jemima fraser

identité ≈ crane ne dit rien à personne ici, s'est effacé des landes et des vies, n'a plus ni terre ni maison, devenu fraser nouveau tout - épousée d'un empire d'ici, pièce rapportée. jemima à la sonorité hébraïque raflée à la bible, balbutie une colombe aux plumes ébouriffés et aux ailes défoncées - amène le carnage plutôt que la paix. c'est parfois jamie comme si elle se lavait d'une ancienne elle - à jemima, fille bien aimée, amie fidèle mais piètre dévote. âge ≈ vingt-huit ans tassés, le coeur lourd de cent, l'alcool mauvais d'un quinquagénaire. oscille entre les caprices d'enfant et la désillusion de la carcasse sur qui la mort prochaine pèse, serait capable de planter sa propre croix sur le bord de mer - au cas où demain serait trop dur, t'sais. lieu de naissance ≈ new-york crève coeur aux lumières qui vrillent les gobilles, perchée dans un pavillon dont les murs absorbent annie lennox et kate bush. ville bruyante, ville tournante - ville de ses émois et de ses traumas. statut marital ≈ esseulée, garante du statut de fuyarde - l'amour laissée derrière sans qu'elle ait eu son mot à dire, pas même une lettre, pas même un coup de fil. disparue sans laisser de traces, cadenassée entre quatre murs en crépis jaune. mariée, femme de - délivrée de la terre qui fait mal et qui incise la chair de son myocarde par l'homme qui passait par-là, pétrie de sourires tendres sans jamais savoir si ses je t'aime ont du sens, tentative inespérée de s'auto-persuader d'une vie normale sans soupçonner l'effet miroir du couple mi-star mi-misérable qu'ils sont. orientation sexuelle ≈ les hommes entre les cuisses n'ont pour eux que l'orgastie, les femmes outrepassent le simulacre et caressent l'orgasmie. peut-être la seule à faire différence des concepts, n'en reste pas moins que ses amours véritables vont aux nymphes et que les satyres ont toujours un goût plus fade - secret sous clef. métier ≈ elle était peintre sur meubles à new-york, quelques fois faiseuse de fresques sur les murs briqués des bobos - pas mauvaise, pas brillante non plus. l'oisiveté pend de tout son être maintenant, vagabonde entre les murs du manoir - tantôt docile ménagère, tantôt ivrogne qui pille la cave. carcasse ≈ mortellement humaine, a capté depuis longtemps que la néoténie serait pour toujours. traits de caractère ≈ désabusée, violente, secrète, cynique, rageuse, vulnérable, méfiante, incisive, nostalgique, évadée, remuante, impulsive. groupe ≈ le profane. moodboard ≈ no grave could hold her down. avatar ≈ astrid berges-frisbey.  crédit(s) ≈ vocivus.


selkirk ≈ elle est arrivée avec sa gueule de dix pieds de longs jemima, une valise crachée en même temps qu'elle par le ferry. des fringues de citadine. des chaussures de citadine. des yeux de citadine. pauvre tâche. du coin de l'oeil on la regardait déambuler, râler tous les deux mètres - et le sable, et la boue, et la merde, putain la merde. chialer aussi. qu'est-ce qu'elle a chialé la new-yorkaise dans sa robe fleurie - chiale encore, parfois, en fumant en même temps sur le perron de la taverne, sur le port aux pavés éclatés. elle gueule. elle marche de travers, se bourre la gueule à partir de vingt heures, parfois en plein après-midi. elle a pas l'alcool doux - elle frappe. elle se bat, elle mord, elle saute à la gorge - tantrum infernal sur deux pattes branlantes. tarée. cinglée. à mi-chemin entre la sorcière, le serial killer et la brebis égarée. ça fait trois ans maintenant. trois ans qu'elle est là et on commence à croire que c'est pour de bon. quelques fois elle disparaît pendant trois jours - en vérité sort pas de sa chambre tout ce temps, reste affalée au lit, mange un bout de pain et boit trop de whisky sur un fond de musique déprimante. pas mauvaise au fond, juste criblée de fatalisme, celui qui sort par tous les pores de sa peau quand elle te parle avec sa tronche ennuyée. c'est un trou à rats selkirk, un putain d'trou à rats de merde. et elle c'est un putain d'rat de merde.

