métier : loser professionnel carcasse : Mortel, si désespérément mortel, fragile à tous les instants, soumis à la vacuité du cycle de la vie : on nait, les années passent, puis on meurt. Chouette existence que celle d’un humain, franchement. damnation : Aux sombres héros de l'a(mer) // vivre sur une île et avoir le mal de mer ? Ouais, incroyable mais vrai. Quand il était petit, son père a essayé de l'emmener sur son bateau de pêche pour qu'il devienne un homme, un vrai, et cette sortie n'a été que la confirmation du désespoir de William Loganach vis-à-vis de son fils. Zachariah est issu d'une longue lignée de marins et de chasseurs de baleine, il est censé avoir le pied marin, et pourtant... Rien à faire. S'il met un pied sur un navire, la nausée le saisit immédiatement, suivi de vomissements atroces s'il persiste à vouloir rester sur les flots.
échanges : 242 arrivée : 21/03/2020
cthulhu fhtagn
Sam 11 Avr - 18:46
date du rp ≈ 14 mars 1982 lieu du rp ≈ l'écurie
Dorée est la jeunesse
Livaï & Zach ☆ Avant tout, sois loyal envers toi-même ; et aussi infailliblement que la nuit suit le jour, tu ne pourras être déloyal envers personne.
☾ ⋆ ☾ ⋆ ☾ ☼ ☽ ⋆ ☽ ⋆ ☽
Le bruit des pas de Zach sur le sable mouillé est, bien souvent, son seul compagnon. Les jours passent, les secondes s’égrènent, et il traîne, parce que c’est tout ce qu’il a à faire de son temps – il fume, il regarde le paysage, il attend. Quoi donc, il ne le sait pas lui-même : il espère, secrètement, que ce Dieu dont on lui vante tant les mérites depuis qu’il est enfant lui fera cadeau d’une inspiration divine, lui permettant de savoir enfin ce qu’il veut bien faire de sa vie. Mais à Selkirk, qu’est-ce que l’existence peut lui offrir, à part des métiers de labeur et des occupations creuses ? Enfermé sur cette île sans qu’il n’ait aucun moyen de s’en échapper, il se laisse aller à la mélancolie, et l’affliction prend une place de plus en plus importante dans son cœur. Il envoie ses bouteilles à la mer, sachant qu’elles n’auront jamais de réponse – et l’humour acide qui sort de sa bouche, lorsqu’on a le malheur de lui adresser la parole en rompant sa silencieuse errance, n’est que l’expression de l’amertume qu’il traîne comme un boulet à sa cheville.
Ce jour-là, il a fini d’arpenter la grève, la cigarette au bec et ses cheveux indisciplinés, comme à leur habitude, se dressant sur sa tête comme s’ils avaient une volonté propre. Il arrive au bout de la plage, regarde le cœur du village un peu plus loin. Où aller, que faire ? Des questions qui n’ont pas vraiment d’importance, puisqu’il les prononcera à nouveau le jour suivant, et celui d’après également. Le jeune homme laisse ses pas décider d’eux même, et voilà qu’il part vers le nord, vers Cortibrae, où se situent la plupart des fermes et des terres cultivables de l’île. Ses pieds trainent. Il souffle dans la brise de ce printemps écossais aux températures fraiches, ricanant lorsqu’un trait d’esprit vient accompagner ses pensées – mais comme personne n’est là pour l’entendre, il ne va certainement pas prononcer la plaisanterie à voix haute, il n’est pas (encore) fou à ce point. Enfin, il arrive au bout du chemin, et aperçoit du coin de l’œil quelques chevaux qui paissent à l’intérieur de leurs enclos, dans le pré qui borde la route poussiéreuse. Se rapprochant nonchalamment, il caresse les naseaux soyeux d’une jument qui passe son nez de son côté de la barrière, curieuse de savoir s’il n’a pas du sucre ou des carottes cachées dans la poche de sa veste en cuir. Il aime bien les animaux, Zach. Oh, il n’en a jamais possédé lui-même, ses parents n’étant certainement pas assez riches pour pouvoir offrir à leurs enfants un petit compagnon, mais il a été de ces gamins qui n’ont aucun scrupule à sacrifier la maigre pitance qu’on leur offre le soir, pour la partager avec un chat errant, attiré par l’odeur du poisson. Les animaux ne sont pas cruels, à la différence des hommes, c’est peut-être la raison de cette affection que dissimule volontiers le Loganach - comme s'il lui était interdit d'éprouver un autre sentiment que cette frustration qui lui enserre les entrailles. Ils ne le jugent pas parce qu’il n’a pas de travail, qu’il vit au crochet de parents qui l’ont toujours considéré comme un raté, qu’il fume de l’herbe ou qu’il se bat un peu trop souvent pour les convenances. Ils n’ont pas d’a priori ni de préjugés. Ils sont purs, en fait.
La jument, ayant visiblement compris que le fils Loganach n’a rien à lui donner à manger, s’éloigne de la barrière de bois pour se gratter contre un arbre non loin, retroussant sa lèvre de contentement, et Zach rigole doucement. Il se détache à son tour de l’enclos et se rapproche du corps de ferme – connaissant l’île comme sa poche, il n’a aucun mal à trouver la porte et à se glisser à l’intérieur de l’écurie. A l’intérieur, c’est un assaut immédiat de son odorat, les effluves de crottin se mélangeant avec ceux de paille fraîche : ce n’est pas désagréable pour quelqu’un qui en a l’habitude, et il se met à siffloter en parcourant les boxes du regard. Seuls quelques chevaux sont à l’intérieur. Le jeune délinquant n’est certainement pas assez docte dans la science équine pour déduire la raison de leur présence dans des stalles, plutôt que dans le pré avec leurs congénères : il remarque bien que certains renâclent et tapent du pied, mais il ne s’en formalise pas vraiment – il ne peut leur jeter la pierre, lui qui s’énerve pour tout et rien à la fois.
Au bout de l’allée centrale de l’écurie, il y a un grand box, habité par un très grand cheval à la robe sombre. Zach s’en approche, tend doucement la main. L’animal le renifle mais ne semble pas très intéressé par ses caresses : le voilà qu’il se retourne pour lui présenter son arrière-train, plongeant son nez dans sa mangeoire remplie de foin. Sans hésiter, le jeune homme ouvre le loquet de l'enclos avant de se glisser à l’intérieur, bien décidé à faire ami-ami avec ce géant aux crins noirs. Ses mains se posent sur son encolure dans des gestes concentriques apaisants, mais rien n’y fait, le cheval piétine et est peu réceptif aux efforts de Zach. Dépité, celui-ci s’assoit sur une botte de paille et regarde l’animal manger, allumant une nouvelle cigarette qu’il coince dans le creux de sa bouche. Quitte à traîner, autant le faire en admirant la beauté magistrale de cet étalon.
Combien de temps reste-t-il à le contempler ? Il n’en a pas la moindre idée, mais bientôt, ses yeux se mettent à papillonner et il sent un peu de cendre tomber sur son menton. Putain, si j’continue mes conneries, j’vais foutre le feu, pense Zach, et il se décide à éteindre sa cigarette en l’écrasant dans la paille propre à ses pieds. Il se laisse ensuite aller à sa douce torpeur, la somnolence le gagnant, et sans qu’il ne s’en rende compte, ses yeux se ferment totalement, son corps glissant petit à petit de la botte pour envahir l’espace du cheval.
