumière au fond des yeux d'Hector, fait naître en lui l'espoir de renouer avec sa muse personnelle – peut-être, qui sait, qu'au détour d'une énième errance maritime, il parviendra à retrouver les mots écrasés par sa lassitude, les mots-mortifères, moribonds, mots du Styx et de l'Achéron. Peut-être que le paisible balancement des flots, que la salivation iodée des vagues sauront apaiser les incendies qui ravagent ses viscères, sièges consumés de son inspiration poétique ; peut-être le gris trop lumineux du ciel fera-t-il fuir en glapissant les ténèbres indicibles qui pullulent en son sein ? C'est plein d'espoir, animé d'une dangereuse imprudence, qu'il s'avance le long d'une jetée, à proximité du port. L'horizon l'enivre avec ses promesses d'infini, et il s'avance, Hector, il s'avance pour s'éloigner de lui-même, pour recracher l'improductif en lui, pour retrouver le germe de poète, le bourgeon de littérateur. La vue d'un modeste ponton le fait obliquer vers la gauche, sans vraiment qu'il ne s'en rende compte – il y sent une énergie nouvelle inconnue ; un élan puissant, de bête impossible, de grandeur et de foudre, une pulsion aux airs d'apocalypse. Il se trouve attiré tout au bout du ponton, le poète curieux et avide.

La pesanteur des pas n'ébranle pas le bois solide ; Hector plonge la main dans son sac – elle y fouille activement, cette main, en quête de l'un des deux carnets. Agacé de ne pas l'y trouver tout de suite, parmi le désordre qui y règne, il détache un instant son regard de l'horizon et des flots... Là est son erreur. Il ne vit pas la seconde terrifiante qui précède la damnation, l’œil humide d'abandon, de triste résignation... Pour le jeune poète, la seconde est d'ignorance – il ne voit pas l'abomination qui émerge de l'immensité bleutée, la noirceur inconnue d'un membre improbable, que viennent hérisser des lames contondantes et titanesques ; des griffes, des serres, des sabres peut-être, rien n'est certain que leur fatalité. De cette monstruosité, Hector ne prend conscience que lorsqu'il la sent se refermer autour de sa cuisse, gigantesque, vipérine, opiniâtre dans sa létalité. Muette ouverture des lèvres affolées, qui précède les secousses frénétiques d'un corps qui se débat, d'une chair qui se dérobe à la mort – est-il parvenu à l'extrémité de sa misérable existence ? Serait-ce là le tableau qu'il va offrir aux autres, poète avalé, poète par la bête disloqué ? S'il y a en lui du résigné, de l'abandon aux crocs, à la créature, à la béance qui s'ouvre sous lui, il y a aussi une grande secousse, tambour féroce du cœur, insurrection de l'âme contre la fin qui se profile.

Et elle s'embrase, l'insurrection ; agitation des membres, violence qui vient des tréfonds, mais lutte silencieuse – il se débat, le poète, entre les excroissances bestiales et cauchemardesques qui l'assaillent. Il ne mourra pas aujourd'hui, Hector – pas avant d'avoir réussi à se dire dans son entièreté ; pas avant d'avoir fait sienne l'étrangeté qui décapite ses nuits. Alors quoi, il se laisserait emporter au poison de cette terreur énigmatique venue des abîmes ? Il remue de plus en plus fort, le jeune homme – il préfère encore succomber à ses propres assauts. Lorsque, finalement, la prise sur sa cuisse se relâche, il se croit sauvé – un souffle soulagé se fraie un chemin entre ses dents serrés... Et puis la chute survient – son bras en est la fâcheuse victime. Hector ne parvient pas à étouffer tout à fait le petit cri qui lui échappe. La douleur qui afflue, chaleur qui assiège le membre dans sa totalité : la fracture ne fait aucun doute. Jetant un œil méfiant et attentif au loin, il constate que la terrible entité s'est évaporée, sans laisser le moindre semblant de trace. Aurait-il été victime d'hallucinations, de celles qui le tourmentent, lorsque veut venir le sommeil ? Diurnes, elles seraient pour lui une complète nouveauté... La bouche plissée par une grimace de douleur, il tente de se redresser – pression insoutenable sur le bras endolori, qui lui arrache une plainte aiguë ; il lui apparaît bientôt qu'il lui sera impossible de bouger par lui-même. Il n'a plus qu'à compter sur la venue d'une âme potentiellement salvatrice...


