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 + john - heal me if you can

écrivainpoème d'hiver
Logan Ogilvie
Logan Ogilvie
épargné(e)
avatar // crédit(s) : adam driver // doom days //signa par 2981 12289 0
âge : 35 ans
statut marital : divorcé, son ex-femme ayant disparu par-delà les flots

puissent les dieux prendre en pitié l'homme insensible qui demeure sain d'esprit, confronté à l'abominable vérité.

métier : barman
carcasse : goule nouvellement transformée
échanges : 36
arrivée : 11/04/2020


cthulhu fhtagn
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Sam 18 Avr - 18:49

date du rp ≈ 16 mars 1982
lieu du rp ≈ le dispensaire

heal me if you canjohn et loganLogan se regarde dans le miroir, enfin, il observe plus précisément le fond de sa gorge. Une douleur s’y est installée il y a quelques jours, une de ces douleurs bien invalidantes, qui font surface à chaque fois qu’il tente d’avaler le moindre verre d’eau. Ainsi inspecte-t-il sa luette inflammée, rougeoyante. Terminant de se brosser les dents avec une grimace de douleurs, il pense aux cachets pour la gorge qu’il a terminé il y a peu. Etait-il déjà malade ou alors n’a-t-il pas fait preuve de trop de zèle à cette époque ? Le fait est que sa gorge le tiraille, qu’une toux le menace à chaque inspiration et qu’il passe ses journées dans les mouchoirs.

Il faut aussi préciser que logan ogilvie, ce grand gaillard de trente-cinq ans, reste une véritable mauviette quand on en vient à sa santé. L’on pourrait penser que son passage à l’état de goule ait arrangé tout cela, l’ait endurci, mais le pauvre homme continue à souffrir à la moindre affliction saisonnière comme d’un châtiment aux enfers… Il ne peut s’empêcher de penser à l’habitude qu’avaient ses frères de se moquer de lui quand il était enrhumé étant enfant, comme s’ils ne pouvaient comprendre que ces choses-là se ressentent différemment pour chacun. Mais c’était de bonne guerre, le genre de chamailleries que l’on peut aisément retrouver dans toutes les fratries. Il y repense avec un sourire, en fouillant dans ses tiroirs à la recherche d’un anti-inflammatoire qui pourrait le sauver pour sa journée de travail qui s’annonce…

Il s’habille à la hâte d’une chemise en jean rêche et d’un jean bleu délavé, enfile ses chaussures de randonnée et sa veste en cuir avant de prendre le chemin du crag’s. Il ne part pas sans laisser une petite caresse à mistigri, son cher chat de gouttière et une gratouille à max. Le grand chien jaune le laisse quitter le foyer, non sans le gratifier d’un petit aboiement simplet. Qu’il aimerait se faire porter pâle et passer sa journée à écouter la radio en brodant ou tricottant… D’autant plus qu’il est sur un gros projet avec son club de couture et puisqu’il est président, il lui faut bien montrer l’exemple en faisant de son mieux pour préparer l’exposition de broderie qui est prévue à la fin du mois ! Oh bien sûr, ils sont en avance sur leur programme, la plupart des membres sont de vieilles retraitées qui n’ont pas grand-chose d’autre à faire que leur ouvrage, mais depuis peu, le club s’est doté de plus jeunes ménagères légèrement plus occupées que ces dames d’un certain âge.

Voyant l’état déplorable de son employé, le patron du crag’s décide de le congédier pour la journée, l’enjoignant à aller voir un médecin. Logan le remercie, il est aussi heureux qu’un enfant de dix ans qui échapperait à une journée d’école ! Dans sa foulée, il se dirige donc vers le dispensaire où exercent désormais deux médecins, l’un le suit depuis des années maintenant, et l’autre est un étranger tout droit venu des Etats-Unis ! Arrivé devant le petit bâtiment, il entre et demande à voir un médecin disponible. On lui dit d’attendre dans la salle d’attente, aussi s’'y installe-t-il paisiblement. Il retient les quintes de toux qui le prennent autant que faire se peut mais il souffre et leur cède le passage finalement dans un son rauque et tonitruant. Qu’il est fatigué…
:copyright: 2981 12289 0
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Jonathan Fox
Jonathan Fox
épargné(e)
avatar // crédit(s) : David Tennant // soldier eyes.
âge : 47 ans
statut marital : éternel célibataire, vieux garçon qui pense qu'il est trop vieux pour toutes ces conneries

+ john - heal me if you can 2f49fa7d7dad71e1f9f05e430fe12366


métier : ses mains guérissent, sa tête soigne ; et il essaye de vaincre la mort comme un matador dans une arène (médecin)
carcasse : mortel
damnation : Trouble de stress post-traumatique, cette maladie dont la guerre est la cause, le traumatisme inhérent et implacable, le mal-être déclenché par le plus petit des sons et la plus vive des lumières

échanges : 87
arrivée : 11/04/2020


cthulhu fhtagn
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Lun 20 Avr - 1:24

date du rp ≈ 16 mars 1982
lieu du rp ≈ le dispensaire


Heal me if you can

Logan Ogilvie & Jonathan Fox ☆ Sing us a song, you're the piano man, sing us a song tonight. Well, we're all in the mood for a melody and you've got us feelin' alright
☾ ⋆  ☾ ⋆ ☾ ☼ ☽ ⋆ ☽ ⋆ ☽

Je me souviens du bruit que faisaient les brancards alors qu’ils passaient les doubles portes de ce grand hôpital aux murs immaculés. Je me souviens de l’agitation soigneusement orchestrée, comme une nuée d’insecte se dirigeant d’un pas décidé vers quelques noix ou des miettes de pain. Je me souviens des machines reliées directement à des patients endormis, un tube dans la bouche, une perfusion dans le bras, qui rythmaient les minutes autant que le rythme cardiaque. Je me souviens des petits riens qui étaient mon quotidien, des choses que je prenais pour acquises, ce grand placard rempli de matériel médical où je pouvais m’approvisionner de tout mon saoul sans jamais être à court de compresses ou de seringues, ces appareils semblant venir tout droit d’un film de science-fiction qui pourtant étaient à notre disposition, à l’UPMC Presbyterian. Je m’en souviens, j’ai néanmoins sciemment choisi de leur tourner le dos en déménageant à l’autre bout du monde – à Selkirk, point de ces luxes que j’ai appris à considérer comme ordinaires, point de machines perfectionnés ou de blocs opératoires stériles, point de pathologies fascinantes qu’on pense ne jamais avoir la chance de voir de ses yeux durant sa carrière lorsqu’on les étudie sur les bancs des études de médecine, et que j’ai pourtant rencontré de nombreuses fois, en tant que chirurgien traumatologue de l’un des hôpitaux les plus prestigieux des Etats-Unis d’Amérique. Je ne regrette pas mon choix, pourtant : oh, peut-être que le temps prouvera que j’ai fais une erreur en venant m’installer sur une île perdue au milieu de la mer du Nord. Peut-être que ma santé mentale ne s’améliorera en rien, puisqu’ici, je ne peux occuper mon esprit en me plongeant éperdument dans mon travail, comme je le faisais à Pittsburg – mais j’en doute. Je ne sais pas si c’est l’odeur des embruns, le bruit régulier des vagues qui s’écrase sur la grève, mais tout ici me semble plus paisible, plus doux. Il n’y a pas de voitures, les paysages sont gris (époustouflants, quelque part, dans la monotonie qui s’en dégage), les visages sont toujours les mêmes. Les jours passent et se ressemblent, ce que certains peuvent abhorrer, j’en ai conscience, mais pour ma part, j’en suis plutôt reconnaissant. Je m’accroche à cette routine simple – elle m’empêche de me perdre dans les méandres de mon propre esprit.

Ce matin-là, je suis seul au cabinet. Le retour prématuré de mon collègue, le docteur Lockwood, a jeté une ombre sur le quiet quotidien que je me suis forgé depuis mon arrivée sur le sol écossais, mais j’essaye de me résonner en me rappelant la raison pour laquelle je suis devenu médecin. Aider les gens. Un autre praticien ne sera pas de trop sur l’île, en particulier auprès des habitants les plus réfractaires à la science moderne et avides d’alternatives plus traditionnelles : ils devraient recevoir les conseils d’un local bien plus aisément que ceux d’un étranger à l’accent beaucoup trop trainant pour leurs oreilles. Je dois me faire à l’idée de partager ce que j’avais cru mien, alors même qu’on m’a toujours fait comprendre, depuis mon arrivée, que je ne suis que le remplaçant, le suppléant, voire même, le bouche-trou de Timothy Lockwood. Je sais ce que je vaux, je connais mes valeurs et mes principes, et je dois m’y tenir, en mettant de côté mon ego - rester positif, ne pas partir du principe que tout va mal se passer, des leçons que le psychologue attribué par l’armée, lorsque je suis revenu du Vietnam, a essayé de m’inculquer, et que je compte bien appliquer dans cette situation. Cela ne fait, après tout, qu’une journée qu’il est de retour au dispensaire, je dois lui laisser le bénéfice du doute.

Un coup sur la porte me sort de ma torpeur. Elle n’a duré que quelques secondes, bien entendu, mais je me fustige silencieusement de m’être laissé rattraper par le cheminement de mes pensées décousues. Je demande ce qu'il se passe, on me signale qu’un patient attend de me voir, je dis de le faire entrer. Le quotidien, le calme, le rituel. Inspire, expire, John. Tu vois, tout va bien se passer, non, tout se passe bien.