Codage par Magma.
Livaï Blanqui
épargné(e)
avatar // crédit(s) : bill skarsgard (doom days;managarm) âge : trente-et-un ans statut marital : célibataire, l'homme mort en mer - la gamine à sa charge
métier : palefrenier, l'un des meilleurs cavaliers de l'île carcasse : mortel ennuyeux, les souvenirs dans le crâne damnation : le stress qui provoque les complications, le reste du monde à nu, et lui devant l'absurdité - avec le temps, il est devenu une force tranquille
échanges : 70 arrivée : 04/04/2020
cthulhu fhtagn
Dim 12 Avr - 17:26
date du rp ≈ 14 mars 1982 lieu du rp ≈ les écuries
six heures trente. sortir les chevaux. six heures quarante-cinq. commencer à nettoyer les boxes. sept heures dix. pause clope. respire. sept heures vingt. on choppe la pelle et on recommence. noter. sur le tableau, les observations. toutes, même les plus insignifiantes. hector enfle d'un pied : garder à l'oeil impérativement. ika est en plein dans ses chaleurs ; à changer de stalle rapidement. le yearling gris pommelé part bientôt pour le continent ; le patron doit venir avec l'un de ses actionnaires le vingt-quatre du mois. entraînement impératif l'après-midi.
les heures s'éffilent, et c'est difficile de garder le rythme ; le rhytme contre le temps. parce que la vie de livaï est un contre-la-montre permanent. à midi et demi, le paysan d'à côté vient déposer trois bottes de foin devant la propriété. livaï lui propose un café ; normalité, il était en train de s'en faire un. ils discutent un peu, de la pluie et du beau temps. - ça va bientôt se couvrir, moi j'te l'dis. il dit toujours ça. - un jour cette bonne vieille île se retrouvera sous les eaux, c'est sûr. il dit toujours ça aussi. ça le rassure un peu, livaï. que certaines choses soient immuables au temps qui passe. - sinon, comment va ida? - bien, elle va à l'école. elle aime dessiner et le soir c'est elle qui lui lit des histoires. livaï n'a jamais trop su comment lui dire, que lui avait beaucoup de mal à le faire. ça lui fout un mal de tête formidable, et le sel de la mer a sûrement altéré sa vue. mais sa petite voix est si pleine dans la nuit, qu'il a demandé à tous leurs voisins s'ils n'avaient pas de vieux bouquins à leur donner. un exploit certain pour un taciturne de sa trempe.
le vieux dit qu'il va s'rentrer au moins six fois, mais il reste encore une bonne demi-heure devant les portes, le moteur du tracteur qui fait un boucan épouvantable, et qui les obligent à gueuler à moitié pour se comprendre à moitié. livaï n'a jamais trop su comment communiquer à quelqu'un le fond de sa pensée sans la dire de vive voix - et souvent sans trop de ménagements ni de fioritures. alors il se tait. étrangement, ça l'emmerderait bien que le vieux soit fâché contre lui s'il lui disait de dégager. ça rendrait ses pauses cafés plus froides. et il a horreur du café froid.
finalement, il se retrouve seul sur les coups de quatorze heures, mais à récupéré un kilo de pommes juteuses - de quoi faire une tarte avec ida? - et à trois bottes de foin à rentrer pour les chevaux qui restent aux écuries. en concertation avec lui-même, il finit par harnacher le yearling pour lui dégourdir les jambes. il n'a pas encore de nom. livaï se le refuse pour un poulain qui partira au bout de ses deux ans. des animaux-marchandise, qui galoperont sur les pistes du continent jusqu'à se faire rattraper par la boucherie pour les moins endurants, et devenir des reproducteurs pour ceux qui arracheront à leur propriétaire des médailles. la dure loi de ce monde.
ils finissent par une balade sur la grêve, comme d'habitude. s'il avait été avec aegir, ils se seraient arrêté un peu pour observer la mer, mais ce n'est pas pareil, comme se retrouver à boire un verre avec un inconnu alors qu'on attendait un vieux copain. il est satisfait tout de même, le jeune cheval est plus calme que d'ordinaire lorsqu'ils rentrent aux écuries, et il tient facilement l'entraînement intensif. encore difficile à maîtriser, il le sera sûrement pour les cavaliers du continent à la fin de ce mois. c'est du moins le boulot de livaï jusque là.
il est donc surpris quand le cheval s'affole, écho aux échauffements qu'on peut entendre dans le bâtiment. froncements de sourcils - livaï met pied à terre et s'engouffre dedans. les chevaux font des ronds dans leur boxe, loin de la tranquilité à laquelle il les a laissé tout à l'heure, et c'est en arrivant au boxe d'ika, qui trépigne sur sa paille, que le coeur de livaï s'embale. aegir. - eh merde, il souffle pour lui-même, oh, doucement ! le jeune se cabre face à la tension de l'étalon, et livaï se doit de le maîtriser avant quoi que ce soit d'autre. pas questions qu'il ait des blessés. les paroles rassurantes font leur effet, et il se précipite un peu trop vite vers aegir. l'étalon piétine le sol en soufflant des naseaux, le regard soucieux et livaï comprend. on est venu lui faire du mal. l'enlever? il vaut des millions, mais plus encore, il vaut onze ans de souvenirs côte à côte. attrapant une fourche au passage, il rentre dans le boxe, prêt à tout et surtout au pire - non. aegir fait jouer ses sabots dans les airs, l'oeil peureux, et c'est là que la silhouette apparaît plus clairement. le gosse. aegir se prépare au coup de sabot, et livaï est plus réactif que lui, peut-être parce qu'il sait exactement ce qu'il a l'habitude de faire dans des cas de détresse. il lâche sa fourche, choppe le gamin par le col, et le dégage du champ de tir pour enfin aller essayer de calmer la bête. murmures insignifiants à l'oreille, caresses apaisantes, il lui faut trois minutes, montre en main pour gagner contre le vacarme qui règne dans l'écurie.
mais quand il se retourne pour faire face au gamin, il est dans l'impasse complète. ne reste plus qu'à tenter de communiquer. il ne peut pas s'empêcher de lui mettre un coup de pied bien senti dans les côtes. - oh, lève-toi ! tu peux m'dire ce que tu fous ici ? c'est une propriété privée. comme si c'était la raison absolue. tu parles. il se rappelle un instant d'ed est de ses siestes dans la paille. - et j'espère que t'as une bonne raison pour avoir fait peur à plus de vingt-cinq chevaux. ton père t'a jamais dit qu'on rentrait pas dans le boxe d'un étalon pour pioncer? ou ça t'est ressorti par le trou du cul?
Zachariah Loganach
épargné(e)
avatar // crédit(s) : Axel Auriant // slytherimpala ~ solosands âge : 23 ans statut marital : plus célib' tu meurs
métier : loser professionnel carcasse : Mortel, si désespérément mortel, fragile à tous les instants, soumis à la vacuité du cycle de la vie : on nait, les années passent, puis on meurt. Chouette existence que celle d’un humain, franchement. damnation : Aux sombres héros de l'a(mer) // vivre sur une île et avoir le mal de mer ? Ouais, incroyable mais vrai. Quand il était petit, son père a essayé de l'emmener sur son bateau de pêche pour qu'il devienne un homme, un vrai, et cette sortie n'a été que la confirmation du désespoir de William Loganach vis-à-vis de son fils. Zachariah est issu d'une longue lignée de marins et de chasseurs de baleine, il est censé avoir le pied marin, et pourtant... Rien à faire. S'il met un pied sur un navire, la nausée le saisit immédiatement, suivi de vomissements atroces s'il persiste à vouloir rester sur les flots.
