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 Two blue hearts locked in our wrong minds ft. Hector Desmond

écrivainpoème d'hiver
Zachariah Loganach
Zachariah Loganach
épargné(e)
avatar // crédit(s) : Axel Auriant // slytherimpala ~ solosands
âge : 23 ans
statut marital : plus célib' tu meurs

Two blue hearts locked in our wrong minds ft. Hector Desmond Black-aesthetic-gif-8



métier : loser professionnel
carcasse : Mortel, si désespérément mortel, fragile à tous les instants, soumis à la vacuité du cycle de la vie : on nait, les années passent, puis on meurt. Chouette existence que celle d’un humain, franchement.
damnation : Aux sombres héros de l'a(mer) // vivre sur une île et avoir le mal de mer ? Ouais, incroyable mais vrai. Quand il était petit, son père a essayé de l'emmener sur son bateau de pêche pour qu'il devienne un homme, un vrai, et cette sortie n'a été que la confirmation du désespoir de William Loganach vis-à-vis de son fils. Zachariah est issu d'une longue lignée de marins et de chasseurs de baleine, il est censé avoir le pied marin, et pourtant... Rien à faire. S'il met un pied sur un navire, la nausée le saisit immédiatement, suivi de vomissements atroces s'il persiste à vouloir rester sur les flots.

échanges : 242
arrivée : 21/03/2020


cthulhu fhtagn
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Dim 17 Mai - 22:47

date du rp ≈ 21 mars 1982
lieu du rp ≈ Eglise


Two blue hearts locked in our wrong minds

Hector & Zach ☆ Wrapped my thoughts around your mind, wrapped your body on my mind, play it back and press rewind to when you traced your fingers, drew my spine, lost it's beat and so I find, starve my heart of touch and time, so what do I do now?
☾ ⋆  ☾ ⋆ ☾ ☼ ☽ ⋆ ☽ ⋆ ☽

Adossé à un des piliers de pierre soutenant les arches entourant la nef, les bras croisés, le regard vide, Zachariah regarde les habitants de Selkirk s’assoir un à un sur les bancs de bois. Le regard du délinquant parcourt la salle, commentant sarcastiquement, dans le méandre de ses pensées, les accoutrements ridicules des bonnes gens de l’île qui ont revêtus leurs habits du dimanche, chapeaux à volants, petites vestes côtelées, bijoux clinquants. Lui s’est contenté, comme à son habitude, de sa vieille veste en cuir aux coudes usés, dont dépasse sans vergogne de la poche un paquet de cigarettes à moitié vide.

Il ne se rend que rarement à l’église depuis qu’il a atteint l’âge adulte, mais ce jour-là, après moultes supplications de sa mère et de sa sœur, il a finalement rendu les armes et a accepté de les accompagner. William Loganach, le patriarche de la famille, est parti en mer depuis quatre jours déjà, et elles n’ont pas de nouvelles : si ce n’est ni la première, ni la dernière fois qu’à cause d’un temps désastreux les bateaux de pêche soient retardés, cela n’empêche pas ses proches de s’inquiéter et de vouloir prier pour lui – non pas que Zach prévoit de supplier qui que ce soit pour un retour prompt de son paternel, il ne pleurerait certainement pas si le corps du marin était découvert un beau matin sur la plage de Selkirk, bien au contraire. Mais pour sa mère, pour sa sœur, il a fait l’effort de venir jusqu’à Slitrig pour assister à la messe, montrant son profond mépris pour ce qu’il considère comme une mascarade, bien entendu, et lançant des regards noirs à quiconque ferait une remarque quant à sa présence incongrue en ces lieux. Le pasteur aurait fort à faire s’il essayait de remettre dans le droit chemin l’agneau égaré qu’est Zachariah Loganach.

Sa sœur Mary lui fait un petit geste de la main, l’invitant à la rejoindre, mais il fait mine de l’ignorer : il est venu, c’est déjà suffisant, il ne va pas non plus participer à la messe. Il n’a rien à dire au Tout-Puissant, de toute façon. Depuis bien longtemps, il a cessé de croire non en Son existence, mais à Son intérêt pour lui – s’il daignait se préoccuper cinq minutes des pauvres âmes qui implorent Son nom chaque seconde de leurs existences, peut-être que sa vie ne serait pas si misérable. Parce qu’il a cru en Lui, tout au long de son enfance, Zach, il a serré ses petites mains si fort, jusqu’à ce que la jointure de ses doigts ne devienne blanche, priant pour que son existence cesse d’être une torture quotidienne, mais peine perdue. Dieu est resté définitivement silencieux. Aujourd’hui, le fils Loganach est désabusé et se contente d’une relation distante avec sa propre foi. Il ne peut balayer d’un simple geste de la main vingt ans d’éducation dans le respect le plus strict de la religion protestante et suppose toujours de l’existence d’une entité divine, mais pour tout avouer, il est à peu près persuadé que c’est un bel enfoiré.

