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 rouge vanille + timothy

écrivainpoème d'hiver
Vassili Derenkovski
Vassili Derenkovski
épargné(e)
avatar // crédit(s) : bogdan romanovic, VOCIVUS (avatar)
âge : trentaine au seuil de porte fermée. épitaphe auquel on réfléchit sans pour autant avoir la naïveté d'penser qu'on aura plus qu'un jeter de falaise.
statut marital : propriété d'un boug d'ici, concubinage qu'on dit entre amis pour les regards pas dûpes des fenêtres alentours.


rouge/blanc broie du noir
pensée au suriné laissé à nyc
pensée au sauveur qui te laisse ici
putain des envies désolées
pour s'oublier à la désolation

métier : hétaïre insulaire, prince dont on se joue dans la cour moqueuse.
carcasse : chair et os et cœur et petitesse, mortel qu'il est.
damnation : cleps sur les côtes, traqueurs qui sentent l'odeur du spleenétique du vivre-seul.

échanges : 17
arrivée : 18/04/2020


cthulhu fhtagn
rouge vanille + timothy Empty
Mar 5 Mai - 13:52




rouge vanille



29 mars 1982, Timothy's


Le rouge aux joues du rouge parce qu’on s’dirait pas mais il fait froid. Le col relevé jusqu’au nez pour que le souffle lui donne un peu de chaud. Pourtant la route est pas bien longue jusque chez l’client, il la fait à pinces escorté par Chelsea, ce clébard qu’il ne sait à personne autrement qu’à lui, parfois. Toutou qui l’accompagne sans broncher, sans lui traîner dans ses pattes d’humain. Chelsea l’est comme l’hôtel, y fait du bruit que quand ça lui chante, mais là le seul chant qu’il donne à écouter c’est le bruit des puces qu’il secoue.

Y s’demande s’il va devoir tracer un nouveau trait à côté de son nom. Ouvrir ce carnet et l’prendre à l’envers, là où il consigne tous ses clients. L’endroit est réservé aux gens avec qu’il couche sans facturation, parce que ça lui arrive aussi de baiser pour baiser, faire comme si c’est pas l’job, comme un boulanger qui ferait une tarte à ses gosses, par plaisir. Tas de papelards qu’il a depuis qu’il est ado, depuis la première fois dans les vestiaires du sport.

Alors l’fait est qu’ils sont pas nombreux les noms non-tarifés. Y’en a deux, des cueilleurs de fleurs. Le premier a chopé entre ses doigts la virginité, l’autre a planté dans l’sol usé du village la fleur de macadam aux pétales rouge carmins.

Vassili la pute arrive devant la porte de chez l’Timothy, il y frappe le poing fermé en espérant pouvoir s’en griller une à l’intérieur. D’ordinaire rituel que de s’emboucaner la carcasse en compagnie d’un chien aussi abandonné. À la mélancolie, au seul-être. Mais l’froid est trop rude pour qu’il sorte les mains de ses poches, parce que ses mains il va devoir s’en servir, si ce n’est pour soulager au moins pour apaiser.

Il se fait pas prier pour entrer, pas prier pour laisser grogner le bonheur d’être arrivé au chaud. C’est un peu gênant d’ailleurs, parce que ça l’rend humain, et que Vassili l’aime bien se faire objet, robot, peu importe tant qu’il se donne pas lui-même, directement, sincèrement, pleinement. Encore d’avantage avec ce boug qui parle plus que les autres, qui tape la discut’ comme presque personne le fait.

Pour ça qu’il ignore s’il va devoir ajouter une barre à côté de son nom comme pour dire prestations sexuelles. Des fois ils s’parlent juste, ils passent le temps. Quand même bien drôle sensation que de se sentir côtoyé plutôt qu’utilisé. Même si parfois les deux vont ensemble.

Du paquet d’clopes mou il en dire une du bout des lèvres, enfin il a l’droit à ce plaisir solitaire mais ici accompagné. Flamme allume cigarette et flamme s’allumera peut-être ce soir entre les deux, selon c’que client veut parce que client roi.

« So what’s up doc », qu’il dit en se faisant lapin de tv cathodique, les mots qu’il marmonne car clou de cercueil pincé en bouche. Se demande à quelle sauce il va être mangé l’soir là. C’est même pas le plus désagréable ce doc, lui remet l’image en tête des vieux pervers qui venaient les draguer au bar pour s’faire plan à trois, du temps de new york du temps de l’amour. De point commun avec ces personnages Vassili voit surtout la solitude, parce qu’eux-là cherchaient un couple sûrement pour doubler l’nombre de fois où ils s’étaient fait dégorger le poireau. Mais ça lui va aussi de parler, à Vassili. Parce que parfois c’est réciproque, parfois il peut parler un peu lui aussi — et s’il se garde des grands drames c’est un petit bonheur de la vie que de s’plaindre du quotidien à chier. De ce chien tout fou qu’il accroche ses chicots à son jean, de comment il s’est cassé la gueule pris dans boue pour échapper à la pluie. Redevient l’gamin qui raconte sa journée à mère, jeune homme qui raconte sa journée à l’amant, finalement devenu pute qui raconte à un client sa contribution pitoyable à l’univers.

L’rouge finit par prendre entre ses doigts l’tube de mort et crache la fumée comme on crache l’ennui.

« What you wann’ do tonight ? Care for a fucking ? »


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