échanges : 242 arrivée : 21/03/2020
cthulhu fhtagn
Mar 14 Avr - 20:43
date du rp ≈ 14 mars 1982 lieu du rp ≈ l'écurie
Dorée est la jeunesse
Livaï & Zach ☆ Avant tout, sois loyal envers toi-même ; et aussi infailliblement que la nuit suit le jour, tu ne pourras être déloyal envers personne.
☾ ⋆ ☾ ⋆ ☾ ☼ ☽ ⋆ ☽ ⋆ ☽
C’est devenu une habitude pour Zach de s’endormir dans des endroits incongrus. Il est difficile de trouver le sommeil dans la petite chambre exigüe qu’il partage avec sa sœur, où il fait si froid en hiver qu’il frissonne sous ses draps, et si chaud en été qu’il a l’impression de se liquéfier au contact de l’air : et de toute façon, il passe le moins de temps possible chez lui, car c’est d’autant moins de chance de provoquer la colère de son père et de se ramasser quelques coups de ceinturon bien sentis. Oh, William Loganach le frappe beaucoup moins qu’avant – lorsqu’il était enfant, il voulait le modeler sous la force de ses poings pour qu’il rentre dans un moule, aujourd’hui, il a compris que c’était inutile, la correction n’étant plus qu’un moyen de faire passer ses nerfs, surtout après quelques verres. Quand on connait la vérité, il est aisé de comprendre la raison de la hargne permanente de son fils, de la manière qu’il a, aussi, de chercher la castagne pour un oui ou pour un non : les hommes ne font que répéter les schémas qu’on leur a appris tout au long de l’enfance. Toujours est-il que le jeune adulte déserte à présent la bicoque familiale des Loganach, et s’endort régulièrement dans le moindre endroit un tant soit peu confortable qu’il peut trouver, tant qu’il est au sec et à l’abri du vent.
Et quand il dort, il oublie où il se trouve, quand il dort, il n’a pas à s’inquiéter de quoi que ce soit, quand il dort, Selkirk n’existe même plus.
Pourtant, voilà qu’il se réveille en sursaut, quelques secondes avant que Livaï ne le saisisse par le col et le jette en dehors du box. Déboussolé, il met un petit moment avant de se rappeler où il se trouve, n’ayant absolument pas conscience du danger dans lequel il se trouvait et dont le palefrenier l’a extirpé : le temps de reprendre ses esprits, il reste prostré sur le sol, pour mieux se relever dès qu’il sent son esprit en état de fonctionner. Il époussète ses habits qui n’étaient déjà pas franchement propres à son arrivée à l’écurie, il faut bien l’avouer, et s’apprête à s’enfuir sans demander son reste pour ne pas se faire disputer. Malheureusement, Livaï sort de la stalle alors qu’il commence à peine à tourner les talons, prenant de plein fouet son coup de pied et laissant échapper un glapissement de douleur. Zach écarquille les yeux. Il s’prend pour qui, lui, à le frapper comme ça ?
Livaï est loin d’être un étranger. Cela fait des lustres qu’ils entretiennent une relation bien particulière, une sorte de jeu, pour le gamin immature qu’est toujours le Loganach, malgré les années passées. La première fois qu’ils se sont vu, c’était dans des circonstances similaires, Zach s’était installé à un endroit qui ne convenait visiblement pas à l’homme plus âgé, et s’était vu déloger manu militari : il revint le lendemain, et le jour d’après aussi. On ne dit pas à Zachariah Loganach qu’il ne doit pas faire quelque chose, c’est le meilleur moyen pour qu’il se sente très malin en refaisant exactement ce qu’on lui a interdit, le chaos exultant de chacun des pores de sa peau. Après tout, si les gens du village n’arrêtent pas de répéter qu’il est un petit con, autant leur donner raison en devenant le délinquant qu’ils clament qu’il est de toute façon, n’est-ce pas ? L’empêcheur de tourner en rond, pourtant, se trouva bien vite une autre raison pour embêter Livaï, les hormones le travaillant et ses questionnements sur sa propre sexualité se faisant de plus en plus nombreux : il faut bien avouer que la silhouette de l’amoureux des chevaux est loin d’être désagréable à regarder, et l’adolescent s’emmouracha rapidement de cet homme mur qu’il n’avait aucune chance d’avoir, de toute façon. Aujourd’hui, cette amourette n’est plus d’actualité mais il garde une certaine affection pour Livaï, que seuls ceux qui ont expérimenté une innocente fantaisie enfantine peuvent comprendre. Et malgré tout, il sait que l’homme l’aime bien, quelque part. Si ce n’était pas le cas, voilà bien longtemps qu’il aurait pris des mesures drastiques pour l’empêcher de se fourrer dans ses pattes.
« - Hoy ! crie Zach en se tenant les côtes, à l’endroit où le pied l’a heurté violemment. Ça va pas non ? La prochaine fois, quoi, tu vas prendre un fusil et me foutre du plomb au cul ? Il sait qu’il va avoir un bleu – non pas que ce soit ni la première, ni la dernière fois, et que ce soit le pire qu’il ait jamais reçu, mais ce n’est pas une raison. Et j’dormais, ma foi, j’avais l’air de faire quoi ? Franchement, je t’assure que y’a meilleure vision au réveil que ta gueule hein.
Il a un sourire sur les lèvres alors qu’il prononce ces mots, la provocation au bord des lippes, l’amusement formant une aura tout autour de lui, contrastant avec l’attitude de Livaï. Parce que qu’est-ce qu’il peut lui faire, vraiment, le palefrenier, hein ? Qu’il appelle la police si ça lui chante, il sait qu’il s’en tirera avec un simple avertissement – les forces de l’ordre à Selkirk le connaissent, et savent qu’il ne ferait pas de mal à une mouche. Parfois, habiter sur une petite île a du bon.
- J’ai rien fais, s’exclame-t-il finalement pour se défendre. Je l’ai ai pas touché, tes canassons, à part pour les caresser, j’sais pas. Mon père, il y connait que dalle hein, il m’a appris comment dépiauter un poisson quand j’savais pas encore marcher mais c’est à peu près tout. Et Livaï, autochtone lui aussi de cette île désolée, connait forcément les rumeurs qui courent sur la relation du patriarche Loganach avec son fils – l’expression des poings, plutôt que celle de l’affection. Faut te calmer mec, détend-toi un peu. Y’a pas mort d’homme. »
Et pour renforcer sa feinte nonchalance, le voilà qu’il sort de sa poche une cigarette qu’il glisse entre ses lèvres, fouillant dans sa voisine pour y trouver son briquet.
