AccueilAccueil  tumblr  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  MembresMembres  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
FORUM FERME
-29%
Le deal à ne pas rater :
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 – 16 Go / 512Go (CDAV : ...
499.99 € 699.99 €
Voir le deal

Partagez
 

 Compromis ft. Timothy Lockwood

écrivainpoème d'hiver
Jonathan Fox
Jonathan Fox
épargné(e)
avatar // crédit(s) : David Tennant // soldier eyes.
âge : 47 ans
statut marital : éternel célibataire, vieux garçon qui pense qu'il est trop vieux pour toutes ces conneries

Compromis ft. Timothy Lockwood 2f49fa7d7dad71e1f9f05e430fe12366


métier : ses mains guérissent, sa tête soigne ; et il essaye de vaincre la mort comme un matador dans une arène (médecin)
carcasse : mortel
damnation : Trouble de stress post-traumatique, cette maladie dont la guerre est la cause, le traumatisme inhérent et implacable, le mal-être déclenché par le plus petit des sons et la plus vive des lumières

échanges : 87
arrivée : 11/04/2020


cthulhu fhtagn
Compromis ft. Timothy Lockwood Empty
Jeu 16 Avr - 14:57

date du rp ≈ 18 mars 1982
lieu du rp ≈ le dispensaire


Compromis

Timothy Lockwood & Jonathan Fox ☆ Between the wars we will stay, fading echoes spin in the way, we'll stand by worried in the memory
☾ ⋆  ☾ ⋆ ☾ ☼ ☽ ⋆ ☽ ⋆ ☽

J’avais commencé à prendre mes marques, à Selkirk. Passer de ma vie à Pittsburg à travailler à l’UPMC Presbytarian, probablement l’un des meilleurs hôpitaux des Etats-Unis, à celle de médecin de campagne sur une petite île écossaise perdue au milieu de la mer du Nord a demandé un temps d’acclimatation : tout est différent, ici, les mœurs, les moyens, et j’ai dû apprendre à m’adapter, un jour à la fois. Mais petit à petit, la routine s’est installée – Annie à l’école, moi au dispensaire, à recevoir les vieilles rombières qui viennent plus souvent pour papoter que pour un réel problème médical, à me battre avec les locaux pour qu’ils acceptent de prendre le ferry une fois par semaine afin de soigner des pathologies qu’il nous est impossible de prendre en charge dans les locaux archaïques de l’île. Je sentais que ma santé mentale me remerciait chaque jour de cette résolution difficile que j’avais prise de changer de vie en m’installant à l’autre bout du monde. Moins de pression, de décisions, de gens à rencontrer chaque jour, il était plus simple pour moi de me concentrer sur mes propres problèmes et sur ce trouble de stress post-traumatique qui menaçait le tissu même de mon existence : je suis la seule famille qui reste à ma nièce, et je ne peux pas l’abandonner en prenant ma vie comme l’a fait Matthew, bien que j’y ai songé de nombreuses fois, je l’avoue.

Sauf que tout a changé il y a trois jours.

Lorsque j’ai accepté de prendre la place du médecin de Selkirk, obligé de prendre une retraite anticipée à cause d’une vilaine blessure à la jambe, l’on m’a vendu une place paisible dans un village d’environ 600 habitants, un poste sans vagues où je pourrais finir ma carrière. Mais contre toute attente, Timothy Lockwood se rétablit : j’avais pourtant déjà accepté de changer de vie en m’installant sur l’île, et je ne pouvais pas décemment faire machine arrière en repartant aux Etats-Unis – je ne le voulais pas, de toute façon. Alors, j’ai dû accepter de partager le dispensaire avec mon confrère, en serrant les dents : bien entendu, je me réjouis de son rétablissement, mais il n’empêche que je n’avais pas particulièrement prévu de répartir la charge de travail avec un autre docteur. Il faut que je travaille, le plus possible. Ce n’est que lorsque je soigne quelqu’un que j’ai l’impression d’être réellement utile, que je gomme mes fautes passées, et surtout, que j’oublie les visions de combats qui pullulent dans ma tête.
Mais le pire dans toute cette histoire, c’est probablement que le docteur Lockwood ne devrait pas être de retour au charbon, pas encore, en tout cas. Il essaye de faire bonne figure, et probablement que la plupart des habitants de l’île n’en ont pas conscience à le voir sourire comme si de rien n’était, mais sa jambe est loin d’être guérie – s’il force trop, il se pourrait même qu’il doive reprendre sa convalescence pratiquement depuis le début. Je ne veux pas être moralisateur, ou même critique, ce n’est pas mon rôle. En tant que praticien, il connait les risques. Mais si l’on cumule ce retour précipité avec l’amertume de voir mes plans chamboulés, je ne peux m’empêcher d’avoir un a priori négatif à son propos, pas vis-à-vis de son travail, mais de la personne en elle-même : j’espère que cet avis changera bientôt.