malédiction personnelle ≈ on jurerait qu'à l'entendre comme ça, les cordes vocales sont justes - pourtant le p'tit jésus a pas ourlé sa voix de fils d'or. ses murmures font frissonner mais ses chants vrillent les tympans, un par soir et un par matin. on sait pas bien pourquoi elle chante jemima (vraiment on sait pas) mais on sait de source sûre qu'on voudrait lui clouer le bec. le gosier éraillé, la gorge ripée, n'en sortent que des sons abstraits, des sons qui dérangent - injustes, hors tonalité, défoncés. elle aime pas chanter. elle a jamais aimé. encore moins maintenant. mais y a ce truc qui la pousse à gueuler des chants religieux et des comptines à deux francs six sous, ce truc là, un peu con, un peu gamin - emmerder. hurler plus fort que la viande saoule de la taverne, masquer le calme angoissant de la nuit qu'elle passe jamais entièrement, casser le silence avant qu'il la bouffe. mais emmerder. emmerder surtout. rappeler qu'elle existe, rappeler qu'elle tape aussi fort des pieds que tous les autres ici. alors elle chante, elle s'fait toute une cacophonie dès le levé du jour, panus angelicus comme sonnette d'alarme et comme berceuse, la clope au bec qui empire le déjà pire.  



- j'me sens plus moi, tu comprends ?
- j'me sens
- j'me sens comme une gerbille
- une gerbille dans son labyrinthe qui doit trouver les leviers
- et si c'est pas l'bon, bam, coup d'jus
- j'suis un des rats de skinner
- ou p't'être le chien de pavlov
- l'albert de watson
- mais pas moi

le rire qui gratte la gorge il est épuisé, il est résigné. il s'appelle tom, il a pas encore trente ans, il sait pas c'qu'il fout là - si il sait, il a pas choisi les femmes. il est réveillé à sept heures tous les matins, p'tit dej sur le banc, café merdique mais biscottes pas mal, jogging obligé sur le terrain de foot. à onze heures on l'assoit face au mur, on projette des photos - des hommes à moitié nus, d'autres complètement. on le câble, on le mesure, on suit les aiguilles, les chiffres, les battements du coeur, la transpiration, la conduction électrique au bout de ses doigts. quand c'est trop haut, ça part - choc électrique à la cheville, remonte jusqu'au genou. encore, encore, encore. il gerbe, il pleure. on lui tend une bassine. on recommence. midi et demi il est libéré. quatorze heures quelqu'un d'autre prend sa place. dix-sept heures il revient. encore, encore, encore.

- j'veux du répit
- j'veux qu'on m'laisse tranquille
- j'veux m'en aller
- j'veux qu'on m'ramène chez moi

tom il s'appelle aussi margaret, paula et harvey. tom il a pas encore trente ans, en a dix-neuf, seize ou vingt-deux. tom il s'appelle aussi jemima, il a vingt-cinq ans ou peut-être vingt-quatre - envie de rentrer se coucher, trouver l'amant à côté. plus envie de se confier au père qui visite le jeudi, plus envie de se lever à sept heures tous les matins, plus envie de boire le café pourri - voler quelques biscottes. retourner à la vie d'avant, retourner aux bras qui attendent. tom ou jemima on lui a collé un timbre sur le front, on a mis tombouctou ou selkirk, on a pas agité le mouchoir blanc.





les présentations ≈ tessa, 20 ans, fière mère de zorro le tchoinchilla qui m'écoute grave po et mange absolument tout. si vous voulez tout savoir j'adore la burrata ouais. j'suis un peu beauf aussi quand ça m'prend, j'avoue.

entrer dans l'histoire

j'suis subjuguée par ces mots, cette plume, ce personnage. le prénom, je l'adore  tout est tellement bien pensé   j'te valide avec plaisir, go courir dans la lande et vivre ta meilleure vie afida, mais arrête de chanter par pitié bienvenue à la maison  

la suite logique ≈ Ton destin est dorénavant scellé, à toi qui ose poser tes peids sur les terres de Selkirk abandonne dorénavant tout espoir d'échappatoire. Ton essence enfin enfermée dans le livre du monde, tu vas devoir faire tes propres pas et écrire tes chapitres à l'encre de tes doigts. Pour commencer tu iras jeter un oeil au recensement, qu'il te faudra impérativement remplir. Ensuite, il te faudra faire ton journal de bord sans lequel tous, nous serons perdus de plus tu pourras dans cette catégorie, si tu veux, faire une demande pour rajouter un lieu comme la boutique de ton personnage par exemple. Du reste, tout est selon ta décision, nous t'invitons cependant à rejoindre le flood pour faire connaissance avec les autres et ne pas rester seul(e), quand bien même la solitude puisse être salvatrice. Enfin, tu peux créer des personnages pour t'entourer, c'est dans les pré-liens que cela se passe.

Pour finir, nous te souhaitons évidemment un bon jeu mais reste sur tes gardes, qui sait ce qui se cache dans l'ombre.