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Livaï Blanqui
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métier : palefrenier, l'un des meilleurs cavaliers de l'île carcasse : mortel ennuyeux, les souvenirs dans le crâne damnation : le stress qui provoque les complications, le reste du monde à nu, et lui devant l'absurdité - avec le temps, il est devenu une force tranquille
échanges : 70 arrivée : 04/04/2020
cthulhu fhtagn
Mer 15 Avr - 23:23
date du rp ≈ 14 mars 1982 lieu du rp ≈ les écuries
les chevaux soufflent dans l'écurie, recommençant à machouiller nonchalament leur foin. aegir renifle dans sa stalle, se détourne de la scène, et livaï ne sait pas si c'est cette normalité qui le calme ou le bon coup de pied qu'il vient de foutre au gosse. si ça lui échappe, c'est qu'il ne faut pas trop y penser ; aegir est sain et sauf. personne ne lui veut du mal, personne ne compromettra le rêve de la maison en haut de la falaise. après tout, son père lui a appris à tenir un fusil. alors il peut à nouveau respirer, livaï, et ça ne le chagrine pas du tout qu'un murmure reste ancré dans son crâne comme un coquillage à son rocher. qu'il serait prêt à tout pour le rêve de la maison en haut de la falaise.
même si le plan de ses vingt ans a pris quelques claques aussi, depuis le temps, quelques coups de pieds bien sentis. ça laisse des traces ; un nez cassé et la certitude que tout ne roulera pas comme prévu. les fantômes ont l'habitude de hanter les vieilles bicoques, après tout.
la colère s'estompe comme un champ de canne à sucre sous l'incendie, malgré les piques du gamin. parce que finalement, zachariah aussi fait partie de cette normalité bizarre à laquelle il s'est habitué depuis quelques années. de sa façon de se comporer jusqu'à sa non coupe de cheveux douteuse, son regard d'enfant sauvage et son langage de fils de pêcheur. ça tombe bien, livaï aussi, et parfois ça lui fait comme un choc, un miroir qu'on lui aurait mis sous le nez, juste histoire de lui dire que merde, rappelle-toi, t'étais comme lui, à pas savoir quoi faire de tes dix doigts, rappelle-toi, toujours dans l'ombre des plus solaires, dans l'ombre de tous et surtout de rien du tout. parce que y'a rien à faire sur ce caillou, rien d'autre que de se trouver une espèce de routine pour pas devenir dinguo. et à bien des égards, c'est cette même putain de routine qu'ils escaladent tous les jours comme des forcénés, l'un comme l'autre. celle de gueuler un peu pour ne pas avoir à dire les mots qui fâchent.
le gamin allume une clope. livaï soupire. y'a pas mort d'homme, comme il dit. - t'en as pas marre de t'attirer des ennuis garçon? si ton père t'a rien appris, c'est pas mon problème, mais j'pense que t'en as assez dans la caboche pour avoir un peu de jugeote. pour les gosses de rien comme eux, il faut apprendre à la dure ou crever. il espère au fond de lui que zachariah retiendra le mot. un demi-mot. - et puis d'où tu t'es dit que c'était une bonne idée d'aller pioncer dans le boxe d'un étalon, sur une propriété privée ? j'espère que t'es au courant qui si ça avait été le patron qui t'avait trouvé, il aurait pas été aussi indulgent, crois-moi. ces gens-là le sont généralement pas. et peut-être même que tout serait retombé sur moi. mais peut-être aussi que zachariah n'a pas encore fait les frais du travail salarié. il a encore bien des choses à se prendre dans la gueule, visiblement. il tire d'un geste habile son paquet de clopes de son vieux pantalon de travail, et s'en grille une après avoir trouvé son briquet qui traînait dans le coin de l'écurie. geste barrière, visage fermé et bouche muette. un instant il pense à ida qui va bientôt rentrer de l'école. il espère avoir terminé avant vingt-deux heures. inspire. expire. quelques secondes plus tard, il revient avec la fourche d'auparavant, et lui fait signe de se lever. - allez, la belle au bois dormant, pour réparer tes conneries y'a justement deux bottes de foin devant le bâtiment qu'il faut rentrer avant qu'ça s'mette à pleuvoir. j'te demande pas si tu sais t'servir de cet outil révolutionnaire, même ma gosse de huit ans pourrait le faire, hm? qu'il continue en lui mettant la fourche dans les mains. il n'attend pas de réponses, livaï. juste qu'il s'exécute. peut-être que ça le stoppera un temps dans son ruminement de pensées. c'est après tout comme ça que ça fonctionne pour lui, et si l'être humain est plus complexe que ça, tant pis ; il a besoin de rentrer rapidement au sec la commande du paysan, et ça ira plus vite à deux. il tire une taffe, et se dirige vers l'entrée, embarquant au passage une brouette et une fourche datant de la première guerre mondiale, sûrement. décidemment, on ne le laissera pas tout seul cette journée, et étrangement, il en vient presque à se dire que ça ne le dérange pas plus que ça.
Zachariah Loganach
épargné(e)
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métier : loser professionnel carcasse : Mortel, si désespérément mortel, fragile à tous les instants, soumis à la vacuité du cycle de la vie : on nait, les années passent, puis on meurt. Chouette existence que celle d’un humain, franchement. damnation : Aux sombres héros de l'a(mer) // vivre sur une île et avoir le mal de mer ? Ouais, incroyable mais vrai. Quand il était petit, son père a essayé de l'emmener sur son bateau de pêche pour qu'il devienne un homme, un vrai, et cette sortie n'a été que la confirmation du désespoir de William Loganach vis-à-vis de son fils. Zachariah est issu d'une longue lignée de marins et de chasseurs de baleine, il est censé avoir le pied marin, et pourtant... Rien à faire. S'il met un pied sur un navire, la nausée le saisit immédiatement, suivi de vomissements atroces s'il persiste à vouloir rester sur les flots.
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cthulhu fhtagn
Sam 18 Avr - 19:26
date du rp ≈ 14 mars 1982 lieu du rp ≈ l'écurie
Dorée est la jeunesse
Livaï & Zach ☆ Avant tout, sois loyal envers toi-même ; et aussi infailliblement que la nuit suit le jour, tu ne pourras être déloyal envers personne.