Cela fait maintenant trois jours qu’il a pris place à mes côtés au dispensaire. Repris place, si on doit être tout à fait honnête, puisque depuis mon arrivée à Selkirk, on m’a toujours considéré comme le remplaçant, l’étranger qui était loin d’arriver à la cheville du bon docteur Lockwood, médecin de famille, qu’on connait depuis aussi longtemps qu’on peut se souvenir : et si je pense avoir réussi à prouver que je suis compétent, mon accent américain et mon statut d’allochtone leur ont fait plus souvent regretter Timothy que le contraire. C’est difficile, de s’intégrer dans les petits villages, en particulier dans une terre de tradition comme l’Ecosse.

Je m’installe à mon bureau, déposant mon manteau sur le dossier de ma chaise et ma sacoche sur le sol, près des tiroirs débordant de dossiers médicaux. Nous avons dû faire venir du mobilier supplémentaire pour pouvoir partager l’espace, le dispensaire n’ayant pas été pensé pour accueillir plusieurs praticiens en même temps : heureusement, les consultations à domicile sont bien plus courantes ici qu’en ville, puisque l’île est aussi grande qu’un mouchoir de poche, et seuls les soins particuliers requérant un matériel ne tenant pas dans un sac sont pratiqués ici – je ne peux qu’imaginer la façon dont les patients étaient entassés pendant l’épidémie de tuberculose qui a frappée Selkirk au début du siècle, et dont on m’a tant parlé (malédiction que celle d’un médecin, les gens nous parlent de toutes les indispositions qu’ont vécues leurs familles, même si ça s’est passé il y a plusieurs décennies). Je ne suis arrivé que depuis quelques minutes lorsque c’est au tour du docteur Lockwood de faire son apparition dans le dispensaire.

« - Bonjour, dis-je en essayant de paraître un minimum enjoué de le voir arriver – j’essaie d’instaurer une bonne relation de travail, malgré mes réserves. Je vais faire couler du café, si ça vous intéresse. »

Et sans forcément attendre de réponse, je me dirige vers le petit coin où attend sagement la sacro-sainte machine à café, pour pouvoir me préparer un breuvage qui, je l’espère, m’aidera à passer cette journée.

Codage par Magma.
Revenir en haut Aller en bas
https://abime.forumactif.com/t584-this-war-of-mine-jonathan https://abime.forumactif.com/t591-no-peace-in-quiet-jonathan
Timothy Lockwood
Timothy Lockwood
épargné(e)
avatar // crédit(s) : ben mendelsohn, hedgekey bb.
âge : quarante-neuf ans. une vie tapie au fond de lui qui ne demande qu'à naître.
statut marital : bon pour une nuit seulement. proies qu'il dévore pour éviter qu'il soit la chair jetée et délaissée.

Compromis ft. Timothy Lockwood Cbfbc689bf5bf72fd8f06853af9f58099627c7ae


un être resté sauvage sans raffinement,
sans culture un désert aride d'ajoncs et de basalte.

métier : médecin. fausse vocation, chemin tout tracé, illusion d'un prestige et véritable talent frustré.
carcasse : mortel. fatalité pitoyable d'un homme tout autant misérable.
damnation : rêveur éveillé. l'monde qui s'écrase sous le fantasme et l'emporte dans ses absurdités.