Le silence se fait dans l’église et la messe commence, les chants religieux et les prières s’enchainant tout au long du prêche du pasteur. Zach ne peut s’empêcher de taper du pied, déjà ennuyé par le cérémoniel prolixe, mais pourtant, il garde les yeux rivés vers l’autel. Non, il ne regardera pas dans les rangs, surtout pas en plein milieu, vers la droite. Non, il ne risquera pas de croiser le regard d’Hector Desmond, avec sa stupide figure, ses stupides cheveux, son stupide sourire. Il a fait de son mieux pour l’éviter scrupuleusement depuis leur dernière rencontre, lors de cette sordide soirée où ils ont découvert les corps sans vie de deux enfants déchiquetés – mais s’il faut être tout à fait honnête, il fait de son mieux pour l’éviter depuis la nuit où il s’est rendu chez lui, à moitié saoul, et qu’ils… Non. Il ne doit pas y penser non plus. Le terrain est beaucoup trop glissant.
Pourtant, au fur et à mesure que les minutes s’écoulent, que le prêtre enchaîne les Notre Père et autres litanies grandiloquentes, il ne peut s’empêcher de détailler le profil de son pire ennemi, sans qu’il ne puisse rien faire pour s’en empêcher. Pour être tout à fait honnête, cela fait cinq bonnes minutes, maintenant, qu’il a les yeux fixés sur lui et si tous les villageois n’étaient pas trop occupés à chanter des cantiques, probablement qu’ils auraient remarqués son étrange comportement. Parce que c'est plus fort que lui, pour Zach. Ses souvenirs se rappellent à lui comme une lumière vive dans la nuit, la sensation de ses lèvres contre les siennes, de son corps contre le sien… Cette rage qu’il a évacué de la plus singulière des façons, risquant ainsi de divulguer le secret de sa propre sexualité… Cette obsession qui ne le quitte plus vraiment depuis de longues semaines n’arrange en rien la haine qu’il ressent envers Hector, bien au contraire : elle ne fait qu’attiser la colère qui brûle en lui.

Alerte. Hector le regarde. Enfin… Ce n’est pas sûr. Peut-être qu’il ne fait que jeter un œil à la fenêtre derrière lui, après tout, Zachariah ne peut pas en être sûr, mais dans le doute, le fils de pêcheur détourne le regard pour le poser au sol, comme s’il comptait une à une les lattes du vieux parquet ornant le sol. Il ne se fera pas surprendre à le dévisager, non monsieur. Certainement pas. Comptant jusqu’à cent dans sa tête pour être certain que le poète se soit concentré à nouveau sur le discours du pasteur en face de lui, le fils Loganach relève les yeux. Ce qu’il voit lui glace alors le sang. Est-ce que… Hector est en train de murmurer quelque chose à sa mère, à côté de lui ? Et voilà qu’il en fait de même, avec la personne assise à sa gauche. Que peut-il leur dire de si important ? Et est-ce un petit sourire narquois qui orne maintenant son visage ? Non, il ne peut quand même pas leur raconter… Le sang de Zach ne fait qu’un tour, une panique sourde parcourant tout son corps, du haut de son crâne jusqu’à la pointe de ses orteils. Que faire, putain, que faire ? Il imagine déjà les insultes homophobes être crachées à son visage en pleine rue, les rires moqueurs des braves gens de Selkirk qui le prennent déjà pour un moins-que-rien. La messe touche à son terme et il a envie de vomir, il a du mal à respirer et tire sur le col de son vieux pull délavé, sous sa veste en cuir. Le prêtre conclue le prêche, et voilà que les premiers croyants commencent à sortir du lieu de culte. Hector est toujours en train de discuter avec ses proches, l’air de rien, et pourtant, Zachariah a l’impression d’entendre, déjà, la rumeur enfler, les ragots courir, et les moqueries s’amonceler. Il a chaud, trop chaud, et sort de l’église en bousculant, au passage, une vieille dame qui s’offusque de son impolitesse – bien qu’elle ne soit pas étonnante, quand on connait sa réputation. Le jeune homme prend une grande inspiration, essaie de se calmer. Mais lorsque Desmond finit par, à son tour, sortir du bâtiment, Zach ne peut s’empêcher de le saisir par l’épaule pour le mener, non, le traîner jusqu’à ce qu’ils soient hors de la vue des autres quidams, sur le côté de l’église, sans se préoccuper du plâtre qui immobilise son autre bras.