☾ ⋆ ☾ ⋆ ☾ ☼ ☽ ⋆ ☽ ⋆ ☽
Derrière les paupières de Zachariah, il y a l’univers. Oh, il est rabougri, racorni dans l’espace des possibles que le jeune homme s’est lui-même autorisé, mais il est là, à attendre son heure. Le jeune homme a fait la paix avec le fait qu’il ne pourrait jamais partir de Selkirk (c’est ce qu’il se plait à penser en tout cas, bien que ses accès de colère démontrent le contraire), mais il reste jeune, il reste valide, il reste intelligent - peut-être pas dans le sens le plus scolaire du terme, il n’est certainement pas capable de citer des grands auteurs ou de résoudre des équations à multiples inconnues, mais il a l’esprit vif de celui qui a la langue bien pendue, l’astuce du gamin turbulent qui essaie de s’échapper des pétrins dans lequel il se fourre toujours de lui-même : le monde n’attend qu’une chose, c’est qu’il ramasse le gant pour répondre à son défi, probablement le plus ardu de tous, celui de vivre. Vivre vraiment. Vivre sans survivre. Vivre en ne se demandant pas, chaque jour que Dieu fait, s’il ne vaudrait mieux pas arrêter les frais et rejoindre le cimetière un peu plus tôt que prévu. Il y a des choses auxquelles il se raccroche, pour l’instant : des rituels qui le rassurent, peu importe à quel point ils semblent bizarres pour quiconque ne serait pas lui. Envoyer des bouteilles à la mer ; s’introduire dans les endroits les plus saugrenus ; agacer, autant qu’il le peut, quelqu’un comme Livaï Blanqui. Parce qu’au final, à part quelques coups que le fils Loganach lui a parfois rendus ou qu’il a simplement accepté, comme une fatalité élémentaire, il ne lui a jamais rien fait de mal, le palefrenier. Il a ronchonné, il lui a fait la morale, mais il ne l’a jamais jugé pour ses actes, et c’est ce qui compte réellement. A Selkirk, les mots sont bien plus cuisants que n’importe quelle estocade - elle court, elle court la rumeur, et si ceux qu’on a nommé braves nous estiment indignes d’appartenir à la communauté, l’on est banni aussitôt. Le délinquant qu’est devenu Zachariah, par la force des choses, ne mérite pas sa réputation. Il n’est pas un saint, mais certainement pas un démon non plus. Point de poubelles enflammées, point de chiens empoisonnés, point de ces histoires à dormir debout que les ménagères aiment à se raconter pour décrire la jeunesse poisseuse de Selkirk. Simplement un peu de vente d’herbe par-ci par-là, de la consommation d’alcool à des heures indues, des longues journées d’errance lorsqu’il devrait saisir son potentiel pour se trouver au moins un emploi alimentaire. Rien de bien méchant, somme toute.
C’est peut-être pour ça qu’il apprécie tellement Livaï, Zach. Pas à cause de sa belle gueule, pas à cause de ses hormones brûlantes, mais parce qu’il ne l’a jamais traité comme un moins que rien, alors même que tout le monde fait exactement le contraire, sur cette île désolée.
« - C’est les ennuis qui m’trouvent, j’étais peinard moi, maugrée-t-il dans sa barbe en levant les yeux au ciel. Pourtant, il a toujours ce petit sourire au coin des lèvres. Les menaces sous-jacentes, les avertissements : il hausse les épaules. Qu’est-ce qu’il va m’faire le patron ? M’foutre une raclée ? J’ai l’habitude, et au pire, j’rends les coups moi, je m’en fiche. Il se frotte les côtes à l’endroit où Livaï l’a précédemment frappé – la douleur, il sait s’y accrocher, elle est familière et quelque part, réconfortante. Pis les bourges, j’en fais mon affaire, au moins ils s’prennent pas pour mon daron à me faire des leçons pendant trente ans.
Une pique, une autre, il jubile, Zach. Chaque moment qu’il passe à parler ainsi à Livaï, à danser en faisant des moulinets du poignet, à abattre sa lame sur les toiles précieuses, il a l’impression de faire un pied-de-nez à ce que sa réputation a fait de lui. Je ne suis pas si bête, tu vois. Pourtant, il redescend bien vite du piédestal sur lequel il a lui-même grimpé, à la force de ses bras aux coudes égratignés, lorsqu’on lui fourre entre les mains une fourche. Sa bouche s’arrondit, son œil se fait brillant – Livaï ne s’attend quand même pas à ce que… mais si. On dirait bien. Les protestations débordent de sa bouche sans qu’il ne puisse rien faire pour les arrêter, même s’il le voulait (et c’est loin d’être le cas).
- Hein ? Mais dans tes rêves mon gars, c’est toi qu’est payé pour ramasser de la merde de cheval, pas moi ! Y’a pas marqué pigeon sur mon front, je bosse pas si y’a pas quelque chose à la clé. Vas-y, appelle ton patron s’tu veux. Je m’explique avec lui moi, j’lui explique comment t’étais pas à ton poste et que j’ai pu m’pieuter à côté de ton étalon, là, sans que tu t’en aperçoives. Il pose sa main sur l’épaule de l’homme qui s’est déjà retourné pour se remettre à l’ouvrage. Mais si t’as besoin d’un coup d’main… J’suis dispo. Tout travail mérite salaire, il paraît, c’tout. »
Il n’est pas feignant, il ne rechigne pas à la tâche quand il le faut, le Loganach. Mais s’il ne travaille pas, c’est pour une bonne raison : il se refuse à faire quoi que ce soit qu’il n’a pas envie de faire. S’il le désirait vraiment, il planterait Livaï ici et maintenant sans demander son reste – il se doute que s’il prenait ses jambes à son cou, le plus âgé ne prendrait pas la peine de lui courir après. Mais il espère pouvoir continuer de bavasser avec le palefrenier, de faire jouer sa langue aiguisée avec tout le cynisme dont il est capable, et s’il faut ramasser des bottes de paille au passage, ça ne lui fait pas peur. Il ne peut pas l’avouer, par contre. Alors, voilà l’excuse toute trouvée : qu’il lui propose une piécette, et il deviendra le parfait petit fermier – le sarcasme en plus.
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Livaï Blanqui
épargné(e)
avatar // crédit(s) : bill skarsgard (doom days;managarm) âge : trente-et-un ans statut marital : célibataire, l'homme mort en mer - la gamine à sa charge
métier : palefrenier, l'un des meilleurs cavaliers de l'île carcasse : mortel ennuyeux, les souvenirs dans le crâne damnation : le stress qui provoque les complications, le reste du monde à nu, et lui devant l'absurdité - avec le temps, il est devenu une force tranquille
échanges : 70 arrivée : 04/04/2020
cthulhu fhtagn
Dim 19 Avr - 18:06
date du rp ≈ 14 mars 1982 lieu du rp ≈ les écuries
il a du mordant, le gosse, et c'est peut-être ça, qui l'empêche de le chopper par la peau du cou pour le dégager de son champ de vision. ici comme à chaque fois qu'ils se croisent - c'est-à-dire assez souvent, sur ce petit bout de caillou qu'ils appellent leur monde. alors livaï prend le temps, de finir sa clope, de respirer. et s'il n'y avait pas ida à retrouver - l'aider à faire ses devoirs, faire comme du moins, préparer à manger, comme on peut jusqu'à la prochaine paye, s'il n'y avait pas le rêve dans un coin de sa tête - l'obsession, celle qui tord les entrailles et fait vriller les esprits, alors livaï se laisserait bien aller à une sieste, un temps, comme si ce gamin mal rasé lui faisait signe de la main, dans le fond d'un oeil terni par les années de sévices.
ça lui réchauffe l'intérieur, les veines bouchées par les boîtes de conserve - juste d'entendre dire qu'on va rendre les coups, ou qu'on les rendra - promis. avant de se prendre une râclée par la vie, et de ne plus rien faire d'autre que de baisser la voix, un petit peu plus chaque jour. pauvre zachariah, il ne donnerait pas chère de sa peau, livaï. pas avec cette rengaine. pas avec ses mots.
il écrase sa clope sur le sol béton, remonte son col. zach braille dans son coin, les cheveux en bataille, l'offensive dans son regard buté. voilà qu'il veut être payé au lieu de lui-même payer ses conneries. après tout, c'est de bonne guerre. si t'as besoin d'un coup de main. il faut le revendiquer, parfois, et c'est peut-être pourquoi livaï déteste zachariah. parce que ça lui brûle les lèvres, livaï de dire simplement s'il-te-plaît j'ai-besoin-qu'on-m'aide je-n'ai-pas-la-capacité-de-le-faire-seul c'est trop, trop pour son cerveau ramolli, trop pour sa bouche habituée aux insultes plutôt qu'aux remerciements. trop pour les bien-fondés de son rêve et c'est idiot, et peut-être qu'il en a conscience, tout au fond de lui - et que ça l'emmerde bien plus encore. parce qu'à la fin, qu'est-ce que ça pourra bien changer? il crevera la bouche ouverte avant de pouvoir racheter la maison, avec le seul mérite d'être mort sans l'aide de personne.