« - Bonjour monsieur, lui dis-je en tendant la main pour serrer la sienne. Je suis le docteur Fox. Qu’est-ce qui vous emmène aujourd’hui ? »

Et je bénis qu’il y ait encore des habitants à Selkirk qui ne refusent pas de voir le remplaçant du docteur Lockwood, qui prennent mon titre au sérieux et qui arrivent à passer outre cette méfiance typiquement insulaire dont j’ai vu les symptômes depuis le premier jour de ma vie ici, encore plus nombreux que ceux des maladies de tous les patients que j’ai ausculté dans ce dispensaire.

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Logan Ogilvie
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Mer 29 Avr - 15:01

date du rp ≈ 16 mars 1982
lieu du rp ≈ le dispensaire

heal me if you canjohn et loganSur son chemin jusqu’au dispensaire, l’esprit de Logan va bon train… Il s’imagine tous les maux jusqu’au cancer de la gorge… Evidemment, il est bien peu probable que ce jeune homme de trente-cinq ans souffre d’une pathologie incurable s’étant déclarée du jour au lendemain… Le médecin avisé pourra sans nul doute reconnaitre dans la description de ses symptômes la rhinopharyngite classique qui touche si aisément les personnes qui s’exposent aux miasmes viraux de la population. Ce qui est évidemment le cas du barman… Mais il est loin, bien loin de ces considérations et c’est la boule au ventre qu’il se rend au cabinet médical du village. On lui annonce que le praticien qui pourra le recevoir n’est pas l'illustre docteur Lockwood qui a connu tous ses états de santé les plus anciens, mais bien son remplaçant. Certes, il ne connait pas ce docteur mais du moment qu’il en a le titre, il lui fera une confiance aveugle, inquiet qu’il est de son décès prochain. D’ailleurs, voilà sa toux qui le reprend et son angoisse redouble, il ne pourra profiter comme il se doit de ce jour de congé que quand il aura le fin mot de son diagnostic. Pourvu que ce ne soit rien de grave….

Au bout d’un certain temps passé à tousser dans sa main comme un homme respectueux et bien éduqué et à se dandiner sur sa chaise, trahissant ainsi la légère tendance hypocondriaque du barman, on lui annonce que le docteur Fox est prêt à le recevoir. Arrivé dans le bureau dudit médecin, ce dernier se présente, son léger accent trahissant son origine lointaine.
« - Enchanté. » lui répond Logan. Il s’assoit sur la chaise qui fait face à l’homme de sciences, de l’autre côté du bureau, avant de se lancer dans l’explication de sa maladie actuelle :
« - Tout a commencé ce matin, j’me lève et je me mets à tousser, immédiatement en sortant du lit. Alors j’ai vite été voir ma gorge dans le miroir, et franchement, j’la trouve rouge, moi. Vous regardez et vous me direz, hein, c’est vous le docteur. Je me mouche, j’ai du mal à avaler et je me sens un peu faible. Alors l’patron il m’a renvoyé chez moi, ‘fin chez vous déjà, avant toute chose, histoire de voir ce que j’ai attrapé encore… »

Il se frotte les mains, mal à l’aise, et se rend compte qu’il a les paumes assez moites et se demande si elles l’étaient autant quand il a serré la main du médecin. Pire encore, est-ce un symptôme du mal qui le ronge ? Il ajoute d’ailleurs :
« - J’pense pas que j’ai d’la fièvre, 'fin j’l’ai pas prise, mais j’me sens pas fébrile, pis j’ai pas beaucoup de fièvre en général… »

A-t-il fait le tour de la question ? Il lui semble bien qu’il a bel et bien transmis les sensations nouvelles qui se sont emparées de lui depuis ce matin au docteur Fox et il attend donc son diagnostic qui se profile comme une épée de Damoclès au-dessus de sa tête. Il se sent acculé contre un mur, coincé dans l’impasse que le destin lui a choisi pour fin de vie. Il a beau être une créature se nourrissant de chair humaine, il ne peut se résoudre à accepter l’éventualité de la maladie dans sa vie ; voilà encore un problème de plus pour ce trentenaire qui s’adapte avec peine à son corps vieillissant et fuyant les soucis comme la peste. Cela dit, le sort s’acharne à le débusquer et à lui envoyer de bien ennuyeuses occupations… Qu’il serait heureux seul avec son chien, son chat et ses petits travaux de broderie et de tricot comme seules distractions…
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Jonathan Fox
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métier : ses mains guérissent, sa tête soigne ; et il essaye de vaincre la mort comme un matador dans une arène (médecin)
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Jeu 30 Avr - 0:00

date du rp ≈ 16 mars 1982
lieu du rp ≈ le dispensaire


Heal me if you can

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Il fut un temps où je n’avais peur de rien. L’apanage de la jeunesse, diront les bien-pensants aux idées toutes faites – c’est sans doute vrai, mais j’ai conscience d’avoir été, un temps, plus téméraire que courageux : c’est probablement la raison pour laquelle j’ai choisi la traumatologie en tant que spécialité. Fraîchement diplômé, des rêves plein la tête et l’impression que j’allais soigner la terre entière, cet élan vers l’avant m’a permis, à bien des égards, de ne pas totalement perdre l’esprit en arrivant au Vietnam. Bien sûr, j’ai grandi, et les horreurs que j’ai vécues ont gommées toutes les illusions qu’avaient pu m’insuffler cet idéalisme propre à la jeunesse. Pourtant, parfois, à Pittsburgh, lorsque les urgences s’éveillaient et que les brancards entraient en trombe par les portes battantes, les ambulanciers se précipitant pour que nous puissions prendre en charge des personnes entre la vie et la mort, je retrouvais cette étincelle que je pensais avoir perdu : pendant de brèves secondes, j’étais invincible. Je luttais contre la faucheuse, je lui donnais du fil à retordre en la terrassant grâce à mon savoir-faire. Et puis… Matthew est mort. Ce jour-là, tout a changé. Elle m’a rattrapé, la mort, sans que je ne puisse rien faire pour l’arrêter, et j’ai compris, à ce moment-là, qu’elle avait bel et bien emporté mon innocence avec elle.
A présent, tout est différent. Les souvenirs des forêts tropicales bordant Saïgon, ravagées par les bombes, peuplent mon esprit, et même mon travail ne me permet plus d’oublier l’espace d’un instant ces terribles cicatrices infligées par le traumatisme de la guerre. Et à Selkirk, point de couloirs d’hôpitaux où pullulent les pathologies les plus rares, ou de blessures si atroces que mes fêlures psychologiques me semblent fades, à leur côté. Non. Mes quotidiens sont remplis de petits bobos et de rhumes – bien sûr, de temps en temps, je dois m’occuper de quelques plaies provoquées par des accidents de pêche, mais rien de bien extraordinaire. C’est calme. C’est la raison pour laquelle je me suis installé ici, il est vrai, mais je ne peux m’empêcher de me demander si c’était une réelle bonne idée que de venir à l’autre bout du monde, si c’est pour passer mes journées à me faire tenir la jambe par des vieilles femmes qui ont envie de discuter avec le médecin du village.

Un homme se tient devant moi, aujourd’hui – je lui donne la trentaine bien tassée. Vu ses yeux angoissés et la façon dont il se déplace comme s’il était supplicié, je me doute qu’il est une de ces personnes qui voient comme la fin du monde, la plus petite des maladies : et n’en déplaise à mes compères, ce genre de comportement est typiquement masculin. Je n’ai jamais vu, dans ma carrière, une femme s’inventer des maux ou exagérer sa douleur, malgré ce que la société voudrait nous faire croire (au contraire, elles ont tendance à minimiser leurs ressentis, comme s’ils comptaient moins que ceux de la gente masculine), tandis que les hommes… et bien, disons que certains sont restés bloqués perpétuellement au stade de l’adolescence. Je lui souris néanmoins, essayant de le rassurer par une aura sympathique – il me décrit ses symptômes, et je me doute qu’il ne s’agit que d’une bête rhinopharyngite, rien de plus.

« - Très bien, dis-je en jetant un œil sur la fiche confiée par la jeune femme à l’accueil, monsieur… Ogilvie. J'essaie de prononcer son nom correctement, mon accent se trahissant dans la façon dont j’ai tendance à manger les voyelles. Je vais vous examiner, si vous le voulez bien ? Ça ne devrait pas prendre longtemps, ne vous en faites pas.