Il ne dit pas tout de suite ce qu’il a sur le cœur, Zach. Il respire abruptement, désespérément, même, les yeux rivés sur ceux de sa Némésis personnelle, puis finit par le plaquer contre le mur de l’église : il a appris, Hector, à ne pas mêler les autres à leurs querelles, et le délinquant sait qu’il ne criera pas à l’aide. Ce n’est pas ainsi que ça marche entre eux.

« - Tu leur as dit, c’est ça, hein ? Avoue ! Tu dois bien t’foutre de ma gueule, avec tous tes potes, là ! »

Et il tremble de rage, sa voix ne dissimulant pas les affres de sa misérable colère. Hector a tout dit, il a vendu la mèche, il a été à la hauteur de ce qu’il pense de lui, pitoyable, lamentable, vil, et bientôt, il ne sera plus la petite frappe du village, celui qu’on fuit par crainte d’ennuis, mais le paria. Celui qu’on pointe du doigt, en se gaussant de sa seule existence.

Codage par Magma.
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Hector Desmond
Hector Desmond
épargné(e)
avatar // crédit(s) : charlie heaton // flow (la meilleure)
âge : 23 ans
"On marche, on court, on rêve, on souffre, on penche, on tombe,
On monte. Quelle est donc cette aube ? C’est la tombe."

métier : poète en herbe
carcasse : mortel
échanges : 49
arrivée : 22/03/2020


cthulhu fhtagn
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Jeu 4 Juin - 17:20

date du rp ≈ 21 mars 1982
lieu du rp ≈ école

Two blue hearts locked in our wrong minds


Hector — Zach

fais-moi une place au fond d'ta bulle, et si j't'agace, si j'suis trop nul, je deviendrais tout pâle, tout muet, tout p'tit, pour qu'tu m'oublies




Hector a toujours eu à la foi un rapport complexe, loin des chemins déjà creusés par les religions et les dogmes que l'on vient parfois leur associer – prendre place, tous les dimanches, sur les bancs de l'église de Selkirk, s'y endolorir les vertèbres, ne lui a jamais causé qu'une lassitude teintée d'agacement. Il n'accepte de se livrer à ce rituel que pour maintenir cette pieuse fidélité qui fait partie intégrante de l'apparence qu'il affiche à tous, voilà tout. Et ce dimanche ne fait pas exception – le voilà, inconfortablement installé, le regard un peu hagard de celui dont l'esprit vogue ailleurs. C'est là ce qui lui permet de supporter ces matinées grisâtres et sans saveur passées à écouter des sermons qui ne lui font rien et des chants qui l'ennuient – son imagination lui est salutaire, salvatrice, l'emportant vers des contrées immenses et improbables, avec des teintes impossibles de bigarrures et des créatures qui ne fouleront jamais la terre. Son imagination le fait Icare, le dotant des ailes gigantesques de la poésie, qu'il prend garde à ne pas brûler ; son imagination l'arrache à la mollesse déférente des paroissiens, à cette foi oppressante à qui ne la partage pas. Mais il a toujours vécu en direction des autres, le jeune homme, alors il a voulu surpasser ce malaise que lui a toujours procuré ce cérémonial et la vacuité qu'il lui a toujours fait ressentir – il y a, à ses yeux, quelque chose d'effrayant chez cette foule qui confie à une transcendance peut-être fantasmée son âme et tout ce qui la constitue, quelque chose de la possession, ou plutôt de la dépossession de soi qui lui échappe complètement. Cela ne l'a jamais empêché, toutefois, de faire montre d'un profond respect envers les croyances dans toute leur diversité – pas question pour lui de porter sur l'inconnu, sur l'étranger un quelconque jugement.

