Jonathan Fox
identité ≈ Jonathan, John pour les intimes - bien qu'ils soient peu nombreux, je dois l'avouer. Les années ont passées, les lettres de mes frères d'arme se sont espacées, et aujourd'hui, seule ma nièce m'appelle encore par ce surnom, en plus des quelques jeunes fous qui oublient les règles élémentaires de la politesse et se sentent obligés de raccourcir mon prénom pour que ça fasse plus "cool". De toute façon, l'on préfère m'appeler
Docteur Fox, un titre qui me sied parfaitement.
âge ≈ 47 ans, les années passent, les rides creusent les traits de mon visage, et je peine à me rappeler ce que c'est que d'être jeune et plein d'énergie.
lieu de naissance ≈ Pittsburg, dans l'Etat de
Pennsylvanie. Les étoiles qui ont ornées il y a quelques années mes galons se retrouvent sur le drapeau qui me répugne à présent - autrefois patriote, aujourd'hui dégoûté d'être né dans un pays qui clame être celui de la liberté.
statut marital ≈ célibataire, et il semble évident que c'est ainsi que je finirai ma vie, seul avec mes souvenirs.
orientation sexuelle ≈ Maladroit, je n'ai jamais été de ceux qui courtisent, bien que j'ai eu, dans mes primes années, quelques conquêtes à mon actif - l'uniforme faisant bien mieux papillonner les paupières qu'un quelconque effort de ma part. Malgré ce célibat qui me colle à la peau, mes yeux sont attirés par les
courbes féminines et lorsque je me laisse à imaginer une vie rêvée, je me vois aux côtés d'une femme et non d'un rustre.
métier ≈ Être
médecin, c'est avant tout une vocation. Je n'ai pas choisi de devenir
militaire, je voulais simplement soigner des gens, faire de mon mieux pour mettre un peu de lumière dans ce monde de ténèbres. Et pourtant. Mes mains guérissent, il est vrai, mais j'ai aujourd'hui du mal à les faire cesser de trembler, lorsque je pense à ce que j'ai vu, ce à quoi j'ai contribué.
carcasse ≈ l'humanité dans toute sa splendeur, celle qui détruit autant qu'elle crée, celle qui est un paradoxe erratique et instable, celle qui me colle à la peau.
traits de caractère ≈ Fatigué. La guerre use un homme. J'ai voyagé à travers le monde, j'ai traversé des épreuves, j'ai vu des morts qui mériteraient d'être en vie et des vivants qui mériteraient d'être morts. J'essaie d'être patient envers toutes les jeunes âmes qui voient encore un avenir brillant dans le monde dans lequel nous vivons, mais je suis lassé de voir que l'être humain répète encore et encore les même erreurs.
Calme. Je suis quelqu'un de posé, de peu extravagant, évitant le bavardage intempestif. Je préfère me réfugier dans les livres et déteste les environnements trop bruyants. Si je m'énerve, c'est qu'on m'a poussé à bout, sur ce que je suis ou ce en quoi je crois.
Brisé. Je ne peux dormir qu'à grand renfort de somnifères. Un feu d'artifice me fait revivre des flashs de destruction. Un bruit trop violent me fait sursauter. Je suis l'ombre de ce que j'ai été.
Protecteur. Je ferai tout pour ceux qui comptent, même s'ils ne sont plus très nombreux. S'il arrivait quelque chose à Annie, vous sentirez passer le courroux d'un homme qui n'a plus rien à perdre.
Humble. Les médailles que j'ai reçu et l'indemnisation que je reçois de la part de l'armée américaine me rappellent sans cesse mon statut : vétéran. Un mot aux allures héroïques pour bon nombre de mes compatriotes, mais j'ai du mal à lier ces morts, cette destruction, à quoi que ce soit d'héroïque.
Acariâtre. Je ne suis pas chaleureux, pas gentil, pas patient. J'ai tendance à dire les choses comme elles sont, sans prendre de pincettes. Je ne suis pas sans-coeur, loin de là, mais il m'arrive parfois de blesser les gens avec mes mots trop durs : c'est probablement mon éducation rigide qui m'a rendu ainsi.
Droit. Je crois profondément en la justice et essaye d'être le plus juste et impartial possible, faisant passer les faits avant les émotions. J'ai un code de conduite, et je ne m'en éloignerai pas, peu importe les conséquences qu'il pourrait entrainer.