Je me lève et lui fait signe, d’un geste de la main, de s’installer sur la table d’auscultation tandis que je sors les outils adéquats à mon examen. D’un geste assuré, je sors une abaisse-langue de bois ainsi qu’une petite lumière, pour pouvoir vérifier l’état de sa gorge : en effet, elle semble un peu irritée. M’occupant ensuite de ses oreilles, et après avoir relevé sa température (elle aussi quelque peu élevée, mais rien de bien dramatique) je préfère prendre mes précautions en prenant sa tension. Je demande à l’homme de relever sa manche pour pouvoir y apposer mon instrument, que je passe juste au-dessus de son coude, puis je me mets à pomper jusqu’à la pression voulue en écoutant, à l’aide de mon stéthoscope, les battements de son cœur. Hmm… Bizarre… J’ai dû mal à entendre un quelconque son. Mon appareil serait-il défectueux ? Mes sourcils se froncent. Ah, il est beau le chirurgien de l’un des hôpitaux les plus importants des Etats-Unis, même pas capable de faire quelque chose d’aussi simple que de prendre la tension d’un patient ! Je ne fais mine de rien, et enlève mon stéthoscope pour aller en chercher un autre, au niveau de mon bureau. Je recommence l’opération, mais toujours rien. Allons bon. Ôtant le brassard, j’essaie de paraître le plus neutre possible pour ne pas que Logan se rende compte de quoi que ce soit. Après tout, je sais qu’il n’a rien de plus qu’une petite maladie passagère, rien qui ne passera pas avec un peu de repos : mais je ne peux décemment pas laisser partir un patient alors que je ne l’ai pas encore examiné correctement. Je décide alors de placer mes deux doigts au niveau de son poignet, pour prendre rapidement son pouls. Encore rien. Je jure intérieurement.

- Monsieur Ogilvie, vous n’avez jamais souffert de maladies en particulier, ou de soucis au niveau de vos artères ? Vous êtes suivi régulièrement par un médecin ?

Peut-être souffre-t-il, après tout, d’une pathologie qu’il a omis de mentionner – si ça se trouve, le fait de ne pas pouvoir trouver son pouls n’est pas une erreur de ma part, il peut très bien souffrir d’artériopathie. A moins qu’il ne soit pas au courant, et dans ce cas-là…

- Vous êtes diabétique ? Ou vous prenez un traitement ? »

Je pose ces questions en essayant d’être le moins alarmiste possible. Je ne veux pas lui faire peur, d’autant plus s’il est, comme je le suppose, quelque peu hypocondriaque – mais je suis bien décidé à comprendre pourquoi il est si difficile d’entendre les battements de son cœur.

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Logan Ogilvie
Logan Ogilvie
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Dim 3 Mai - 16:26

date du rp ≈ 16 mars 1982
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heal me if you canjohn et loganLorsqu’il était plus jeune, Logan était un garçon chétif, assez prompt à attraper tous les petits virus saisonniers qui se baladent allègrement dans les airs de Selkirk. Toutes ces otites, rhinopharyngites, et autres sinusites ont eu pour résultat une couvade assez sévère de la part de sa mère. Il était couvert d’écharpes, de bonnets, de gants et de pulls tricotés à la main par cette femme à la fibre maternelle imposante. Margaret entretenait la santé de ses quatre garçons avec une véhémence toute particulière, qui n’avait d’égal que le silence paternel. C’est ainsi qu’il a grandi, enveloppé pendant des années dans les jupons de sa mère aux côtés de ses trois frères. Malheureusement, leur bonne mère est décédée depuis quelques années déjà, une perte qui a rapprochée la fratrie et qui a définitivement muré dans un silence de plomb le vieux Mark Ogilvie.

Il est dorénavant indépendant, et ce depuis des années et même s’il a vécu longtemps aux côtés de Chelsea, il est loin d’être incapable et de se reposer sur autrui pour faire ce qui lui incombe. Responsable et réfléchi, il s’occupe avec passion de ses deux protégés, Max et Mistigri. La possibilité d’une affliction dangereuse pour sa santé l’angoisse d’autant plus qu’il pense à ses deux boules de poils favorites et également à ses obligations à la tête du club de couture… Ainsi, Logan raconte-t-il promptement ses symptômes au praticien, tâchant de n’omettre aucun détail et de le faire le plus promptement possible, afin d’être vite libéré du doute qui l’assaille.

Tandis qu’il s’assoit sur la table d’examen du docteur étranger, il se détend peu à peu. Il fait confiance au corps médical, peu importe son représentant et il aime l’air sérieux de celui-ci. Il se laisse faire lorsqu’on lui demande d’ouvrir la bouche et que le médecin observe sa gorge, objet de ses angoisses et est quelque peu rassuré quand le docteur Fox ne pousse pas un cri d’effroi signant son arrêt de mort. Il fait « aaaaaah » quand on le lui demande, il tousse et respire fort, appliquant avec joie les consignes du médecin. Tout semble bien se passer et Logan se détend véritablement quand il en arrive à la prise de tension, essayant de réduire le résultat de cet examen. Il a toujours eu une bonne tension, jamais trop haute, jamais trop basse et s’enorgueillit de ce simple fait répété inlassablement par le docteur Lockwood. Mais c’est ici que le médecin américain se met à hésiter, il fronce les sourcils et cela fait paniquer l’écossais. Serait-il déjà assez vieux pour que sa tension se dérègle ?

Son angoisse atteint des plafonds quand le praticien lui demande s’il a des maladies particulières, s’il souffre de diabète aussi. Il n’a rien, d’aussi loin qu’il s’en souvienne il n’a jamais rien attrapé de grave hormis quelques infections passagères, et plus récemment… ça. Son état de goule. Ce pourrait-ce que ce soit lié ? Il ne voit pas pourquoi et pour l’heure il faut rester clair et ne pas se perdre en conjonctures.

« - Non pas à ma connaissance, et je viens voir le docteur Lockwood tous les hivers, quand j’tombe malade en fait. » Il panique et cela se ressent dans sa voix qui tremble presque. Cette voix d’homme bourrue, cet accent rustre des gens d’ici ne parvient pas à cacher sa frayeur.

« - Moi non, j’ai pas de diabète, mais ma tante Jane en a eu, elle a perdu un orteil à cause de ça j’crois. Et j’prends pas de médicaments, tout va bien chez moi… » Il commence à en douter cela dit…
« - J’ai quoi docteur, c’est grave ? » Il est au comble de l’anxiété.
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Jonathan Fox
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Lun 4 Mai - 13:01

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☾ ⋆  ☾ ⋆ ☾ ☼ ☽ ⋆ ☽ ⋆ ☽

La seule dispute qui me vient à l’esprit, lorsque je me rappelle des moments que j’ai partagé avec mon petit frère, fut la plus terrible. Elle eut lieu dans une tente militaire, dans un des camps de fortune installés par l’armée américaine près de Saïgon, alors qu’on entendait la pluie battante s’abattre sur le toit en plastique dans des clapotis incessants : il venait d’arriver sur le sol vietnamien après s’être engagé pour me retrouver, moi qui avais été tiré au sort et conscrit en tant que médecin militaire – le plan Berry m’avait permis de conclure mes études avant de partir au front, mais l’échéance avait bien fini par arriver, sans que je ne puisse rien faire pour y déroger.
Je ne perds que rarement mon calme, mais ce jour-là, on put entendre mes cris à des kilomètres à la ronde. Pourquoi diable avait-il décidé de mettre sa vie en danger ? De courir le risque que nos parents perdent leurs deux fils, plutôt qu’un seul ? Je ne comprenais pas, et je ne sais pas si je le comprends encore tout à fait, aujourd’hui. Nous avions toujours été proches, mais je le trouvais tellement égoïste de jeter sa vie en pâture aux lions, alors même qu’il avait le choix d’en faire autrement : nos rôles auraient été inversés, je n’aurai certainement pas revêtu l’uniforme et encore moins, porté la baïonnette. Matthew me répondit avec la même véhémence. C’était moi qui étais égoïste, parait-il. Egoïste de vouloir me poser en martyr, égoïste de lui refuser le droit de se faire une place dans ce monde, égoïste de tirer la couverture à moi alors qu’il était venu au Vietnam pour m’aider de la seule façon qu’il pouvait, égoïste de vouloir être le seul héros de guerre de la famille. C’était un combat de coq, dans cette tente militaire perdue au milieu de la jungle, un dialogue de sourds aux arguments déraisonnés, seulement motivés par des ressentis trop personnels pour qu’ils soient rationnels. Nous finîmes par nous quitter fâchés, pour mieux nous réconcilier le lendemain. De toute façon, le mal était fait, et il ne pouvait pas reprendre l’avion pour repartir à Pittsburg.

L’égo a toujours eu une place importante dans notre relation, ce qui est assez commun chez les fratries, je suppose. Nous étions extrêmement différents l’un de l’autre et nous évoluâmes, par conséquent, dans des sphères très disparates tout au long de notre enfance et de notre adolescence : moi, seul et plongé dans ces livres qui semblaient cacher les secrets de l’univers, lui, entouré d’amis et de filles qui se pressaient à ses pieds. Quelque part, nous étions jaloux l’un de l’autre, sans parvenir à l’avouer à nous-même. Lorsque j’ai décidé que je voulais devenir médecin, nos parents furent, bien entendus, ravis, et c’est comme s’il prenait du retard dans la course. Mais s’il revenait au pays avec une médaille, alors… nous pourrions à nouveau partager le podium.
Aujourd’hui, Matthew est mort. Ce n’est pas la faute de son égo, mais celle de cette guerre pourrie orchestrée par un gouvernement impérialiste : pourtant, il s’est bel et bien rendu au Vietnam à cause de cette compétition tacite entre le petit et le grand frère. La fin du match survint dans le désespoir, dans un coup de feu, dans les ténèbres – et je ne réclamerai jamais mes gains. Gagner par forfait, ce n’est pas vraiment gagner. J’aimerai prétendre que l’arrêt abrupte de cette puérile concurrence m’a servi de leçon, et que mon arrogance a fait place à la sagesse, mais je sais que ce n’est pas tout à fait le cas. Je continue d’évoluer chaque jour comme si je devais me battre pour être le meilleur, pour que, quelque part, mon petit frère soit aussi fier de moi que je l’étais de lui : et c’est dans mon travail que je m’illustre au quotidien. A l’UPMC Presbyterian, j’étais considéré comme le meilleur chirurgien traumatologue de tout l’hôpital – à Selkirk, c’est un peu plus compliqué que ça. Cependant, j’ai à cœur le bien-être de mes patients et je porte un soin tout particulier à les prendre en charge. De peiner, ainsi, à faire un examen de routine à un patient… Non. Je n’ai pas fait d’erreur, je ne dois pas me flageller pour une faute qui n’est pas mienne. Cette fois, mon égo ne me prendra pas le meilleur de moi-même, je me dois de réfléchir méthodiquement et je découvrirai ce qui cloche chez l’îlien.