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Tommy Evans
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Sam 2 Mai - 23:46

date du rp ≈ 14 mars 1982
lieu du rp ≈ une jetée, non loin du port.

le jeu de la foliehector desmond, jonathan fox, & tommy evans
do you want to fall not ever knowing what took you ? //dale cooper quartet and the dictaphones → une cellier •••
il ne sait pas vraiment pourquoi, mais dans cet état de demi-éveil qui semble être constamment sien non seulement depuis qu’il a posé le pied sur ce caillou balotté par les flots mais, à vrai dire, depuis presque toujours, il se retrouve toujours face à la mer. réveillé par la douleur lancinante de sa plaie à l’épaule, se dépêtrant d’un sommeil agité et peuplé de visions cauchemardesques, il s’est levé, s’est vêtu, s’est passé de l’eau glacée sur le visage par des gestes rendus fluides par l’habitude, polis comme de vieux galets sans cesse caressés par le va-et-vient constant de l’onde. et puis, les poings serrés fourrés dans ses poches de jean distendues, il s’est mis en marche, d’un pas se voulant vif, ses semelles de caoutchouc étouffant le bruit de ses pieds contre les pavés. il a marché comme ça il ne sait trop combien de temps, l’esprit encombré de questions, de doutes multiples, des reliques des paysages déchirés qu’il a traversé en rêve, du panthéon onirique qu’il ne peut oublier,  toujours est-il que le soleil s’est levé et qu’il a continué à marcher, la lumière rasante du petit matin détaillant le contraste de ses traits, de son visage aux pommettes se découpant dans la lueur timide de l’aube. il ne s’est pas trop comment il s’est retrouvé là, sur cette jetée balayée par les vents, et a dardé un regard rapide pour s’apercevoir qu’il n’était pas seul, une autre silhouette au loin devant lui s’éloignant, grosse comme un insecte, pas beaucoup plus, avec des jambes en pattes de scarabée se détachant sur l’horizon d’un blanc irisé proche de la couleur d’une perle, mâtiné de nuages qui ajoutent à cette illusion de nacre, comme si l’île toute entière était prisonnière des entrailles d’une huitre gigantesque et que la terre reposait sur le ventre du mollusque gluant.

Il détourne rapidement son attention de l’autre ; il ne désire pas de compagnie autre que celle de la cigarette qu’il allume, cadette d’une famille entière à s’être consumée entre ses doigts durant sa marche agitée, et ralentit un peu son pas. le vent lui ébouriffe les cheveux, lui gifle le visage, chargé qu’il est d’iode et d’embruns, et tommy se prend à respirer un peu plus fort, un peu plus profondément, comme pour se laver dans cet air poisseux qui lui colle à la peau, comme pour se fondre dans l’atmosphère, devenir partie infime d’un tout, enveloppé dans le brouillard comme il l’est dans la fumée âcre qui s’échappe d’entre ses lèvres, se tord en volutes autour de l’ourlet de ses narines. il ferme les yeux, laissant ses nerfs optiques se reposer un instant, et lorsqu’il les rouvre une sorte de tumulte dans sa vision périphérique attire son attention. Il se tourne et voit la silhouette d’un peu plus tôt gigoter, se débattre à la manière d’un poisson pris à l’hameçon il hausse un sourcil, surpris, et se fige, le mégot de sa clope restant collé par l’humidité à sa lèvre inférieure alors qu’il tente de comprendre ce qui se passe. il assiste à la chute, et c’est seulement quand le cul de la cigarette lui brûle la lippe qu’il se décide à sortir de sa létargie.