Rationnel. Je ne crois pas aux chimères et aux contes qu'on raconte aux enfants pour leur faire peur la nuit. Je crois en la science, aux faits. Appelez-moi saint Thomas si vous le désirez, mais pour ça, il faudrait que je crois en Dieu.
groupe ≈ le
profane playlist ≈ John's Lullabies avatar ≈ David Tennant.
crédit(s) ≈ soldier eyes.
How much energy they put into harming each other. How little into saving.
selkirk ≈ Il y a le médecin : une denrée rare, d'autant plus dans un petit village comme Selkirk - et puis, c'est toujours rassurant, un médecin, c'est quelqu'un à qui on peut confier tous ses vilains petits secrets sans qu'il ne puisse rien dire, merci le serment d'Hypocrate. On est plus à l'époque où les praticiens étaient forcément des puissants, mais il n'empêche qu'on leur fait confiance, qu'on s'en rende compte ou non.
Il y a l'américain, l'étranger. Il parle avec un accent, il a des habitudes qui sont différentes des nôtres, il dénote par sa simple présence - mais bon, il n'y a que les vieilles rombières qui s'attardent sur ce genre de détails, pas vrai ?
Il y a l'homme, enfin. Discret, bon parti, avec sa mignonne petite fille : parce qu'on pense d'un premier coup d’œil que c'est mon enfant, Annie, bien que la vérité soit bien plus sordide. Oh, il ne sourit pas beaucoup, il est un peu sévère, certes, mais ce n'est pas un mauvais bougre. Voilà ce qui se chuchote sur mon passage.
malédiction personnelle ≈ TSPT, Trouble de stress post-traumatique : le diagnostic a sonné lorsque j'ai dû pointer au département des anciens combattants pour régler mes histoires de pension. Oh, on s'imagine forcément que j'ai vu des horreurs, des morts, de la torture - et c'est vrai, bien que je n'ai été qu'un simple chirurgien en traumatologie, et que je n'ai pas réellement participé au combat. Mais comment expliquer la spirale infernale qui est né dans mon esprit en baignant dans cette guerre que je n'ai pas choisie, en essayant de soigner les blessés qui arrivaient par milliers, pour qu'ils puissent repartir le plus vite possible au casse-pipe. Comment ne pas passer pour fou alors que je ne peux dormir sans somnifères, que la crise d'angoisse peu arriver à n'importe quel moment, que je me trimbale un tube de comprimés partout où je vais, dans la doublure de ma veste. Je ne sais pas. J'essaie d'avancer, et seul le temps pourra dire si ma psychée n'a pas été irrémédiablement brisée par ce que j'ai vécu.
Only the dead have seen the end of war.
(TW ; suicide, PTSD/TSPT)
J’ai du mal à me souvenir d’une époque où je n’étais pas soldat. Oh, je n’ai jamais réellement tenu une arme entre mes mains, à part pendant l’entrainement obligatoire ainsi que lors de quelques escarmouches auxquelles j’ai participé en tant que soignant, et où j’ai craint pour ma vie. Dans ces rares moments où l’animal a pris le pas sur l’homme que je suis, j’ai tenu l’objet de mort entre mes doigts et j’ai senti sa puissance, son poids métallique sur ma paume quémandeuse, son néfaste potentiel, et je m’en suis voulu d’avoir aimé ça – mais je ne peux nier l’étrange attraction que j’ai ressenti à son égard, comme un funambule qui oscille au bout d’un fil, l'appel du vide saisissant ses tripes. Aujourd’hui, pourtant, les armes m’ont tout pris. Les armes et ceux qui les ont portées, qu’ils aient été dans mon camp comme celui de l’ennemi.
A warning to the people, the good and the evil.