échanges : 113
arrivée : 11/04/2020


cthulhu fhtagn
Compromis ft. Timothy Lockwood Empty
Mar 21 Avr - 16:51

date du rp ≈ 18 mars 1982.
lieu du rp ≈ le dispensaire.

trois jours.
trois putain de jours, et les cernes sous ses yeux creusent des traits qui le foutraient directement dans la case zombie. il a l’impression d’avoir des cernes sous les cernes. sale gueule qu’il se tape. ou alors il se leurre, une fois n’est pas coutume, et que cette sale gueule n’est pas la conséquence de sa reprise anticipée, seulement de sa vie pathétique. que cette sale gueule n’est pas celle qu’elle est depuis trois jours, mais depuis trop d’années maintenant. oui, ça semble plus probable.
lockwood grogne à la pensée, réalisant à demi-mot à quel point il est misérable. il le sait, bien sûr, toutefois c’est toujours une autre affaire que de l’admettre véritablement. il grogne et s’assoit douloureusement sur son lit, sachant que s’il veut aller au boulot comme il le prétend et s’entête, c’est l’heure de s’activer.
il n’sait même pas s’il a réellement envie de travailler. ni oui, ni non. c’est plus par habitude qu’autre chose, c’est plus parce qu’il ne sait pas vraiment faire autre chose. se rendre utile et trouver un sens à sa vie autrement. cependant, ces derniers mois, il a bien senti que quelque chose de nouveau, et pourtant présent depuis toujours, a commencé à se frayer un chemin jusqu’à sa conscience. ça lui murmure à l’oreille, brise sensuelle et tentatrice. il est attiré autant qu’il en a peur, alors il retourne à sa vie d’avant, sa vie qu’il a toujours connue.
ce n’est pas le plus exaltant. l’faux sourire sur les lèvres ne lui a pas tant manqué. les petits bobos pathétiques des habitants non plus, il est bien trop qualifié pour ces conneries. et sa jambe lui fait un mal de chien à forcer dessus pendant toute une journée, des journées consécutives. toutefois, ça en vaut la peine. ou en tout cas, il pense que ça en vaut la peine. ça lui donne l’occasion d’occuper son esprit.

mais ça l’saoule, plus que jamais. sentiment étrange et totalement inhabituel.
peut-être parce que malgré tous ses efforts, quand quelque chose a commencé à se briser, on a beau essayer de le recoller ça ne donnera jamais exactement le même résultat et qu’il vaut mieux le jeter pour acheter quelque chose de nouveau, démarrer quelque chose de nouveau.
peut-être aussi parce que ce n’est pas exactement comme avant. il est un putain d’handicapé, encore plus inutile qu’il ne l’était déjà. et il doit partager son travail, son cabinet, qui étaient à lui avec une autre personne. une personne qu’il ne connaît même pas, un étranger. il n’est pas raciste, mais… okay, la xénophobie insulaire ambiante est rentrée dans ses valeurs et son cœur comme un lavage de cerveau, et l’idée de partager son travail avec ce genre de personnes lui est encore plus abstraite, absurde, bizarre à lui faire tourner la tête – il ne lui en faut pas nécessairement beaucoup, cependant.
en même temps, c’est bien hypocrite de sa part, alors qu’il n’a absolument pas cherché à l’connaître. à peine un bonjour, quelques dossiers importants transmis à demi-mots, un grognement sur l’fait que la machine à café ne fonctionne qu’une fois sur trois, et lockwood s’était renfermé dans sa bulle sombre de morosité.

il allait devoir faire un effort maintenant, pour rattraper tout ça.
surtout qu’il a bien vu sa tête il y a trois jours lorsqu’il est revenu au boulot.
il l’avait annoncé avant – et avant signifie deux jours avant – mais ce n’était pas en face et il n’avait pas pu jauger sa réaction. maintenant, il peut. et il a pu constater que son collègue n’est pas franchement content. comment pourrait-il lui en vouloir alors qu’on – lockwood ou la ville ? il ne sait plus trop – lui avait promis un poste à vie, ou en tout cas jusqu’à sa retraite ou ce qu’il s’en aille, parce que le médecin actuel – aka lui-même – ne reviendrait pas. mais il joue au con, doctor lockwood. à celui qui se voile délibérément la face et prétend être plus con qu’il ne l’est.
con peut-être, mais ça allait devoir un minimum changer. pour le meilleur, ou pour le pire.