Je regarde ses yeux s’écarquiller, je perçois son souffle devenir saccadé. Avant toute chose, il faut que je le rassure.

« - Ne vous inquiétez pas, Monsieur Ogilvie. Vous souffrez d’une rhinopharyngite, une maladie hivernale bénigne : il suffit que vous vous reposiez quelque jour et vous serez comme neuf ! Je lui souris, alors que mes pensées s’agitent à tout allure dans mon esprit. Par contre, j’ai un peu de mal à entendre clairement votre rythme cardiaque, ce n’est probablement rien de bien méchant, mais j’aimerai vous faire passer une échographie pour m’assurer que tout va bien de ce côté-là. On ne peut jamais être trop prudent, n’est-ce pas ? »

Je laisse échapper un petit rire, en essayant de décrisper ma mâchoire. Ce n’est pas pour rien que j’ai choisi la chirurgie, et non la médecine générale : je ne suis pas le plus doué pour ce qui est de parler aux gens, et apaiser les patients est une part non-négligeable de cette spécialité. Pourtant, je me dois de prendre sur moi. J’ai vu un échographe portable dans un placard du dispensaire, je ne l’ai pour l’instant jamais utilisé depuis mon arrivée à Selkirk étant donné le faible nombre de pathologies graves, mais je dois en avoir le cœur net : je me dirige vers le meuble pour l’installer près de la table d’auscultation. Logan Ogilvie aura les meilleurs soins possibles, tant que je serais son docteur. C’est une promesse silencieuse que j’ai donnée lorsqu’il est rentré dans mon cabinet, lorsque j’ai commencé mes études de médecine. Lorsque Matthew est mort, et que j’ai gagné notre compétition – malgré moi.

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Logan Ogilvie
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Jeu 7 Mai - 15:07

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Il est pourtant stable comme homme, Logan, mais il y a des tracas qu’il ne peut mettre de côté. Et quand la maladie frappe, il s’affaiblit considérablement, ne parvenant pas à éloigner de lui la possibilité de sa propre mort… Il est vrai qu’il a connu le deuil, par deux fois au moins aussi traumatisantes l’une que l’autre. Il a, pour ainsi dire, perdu les deux femmes de sa vie, mais ce n’est pas cela qui l’a rendu si sensible à la morbidité humaine, c’est une angoisse qu’il entretient depuis toujours et l’a réveillé de nombreuses fois lors de ses nuits d’enfant. Bien sûr, avec l’adolescence sont venues les prémisses de l’insouciance, une naïveté profonde nécessaire à la croissance émotionnel de tous les jeunes gens d’un certain âge, puis la vingtaine a apporté les premiers sursauts de véritable indépendance, un amour qu’il pensait éternel et un mariage bien vite détruit par les secrets et les cachotteries. Certes, outre ce développement d’une existence humaine on ne peut plus banale, Logan a acquis un nouvel état : celui de goule sanguinaire anthropophage, mais ce n’est pas pour autant que le barman en a tiré une quelconque quiétude face à la mort. D’ailleurs, il reste encore aujourd’hui totalement incapable de chasser sa propre nourriture et s’en remet à une jeune femme de leng même pas majeure pour lui apporter ses repas… Oh bien sûr, tout changerait s’il arrivait à tuer lui-même, mais voilà son défaut principal dans cette histoire : une empathie profonde pour chacun et un dégout de la violence assez prononcé. Il n’était définitivement pas le candidat idéal pour mener cette existence…

Il passe en revue dans sa mémoire les états médicaux des membres de sa famille, mais personne n’est atteint d’une maladie que cite le docteur, ou alors peut-être ne vont-ils pas assez chez le médecin pour le savoir ? Dans tous les cas, il n’a pas grand-chose à rapporter dans ce registre. Seulement, il commence à se demander si son affliction, pour ainsi dire, mortifère, n’est pas liée à l’anomalie que semble avoir relevée le docteur Fox. Rien de moins sûr que cela, à ses yeux tout du moins. Chelsea ne lui a jamais rien dit des changements qu’il pourrait observer sur son propre corps ou dans le fonctionnement de celui-ci. Il est vrai qu’il a très vite mis fin à leur couple en allant batifoler secrètement avec des hommes à la sortie de son travail, mais elle aurait très certainement évoqué un problème de la sorte si cela avait été nécessaire. A moins qu’elle n’en sache rien non plus à cette époque, cela faisait peu de temps qu’elle était goule, elle aussi…

Une chose est sûre, il l’entend lui, son rythme cardiaque, il ressent son pouls battre à ses tempes quand le médecin évoque la nécessité de lui faire passer une échographie. Ce n’est pas l’examen réservé habituellement aux femmes enceintes ? Il ne comprend pas trop ce que cette machine au nom barbare vient faire dans cette histoire de rythme cardiaque…
« - Heu, d’accord. » Il s’agite néanmoins sur la table d’examen en attendant le retour du médecin.

« - Vous allez regarder quoi avec ça ? » Il a besoin qu’on lui explique, Logan, il a besoin de comprendre pour ne pas redouter, alors il regarde le praticien avec ses petits yeux dignes du golden retriever qui lui sert de fidèle compagnon, attendant une réponse à sa question. Ses bras sont croisés sur son torse, ses sourcils froncés alors qu’il tente de feindre l’indifférence mais c’est peine perdue, même s’il n’en est pas conscient : tout en lui respire l’embarras et l’appréhension.

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Jonathan Fox
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Jeu 7 Mai - 20:52

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Avec le temps, on arrive assez bien à juger nos patients avant même qu’ils n’ouvrent la bouche : on parvient à détecter des attitudes, des expressions du visage, des mimiques inconscientes qui sont bien plus parlantes que n’importe quelles allusions à demi-mots. Les gens mentent, souvent – oh, ce n’est pas de l’acabit de fausses promesses ou de serments brisés, mais ils font des approximations ou peinent à évoquer des non-dits par pudeur ou honte. Pour la même douleur, l’un dira qu’il est à dix, quand l’autre sera à peine à deux sur l’échelle ; et plutôt que d’avouer une habitude considérée avilissante, certains n’hésiteront pas à évoquer l’accident pour minimiser le jugement (les radios passées où l’on a retrouvé des objets tous plus hétéroclites les uns que les autres fichés dans un rectum, arrivés, bien sûr, par erreur ou faute d’inattention, sont tellement nombreuses que je peine à en donner une estimation, même approximative). Un bon médecin est donc quelqu’un qui observe, encore plus qu’il n’écoute.
Pourtant, j’ai beau essayer de percevoir le pouls de Logan Olgivie, je dois bien avouer que mes sens me font défaut. Mille questions tournent et retournent dans ma tête – pourquoi diable cet homme a-t-il un pouls aussi faible ? A l’inquiétude pour sa santé, à me demander s’il ne souffre pas d’une pathologie que mon prédécesseur aurait manqué ou qui se serait révélée depuis peu, se rajoute l’anxiété de me demander si ce n’est pas moi qui est en tort : peut-être que les îliens ont raison de se méfier, peut-être que mes meilleures années sont derrière moi et que je suis incapable d’exercer mon métier, à présent. Et que me reste-t-il, sans la médecine ? Sans Annie, je n’aurai plus vraiment de raison de vivre : et me raccrocher ainsi à ma nièce n’est sain ni pour elle, ni pour moi. Je me sens coupable de ramener le problème de l’homme à mon propre cas. Le mot égoïste trotte dans ma tête dans une irritante rengaine, car je me dois de garder la tête froide. Tu t’effondreras après, John, quand il sera parti.

« - Oh, c’est un examen très courant, ne vous en faites pas ! En fait, je vais juste prendre l’une de ces sondes, là, dis-je en lui montrant l’instrument, et par un système d’ultrason, je vais voir apparaître sur l’écran une image de l’organe que je vais examiner, ici, votre cœur – puisque votre pouls correspond en réalité aux battements que font vos artères, lorsque le cœur propulse le sang dans votre système. C’est totalement indolore, et relativement rapide. Vous pouvez vous mettre torse nu, s’il vous plait ?