- tu veux quoi, une balade à poney? une pièce pour aller t'acheter des sucettes? il a un petit ricanement. sauver les apparences. le masque de boue - sale bouseux, trop fier pour la fermer. reniflements, livaï n'a jamais eu peur de regarder quelqu'un dans les yeux. il est un peu plus grand que le gamin, de quelques minuscules centimètres et ça lui fait un peu mal de l'admettre, avec dix ans d'écart au compteur. ida est restée toute petite. - bon, ça roule pour moi. dans une demi-heure il flotte, donc grouille-toi. on aura plus vite terminer à deux. et il repart, aussi vite qu'on a pu l'immobiliser. c'était de famille, ça aussi. - tu vois les greniers juste avant la première allée de boxes? on dépose les bottes juste en bas, j'les mettrais en haut demain. on remplit cette brouette, et t'iras l'emmener pendant que je fais l'autre. il lance derrière son dos, pédagogue malgré lui. - et si tu veux mon avis, ton patron c'est ton daron qui peut te licencier si tu la ramènes trop. pendant un temps, j'ai connu les deux dans la même personne : ça reste l'image des enfers la plus vive que j'puisse avoir depuis ce jour. il commence à mettre la paille dans la brouette, d'un geste vif et confiant, de celui qui fait ça tous les jours depuis onze ans. ça forge les bras et un caractère de chien errant. pas très doué pour parler, un peu plus pour aboyé, et retrouvé ses pairs dans ce village de fous à liés.
Zachariah Loganach
épargné(e)
avatar // crédit(s) : Axel Auriant // slytherimpala ~ solosands âge : 23 ans statut marital : plus célib' tu meurs
métier : loser professionnel carcasse : Mortel, si désespérément mortel, fragile à tous les instants, soumis à la vacuité du cycle de la vie : on nait, les années passent, puis on meurt. Chouette existence que celle d’un humain, franchement. damnation : Aux sombres héros de l'a(mer) // vivre sur une île et avoir le mal de mer ? Ouais, incroyable mais vrai. Quand il était petit, son père a essayé de l'emmener sur son bateau de pêche pour qu'il devienne un homme, un vrai, et cette sortie n'a été que la confirmation du désespoir de William Loganach vis-à-vis de son fils. Zachariah est issu d'une longue lignée de marins et de chasseurs de baleine, il est censé avoir le pied marin, et pourtant... Rien à faire. S'il met un pied sur un navire, la nausée le saisit immédiatement, suivi de vomissements atroces s'il persiste à vouloir rester sur les flots.
échanges : 242 arrivée : 21/03/2020
cthulhu fhtagn
Lun 20 Avr - 21:43
date du rp ≈ 14 mars 1982 lieu du rp ≈ l'écurie
Dorée est la jeunesse
Livaï & Zach ☆ Avant tout, sois loyal envers toi-même ; et aussi infailliblement que la nuit suit le jour, tu ne pourras être déloyal envers personne.
☾ ⋆ ☾ ⋆ ☾ ☼ ☽ ⋆ ☽ ⋆ ☽
Les regards s’allongent dans la splendide étendue de l’infiniment possible. Ils se connaissent, Livaï et Zach, mais plus que ça, ils se comprennent : il n’y a pas besoin de détails sur leurs histoires respectives ou de discussions interminables sur leurs enfances tragiques et la façon dont ils ont dû grandir, probablement un peu trop vite – ils n’en ont pas besoin. Il y a ce regard tacite, cette façon de s’adresser aux autres, mélange de retenue malhabile et d’honnêteté mal dégrossie, on ne dit jamais ce qu’on veut vraiment exprimer, alors, on donne le change en s’adressant familièrement voire grossièrement à son interlocuteur. Semblables, sans être identiques ; disparates, et quelque part, complémentaires. Ils auraient pu être frère que tout aurait fait sens – à Selkirk, les vies se ressemblent puisque tout se répète immuablement, le temps s’accordant avec les paysages gris, monotones, et le roulis régulier des vagues.
Zach sent le bois contre ses doigts fripés par l’attaque constante du sel dans l’air ambiant. C’est réconfortant, quelque part, d’avoir l’instrument tout contre sa paume, une façon de se sentir investi d’un but alors que son existence se résume habituellement à l’errance. Peut-être que Livaï n’a pas si tort, peut-être que de s’abandonner dans le travail manuel, aussi trivial et dégradant soit-il (récurer des boxes n’étant pas l’activité la plus idyllique, il faut bien l’avouer), n’est pas si mal. Il se rabroue intérieurement que de se laisser aller à de telles pensées. Non, tu ne tomberas pas dans ce piège, tu ne te laisseras pas faire par cette foutue île et ses habitants qui essaient, chaque jour qui passe, de te faire rentrer dans le moule et de trouver un job dans lequel tu mourras sans jamais être vraiment heureux. Ce n’est pas le but du palefrenier, bien sûr, mais elle est toujours là, dans un coin de sa tête, la petite voix qui presse le jeune homme à arrêter de se comporter comme le mouton noir de la bande et enfin se conformer à ce qu’on attend de lui. Les Loganach sont pêcheurs de père en fils, depuis des générations. Certes, son mal de mer est une excuse toute trouvée pour échapper à ce sort, mais il n’empêche qu’il aurait pu devenir docker, laceur, ou même gardien de phare – n’importe quelle activité honnête qui le lierait, tout comme le reste de sa famille, à l’océan.
Secouant doucement la tête pour chasser ses pensées néfastes, le plus jeune écoute les instructions de son ainé, pour une fois silencieux, avant de se mettre au travail en essayant de calquer ses gestes sur celui qui est devenu son mentor improvisé, pour la fin de la journée. L’odeur de la paille lui chatouille le nez, mais il ne le fronce pas pour autant. Concentré, ses mouvements, au départ brouillons, se font de plus en plus précis à mesure qu’il affine sa technique, inspirée de celle de Livaï.
« - Bah, j’me doute que ça doit pas être marrant, d’avoir un connard sur le dos qui t’aboie des ordres à longueur de journée, mais bon, au moins l’soir il vient pas t’faire chier dans ta baraque, alors que l’daron… Il hausse les épaules. Il essaie de fuir le plus possible la maison familiale, et ce n’est pas pour rien. L’mien voulait que j’bosse avec lui aussi, et juste une journée sur son bateau j’me suis demandé si j’allais pas, soit l’buter, soit m’jeter par-dessus bord, donc j’te comprends.