Il n'a jamais dit à ses parents la divergence de ses croyances – c'est qu'il lui est difficile, même à lui poète, d'appréhender la forme de sa propre foi – c'est quelque chose de secret, de profond en lui, douceur souterraine, lumière intime et caressante ; il se demande même parfois s'il a l'envie de lui apposer une étiquette – lui qui aime de l'amour le plus ardent les mots et les infinités de possibilités qu'ils offrent, pense sa foi en dehors de ces derniers, loin des religions telles que pensées par l'humanité. Mais il est né au sein d'une famille pieuse, pour laquelle la messe revêt un caractère quasi-vital ; alors, il n'a jamais osé confier l'indifférence que fait naître en lui la foi chrétienne et l'ennui que lui causent les messes dominicales. Le voilà donc, une fois de plus, à l'église, à devoir feindre l'intérêt et l'attention – loin de lui cette dernière, puisqu'il commence à dodeliner de la tête tandis que ses paupières ont des lourdeurs nouvelles et irrésistibles... C'est cet instant que choisit le pasteur pour hausser le ton, tout emporté qu'il est par sa foi et l'enthousiasme brûlant qu'elle lui confère – Hector, qui était l'instant d'avant en bon chemin pour s'assoupir, se voit forcé de reprendre contact avec la réalité, et ce dans un sursaut qu'il n'a pu contrôler. Un peu piteusement, les joues piquées d'une rougeur honteuse, il jette un regard discret autour de lui afin de vérifier que personne n'a remarqué la profondeur de son désintérêt... C'est alors que ses yeux s'arrêtent sur Zachariah Loganach, adossé à un pilier, la mine morose et agacée ; Zachariah qui, semble-t-il, le fixait déjà de ses yeux impossiblement intenses – regard insondable que le sien en cet instant, qui lui tourne les sens ; impossible de se dérober à ce regard d'océan ténébreux...

C'est comme si entre eux le temps avait choisi de se figer – paralysie du reste du monde, et leurs regards qui se jaugent, qui ne savent pas bien comment s'attraper, distance qui chasse le souffle et qui détruit ce qui n'est pas eux. Et c'est seulement lorsque enfin le Loganach détourne le regard qu'Hector parvient à faire de même – cela n'a duré que l'espace de quelques secondes au grand maximum, mais il semble au poète que c'est l'éternité qui s'est immiscée entre eux. Il tente donc de se concentrer à nouveau – mais l'a-t-il jamais été ? – sur les paroles du pasteur, mais rien n'y fait ; il sent, en lui, une chaleur nouvelle se distiller, il sent son cœur qui martèle un rythme trop effréné et ses membres secoués par un léger tremblement... Que lui arrive-t-il ? Se penchant le plus discrètement possible vers sa mère, il lui demande :
– Dis, je suis le seul à trouver qu'il fait super chaud ici ?
Elle pose sur lui un regard étonné avant de secouer la tête. Il réitère sa demande à la personne assise à côté de lui, laquelle lui fait la même réponse. Fronçant les sourcils, il lui adresse néanmoins un sourire en signe de remerciement avant de s'adosser à nouveau. Heureusement, cet étrange inconfort ne se prolonge pas et il retrouve peu à peu son calme habituel, toujours teinté cependant de l'agacement traditionnellement provoqué par la messe.

La messe s'achève enfin, et Hector se réjouit à l'idée de pouvoir se précipiter hors de l'église, de son air qui lui est suffocant, et de ne pas avoir à y retourner avant une semaine... Il se trouve, toutefois, bien vite interpellé par un couple d'amis de ses parents qui veulent prendre de ses nouvelles – une inspiration, et son masque est en place, sourires, chaleur et affabilité sont de sortie tandis qu'il mène la conversation vers sa fin d'une main de maître, le tout sans jamais paraître pressé ni indifférent. Cette tâche brillamment menée à bien, le voilà qui sort d'un pas guilleret de l'église, le sourire aux lèvres et une sensation grisante de liberté au cœur... Cela ne dure qu'un instant, néanmoins – car presque immédiatement, il sent sur son épaule une poigne agressive, qui le mène sur le côté, loin des regards et des jugements, avant de le plaquer contre le mur. Il reconnaît sans mal le style de Zachariah, fermeté qui s'acoquine sérieusement avec la violence brute, colère jusque dans les entrailles et qui vient agiter les membres en pulsions véhémentes... Mais aujourd'hui, elle est différente, cette colère – il y a quelque chose d'autre qui l'habite, qui vient mettre en péril son hégémonie au fond du cœur du brun, qui vient assombrir sa mine d'une manière qui n'est pas familière au poète... Quelque chose ne va pas, et il lui faut découvrir de quoi il en retourne. Alors il se résigne : ce sera une autre de leurs conversations unilatérales, où il parle pour deux et ignore les agressivités verbales et parfois physiques de l'autre – après tout, c'est presque comme un pacte tacite qui existe entre eux, qui a toujours fasciné leur relation et les interactions qu'ils ont pu avoir.
–  Mais qu'est-ce que tu racontes ? Qu'est-ce que j'ai dit et à qui ? Et pourquoi je me foutrais de ta gueule, en particulier avec « mes potes » ? J'ai vraiment besoin de précisions là...
Il a pris soin de gommer toute hostilité – le ton suinte l'incompréhension, ce que viennent renforcer les sourcils froncés et le regard désorienté. Que lui reproche, cette fois, celui qui a fait de lui sa Némésis et ce, depuis leur plus tendre enfance ?