Pendant qu’il enlève son vêtement, je prépare le gel et j’allume la machine, qui a vu de meilleurs jours, il faut bien l’avouer : pour la énième fois, je regrette le matériel de mon ancien hôpital, bien que cela soit totalement futile, j’en ai conscience. Lorsque Logan est prêt, je lui indique de se mettre sur le côté, puis j’étale le gel sur son torse pour pouvoir utiliser la sonde sur sa peau, en le prévenant du froid possible qu’il devrait ressentir en sentant l’étrange consistance du produit sur son épiderme.
Je commence l’examen, en regardant avec attention l’écran dans le dos du patient. L’échographe met quelques instants avant d’afficher une quelconque image, puis finit par me montrer l’intérieur du torse de Logan. Ce que je vois me laisse… perplexe, je dois bien l’avouer. Si j’en crois le moniteur, l’afflux sanguin dans le corps de l’îlien est pratiquement nul, ce qui est impossible, bien évidemment, parce que si c’était le cas, il serait… mort ? En tout cas, certainement pas en assez bonne santé pour se tenir devant moi, pour parler, pour aller au travail comme si de rien n’était. Je ne comprends pas. Je bouge la sonde pour essayer d’avoir de nouvelles images, peut-être que c’est un disfonctionnement de l’appareil, après tout, mais rien n’y fait. Je sais que je ne peux pas totalement cacher mon effarement, et je me contente de fixer l’échographe sans savoir quoi faire.

- Hmm… Monsieur Ogilvie… Que lui dire, pour ne pas l’inquiéter outre mesure ? Il mérite de savoir ce qui lui arrive, pourtant. Je vais prolonger l’examen et faire une échographie plus importante que prévue, en vérifiant vos principales artères, au niveau de votre cuisse et de votre mollet. C’est une simple… précaution, de ma part. Si vous pouviez enlever votre pantalon ?

Je suis tellement perturbé par la situation que je ne me rends pas vraiment compte de l’incongruité de ma demande - l’homme est venu pour une maladie hivernale, et voilà qu’il se retrouve à se déshabiller devant un parfait inconnu, certes médecin, mais qui pourrait très bien abuser de son pouvoir pour s’adonner à quelques pratiques voyeuristes perverses. Cela n’est pas mon cas, bien entendu, mais j’espère que ma demande ne sera pas considérée de cette manière par l’écossais. Lorsque celui-ci finit par s’exécuter, je reprends l’examen de plus belle, mais je dois me rendre à l’évidence : mon stéthoscope n’était pas défectueux. Je ne sais pas de quoi souffre mon patient, mais il a une circulation sanguine quasi-nulle, ce que je n’ai jamais vu de toute ma carrière.

- Très bien, merci de votre patience, Monsieur Ogilvie. Voilà une serviette pour vous nettoyer, vous pouvez vous rhabiller. Je me dirige vers mon bureau, toujours extrêmement perturbé par ma découverte, et ne comprenant absolument pas ce qu’elle peut signifier. Lorsque l’îlien est de retour en face de moi, je me dois pourtant de reprendre mes esprits. Bien, monsieur Ogilvie… l’échographie me montre bel et bien une anomalie au niveau de votre flux sanguin, que je n’explique pas, pour l’instant. Nous allons nous revoir le plus rapidement possible, pour une prise de sang à jeun, ma secrétaire prendra contact avec vous pour sélectionner un créneau. »

Et j’espère que ma panique ne se voit pas outre mesure. J’espère que je trouverais ce dont souffre Logan, car je n’aurai jamais pensé, en arrivant à Selkirk, tomber sur une anomalie médicale de ce genre.  

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Logan Ogilvie
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Lun 11 Mai - 21:39

date du rp ≈ 16 mars 1982
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heal me if you canjohn et loganIl en viendrait presque à croire que ce médecin se fiche de sa poire s’il n’était pas un homme rationnel et surtout respectueux de la gent médicale… Un homme comme lui, bien sous tous rapports – aux yeux du monde, tout du moins – tout à fait actif et en bonne santé générale ne peut pas bénéficier d’une telle complexion d’examens pour une affliction bénigne. Il doit s’agir de mœurs étrangères, car Lockwood père et fils n’ont jamais commis d’excès de zèle de la sorte… Cela dit, Logan est bien trop emporté dans ses propres considérations concernant ses secrets pour imaginer une quelconque incompétence de la part du praticien… D’autant plus que les Etats-Unis ont de très bons médecins si on en croit la radio qui rapporte des exploits fantastiques dans les sciences médicales de l’autre côté de l’océan ! Enfin, ce n’est pas la rubrique qui l’intéresse le plus à la radio, il faut bien le dire.

Il en vient même à penser que ses escapades et autres ruminations sexuelles puissent avoir un rapport avec l’examen que le docteur Fox lui propose. Car les femmes vont bien passer des échographies quand elles sont enceintes, cela a peut-être à voir, non seulement avec le bébé, mais aussi avec l’état sexuel de leur corps ? Et si le praticien se révélait capable de relever la nature de ses ébats, ou plutôt le sexe de ses partenaires, serait-il capable de noter une quelconque modification au niveau de ses extrémités et orifices ? Il en rougirait presque, le pauvre Logan… Mais finalement, il se corrige intérieurement lorsque le docteur a quitté la pièce pour aller chercher l’appareil : il se fait des films et se monte complètement la tête, il n’est absolument pas possible pour un médecin de découvrir ce genre de choses… Quand bien même, le secret médical le protégerait, non ? De toute façon, ce genre d’amours ne sont plus illégales en Ecosse, et il s’est d’ailleurs comporté plus dangereusement lors de ses premières découvertes du sexe masculin…

A son retour, le docteur Fox lui explique le maniement de la machine et son fonctionnement, et cela rassure grandement le barman qui s’exécute et retire sa chemise.
« - D’accord, je vois. »

Ses doigts rendus moites par le stress de la consultation et de ses pensées peinent à défaire les boutons mais il se reprend et finit sa tâche sans laisser paraître quoi que ce soit. Il se réinstalle à nouveau sur la table d’examen et hoche la tête en direction du médecin pour lui signifier qu’il est prêt pour l’échographie. Le gel est glacial mais effectivement rien ne fait mal et il regrette d’avoir autant appréhendé quelque chose d’aussi anodin… Il se détend et ferme même les yeux tandis que l’autre observe intensément l’écran situé dans son dos. Au bout d’un certain temps, ce dernier lui demande de retirer son pantalon. Il sent bien que quelque chose ne va pas et que l’on tente en vain de le rassurer, de minimiser la gravité de la situation…
Tout se répète, mais cette fois-ci sur ses jambes et il regarde désormais le médecin avec inquiétude… Son angoisse redouble quand celui-ci met fin à l’échographie et se rend vers son bureau, laissant son patient se rhabiller, seul avec ses interrogations et ses doutes.

Il rejoint finalement le bureau du médecin et s’installe sur un fauteuil qui lui fait face, son anxiété est palpable… Et son sang ne fait qu’un tour quand on lui parle de le lui en prendre. Il a une sainte horreur des aiguilles mais tente de ne pas le montrer même si un éclair de terreur a bien dû le trahir…

« - Heu d’accord, c’est inquiétant ou bien ? » Il s’imagine que si c’était réellement inquiétant il le dirigerait certainement vers un hôpital du continent, où Logan ne pourrait pas se rendre du fait de son état et cela il l’a bien compris suite à la mort de Chelsea… Il remercie le médecin et quitte son cabinet, non sans prendre un rendez-vous avec sa secrétaire pour la fatidique prise de sang…
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Jonathan Fox
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Mer 13 Mai - 23:53

date du rp ≈ 16 mars 1982
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Les rouages de mon esprit fonctionnent à vive allure. J’essaie de chercher toutes les raisons possibles et imaginables qui expliqueraient pourquoi si peu de sang circule à l’intérieur du corps de Logan – je me promets que, dès ce soir, je me mettrais à l’étude de tous mes ouvrages médicaux qui pourrait se rapporter de près ou de loin au problème, afin d’essayer de trouver au moins un début de solution au problème. J’ai essayé de minimiser au mieux l’anomalie auprès de Logan, sans lui mentir, bien entendu, mais je ne veux pas l’inquiéter outre mesure : cela ne nous aiderait en rien, ni lui, ni moi. Cela fait plus de vingt ans que j’ai prêté le serment d’Hippocrate, et je n’ai jamais rien vu de tel, mais je suis bien décidé à faire tout ce qui est en mon pouvoir pour aider ce pauvre homme à guérir.

« - Je vais être franc avec vous, monsieur Ogilvie, je n’en sais rien. Tant que je n’aurai pas plus d’informations et administré davantage d’examens, je ne pourrais pas vous répondre : mais je suis sûr que nous finirons par comprendre ce qui vous arrive, pour pouvoir vous soigner au mieux.

Je lui serre la main, l’accompagne jusqu’à la porte. Peut-il voir la crispation de mon sourire, la perplexité dans mon regard ? Je n’en ai aucune idée, mais je fais de mon mieux pour dissimuler tout signe de malaise.

