livaï blanqui
identité ≈ blanqui. celui qui n'est jamais revenu des mers - fuyard. les armes à la cave. toujours se préparer au pire, sans préparer ses gosses à la mort. blanqui qui ramasse la merde des canassons pour mr. le proprio. blanqui sordide, surtout quand il sourit. livaï pour le son des vagues qui s'échouent sur le regard d'acier.
âge ≈ trente-et-un ans, les mains caleuses et le visage infantile. le pire.
lieu de naissance ≈ il y a cette petite maison où il est né, au dessus des falaises. elle était presque à eux. un peu loin du village, il fallait une bonne demi heure pour se rendre au marché, il y allait avec maman.
statut marital ≈ célibataire, difficile, le lien social, avec une gamine à sa charge et des heures interminables de boulot.
orientation sexuelle ≈ toujours questionnée, jamais résolue. il a tiré un trait sur les remords et les doutes, a décidé de s'en foutre un peu.
métier ≈ palefrenier, à peleter la merde tous les jours de l'année, qu'il neige ou qu'il grêle. au moins peut-il travailler les chevaux, des chevaux qui ne sont pas à lui, mais à un bourge ventripotent du continent. un jour, il retournera dans la petite maison au bord de la falaise. il lui a fait la promesse.
carcasse ≈ douloureusement mortel, il a peur pour lui, mais surtout pour elle.
traits de caractère ≈ vigilant, passionné, acerbe, intransigeant, sincère, empathique, astucieux, bienveillant, secret, désorganisé, borné, pragmatique.
groupe ≈ le sacré.
moodboard ≈ by the sea. avatar ≈ bill skarsgard.
crédit(s) ≈ miserunt.
i will be looking for proof in the soil
selkirk ≈ - il y a des gens qui pensent que tu l'as enlevé cette gosse tu sais?
- eh bah ils peuvent aller se faire foutre ces gens.
parce qu'ils ne savent pas. ils ne savent pas bien la douleur de ceux qui restent éternellement à terre. et la justice ne donnerait jamais raison à un pauvre comme lui. quelle justice, de toute façon? quelle justice pour ida? rien qu'un papier signé par un haut fonctionnaire. c'est pas ça qui va payer le chauffage et les boîtes de conserve, pour sûr. pas ça qui va payer pour le noyé.
on a jamais retrouvé son corps. alors, il n'est pas considéré mort.
il ne le sera jamais, pas tant que livaï sera de ce putain de monde en tout cas.
- le fils blanqui, c'est un bosseur, ça on peut pas lui enlever, tiens.
comme s'il aimait faire des journées à rallonge. il leur rit au nez. la valeur travail. quelle plaie. le salaire de misère. quelle plaie. le patron n'est pas trop sur son dos, c'est déjà ça. mais ça lui écorcherait bien la gueule de l'augmenter,
tiens. ça fait onze ans qu'il bosse pour lui, et à noël il lui a filé une bouteille de vinasse. livaï pourrait en pleurer si ça ne lui brûlait pas les lèvres. au moins il y a les ballades sur la plage. lancé au galop, on peut presque ne plus entendre la mer.
- toujours avec ses bourrins, ce type.
- tu t'rappelles du blond? le fils tully?
- et comment. on a retrouvé que la carcasse de son rafiot, ça fait quoi, un an déjà?
- six.
- il jouait de c'piano désaccordé dans le coin du bar, j'me souviens.
- un brave gosse.
il le suivait toujours comme son ombre.
- mh. la mer ça pardonne pas.
ça ne pardonne pas.
malédiction personnelle ≈ il pensait que c'était l'adolescence. les hormones et le coeur chamade. tu parles. toujours au moment opportun, en plus.
il se rappelle de son rire. ça le foutait toujours en vrac, son rire. il lui racontait des histoires, les yeux rivés sur les vagues. lui n'a toujours vu les embruns qu'à travers son regard. j'm'en fous de la mer et de ses légendes et de ton putain de bateau. non. j'en crève de peur. mais j'oserai jamais te demander de rester.
pas avec cette tête dans les étoiles. - eh, livaï, tu trouves que, comment dire, que je suis
attirant?
un temps. le souffle court. quelle connerie.
- tu penses qu'elle m'aimes bien, hélène?
il ferme les yeux. surréaliste. pas ici, pas maintenant. ça doit être dans sa tête. putain de
pervers.
ed n'a rien sur lui que sa clope au bec et sa moue triste.
livaï a envie de gerber de détresse.
pendant la journée, il ne voit presque personne, livaï. rien que des chevaux. ça le calme. ça a un coeur énorme, un cheval. ça bat à un rythme régulier. fort. impassible. quand il sent une vague de stress l'envahir, c'est ce sur quoi il se concentre. il a appris avec l'âge. heureusement.
they washed away the evidence in the river joy, nothing is left of it
- tu vas voir, mon fils, un jour, et ce jour viendra plus vite qu'on l'pense, bah j'peux te dire que tous les enfers vont se déchaîner sur cette île, et qu'elle va t'en dégueuler des immondices. ouais, j'te l'jure.soupir. il n'arrête pas avec ses conneries. il aime bien ça, raconter des histoires, mais faut dire que dans son regard, on y voit aussi la peur.