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AVATARS PAR HEY BABINE ET PRETTY GIRL
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Ven 5 Juin - 13:43

date du rp ≈ 21 mars 1982
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0e60696de5e1faa64f9b72a59cd66f2a.jpgLe souffle court, le cœur au bord des lèvres, et ce regard – oh, ce regard. Parce qu’à la seconde où il plaque Hector contre le mur de l’église, qu’il voit le bois blanc gémir sous l’impulsion de ce corps qu’on force tout contre les planches, qu’il sent la peau chaude, bouillante, sous la pulpe de ses doigts, qu’il est beaucoup trop proche de cet être haï, il se rend compte qu’il a fait une grave erreur, en l’entraînant à l’abri des regards. Il aurait tant aimé que l’ivresse le prive des souvenirs de cette nuit-là, mais le destin a cette fâcheuse tendance à lui jouer de mauvais tours : il se souvient de chaque minute, de chaque seconde. Les bonnes comme les mauvaises. Il se rappelle du sang qui perlait du nez de son ancien camarade de classe, de son expression hébétée après qu’il ait abattu son poing sur son visage innocent ; il se rappelle de l’explosion au creux de son ventre alors qu’il a pressé les lèvres contre les siennes, l’impression tenace du temps qui s’arrête, les sensations irrésistibles qui ont traversé son corps. Et il se déteste de repenser à ces instants volés, alors qu’il ne comptait, comme à son habitude, que menacer Hector ou abattre sur lui son courroux usuel.

Il est presque surpris lorsque le fils Desmond répond à ses insinuations, tout à fait poliment, voire cordialement. Il tente d’apaiser l’animal sauvage, Hector, et c’est tout à son honneur : mais veut-il vraiment être apprivoisé ? En est-il seulement capable ? Et de toute façon, perdu dans les songes de cette nuit qu’il n’arrive pas à s’ôter de la tête, il semble comme pris d’une transe frénétique, d’une course contre la réalité même. Il ne sait pas s’il veut se réveiller ou rester emprisonné de son souvenir. Car tout est différent, même si tout semble identique, autour de lui – le ciel est toujours aussi bleu, la mer aussi agitée, Hector aussi… Hector. Avec son sourire, ses cheveux bruns, ses yeux à l’humeur indéchiffrable. Certes, son bras en écharpe rappelle que quelque temps s’est écoulé depuis leur altercation, mais… Il ne sait pas, il ne sait plus.
Perdu, il desserre, sans vraiment s’en rendre compte, la poigne qui maintient sa Némésis sous son emprise. Il se contente de le regarder. Clair contre sombre, bleu contre brun. Et il ne sait plus s’il peine à supporter le bruit fugitif de sa respiration saccadée, ou si c’est un moyen de se rappeler qu’il est encore en vie.

« - Rien, laisse tomber, dit-il finalement en détournant le regard. Il est lâche, Zachariah, à ce moment-là. Parce qu’il ne sait pas s’il a encore la force de faire semblant, pourtant, c’est tout ce dont il est capable pour le moment. C’est bon, j’te laisse tranquille, vas-t-en.

Un pas, deux pas en arrière : Hector reste contre le mur de l’église, comme paralysé, enlisé dans cette situation qui les dépasse. Et comment comprendre ce qui se passe, dans la tête de Zach ? Comment se douter une seule seconde qu’il a envie de l’embrasser à perdre l’haleine, de presser son corps contre le sien jusqu’à ce qu’il s’oublie lui-même dans sa chaleur ? Il se tait, le fils Loganach, car il a mis tellement longtemps à se construire cette identité, celle où il hait Hector Desmond, celle où il est un petit délinquant de pacotille dont on murmure le nom sur son passage, qu’il n’arrive plus à s’en défaire. C’est la peur qui lui ceint le ventre : la peur des possibles. La peur de baisser le masque, d’être déçu, et de ne jamais parvenir à le remettre sur son visage.