- N’oubliez pas, concernant votre rhinopharyngite, un peu de repos, et vous serez comme neuf ! Je vous revois bientôt, monsieur Ogilvie, bonne fin de journée à vous. »

***

date du rp ≈ 22 mars 1982
lieu du rp ≈ le dispensaire

Une semaine s’est passée depuis que Logan Ogilvie est rentré dans le dispensaire pour une bénigne maladie hivernale ; une semaine durant laquelle j’ai à peine dormi, m’attirant les reproches d’une Annie s’inquiétant en voyant mes cernes s’agrandir de jour en jour et mes yeux se remplir de fatigue. Mais je n’avais pas le choix. Les résultats de l’échographie de l’îlien m’obsèdent – je ne les comprends pas, et s’il y a bien une chose que je hais par-dessus tout, c’est de ne pas comprendre. Je suppose que c’est le premier de la classe en moi qui s’exprime ainsi, le gamin penché sur des livres beaucoup trop complexes pour son âge mais qui s’amusait à les décortiquer pendant que ses camarades peinaient à comprendre les notions élémentaires du programme scolaire : je n’ai pas changé, aujourd’hui, et je suis toujours aussi intrigué à l’idée de percer tous les secrets de l’univers. C’est probablement un peu arrogant de ma part, de penser que je puisse ainsi réussir à déchiffrer les mystères les plus complexes si je m’attelle à la tâche, mais c’est ainsi, je ne peux pas changer ma nature profonde. Et il faut bien avouer que, dans le cadre de mon travail, cette propension à s’oublier dans la recherche m’a souvent été plus bénéfique que l’inverse. Pourtant, aujourd’hui, je suis dans une impasse. Je n’ai encore aucune idée de ce qui peut provoquer la pathologie (si c’en est bien une) de l’écossais, et j’espère de tout cœur que la prise de sang du jour m’apportera de nouveaux éléments de réponse.

La matinée a été douloureusement longue : je regardais, du coin de l’œil, l’horloge qui égrainait les secondes tellement lentement que j’avais l’impression d’être dans un mauvais rêve, entre la réalité et le songe, mais je savais parfaitement que ce n’était qu’un vilain tour de mon esprit, trop impatient pour son propre bien. Quand, finalement, l’heure du rendez-vous est arrivé, j’ai bondi sur ma chaise et j’ai passé la tête par la porte de mon bureau, m’adressant à la personne chargée de l’accueil des patients.

« - Monsieur Ogilvie est arrivé ?

Les mots ayant à peine franchi la barrière de mes lèvres, j’entends la porte du centre médical s’ouvrir, et je vois la haute silhouette de l’îlien se profiler devant moi. Je me dirige vers lui sans me préoccuper de la secrétaire, et tend ma main pour serrer la sienne.

- Bonjour monsieur Ogilvie, j’espère que vous allez bien. Vous êtes bien à jeun, comme on vous l’avez indiqué par téléphone ? Je me rends compte que nous nous tenons toujours dans l’entrée, et je me sens soudain bien sot, maudissant ma hâte. Venez, euh, entrez.

Je pénètre dans mon bureau en passant une main dans mes cheveux qui se dressent sur ma tête dans un désordre incontrôlé. Je dois avoir l’air fou à lier, j’en ai conscience. Je dois me calmer, si je ne veux pas faire peur à mon patient.

- Vous allez mieux depuis la dernière fois que nous nous sommes vu ? »

Il est évident qu’il est guéri depuis longtemps de cette maladie passagère qui touche la majorité de la population une fois par an : mais je me dois d’être poli et de m’enquérir de son état de santé – de plus, ne sachant pas de quoi il souffre, je dois récolter tous les indices possibles pour pouvoir comprendre, enfin, quel est ce mal étrange qui touche son flux sanguin.

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Jeu 21 Mai - 22:31

date du rp ≈  22 mars 1982
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Quelle ironie du sort de venir voir un médecin pour une simple rhinopharyngite et repartir avec une crainte pour sa vie… Logan s’est toujours considéré comme un homme terre à terre mais le fait est qu’en repartant du cabinet médical, il s’est trouvé très anxieux quant à son état de santé et il a difficilement profité de son jour de repos. Pendant les quelques jours qui ont précédé son rendez-vous pour sa prise de sang, il a aussi énormément redouté le passage de l’aiguille dans sa peau. Sa rhinopharyngite a pris fin en quelques jours et finalement, il ne s’agissait en effet que d’un rhume saisonnier, là n’était plus sa préoccupation… Logan a également appelé son père pour lui demander les antécédents de sa famille et celui-ci n’était pas plus capable de répondre à cette question que lui. Le vieil homme n’est pas des plus loquaces et n’a pas tendance non plus à s’inquiéter outre mesure pour ses fils, ce sont des hommes après tout ; ainsi Logan n’a pas eu à justifier le pourquoi de ses questions.

Il s’est posé tant de questions avant la date de son rendez-vous, il n’a pas trop compris ce que le médecin redoutait et ce qu’il attendait de ces examens et il en est même venu à se demander si les corps des patients américains et écossais n’étaient pas différents sur certains points. Mais bien sûr, il a vite retrouvé la raison : il est bien évident que tous les humains ont des machineries semblables. Néanmoins, une idée s’est installée petit à petit dans son esprit, un soir où il était occupé à déguster un morceau de viande cru dans sa cuisine aux mille napperons : il n’est plus vraiment un homme comme les autres depuis quelques temps déjà. Cela aurait-il modifié son corps ? Est-ce que le fait d’être une goule joue sur son sang ? Il n’en sait rien mais il imagine encore une fois que si cela était le cas, Chelsea l’aurait certainement prévenu !

C’est donc l’esprit plein d’interrogations et d’appréhension que Logan Ogilvie se rend au cabinet médical de Selkirk le vingt-deux mars pour sa prise de sang. Il a passé la nuit entière à cauchemarder à propos d’une aiguille enragée qui s’enfonçait dans ses veines et lui aspirait des quantités de sang faramineuses. Il finissait par se battre en duel à l’aide d’une épée trouvée il ne sait où contre ladite aiguille. Ce rêve l’a laissé perplexe, d’autant plus que l’issue du duel est restée inconnue… Il a à peine eu le temps de pénétrer dans le bâtiment que le docteur Fox est déjà après lui, à lui serrer la main et lui poser des questions.

« - Bonjour docteur. Je suis bien à jeun oui. »

Il suit le praticien dans son cabinet et s’installe sur la chaise en face du bureau. Il enlève sa veste en jean et fait craquer ses articulations, indice assez certain de son anxiété anticipatoire…

« - Euh oui, c’est passé en quelques jours à peine. »
Il en avait presque oublié la raison initiale de leur rencontre. La sueur perle déjà sur son front à l’idée de passer à la suite des événements prévus de la matinée, mais il tente de faire face et de garder bonne figure. Après tout, il est adulte et une telle formalité ne devrait pas l’inquiéter autant que cela. Mais Logan déteste réellement les aiguilles et c’est tout ce qui l’obsède maintenant qu’il est rentré dans le bureau du docteur Fox.
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Jonathan Fox
Jonathan Fox
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statut marital : éternel célibataire, vieux garçon qui pense qu'il est trop vieux pour toutes ces conneries

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damnation : Trouble de stress post-traumatique, cette maladie dont la guerre est la cause, le traumatisme inhérent et implacable, le mal-être déclenché par le plus petit des sons et la plus vive des lumières

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Ven 22 Mai - 22:24

date du rp ≈ 22 mars 1982
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Heal me if you can

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0b7d435ce2fe8de4888d416048a1b445.jpgTout est prêt, dans mon cabinet. Le garrot, l’aiguille, les tubes, le désinfectant, le coton, tout est minutieusement étalé pour pouvoir effectuer au mieux cette prise de sang qui ensorcelle mon esprit, et ce, depuis que je l’ai prescrite à Logan Olgivie. Les mystères médicaux ont le chic de me tenir éveillé jusqu’aux petites heures de l’aube, à m’arracher les cheveux sur les ouvrages les plus complexes et à avaler bien trop de café pour que ce soit sain : j’espère de tout cœur que ce prélèvement de sang permettra d’apaiser mon esprit chamboulé par cette énigme au dénouement incertain. Je sais que ma façon de penser est quelque peu égoïste, que je devrais penser à la santé de mon patient avant toute chose et pas à ma curiosité maladive, mais c’est plus fort que moi - et de toute façon, mettre le doigt sur son problème l’aidera dans le même temps, n’est-ce pas ?

L’examen est simple, rapide, une simple formalité, quelque part : ce qui compte vraiment, ce sera ce que me révélera le laboratoire lorsque j’enverrai le petit flacon de sang. Alors que l’îlien pénètre dans mon bureau, je lui indique tout de suite où s’asseoir et poser ses affaires. Il connait la maison, mais c’est mon travail. Me rassurant sur le fait qu’il est à jeun, j’enfile des gants jetables tandis que nous prononçons des phrases attendues, une discussion qui n’a de sens que parce qu’elle existe, parce que c’est ce qu’on est supposé faire dans de telles circonstances et certainement pas rester plongés dans un silence gênant. Enfin, voilà le moment tant attendu. Lui souriant pour le rassurer, je tire le petit tabouret pour m’asseoir devant lui et enfile le garrot autour de son bras, tapotant avec mes deux doigts pour faire ressortir ses veines. Hmmm. Je réessaye, avant de me lever pour aller chercher mes lunettes. Bien sûr, l’univers ne pouvait pas être clément avec moi, il n’est pas de ceux aux belles veines bien voyantes, aisées à repérer. Je me rassois, essaye à nouveau. Rien à faire.

« - On arrive mieux à vous piquer au bras gauche, d’habitude ?