évidemment, lockwood arrive quelques minutes après l’docteur fox – il se souvient de son nom maintenant, heureusement. probablement que sa jambe l’a ralenti jusqu’au dispensaire, probablement qu’il est de toute manière moins impliqué que son nouveau collègue.
l’ambiance est lourde, le bordel un peu partout des nouveaux meubles pas encore totalement finis d’installer et la gêne de ne pas se connaître. le bonjour tombe au moment il dépose sa propre sacoche sur son bureau, bien rangé et qui contraste avec le reste de la pièce. il n’a pas le temps de répondre que l’américain se précipite, lockwood hausse un sourcil d’interrogation intérieure. nerveux ?
alors qu’il se retourne pour lui répondre, tout ce qu’il sort de sa bouche est « une nouvelle machine ? » sans qu’il n’ait eu le temps de réfléchir et de tourner sa langue sept fois. elle doit être là depuis des mois, donc depuis qu’il est revenu au travail. bon sens de l’observation, timothy.
« oh. euh. oui. je veux bien une tasse, merci. » il se reprend en attrapant un dossier d’une patiente, prétendre qu’il est professionnel, et s’appuyer le bassin contre son bureau. peut-être qu’il devrait s’asseoir pour ne pas épuiser sa guibole, mais passer de position assise à debout le fatigue, puis il s’appuie sur l’autre jambe.
il attrape la tasse de café, souffle dessus sans la boire. il n’a jamais été très café pour être honnête, toutefois il paraît que ça réveille et tout le monde se nourrit de ça. et il est bien connu pour faire comme tout le monde. « merci pour le café. je veux dire, la machine. » il fait un geste de la main en la direction, et renverse un peu de café sur sa chaussure. il grimace. pas grave. « je suppose que l’autre était définitivement arrivée à la fin de sa vie. » a-t-il franchement envie de parler de café ? de plonger dans une conversation aussi superficielle ? probablement pas. mais à l’instant, il ne trouve pas mieux à dire, et ça n’a jamais été son fort de faire le premier pas. au moins, il fait un effort et s'ouvre.
Revenir en haut Aller en bas
https://abime.forumactif.com/t583-you-killed-me-in-the-gloom https://abime.forumactif.com/t596-pull-me-under-in-a-lake-of-fire
Jonathan Fox
Jonathan Fox
épargné(e)
avatar // crédit(s) : David Tennant // soldier eyes.
âge : 47 ans
statut marital : éternel célibataire, vieux garçon qui pense qu'il est trop vieux pour toutes ces conneries

Compromis ft. Timothy Lockwood 2f49fa7d7dad71e1f9f05e430fe12366


métier : ses mains guérissent, sa tête soigne ; et il essaye de vaincre la mort comme un matador dans une arène (médecin)
carcasse : mortel
damnation : Trouble de stress post-traumatique, cette maladie dont la guerre est la cause, le traumatisme inhérent et implacable, le mal-être déclenché par le plus petit des sons et la plus vive des lumières

échanges : 87
arrivée : 11/04/2020


cthulhu fhtagn
Compromis ft. Timothy Lockwood Empty
Mar 28 Avr - 2:06

date du rp ≈ 18 mars 1982
lieu du rp ≈ le dispensaire


Compromis

Timothy Lockwood & Jonathan Fox ☆ Between the wars we will stay, fading echoes spin in the way, we'll stand by worried in the memory
☾ ⋆  ☾ ⋆ ☾ ☼ ☽ ⋆ ☽ ⋆ ☽

Je suis loin d’être le collègue idéal, j’en ai conscience. Dans mon ancien hôpital, j’avais la réputation d’être difficilement approchable, voire carrément acariâtre, selon les personnes interrogées : si la qualité de mon travail n’a jamais été remise en cause, il faut bien avouer que même avant la guerre et les traumatismes que j’ai ramené dans mes bagages, je n’ai jamais été l’homme le plus sociable qui soit. Matthew, mon petit frère, a toujours été celui de nous deux qui se liait facilement avec les autres, pendant que je m’épanouissais seul, au milieu des livres – cette différence, pourtant, ne nous a pas éloigné l’un de l’autre, bien au contraire. Nous nous complétions, quelque part. Il se serait bien mieux débrouillé que moi, à Selkirk, et se serait déjà fait quantité d’amis en trainant à la taverne et en racontant ses blagues graveleuses dont il avait le secret. Je me rappelle de son rire communicatif, de la façon dont sa voix grave et chaleureuse faisait savoir instantanément à toutes les personnes aux alentours à quel point on pouvait lui faire confiance. Deux faces d’une même pièce, les frères Fox : le soleil et la lune. Aujourd’hui, pourtant, je dois continuer à me lever alors que mon comparse n’est plus, que l’astre solaire ne poursuit plus sa course dans le ciel. Et je dois m’accrocher, puisqu’il a laissé à ma charge sa fille, dont je dois m’occuper au mieux de l’éclat pour qu’elle s’épanouisse et devienne la plus belle étoile que ce monde ait jamais connu.