- Il t’es arrivé quoi au bras ? La question est abrupte, sa voix se casse sur la dernière syllabe. Quand diable lui a-t-il posé une simple question pour la dernière fois ? Depuis aussi loin qu’il se souvienne, il n’a jamais été capable de tenir une simple conversation avec le poète. Mais il faut parler pour combler le silence, il faut parler pour faire semblant. Pour faire bonne figure, il rajoute une remarque acerbe, rappel silencieux de leur passé commun. Non pas que j’en ai réellement quelque chose à foutre, mais c’est pour prendre des notes pour la prochaine fois. »

La prochaine fois ? Non, il n’y aura pas de prochaine fois, car maintenant, dès qu’il le voit, il devient fou, les souvenirs reviennent, sa bouche sa bouche sa bouche sa bouche – Zachariah, qu’est-ce qui t’arrive, c’est ton pire ennemi. Et l'on voit dans son ton qu'il ne croit aucunement à ses paroles, où est passé le feu qui le caractérise ? Un autre pas vers l’arrière. Mais son regard, pourtant, ne peut s’empêcher de glisser le long du visage d’Hector pour se fixer sur ses lèvres, les joues du fils de pêcheur se teintent de rose, et il maudit tous les Dieux pour ce qu’ils lui font subir, en ce moment même.
Car il est censé le détester, il est censé l’invectiver, en ce moment-même, le menacer de le tuer s’il révèle qu’il a eu le malheur de l’embrasser un soir de mars, mais tout ce qu’il veut faire en réalité, c’est recommencer.

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Hector Desmond
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Dim 5 Juil - 15:23

date du rp ≈ 21 mars 1982
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Hector — Zach

fais-moi une place au fond d'ta bulle, et si j't'agace, si j'suis trop nul, je deviendrais tout pâle, tout muet, tout p'tit, pour qu'tu m'oublies




Il y a quelque chose de troublé chez Zachariah aujourd'hui – Hector le remarque à la seconde même où leurs yeux se rencontrent ; le bleu est agité, ténèbres d'azur apeurées, des méandres au creux du ressac des iris. Que l'on ne s'y trompe pas, il y a toujours eu tempête au fond de ces prunelles, tumultes furieux et ouragans céruléens, intensités tantôt turquoises, tantôt lapis ; Hector n'a jamais vu calme ce regard perturbé. Cette fois-ci, pourtant, c'est différent – oh, il y a toujours en lui la colère, constante robuste, et la violence se devine toujours aussi aisément dans la véhémence de sa gestuelle, dans les contours crispés de son être tout entier ; il y a autre chose, toutefois, une teinte nouvelle qui  mouchette les yeux, qui esquisse différemment sa silhouette – c'est inhabituel, c'est presque énigmatique pour le poète qui ne lui a jamais vu pareille allure ; c'est quelque chose dans l'attitude, quelque chose qui le modèle différemment, qui recrée ses linéaments, quelque chose qui le secoue dans les fondements-mêmes de son identité, quelque chose qui le change jusque dans ses viscères. Il s'agit d'une métamorphose intrinsèque et souterraine qui fait trembler ses fondations, quelque chose qui excite la curiosité d'Hector d'une manière unique et singulière. Le poète en lui voudrait s'y frotter, à ce changement si profond, voudrait le peindre à l'aquarelle de ses mots, tenter de lui donner forme littéraire et de chercher en lui la beauté qu'il trouve en toute chose. Alors, malgré la douleur qui parcourt désormais son bras, malgré le recul soudain de Zachariah qui le laisse libre de ses mouvements et, surtout, de s'en aller, il reste. Il reste, et, s'il se convainc que son intérêt est purement et exclusivement artistique, il a au fond du cœur une vérité toute autre, qu'il n'a jamais osé confronter ni faire remonter de ses tréfonds, vérité enchaînée au désespoir qui caractérise l'impossible.