il s’élance, pieds glissant sur le sol humide et gluant d’algues de la jetée, jetant sa clope au sol sans s’en préoccuper, et en moins de temps qu’il ne lui faut pour surréfléchir la situation, le voilà aux côtés de la silhouette qui s’avère être un jeune homme de son âge environ, à quelques années près. il est au sol, son sac ouvert, ses affaires éparpillés autour de lui. « hey, hey, ça va ? » question stupide s’il en est, mais il ne sait pas quoi dire d’autre à la victime de la chute. déjà, celui ci est conscient, et c’est déjà pas mal. « tu as glissé ? tu t’es fait mal quelque part ? » demande-t-il d’une voix qui se veut calme, mais qui est teintée de panique et d’inquiétude. il lui proposerait bien de l’aider à se relever, mais si celui ci est blessé, sûrement vaut-il mieux le laisser où il est avant d’en savoir plus, du moins se dit-il. il pose sa main sur l’épaule du jeune homme, doucement, comme pour conseiller à celui ci de cesser de gigoter. « je, euh, je vais aller chercher des secours, ou bien, euh… » il « tu peux te lever ? je t’emmène au dispensaire si tu veux, ça peut pas être si loin que ça, hein ? » il réalise à ce moment là que son aide n’est pas vraiment utile, mais il ne peut pas non plus rester sans rien faire, alors il se contente d’essayer de rassurer le garçon. « ça… ça va aller, ça va aller. » prononce-t-il, s’efforçant à grand-peine de rendre sa voix la plus douce possible, la plus posée et calme.
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Ven 8 Mai - 16:15

Châtiment de @Cthulhu
date du rp ≈ 14 mars 1982
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le jeu de la folie est un sport de l'extrême


Hector — Tommy — Jonathan

Voici la voile noire du navire de Thésée qui me déchire les yeux au large de Sounion



Misérablement figé au sol, Hector a le regard hagard de celui qui a vu l'impossible – écarquillés, ronds, horrifiés, iris sombres presque assiégés par la pupille trop dilatée ; et il reste ainsi, chair victime des assauts de l'épouvante et de l'incrédulité, raison mise à l'épreuve face à l'incroyable. Depuis qu'il a vu serpenter hors des flots la monstruosité hérissée, sans ressemblance aucune avec les animaux marins qui évoluent habituellement autour de Selkirk, il lui a semblé qu'il y a avait du patchwork en ce monstre, terrifiante hybridation digne des plus voraces créatures mythologiques. Il y a, en lui-même, conflit – ses perceptions sensorielles, sûres de leur acuité, ainsi que son âme de poète, particulièrement prompte à croire en l'impensable s'opposent à une rationalité présentement enfiévrée par le doute, s'accrochant aux limites de ses conceptions, invoquant la science et la biologie – impossible, pas vrai, qu'une telle créature ait pu rôder autour de l'île sans que personne, jamais, ne l'aperçoive... Les rumeurs auraient circulé, car il n'est pas de Selkirk sans rumeurs, et Hector, apprécié qu'il est par la majorité des gens, en aurait forcément eu vent... Bien sûr qu'il y a du mystérieux en cette île, bien sûr que ses paysages au relief coupant, à l'austérité contondante nourrissent les fantasmes et font galoper l'imagination ; en tant que poète, il est le premier à la constater, cette richesse ténébreuse qui caractérise chacun des recoins de l'île, terre isolée, désolée, esseulée, par l'inimaginable enlinceulée. Jamais, toutefois, au cours de la grosse vingtaine d'années qu'il a passées ici, il n'a été directement témoin d'une telle chose, d'un spectacle si improbable, de la percée fulgurante du cauchemardesque, du terrible qui enserre et qui mutile.

Alors qu'il cogite, Hector, tentant de faire taire la terreur grignotée d'épouvante qui a pris possession de lui dès lors qu'il a vu la créature, une voix masculine se fait entendre derrière lui, qui s'enquiert de son état et vient s'approcher de lui. Une immense vague de soulagement s'empare immédiatement de lui, la chaleur inespérée de celui qui se sait sauvé – c'est qu'il est étendu sur le ponton, son bras dérobé sous lui selon un angle improbable, encore en état de choc, presque sonné par la vision dont il a été témoin. Lorsque enfin le visage de son sauveur lui apparaît, il reconnaît sans mal le jeune gérant de la librairie, lieu qu'il fréquente assidûment – il n'a jamais osé aller lui parler, chose étonnante quand on sait son extraversion et son aise apparente dans le domaine des interactions sociales ; la vérité, c'est qu'il est mangé en permanence par un doute presque douloureux, couplé à un sentiment d'illégitimité en tant que poète, en tant qu'écrivain, syndrome de l'imposteur, irrépressible, envahissant. Alors, il s'est persuadé que s'il se livrait à quelqu'un de réellement compétent en termes de littérature, il serait méprisé, rejeté comme le triste écrivailleur qu'il est réellement, poète incompétent, littérateur médiocre à la poésie terne et insipide.