Et la pelle s’enfonce dans le foin, et les muscles du dos travaillent, et la sueur commence à perler sur le front. Zach fait une pause de quelques secondes pour ôter la veste en cuir qu’il porte perpétuellement, la met de côté en la pliant soigneusement – c’est probablement sa seule possession à laquelle il tient vraiment, et bien qu’elle soit aujourd’hui usée, les coudes élimés et la couleur passée, il ne supporterait pas qu’elle soit abîmée par sa propre inattention. Lorsque la brouette est enfin pleine, il lâche la fourche et soulève les manches de ses deux mains ; il pousse, la roue brinquebalante heurtant le sol de l’écurie dans de désagréables échos. Soucieux de ne pas renverser sa précieuse charge, il l’emmène à l’endroit que lui a montré Livaï, le plus rapidement possible, comme pour lui prouver qu’il est capable de ce travail qu’il lui a chargé de faire. C’est un gamin qui ne demande qu’à faire ses preuves, le Loganach. Qu’un enfant qu’on a privé d’affection et qui espère, au plus profond de lui-même, qu’on soit un minimum fier de lui : et tant pis si ce n’est pas sa famille qui le voit tel qu’il est réellement, il se contentera d’un palefrenier qui n’a que quelques années de plus que lui. Lorsqu’il revient près de Livaï, celui-ci est concentré sur sa tâche, alors il se contente de reprendre sa fourche et la cadence ; on pique la paille, on la soulève, on la met dans la brouette.
- Pourquoi les ch’vaux, d’ailleurs, dit brusquement le Loganach en brisant le silence concentré qui s’est établi entre eux. Franchement, y’a plus sympa, comme job, et j’me doute que les sabots, ça fait plus mal que tes coups d’pieds, là – et ça fait pas du bien, pourtant. »
Il n’a jamais été doué pour l’art subtil de la conversation : il ne s’embarrasse pas de politesse et, habitué à la solitude, ne trouve pas le silence angoissant. Pourtant, il est curieux. Ça fait des années qu’il connaît Livaï et s’ils se comprennent implicitement, la vie du plus âgé reste un mystère. Quelle que soit sa réponse, qu’il le rabroue ou qu’il réponde à sa question, leur relation en dents de scie ne changera pas – Zach restera le fauteur de troubles qui aime semer le chaos dans sa vie – mais peut-être qu’en mettant sous la lumière les zones d’ombre, la vision qu’il a du palefrenier changera quelque peu. Peut-être bien qu’il sera plus compréhensif, qui sait. Ou peut-être pas. Après tout, avec le Loganach, rien n’est jamais écrit à l’avance.
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Livaï Blanqui
épargné(e)
avatar // crédit(s) : bill skarsgard (doom days;managarm) âge : trente-et-un ans statut marital : célibataire, l'homme mort en mer - la gamine à sa charge
métier : palefrenier, l'un des meilleurs cavaliers de l'île carcasse : mortel ennuyeux, les souvenirs dans le crâne damnation : le stress qui provoque les complications, le reste du monde à nu, et lui devant l'absurdité - avec le temps, il est devenu une force tranquille
échanges : 70 arrivée : 04/04/2020
cthulhu fhtagn
Mar 21 Avr - 16:24
date du rp ≈ 14 mars 1982 lieu du rp ≈ les écuries
les années passent; les souvenirs restent. dans un coin d'ombre à six heures du matin, quand il s'engage en vélo dans l'allée qui mène juqu'aux écuries. le soir, quand il essaye tant bien que mal d'endormir ida - mais pourquoi il faut aller dormir je suis pas fatiguée? parce que c'est comme ça, quand la nuit tombe il ne fait pas bon rester éveillé trop longtemps. derrière la porte, les vestiges d'un passé silencieux. des si par paquets de dix, qui le rongent comme des vers sur une vieille carcasse. les mains dans le crottin, c'est moins pire. effet placebo, parce que le cerveau humain est fait de telle sorte que livaï ne l'a jamais compris, et n'essaye surtout pas de le faire. travail ingrat et temps mort ; paye de misère et transpiration. c'est un quotidien pourri, mais un quotidien tout de même. c'est peut-être pour ça qu'il continue, livaï. ça le fait cogité, le bougre, alors qu'il observe du coin de l'oeil sa recrue improvisée. le gosse s'applique, et c'est comme s'ils s'ancraient tous les deux dans le présent, là, sur cette île à la con, avec ses habitants à la con - loin des ragots et des psychologies de comptoir. après dix ans, il lui faut au moins ça pour réussir à respirer. et il a l'impression de faire quelque chose de bien, de moral, presque, à compter qu'il en ait quelque chose à faire de la morale qu'il a toujours trouvé bourgeoise. parce que permettre à ce gamin de potentiellement ressentir ça aussi, le calme avant la tempête, c'est une manière de lui laisser un moment de répit sur ce caillou glissant.
il lui parle de son père mais c'est comme s'il se parlait à lui-même. la même rengaine, couleur miroir - qu'ils se ressemblent, c'est graines de rien. qu'ils sont laids, tout abimés par leur milieu social. de zone d'ombre en zone d'ombre, il faudrait les observer au microscope pour en tirer quelque chose, pourtant livaï a l'impression que zachariah est un rocher poli par les mouvements des eaux calmes et silencieuses. limpide, clair, il peut appercevoir toutes ses aspirités quand il entend le grain de sa voix. il y a la haine et l'incompréhension et toutes ces émotions qui l'ont transpercé gamin, face à ce père pétri de hantises, des oeillères à la place du coeur. les coups et les insultes rendues, les silences aussi - les pires. les vieilles histoires qu'on cache sous le tapis, la responsabilité du fils de famille de reprendre le flambeau, parce que c'est comme ça et pas autrement. la poussière remuée le fait renifler dans son col et lui piquent les yeux. alors la première brouette remplie sonne le glas pour ses poumons ; instictivement, il sort son paquet pour se griller une nouvelle clope. ça aurait pu être pire ; l'alcool. faudra faire attention, qu'il se dit souvent. c'est de famille ; comme les vieux tabous et le puritanisme exacerbé. il reprend bien vite ses mouvements, et le gamin l'imite dès qu'il revient à ses côtés. lui la clope au bec, zach des questions sur les lèvres.
ça a le goût de paroles en l'air, pour meubler le silence dans cette drôle d'ambiance d'un début de soirée orageuse ; mais il y a quelque chose derrière, l'envie peut-être, d'essayer de comprendre. ça pourrait le flatter si ça ne le faisait pas grimacer. - ça pourrait être pire. bosser sur un bâteau par exemple. il s'éclaircit la voix, tire sur sa cigarette qui se consumait en solitaire. parce qu'il n'aurait jamais pu, livaï. pas après son père, pas après eddie. il en faut toujours un qui reste à terre. - c'était mon avenir tout tracé à ton âge, mais j'ai eu une opportunité pour faire autre chose, une sorte de coup d'chance on va dire. la mort. le père au cimetière et c'était comme être libre pendant un instant. l'espace de six mois, il y avait maman pour l'encourager, lui dire qu'il pouvait y arriver. elle pensait qu'il allait devenir un jockey, lui ramené des médailles, aller sur le continent. ça l'a fait tenir dans la maladie, et elle souriait encore le jour de sa mort. palefrenier, c'était un salaire moins instable que pêcheur et ça permettait de payer les médicaments. quand maman est morte, c'est devenu une malédiction : il aurait fallu devenir avocat pour racheter la maison. et aegir. - j'ai toujours aimé les chevaux; au moins ils posent pas des questions à la con. la grimace laisse place à un clin d'oeil, parce qu'il mérite au moins ça. - c'est des bêtes craintives, mais pas dangereuses consciamment ; les maîtriser et les comprendre, ça s'apprend t'sais. plus vite qu'on le pense. y'a pas de raisons qu'ils te fassent mal, faut juste pas se taper une sieste dans leur espace vital. et puis ça dépend de la manière dont l'homme les éduque ; une brute fera de son canasson un con et ainsi d'suite. aegir a pas été élevé comme ça. c'est presque comme des gosses, finalement, sauf qu'heureusement, un gosse rencontre d'autres personnes que sa famille dans sa vie. il parle beaucoup, livaï, quand on le lance sur le peu de choses qui le font vraiment vibrer. il s'arrête sur un terrain sableux mais n'en pense pas moins ; tout pour ne pas ouvrir les cartons de souvenirs marqués attention fragiles dans son crâne.