Question rhétorique, j’enlève déjà le garrot pour le poser de l’autre côté, pas de temps à perdre. Un autre sourire tout à fait rassurant, l’impatience grandit en moi. J’ai besoin de ces résultats, la curiosité me ronge l’esprit comme un parasite, elle envahit mes sens, perturbe mon âme. Je reprends l’examen, mais j’ai tout autant de mal à trouver une veine dans son bras gauche.

- Essayez de serrer le poing puis de le desserrer, comme ça, dis-je en montrant le geste correct avec ma propre main.

Malgré mes efforts, je passe un bon moment à faire traîner mes doigts sur sa peau pour essayer de trouver une veine, sans succès. Ma frustration augmente, j’ai envie de m’énerver, mais je n’en fais rien, bien sûr. Ce n’est pas la faute de Logan Olgivie si ses veines ne se décident pas à se montrer, et mon irritation est probablement causée par le manque de sommeil, j’en ai conscience. Enfin, au bout de près de dix minutes, je crois avoir enfin trouvé la sacro-sainte veine tant attendue (si je dois être tout à fait honnête, j’ai conscience que c’est loin d’être la plus apparente qui soit, mais je n’ai pas vraiment d’autre choix), et j’enfonce l’aiguille biseautée. Logan aura probablement un bleu, j’en suis navré, mais je ne vais pas passer ma journée à essayer de trouver une veine, surtout lorsque j’attends avec impatience les réponses aux questionnements sans fin qui pullulent dans ma tête. L’aiguille en place, j’attends que le tube se remplisse, ce qui ne devrait pas tarder à arriver maintenant… dans quelques secondes… Hein ? J’aurai raté la veine ? Non, impossible… Ah, voilà enfin le liquide carmin qui s’écoule lentement dans le tube, il s’est fait attendre, celui-là. Pourtant, bien vite, le flux se tarit, remplissant à peine la moitié d’un tube. Je regarde le bras de Logan, perplexe, avant de me dire qu’il faudrait que je détache le garrot, pour éviter tout risque à mon patient malgré cet échec cuisant. Ce qui se passe est définitivement étrange.

- Vos précédentes prises de sang se sont toujours déroulées sans problème, monsieur Ogilvie ? Je vais regarder dans votre dossier si quelque chose est inscrit à ce sujet… »

Je ne dis ça que pour gagner du temps. J’ai déjà lu et relu le dossier médical de l’îlien en long, en large et en travers dans ma quête effrénée de comprendre son étrange pathologie, et d’y jeter un nouveau coup d’œil ne m’apprendra rien : pourtant, ce manque de sang dans le tube est tout bonnement abracadabrantesque. Que dire, que faire ? Je pensais que cet examen allait m’apporter des réponses, lorsqu’au contraire, ce sont plus de questions encore qui polluent mon esprit. Pourtant, je ne baisse pas les bras. Je trouverai la solution à l’énigme, quoi qu’il en coûte.

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Logan Ogilvie
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puissent les dieux prendre en pitié l'homme insensible qui demeure sain d'esprit, confronté à l'abominable vérité.

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Lun 1 Juin - 19:09

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L’aiguille. La voilà qui se dresse devant Logan et que son éclat métallique lui donne des sueurs froides. Quel comble pour un amoureux de la couture, du crochet et autres broderies. Mais il y a une différence entre enfoncer une aiguille dans un tissu et dans la tendre peau de son coude. En tout cas, il essaie de ne pas perdre connaissance à l’idée de voir cet engin de torture lui prendre le peu de sang qu’il semble avoir et serre les poings tout en respirant bruyamment.

Faux départ : le médecin ne trouve pas la veine sur le bras de l’îlien et desserre de ce fait le garrot qu’il avait mis autour du membre de Logan. Le répit est de courte durée parce qu’il est déjà revenu à la charge sur l’autre bras, le docteur Fox.

« - Heu… je sais pas, pas particulièrement… » Impossible pour lui de formuler un propos cohérent, il sue à grosses gouttes et se dandine sur le fauteuil, mal à l’aise.

Il exécute néanmoins les ordres formulés patiemment par le docteur, car il a hâte lui aussi que tout cela soit derrière lui. Il serre et dessert donc le poing comme recommandé et ferme les yeux toujours en respirant aussi bruyamment, tout en essayant d’oublier son angoisse, sa phobie même.

« - Vous trouvez ou pas ? » Il est à deux doigts d’abandonner et de rentrer chez lui se cacher dans son lit avec Max et Mistigri… Mais pile à cet instant, le praticien enfonce l’aiguille dans son bras et son souffle est coupé par cet acte et il tente de ne pas s’agiter sous l’assaut de la piqûre pour permettre au médecin de finir vite fait bien fait son travail.

Il n’ouvre les yeux qu’à la question que lui pose le docteur Fox et observe, ahuri, la quantité piètre de sang qui remplit le tube : il n’est pas spécialiste de la question, mais il y a clairement trop peu de sang pour les analyses, il en est certain. Son cœur continue de battre à toute allure, car il réalise qu’il va sûrement avoir droit à une deuxième aiguille s’il n’arrive pas à donner du sang au médecin. Que ne ferait-il pas pour saigner à cet instant précis…

« - Non, après je n’ai plus eu de prise de sang depuis ma transformation, mais avant c’était pas… » Trop tard, il a dit le mot, il a parlé de transformation. Et soudain il réalise, cette histoire de manque de sang peut totalement être une conséquence de son état de goule.

« - Mais c’est ça en fait… » Il se lève brusquement et s’éloigne du médecin et de ses aiguilles aiguisées.

« - Je… je souffre d’une condition dont je vous ai pas parlé docteur. Et je crois pas que je devrais vous le dire en fait, donc je vais m’en aller, là tout de suite. »

Il s’éloigne doucement vers la porte, pas très sûr de ce qu’il doit faire. S’il était assez courageux, il le tuerait sur le champ, mais quelque chose lui dit que ce n’est pas la meilleure idée qui soit et il pressent de toute façon que le docteur Fox n’est pas tout à fait prêt à découvrir les forces qui s’agitent autour de lui et leurs sombres desseins. Dans ce cas-là, il ne lui reste plus qu’à partir et à éviter le médecin à l’avenir. Voilà un bon plan !

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Jonathan Fox
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Mer 3 Juin - 22:49

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0b7d435ce2fe8de4888d416048a1b445.jpgJe suis un homme d’habitude. Je me repais dans des gestes mécaniques et une routine quotidienne, des actes que j’ai réalisé tellement de fois que mes membres agissent seuls, sans impulsion de mon cerveau. Cela peut paraître contraire à la nature imprévisible de mon travail, certes moindre à Selkirk due au faible nombre de pathologies graves sur l’île, mais peu importe le lieu, être médecin demande néanmoins une capacité d’adaptation assez importante : ce n’est pas tout à fait le cas, pourtant. Si je me trouve apaisé par mes manies régulières, les rituels que j’ai établi pour réguler ma vie, je peux tout à fait réagir rapidement, en cas d’urgence. Je sais garder la tête froide, sans que mes mains ne se mettent à trembler. Ce n’est qu’une fois que tout s’arrête, que le danger est écarté, que plus personne n’a besoin de moi, que je m’effondre. Mon esprit pense à toutes les façons dont la situation aurait pu dégénérer, mes sens s’embrouillent dans des stimuli contradictoires, et ce mal n’a fait qu’empirer avec l’âge et la guerre. Aujourd’hui, si je suis venu m’installer sur une île bien tranquille, c’est aussi parce que je peux continuer d'excercer mon amour pour la médecine et mon désir d’aider mes congénères, tout en calmant les tumultueux remous de ma psychée malade. Je n’aurai jamais cru qu’ici, j’aurai pu être suffisamment perturbé pour que revienne à moi l’angoisse de l’urgence. Et pourtant.

Alors que je regarde, perplexe, la petite fiole de sang que j’ai réussi à prélever du bras de Logan Ogilvie, je sens remonter des sueurs froides. Cette histoire ne fait aucun sens. Je comprends la logique, je comprends la nature du corps humain, je comprends la science et ses enseignements. Ici, je ne suis pas sûr de comprendre ce à quoi je fais face, et ça m’effraie bien plus que n’importe quel revolver armé. Peut-être que la question que je pose à mon patient du bout des lèvres m’apportera quelques éléments de réponse. Je l’espère de tout cœur, en tout cas.

Non, après je n’ai plus eu de prise de sang depuis ma transformation, mais avant c’était pas…

Et j’écoute cette phrase s’écouler sans la comprendre ; et je vois le visage de l’homme s’assombrir ; et je vois la lueur dans ses yeux se teinter d’une part de folie désespérée. Que veut-t-il dire par là ? C’est évident, il ne voulait pas me révéler d’informations sur le sujet qu’il aborde, pourtant, j’ai le pressentiment que l’on touche ici la vérité sur ce mystère qui m’obsède. Logan pourtant, veut m’échapper, me filer entre les doigts – il essaie de fuir, la queue entre les jambes, en se réfugiant derrière des mots aussi dérisoires que je ne devrais pas. Insensé.