- ce jour-là, faudra t'en servir, t'sais ? c'pour ça que je te montre maintenant.quel
bon père.
du genre qui lui apprend à tirer avec une carabine, qui ne rentre jamais pour dîner et qui fait pleurer maman un jour sur deux.
livaï ne sait pas quoi faire de l'arme dans sa main, pas plus que du bonhomme à côté de lui.
les deux enterrements se sont succédés de deux ans, à patauger dans la boue glacée. d'abord papa. ensuite maman. ed l'a toujours attendu, sur la petite butte près des quais, avec des bières et des clopes du continent - sûrement volées à son père.
la première fois, livaï a bu pour remplir le vide dans tout son corps.
la seconde fois, il y a versé des litres de larmes.
- oh, arrête de te vautrer dans la botte de paille, tu vas en foutre partout et après c'est moi qui ramasse !
- ça va, j'ai quand même l'droit de me reposer pour mon jour de congé.
- ça fait déjà une heure que tu pionces.
- j'y peux rien, te voir faire des tours de piste comme ça, ça me fous le tournis du coup je préfère fermer les yeux.
- tss.il sourit, la tête dans la paille humidifiée par le vent pluvieux de l'hiver. il lui rend son sourire, même s'il ne peut pas le voir les yeux fermés.
il ramène aegir - le plus bel étalon du cheptel - au pas, et remonte ses manches. malgré la buée qui sort des naseaux de l'animal, livaï transpire de chaud. il est satisfait de la séance. ça fait quelques semaines qu'il travaille dans les écuries, et les rapports plaisent au patron sur l'avancement des entraînements.
- tu vas faire quoi maintenant que tes soeurs vont partir pour le continent?
haussement d'épaules. facile, quand on a un plan.
- je vais bosser pour ce salaud le temps qu'il faudra, je mets du fric de côté et quand le jour viendra je lui rachèterai aegir et la maison. en haut des falaises. là où j'appartiens. j'entraînerai des chevaux à mon compte, j'irai me ballader sur la plage. peut-être que je reprendrai le chant. tu viendras pour le dîner, tu rameneras une miche de pain de la boulangerie et une bouteille de vin. on sera heureux.- ce cheval vaut à peu près dix millions... enfin, le prix de la maison doit compenser.
toujours le mot qu'il faut, ed.
- hm, je vais p't'être devoir faire des heures sup.
les années passent. les habitudes restent. et il y a une silhouette, sur la butte du port, qui attend avec livaï. hier soir, elle est restée avec lui aux écuries. elle n'arrivait pas à dormir, pas plus que lui. quand la pouliche est née, elle avait
ses mêmes yeux. les étoiles et les promesses d'un après.
les cheveux roux de sa mère, et le regard océan de son père.
ed lui a dit un jour qu'il pouvait voir le fantôme d'hélène sur son petit visage pâle, livaï n'a jamais su comment répondre à ça, comment lui répondre tout court. répondre de ses choix et de ses propres regrets. la langue bien pendue pour déblatérer des bêtises de quand ils étaient gosses.
le pendu devant ses rêves avortés.
- regarde, tonton, c'est lui !
dans la mélasse de l'hiver, à travers les embruns et le brouillard à couper au couteau.
c'est lui. les rides du marin et le coeur du jeune garçon.
- t'as raison gamine, ça sent la poiscalle.
elle rigole, ida. elle est fière de son père qui pue la mer. dans sa main caleuse, ses petits doigts frêles. il la serre fort, peut-être parce qu'elle n'a pas encore la peur qui fait trembler les lèvres, la peur qu'il ne revienne plus. que ce ne soit plus
lui,
mais un fantôme.
- tu penses que j'y arriverai, livaï? je saurais pas comment m'occuper d'un enfant seul, livaï. je - je sais rien, moi, de tout ça.
- on se débrouillera. on se débrouillera, ida. on y arrivera. et s'il fait froid la nuit, on aura qu'à attendre le printemps.
erebor
les présentations ≈ loïse aka erebor, je finis une licence de théâtre et je joue à animal crossing le reste du temps
ça fait des années que je fais du rp, mais j'suis un peu rouillée vous m'excuserez
ça me fait bien plaisir d'avoir trouvé ce petit coin qui a l'air bien sympathique