Fais un effort, Jonathan. Prends sur toi. Ce sont des mots que j’ai l’habitude de répéter dans ma tête lorsque je me retrouve dans une situation qui présente des difficultés pour l’introverti que je suis, et je m'en fais l'écho bien souvent, depuis 3 jours que le docteur Lockwood est revenu travailler au dispensaire. Je serre la mâchoire, je garde mes pensées pour moi-même et j’essaie d’être le plus chaleureux possible, bien que, j’en ai conscience, je sois loin d’être réellement accueillant. J’entends Matthew, comme un petit ange qui serait posé sur mon épaule, qui me donne des conseils pour que la collaboration avec mon collègue se passe bien, mais je peine à prendre en compte ses mots – outre la situation qui est particulièrement délicate, et à laquelle je dois encore m’adapter, plusieurs de ses décisions médicales m’ont surprises, comme, par exemple, la prise en charge de la jeune Elspeth Whyte. Mais je me dois d’être positif. Peut-être que toutes ces histoires ne sont que des malentendus, et que bientôt nous trouverons un rythme de croisière qui nous permettra d’officier au mieux pour les habitants de l’île, tout en préservant sa santé. Peu importe ses dires, après tout : je sais qu’il est loin d’être remis de son accident, et, s’il ne voit pas la vérité en face, je suis bien décidé à faire mon possible pour qu’il se ménage.

Je me lève donc et commence à préparer mon café, soulevant un sourcil lorsqu’il évoque la nouvelle machine. Oui, c’est vrai, je l’ai changé lorsque j’ai établi mes quartiers dans le dispensaire – je ne peux pas fonctionner correctement sans une bonne dose de caféine dans les veines, et l’ancien percolateur était tellement vieux que je n’arrivais pas à différencier ma boisson d’une tasse de pétrole brut, j’ai donc décidé de le changer dès la première semaine de mon arrivée à Selkirk, en novembre dernier. Que répondre, pourtant, à son interrogation ? Elle est du même acabit que ceux qui demandent si l’on vient de se couper les cheveux : les petits malins répondront qu’ils sont tombés pendant la nuit, mais je ne trouve pas ce genre de phrases toutes faites particulièrement spirituelles. Alors, je me contente de faire un petit mouvement de la tête en direction de Timothy, et lui sert une tasse que je pose sur son bureau en esquissant un sourire.

« - Oui, j’en ai bien peur. J’espère que ce n’était pas un objet auquel vous étiez particulièrement attaché… Elle avait vu de nombreux hivers, mais elle est dans un monde meilleur, maintenant.

Je soupire intérieurement. Je hais ces faux-semblants, cette soi-disant bonne humeur que je me dois de dégager pour essayer de gommer la gêne entre nous, mais je n’ai pas le choix. Il faut maintenir les apparences, alors, me voilà réduit à utiliser de l’humour de bas-étage.
Après avoir déposé sa tasse, je m’assois à mon tour à mon bureau avant de plonger mes lèvres dans le liquide chaud. Sortant mes lunettes, je trifouille ensuite dans mes dossiers médicaux en essayant de trouver un sujet de conversation, n’importe lequel, qui rompra le silence gênant qui commence déjà à s’installer entre nous. Pourquoi diable sommes-nous seuls, sans patients, ce matin ? Je préférerai mille fois devoir aller m’occuper de quelques urgences à l’autre bout de l’île pour échapper à ce supplice.

- Vous avez des consultations extérieures, aujourd’hui, docteur Lockwood ? »

Oui, concentrons-nous sur le travail, un terrain neutre que je maitrise parfaitement. C’est tout ce à quoi je peux me raccrocher – et je prie pour qu’il me réponde par la positive afin que je puisse me détendre, sachant que j’aurai un peu de répit lorsqu’il ne sera pas là, à mes côtés, présence indésirable à laquelle je ne peux m’échapper.

Codage par Magma.
Revenir en haut Aller en bas
https://abime.forumactif.com/t584-this-war-of-mine-jonathan https://abime.forumactif.com/t591-no-peace-in-quiet-jonathan
Contenu sponsorisé


cthulhu fhtagn
Compromis ft. Timothy Lockwood Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

Compromis ft. Timothy Lockwood

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» rouge vanille + timothy

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
abyssus abyssum invocat :: selkirk :: slitrig-