This is warJ'étais un étudiant en médecine comme un autre, dans ces moments de l'histoire dont on sait parfaitement qu'ils finiront inscrits dans les livres et les chronologies. La Guerre du Vietnam. Une façon pour les Etats-Unis de lutter contre le communisme, une façon d'envoyer de la chair au canon au casse-pipe, pour une idéologie qu'elle ne partage pas forcément. En 1955, aux prémisses du conflit, j'avais 20 ans, et la tête pleine de rêve - mon frère Matthew venait à peine de fêter son dix-huitième anniversaire. J'ai été tiré au sort en août 1959 pour partir à Hanoi, en plein milieu de ma 6ème année d'externat, et je me voyais déjà cautériser des plaies à des milliers de kilomètres de ma ville natale alors même que j'étais encore étudiant : mais le plan Berry me permit de finir mon éducation, l'ombre de mon futur service flottant néanmoins tout contre ma nuque. Dès que je fus officiellement docteur, on me nomma Major et je fus envoyé par avion express dans les jungles humide du Vietnam. C'est là que ma vie changea du tout au tout.
To the soldier, the civilian, the martyr, the victim
This is warLe plus dur, c'était d'être éloigné de mon frère. Matthew avait toujours été un enfant sensible, qui me voyait comme son héros - et dès qu'il en eu l'occasion, il s’enrôla dans l'armée dans l'espoir de me rejoindre. Bien sûr, il ne fut pas affecté dans le même bataillon : les officiers détestent devoir annoncer aux familles qu'ils ont perdus deux fils en même temps, au cas où la cohorte entière se ferait décimer. Lui, il était sur la première ligne, soldat de pied, tout en bas de l'échelle. Moi, j'étais protégé par mon statut de médecin, chirurgien traumatologue, qui plus est, un atout précieux pour l'armée. Lui... il a vu là-bas des choses qui sont de l'étoffe du cauchemar. Lui, il est mort en Asie du Sud-Est, bien que ce ne fut qu'une fois revenu sur le sol américain qu'il a pressé la gâchette pour en finir avec cette existence qui lui avait bien trop pris, sans jamais lui donner.
It's the moment of truth and the moment to lieMatthew avait eu une brève aventure avec une locale, et de ces instants de faiblesse, de réconfort au milieu de l'horreur, naquit Annie, une magnifique petite fille aux yeux bridés et aux cheveux sombres. Elle arriva sur le sol américain quelques jours à peine après le suicide de Matthew, 4 ans jour pour jour après la fin de la guerre : le matin de son enterrement, en fait. Sa mère était morte dans un glissement de terrain, et j'ai dû la prendre sous mon aile alors que le cercueil de mon petit frère venait à peine d'être mis en terre. Et c'était ma faute, s'il s'était pris la vie. J'aurai dû comprendre les indices, j'aurai dû reconnaître son mal-être. Mais je n'ai rien fait. Ah, il est beau le médecin, hein, incapable de voir les signes de la dépression. Quelle mascarade. Quelle hypocrisie. Quelle insulte. J'aurai dû rendre ma blouse, mais je ne l'ai pas fait - ajoutons à mes pêchés l'égoïsme.
And the moment to live and the moment to dieLorsque je suis arrivé au bureau des vétérans, j'ai dû subir tout un panel de test, et le couperet tomba très vite : j'étais en parfaite forme physique, mais je souffrais d'un important stress post-traumatique. On me pris rendez-vous avec un psychiatre, on me fit cadeau de jolies petites pilules, on me dit ensuite "au suivant". C'est une machine bien huilée, l'armée américaine. Je sortais du conflit avec un grade de Lieutenant-Colonel et une pension assez confortable, mais je me refusais d'arrêter d'exercer. Pas aux Etats-Unis, par contre. Je ne pouvais pas supporter de rester une seule seconde dans ce pays qui m'avait tout pris, y compris mon frère. Dès qu'une opportunité s'est présentée, après quelques années à errer sans but, à parcourir les allées de l’hôpital comme un mort-vivant, à essayer d'être un bon père pour Annie sans jamais réellement y parvenir, je l'ai saisi. Selkirk, une petite île perdue en Ecosse, un désert médical qui s'était vu amputée de son docteur à cause d'un accident grave. J'ai rassemblé mes affaires et celles d'Annie dans deux valises, et je suis parti sans me retourner.
The moment to fight.Slytherimpala
les présentations ≈ j'suis de retour pour vous jouer un mauvais tour, beaucoup moins vénère aussi. Je m'appelle toujours Flora et j'ai toujours 25 ans jusqu'à la preuve du contraire, pis peut-être qu'un jour j'arrêterai d'être une stressée de la vie (oupas).