Et c'est peut-être parce qu'il lui semble, pour une fois, discerner dans le bleu agité, un fragment de vérité similaire qu'il reste, Hector, comme figé contre la paroi, avec la chaleur lancinante de la douleur qui semble le faire frémir tout entier – mais la fièvre n'est pas de souffrance – c'est autre chose qui fait tressauter le poète, un étourdissement bien différent sur lequel il ne s'est jamais risqué à poser un mot – ardeur amère et interdite, incendie d'une âme éperdue ; effervescence du sang, de l'essence, des sens. Il lui a semblé, l'espace d'un instant, déceler dans le bleu courroucé cette luminescence qu'il ne s'est jamais laissé fantasmer, cette altérité presque douce, bien loin des invectives et de l'agressivité, celle qui envelopperait la voix dans un velours tendre au lieu d'y insuffler le fiel qui lui est coutumier. Et il scelle avec lui-même un pacte tacite, celui de tout faire pour mettre en lumière cette flamme intérieure qu'il a devinée chez le Loganach, étincelle frêle mais puissante, or rougeoyant à l'intensité pure et délicate. Alors, il fait tout pour poursuivre la conversation qu'a initiée Zachariah, avec toute l'ardeur courroucée qui lui est propre :
– Non, tu peux pas te jeter sur moi comme ça en proférant des accusations et puis t'en aller sans rien me dire en espérant que je vais m'en contenter, t'en as trop dit ou alors pas assez.
Il espère de tout cœur que le brun ne va pas purement et simplement tourner les talons... Aussi, lorsqu'il l'interroge sur son bras, le poète est presque surpris ; il lève sur son camarade des yeux légèrement écarquillés, avant de se risquer à une remarque un brin taquine :
– Ah, heureusement que t'as précisé, j'commençais à croire que tu t'inquiétais pour moi...

Il y a de l'aigre-doux dans sa réponse, mais il n'a laissé poindre que le rire léger – si l'amertume est bien là, il l'a emmurée au fond de lui, là où son cœur gémit à chaque confrontation avec Zachariah, là où fleurit sa déflagration à lui, vouée à être étouffée, flamme avortée, précocement annihilée. Il a toujours gardé la face, Hector, il n'a jamais cédé au désespoir – du moins pas devant l'autre ; il a gardé en lui l'âpreté de cette ardeur unilatérale, qui n'a jamais eu que la haine pour réciproque ; il s'est forcé au refoulement et à la comédie, avec le déni pour seul principe. Alors il s'y est accoutumé, à ce jeu d'acteur – c'est presque devenu instinctif, entre Zachariah et lui, un peu comme un réflexe sportif qui fait se mouvoir le corps à la manière d'un automate. Alors, et ce même après avoir fait cet ajout à la question qu'il lui a posée, cette dernière a quelque chose d'inédit qui ébranle le jeune poète ; c'est qu'ils n'ont pas, et il faut le dire, appris à converser normalement, Zachariah aveuglé, assourdi par la haine et la colère, et Hector trop occupé à essayer de les pondérer avec une inefficace amabilité ; ils se sont laissés entraîner par les courants féroces de leurs différences, s'éloignant un peu plus des normes et des conventions sociales à chaque interaction. Et les voilà qui se font face, désormais, avec entre eux une graine de conversation qui menace de gommer la distance jetée par les années et l'hostilité. Et c'est presque timidement qu'il lui répond :
– Tu pourrais pas t'en inspirer, désolé, c'est –
Il allait évoquer l'attaque, l'impossible monstre, la créature cauchemardesque surgie des abysses, mais quelque chose le retient et le pousse à se raviser, un peu maussade :
– Ouais, nan, tu me croirais pas de toute façon. C'est rien.
Hector ne tient pas à susciter l'hilarité moqueuse de son interlocuteur, pas alors qu'a commencé à se nouer entre eux ce semblant de lien, ce quelque chose de si précieux à son cœur, malgré son apparente insignifiance – c'est un rien chaleureux et rassurant, un rien de renaissance et de zénith.



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Zachariah Loganach
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métier : loser professionnel
carcasse : Mortel, si désespérément mortel, fragile à tous les instants, soumis à la vacuité du cycle de la vie : on nait, les années passent, puis on meurt. Chouette existence que celle d’un humain, franchement.
damnation : Aux sombres héros de l'a(mer) // vivre sur une île et avoir le mal de mer ? Ouais, incroyable mais vrai. Quand il était petit, son père a essayé de l'emmener sur son bateau de pêche pour qu'il devienne un homme, un vrai, et cette sortie n'a été que la confirmation du désespoir de William Loganach vis-à-vis de son fils. Zachariah est issu d'une longue lignée de marins et de chasseurs de baleine, il est censé avoir le pied marin, et pourtant... Rien à faire. S'il met un pied sur un navire, la nausée le saisit immédiatement, suivi de vomissements atroces s'il persiste à vouloir rester sur les flots.