Il lui semble, à Hector, que cet instant a été pensé par quelque transcendance, divine ou non, qui aurait fait se rencontrer les destinées des deux jeunes hommes – puissance organisatrice d'existences ; union nécessaire de deux destins mus par un amour commun des lettres et des littératures. L'idée lui arrache un petit sourire, bourgeon en germination timide – il croit en une entité démiurgique, le poète, innommable, qui façonne les êtres et les vies ; et il est convaincu que les événements qui se sont déroulés aujourd'hui ne relèvent pas d'une malheureuse coïncidence – il s'agit là d'une chance qui lui est offerte de rencontrer véritablement le libraire et d'apprendre à le connaître. Ouverture des possibles, mais fracture probable du bras en piteux état.
– Ça va, c'est juste – je suis tombé sur mon bras, je crois bien qu'il a pas beaucoup apprécié...
Il apprécie la douceur qui modèle le phrasé du jeune homme, la sollicitude qui teinte ses mots – voilà quelqu'un qui lui est attentif ; et comme il est doux, pour le poète, d'être enfin sujet d'attention,  quel apaisement que de se sentir accompagné, écouté. Lui qui a tant l'habitude de se donner, de s'élancer vers l'autre pour s'offrir à lui sent une chaleur toute nouvelle s'installer au fond de lui, qui lui ferait presque oublier la douleur de son bras. Presque. Il tente de se relever une nouvelle fois, et c'est un nouvel échec, la douleur pulse en lui avec une intensité renouvelée – la même plainte gémissante vient arrondir ses lèvres ; il jette un coup d’œil à son vis-à-vis avant de lui adresser la parole à nouveau :
– Je vais pas pouvoir me relever seul, je vais avoir besoin d'aide, si tu veux bien...

C'est alors que lui revient en tête, très distinctement, la seconde question du libraire, lui demandant si sa chute était le résultat d'une glissade. Fronçant les sourcils, sans comprendre, Hector l'interroge donc :
– Tu veux dire que tu n'as rien vu ?
Il n'en dit pas plus pour le moment – nul besoin d'effrayer son interlocuteur avec sa vision qui, vraisemblablement, pourrait bien se révéler être une hallucination, conséquence d'une imagination trop fertile, de son âme de poète influençable... Le fait l'inquiète peut-être davantage encore que si la vision n'en était pas une et seulement une énième étrangeté de la part de l'île – est-il définitivement en train de basculer au fond de l'abîme, son esprit enfiévré par un mal inconnu ? Il ne tarde toutefois pas à prendre conscience, le jeune poète, du fait que Selkirk n'en est pas à sa première énigme morbide – car il y a bien eu ce chien immense et salivant, qui s'est jeté à la poursuite du petit groupe qu'il formait avec Elspeth et Zachariah, et, pire encore, les malheureux petits corps des enfants à la poursuite desquels ils s'étaient lancés, carnage juvénile et tristement sanguinolent, vision insoutenable, à en infester l'esprit d'insanités... Ces données, une fois prises en compte, mènent Hector sur la piste d'une véritable attaque, de l'existence réelle d'une créature de cauchemar, de celles qu'enfantent l'imagination d'écrivains torturés – et puis, dans le cas d'une hallucination, comment expliquer l'étreinte suffocante autour de sa cuisse, étau terrible et inhumain, et puis la chute qui l'a suivie ? Il n'a pu se briser seul le bras, pas vrai ?