Zachariah Loganach
épargné(e)
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métier : loser professionnel carcasse : Mortel, si désespérément mortel, fragile à tous les instants, soumis à la vacuité du cycle de la vie : on nait, les années passent, puis on meurt. Chouette existence que celle d’un humain, franchement. damnation : Aux sombres héros de l'a(mer) // vivre sur une île et avoir le mal de mer ? Ouais, incroyable mais vrai. Quand il était petit, son père a essayé de l'emmener sur son bateau de pêche pour qu'il devienne un homme, un vrai, et cette sortie n'a été que la confirmation du désespoir de William Loganach vis-à-vis de son fils. Zachariah est issu d'une longue lignée de marins et de chasseurs de baleine, il est censé avoir le pied marin, et pourtant... Rien à faire. S'il met un pied sur un navire, la nausée le saisit immédiatement, suivi de vomissements atroces s'il persiste à vouloir rester sur les flots.
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cthulhu fhtagn
Ven 24 Avr - 19:44
date du rp ≈ 14 mars 1982 lieu du rp ≈ l'écurie
Dorée est la jeunesse
Livaï & Zach ☆ Avant tout, sois loyal envers toi-même ; et aussi infailliblement que la nuit suit le jour, tu ne pourras être déloyal envers personne.
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Il se souvient de cette escapade en mer, celle durant laquelle son père, ayant décrété qu’il était grand temps que son fils devienne un homme, avait décidé de l’initier au métier de pêcheur. Un pas, deux pas, sur le pont du petit bateau à la coque de peinture écaillée : Zach sait déjà, au plus profond de lui, qu’il n’est pas à sa place. Alors même que la corde retient encore l’embarcation au quai, son estomac fait déjà des bonds ; pourtant, William Loganach aboie une pluie d’ordre qui semble ne jamais s’arrêter, déploie le filet, range les pains de glace, enroule les cordages, et le pré-adolescent se doit de les exécuter s’il ne veut pas se faire corriger, il en a conscience. Les voilà partis sur l’océan, la pluie se met à tomber, et la nausée se fait de plus en plus violente – Zach a tellement mal qu’il a des visions en regardant la surface plate de la mer, il croit voir des créatures grouillantes qui se pressent dans les bas-fonds et qui menacent de la dévorer tout cru. La sueur perle sur son front, alors qu’une fièvre embaume ses sens. Se précipitant sur le bord du bateau, empoignant le bastingage jusqu’à ce que la jointure de ses doigts devienne blanche, il ouvre enfin la bouche pour laisser déverser dans la mer l’intégralité de son repas de la veille. Lorsque son estomac, vide, cesse d’imploser à l’intérieur de son ventre, c’est une bile aigre qui s’échappe d’entre ses lèvres. Le patriarche jure. Quelle mauviette. Une énième déception.
Depuis ce jour maudit, Zachariah n’a pas remis le pied sur un bateau. Il sait que c’est inutile, que ce mal de mer lancinant, cette affliction indigne pour un fils de marin tel que lui, lui collera à la peau jusqu’à la fin de sa vie – et avec cette constatation est venue l’angoisse de se demander de quoi serait fait le tissu de son existence. Les Loganach sont des hommes de mer, mais ce n’est pas son cas : alors, qui est-il vraiment ? Aujourd’hui, il ne sait toujours pas répondre à cette question, mais tandis qu’il effectue les gestes mécaniques requis pour débarrasser la paille souillée et la remplacer par de la propre, un début de réponse semble pointer le bout de son nez. Oh, il ne sera pas palefrenier, là n’est pas l’épiphanie. Mais contrairement à ce que pense sa famille, il n’est pas un incapable – la preuve, il arrive parfaitement à accomplir la tâche que lui a confié Livaï. Alors, au final, même s’il ne connait pas l’aboutissement de son voyage, il sait qu’il peut emprunter un chemin, et c’est déjà un pas en avant dans la bonne direction.
Zach pouffe silencieusement quand il entend l’homme sous-entendre que le travail de son paternel est laborieux : les souvenirs de son pathétique essai plein la tête, il ne peut qu’approuver. Mais il préfère rester silencieux tandis que Livaï répond à sa question, avec plus de verve que ce qu’il aurait imaginé. On sent qu’il aime son métier, et c’est quelque chose qu’il admire, le Loganach. Ce à quoi il aspire, en fait.
« - T’as raison, j’aime bien les ch’vaux moi aussi, au final. Les bestioles, c’est moins con que les hommes, de toute façon : ils t’jugent pas pour un oui ou pour un non, ils ont pas des a priori à la mords-moi-l’nœud. Au final, t’es pépère ici. T’sais… Il lève quelques instants sa fourche pour regarder Livaï. J’voulais pas lui faire peur à Aegir hein. Désolé.
Parce que malgré tout, ce n’est pas un mauvais bougre, Zach, et il n’a pas un ego suffisant pour refuser d’admettre ses erreurs : néanmoins, il faut savoir l’apprivoiser, comme un animal sauvage qui grogne alors même qu’une main s’avance pour le caresser, non pour lui faire du mal. C’est peut-être pour ça qu’il se sent à sa place, au milieu de créatures moins compliquées que ses congénères – il leur ressemble, en fait.
Le soleil descend de plus en plus à l’horizon, et les deux hommes finissent enfin leur travail. La sueur colle le maillot du plus jeune contre son torse, et il soulève le bas de la couture pour s’éponger le front avec, malgré sa propreté douteuse. Déposant la fourche contre un box, il récupère sa veste en cuir qui l’attend bien sagement, à la place où il l'a laissé.
- Alors ? demande-t-il d’un ton sans équivoque, tendant la main vers Livaï pour que la demande de son dû soit bien claire. J’espère que tu tiens tes promesses, Blanqui. On a fini dans les temps, tu vas pouvoir rentrer t’pieuter grâce à moi. »
Et il ne cache pas l’ironie de sa voix, il se doute que Livaï, lui, a des choses bien plus importantes à faire que de traîner ou de dormir, ce qui n’est pas son cas – certains diraient qu’il a de la chance à pouvoir être indolent ainsi, mais le fils Loganach ne juge pas sa situation de la même façon. Non. Certes, le palefrenier doit probablement se tuer à la tâche chaque jour, mais il a un but dans la vie, un feu qui l’anime. Zach se languit du jour où les cendres s’embraseront dans ses entrailles, du jour où son tour viendra. En attendant… Il regarde l’horizon. Il est à l’affût.
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