« - Monsieur Ogilvie, je… Dois-je montrer mon impatience, le besoin viscéral que j’ai de savoir le pourquoi du comment ? Je ne pense pas que ce soit très sage. Alors, je me tourne vers un réalisme des plus terre à terre. Vous savez, je suis lié par la confidentialité patient-médecin. Tout ce que vous me direz ici ne quittera pas cette pièce : si c’était le cas, je pourrais perdre ma licence. Je veux simplement vous aider, monsieur Ogilvie. Je ne sais pas quelle est cette… transformation dont vous me parlez, mais cela fait maintenant presque 20 ans que je suis docteur, et je n’ai jamais abandonné un patient qui avait besoin de moi. Je ne compte pas le faire aujourd’hui. »

Un pas, deux pas vers lui, les mains tendues vers l’avant, comme si l’îlien était une créature sauvage qu’il fallait apprivoiser. Lorsque j’étais adolescent, le Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry était l’un de mes livres préférés, et je ne voulais qu’une chose, c’était trouver un renard pour en faire mon ami. Si j’avais su. Le monde n’est pas fait de renard ou de rose, de couchers de soleil ou de baobab. Il est fait de mort et de maladie, d’incompréhension et de peur – la même peur que je lis dans les yeux de l’homme en face de moi, déjà prêt à partir pour échapper à mes questions inquisitrices. Je ne sais pas si mes mots feront mouches, je ne sais pas s’il acceptera de me révéler son secret, mais une chose est sûre. En cet instant précis, il a la décision capitale de choisir de quoi sera fait son destin : et seul le temps pourra lui dire s’il a eu raison ou tort.

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Logan Ogilvie
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Dim 7 Juin - 23:15

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On ne peut pas dire que Logan soit un homme subtil, ou un tant soit peu habile dans les discussions avec les autres. Il se débrouille très bien pour gérer les relations du quotidien, de son travail, il s’y est habitué au fil des années. Mais au moindre coup de fil, il se décompose et perd tout repère, par exemple. Il semble toujours à deux pas du plat ou bien trop loin de la plaque. Ainsi n’est-il pas surpris de s’entendre déballer le pot aux roses au docteur Fox. Cela ne l’empêche pas du tout de paniquer, loin de là. Paniquer, ça il connait, s’enfuir pour s’échapper des conséquences de ses dires maladroits, de ses actes improbables, il sait faire ; il est même maitre en la matière, il n’y a qu’à voir sa petite fuite à l’anglaise d’il y a une dizaine de jours… Il n’a pas dû faire bonne impression au libraire à son réveil…

C’est pourtant l’une des premières choses que lui a dit Chelsea : ne le dis à personne, ils ne doivent pas savoir. L’on ne peut pas savoir qui est ami et qui est ennemi, alors dans le doute, la prudence est de mise. Et voilà que Logan vient de briser la loi du silence allègrement auprès d’un horsain. C’est bien la pire des trahisons envers les autres goules et créatures de l’île. Bon, il ne risque guère de réprimande, il n’a pas trop de contact dans le milieu : son principal étant une jeune fille de dix-sept ans. Mais tout de même, il s’est mis dans un sacré pétrin. Il pourrait se déculpabiliser en se disant que c’est l’abominable aiguille de la prise de sang qui l’a déconcerté, l’a mis hors de lui un instant…

Le brave Logan Ogilvie fait donc ce qu’il sait faire de mieux : prendre ses jambes à son coup et courir bien loin des ennuis. Il bouscule bien une des chaises en face du bureau du médecin en se levant et retroussant sa manche mais ce qui l’arrête c’est le ton pressant et tout autant rassurant du médecin. Il n’y a pas à dire, ses mots font chaud au cœur, tant et si bien que Logan envisage un instant de lui dire la vérité et tout ce qu’elle entraîne… Mais il ne peut pas trahir une des seules promesses qui tienne encore entre lui et sa défunte ex-épouse. Il s’en veut déjà assez d’avoir brisé d’autres serments, et s’il ne lui reste que celui-ci, autant le tenir. Toutefois… Le docteur fox est un homme de sciences, peut-être pourrait-il l’aider avec sa condition ? Il n’affectionne pas particulièrement la vie de goule et l’envie de chair fraîche ne lui manquerait pas tant que ça, il veut bien l’admettre… Peut-être y a-t-il un quelconque traitement, et s’il existe, seul ce médecin américain pourrait l’aider sur cette île et finalement, son statut d’étranger pourrait être un atout pour Logan. A qui irait-il raconter la nature du mal qui le ronge, lui, l’illustre président du club de couture de Selkirk !

Ainsi fait-il demi-tour, faisant face au praticien et à ses gestes apaisants avant de revenir s’asseoir. Il attend que le médecin retourne de l’autre côté du bureau.

« - Vous feriez mieux de vous asseoir, ce que je vais vous raconter est… très… étrange. »

Il s’installe lui aussi mieux sur la chaise et met ses coudes sur le bureau avant de commencer :

« - Bon. Il y a pas que des humaines à selkirk. Y a des autres forces qui rôdent dans les ombres de la ville et… j’en fais plus ou moins parti. Il fait une pause avant de reprendre, cherchant ses mots. Je suis une goule. »

Il attend l’effet que produiront certainement ses mots avant de continuer.

« - Y a pas que des goules, hein, mais très honnêtement, je me rappelle plus des autres, des hommes de feng, leng ou je sais plus quoi et d’autres. En gros c’était Chelsea, elle m’a refilé le truc, et on a scellé le sort avec un baiser un peu bizarre, voilà. Et maintenant je veux manger des gens, ou de la viande. Crue. J’aime plus que le cru. Alors je sais pas si ça a à voir avec mon histoire de sang là, mais peut-être, je sais pas ? »

Il se frotte les mains, pas très à l’aise de faire ces révélations incroyables à un médecin qu’il ne rencontre que pour la deuxième fois de sa vie.

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Mar 9 Juin - 9:34

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0b7d435ce2fe8de4888d416048a1b445.jpgUne ombre passe sur le visage de l’homme qui me fait face, comme si, soudainement, la lumière de la pièce avait changé pour faire place aux ténèbres. Il y a quelque chose dans ses yeux du domaine du désespoir, las d’une existence qui lui a bien trop pris sans jamais lui donner : cette expression, je ne la connais que trop bien pour l’avoir affiché des centaines de fois, depuis que je suis revenu de la guerre. Je sens les mots au bord de ses lèvres. J’ai réussi mon pari – enfin, il va accepter de me révéler ce qu’il me cache, depuis notre première rencontre. Je cache ma fébrile excitation, m’assoit tranquillement à mon bureau, et je me contente de le regarder, le laissant chercher la façon qui lui convient de révéler sa vérité. Enfin, il parle. Et tout s’écroule.
Parce que c’est évident, cet homme est fou. Il n’y a pas d’autres termes, pas d’approximations, pas de théories fumeuses qui expliqueraient ses paroles insensées. Voilà qu’il me parle, avec tout le sérieux du monde dans sa voix, de contes à dormir debout qu’on raconte aux enfants pour qu’ils aient peur du grand méchant loup ; incrédule, le sang se glace dans mes veines à chaque détail qui s’ajoute à son histoire abracadabrantesque. Comment agir ? Je ne suis ni psychiatre ni psychologue, et je suis loin d’être à l’aise à l’idée de m’occuper de cet homme qui a clairement une maladie mentale, en plus de sa pathologie première. Je passe mes mains sous mon menton, m’accoudant à mon bureau, me demandant quelle est la meilleure des choses à faire dans un cas pareil, tandis qu’il continue sa diatribe. Enfin, il s’arrête, attendant visiblement une réaction. Mal à l’aise, je m’éclaircis la gorge.

« - Oh, euh, je vois, Monsieur Ogilvie… Ma voix est trainante, mes sourcils levés. J’essaie de ne pas paraître trop abasourdi, trop choqué par ses propos – pas par leurs teneurs, mais pas leurs implications sur la santé de mon patient. Peut-être que de tels délires sont des symptômes de son mal ? Je les rajouterai à mes recherches. Et donc vous… mangez de la chair humaine… ? Je laisse ma question en suspension. Si cet homme commet des crimes, il en va de mon devoir de l’enfermer pour qu’il ne fasse plus jamais de mal à personne – aux autres comme à lui-même. Cela fait longtemps que vous pensez être, hmm, je veux dire que vous êtes cette… goule ?

Je vais devoir me renseigner sur les psychiatres compétents se trouvant sur le continent, le convaincre d’aller prendre rendez-vous, et au pire, en cas de résistance, contacter les membres de sa famille pour que nous puissions prendre des mesures, afin qu’il se soigne. Je sais pertinemment qu’il est ardu d’admettre qu’on a un problème, en particulier dans le cadre de maladies mentales : lorsqu’on a une plaie, difficile de nier le sang qui coule de notre corps jusqu’au sol, tandis que les désordres psychiques sont beaucoup plus insidieux et cachés – c’est pour ça qu’ils sont d’autant plus difficiles à détecter.

- Est-ce qu’il vous est arrivé quelque chose dans votre vie, un événement particulièrement… choquant, avant que nous ne deveniez une goule ? Il est fréquent que des traumatismes puissent engendrer des troubles importants pour l’esprit, une réponse du cerveau pour faire face au choc vécu. Ma voix est apaisante ; j’essaie de cacher mon inquiétude. Peut-être à cause de ces… hommes de feng ? »

J’essaie de gagner du temps. Les sourcils toujours aussi levés, je me lève pour prendre son dossier médical, afin de voir s’il est inscrit dessus le numéro de la personne à contacter en cas d’urgence. Sa famille doit être mise au courant d’un tel désordre mental, afin de pouvoir l’aider au mieux.

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