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Jeu 21 Mai - 3:29

en s’approchant du jeune homme tombé au sol, tommy fait immédiatement une grimace lorsqu’il réalise l’angle bizarroïde dans lequel est plié le bras qui est coincé entre le sol et lui. il le reconnaît, sans toutefois qu’il sache son nom il a croisé de nombreuses fois ce faciès dans les rayons de la librairie, et lui a même encaissé quelques achats. l’assidû lecteur tente de le rassurer, mais le libraire grimace, malgré un sourire amer à la plaisanterie. « merde… tu m’étonnes, tu dois souffrir mon pauv’vieux. » avant que thomas ait pu faire quoi que ce soit, il tente de se relever, et le britannique grimace de nouveau en l’entendant pousser un gémissement de douleur. « oh, non, tu devrais, tu devrais pas… » lorsque son interlocuteur lui demande son aide, il hoche la tête sans hésiter. « bien sûr, bien sûr, pas de souci. » il penche un peu la tête, pour tenter d’envisager la situation sous un autre angle, et comprendre comment il peut l’aider à se relever sans lui faire davantage mal au bras. et pendant ce temps, il ne peut s’empêcher de s’interroger. certes, le sol est humide, mais il n’est pas, comme certaines parties de l’île, recouvert d’algues ou de lichens qui expliqueraient que quelqu’un glisse. peut-être, ceci dit, que l’îlien était distrait. qu’il faisait autre chose. mais quand même. et la question qu’il pose juste à ce moment là fait froncer les sourcils à tommy. aurait-il dû voir quelque chose ? peut être un animal, un requin ou quelque chose du genre… attends. n’importe quoi. il n’y a pas de requin dans des aux comme celles-ci. toujours penché sur le blessé, il secoue lentement la tête de droite à gauche. « non… non j’ai rien vu. » posant une main sur l’épaule valide de son interlocuteur, il l’interroge, curieux. « pourquoi, qu’est-ce qui s’est passé ? j’étais loin, j’ai pu manquer quelque chose, » dit-il pour essayer de montrer qu’il est prêt à écouter.

après tout, après cette fameuse soirée qui lui a valu quelques points de suture et surtout une belle frayeur, il est prêt à entendre beaucoup de choses. « attends, je t’aide à te lever d’abord, tu me racontes après ? » il se redresse, contournant le corps encore allongé du jeune homme, et se place à un endroit qui lui semble plus pratique. « euh… j’ai un petit souci à une épaule, alors, ça va pas être le plus pratique, mais… tiens, passe ton bras là, autour de mon cou, et tiens toi bien. je vais me redresser et normalement ça devrait t’aider à te lever sans empirer l’état de ton bras. » il se retient d’ajouter un ‘je suppose’. c’est sûr, il n’est pas un expert de ce genre de situations. néanmoins, inutile de rajouter du stress à ce pauvre garçon qui vient déjà, clairement, de subir un choc. il se force à respirer normalement, s’inclinant vers lui pour lui faciliter la tâche, passant un bras dans son dos pour qu’il ne soit pas tenté d’appuyer sur sa main pour se redresser, et il déplie doucement ses genoux et puis sa colonne vertébrale, avec un petit grognement lorsque ses sutures sur l’omoplate viennent se rappeler à lui dans un éclair douloureux. néanmoins, voilà l’îlien debout sur ses jambes, et en jetant un coup d’œil de haut en bas tommy ne peut s’empêcher de remarquer une tâche d’eau vers le bas de la cuisse, à la forme étrangement familière, un peu comme… non. ridicule. okay, un taré déambulant sur la plage qu’il a pris pour un fantôme, c’est une chose. un monstre à la créature du lac noir, c’est une toute autre affaire, alors il ne relève pas, préférant plutôt tourner légèrement son visage tendu vers son compagnon. « moi c’est tommy au fait. et toi, t’es… ? » pendant ce temps, il se met doucement en marche, veillant à ne pas brusquer le blessé, le ramenant peu à peu dans la direction du centre ville, où il imagine que le dispensaire se trouve. « ça va ? » s’enquère-t-il en penchant légèrement la tête vers son interlocuteur, « la douleur est supportable ? » question stupide s’il en est. il devrait certainement tenter plutôt de lui poser des questions qui détourneraient son attention de sa blessure. « alors… qu’est-ce que… qu’est-ce qui s’est passé ? je t’ai juste vu gesticuler, de loin, sans vraiment voir quoi que ce soit de plus. » voilà. d’une pierre deux coups. il satisfait ou du moins tente de satisfaire sa curiosité, tout en distrayant hector de son bras plié à un angle tout sauf naturel.
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