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Dim 5 Juil - 22:45

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Hector & Zach ☆ Wrapped my thoughts around your mind, wrapped your body on my mind, play it back and press rewind to when you traced your fingers, drew my spine, lost it's beat and so I find, starve my heart of touch and time, so what do I do now?
☾ ⋆  ☾ ⋆ ☾ ☼ ☽ ⋆ ☽ ⋆ ☽

0e60696de5e1faa64f9b72a59cd66f2a.jpgIl y a une théorie qui s’appelle le biais du statu quo. Démontrée en psychologie économique, elle établit le fait que les hommes résistent au changement et adoptent une attitude mentale qui bénéficie à l’immobilisme et aux situations figées : plus une décision est complexe et difficile à prendre, plus les individus tendent à accepter le statu quo, car l’angoisse d’avoir à regretter un acte est trop important pour qu’ils parviennent à prendre des risques, même en vue d’un potentiel gain. Zachariah Loganach est la preuve vivante de la véracité d’un tel principe. Il s’est figé dans un quotidien qui ne lui apporte rien qu’une solitude qu’il n’arrive pas à combler, malgré ses efforts, et une profonde détresse qui agit comme les vagues d’un océan tumultueux aux vagues irrésistibles. Mais dans sa pathétique existence, il s’est trouvé un équilibre, dans son malheur, il se complait à défaut d’avoir le courage de prendre sa vie en main. Et tout ce qui pourrait menacer le jeu d’équilibriste, la marche sur la corde raide qu’il effectue à chaque fois qu’il se lève le matin, est tout bonnement terrifiant. Si Hector révélait la vérité sur ce qu’il s’est passé entre eux… Tout serait perdu. Et il ne parle pas que de la réaction de son père ou de l’ensemble du village, constitué de vieux croûtons homophobes qui n’auraient de cesse de le considérer non plus comme un échec, mais comme une erreur qu’il faut corriger : non, il parle de la relation qu’il entretient avec le poète. Il parle de ces faux semblants qu’il a établi comme vérité, il parle de la colère qui est devenu la norme pour éviter d’avoir à confronter des sentiments bien plus troubles qui hantent son esprit.
Sa fuite est interrompu pourtant par un Hector Desmond peut-être plus rétif qu’habituellement, lui le jeune homme au sourire facile et à la réponse conciliante : les rôles se seraient-ils inversés ? Les yeux bleus du fils de pêcheur se teintent d’un camaïeu d’incertitude. Plus rien ne fait sens, depuis cette nuit d’ivresse, il n’a plus aucun repère auquel s’accrocher, plus personne a qui se confier. Elspeth lui a tourné le dos. Il n’a plus rien, rien que le son de son cœur qui bat à toute allure dans sa poitrine alors que les mots lui échappent sans qu’il ne parvienne à les arrêter.

« - Tu… Tu n’as rien dis, pour la dernière fois, pas vrai ? Et il ressent le besoin de préciser sa pensée, parce qu’il se doute qu’il est le seul de ce duo improbable à encore sentir sur ses lèvres le miel qu’ils ont partagés il y a quelques semaines. Quand… je suis venu chez toi, que je t'ai…

Peut-être Hector se gausse tous les soirs avec sa famille si aimante, si parfaite, en pensant à l’imbécile qu’est le Loganach, à lui arracher un baiser comme un chien affamé. Ou peut-être s’est-il tu, craintif à l’idée qu’on l’associe à la déviance de son pire ennemi, qu’on ne le considère, comme lui, comme un paria aux sordides fantasmes. Il n’en a aucune idée, et ne sait pas quelle serait la pire option, en réalité. Et alors qu’une sorte de… conversation, puisqu’il n’y a pas d’autres mots, s’installe entre les deux êtres, une discussion imparfaite où les silences sont tout aussi importants que les phrases, le doute peuple l’esprit de Zach. Il aurait été moins étonné si une pieuvre géante était venue s’échouer à ses pieds en murmurant d’étranges sonnets cabalistiques, plutôt que de songer à l’éventualité qu’il parviendrait à parler avec Hector Desmond sans l’écharper ou l’embrasser à nouveau.  

- Rien hein ? C’est qui qui en dit trop puis pas assez maintenant ? Un rire amer, un rire singeur. Un rire pour cacher ce qui bouillonne à l’intérieur de lui, cette vilaine petite sensation qui lui ceint les reins alors qu’il a le loisir de détailler le visage d’Hector à la lumière du jour, de voir les minuscules pastilles d’or qui se cachent dans ses prunelles brunes, de sentir son souffle non loin du sien. Mais comme tu veux. Tu vas en discuter avec Elspeth, c’est ça, elle, elle mérite tes p’tites histoires à deux balles ?

Parce que la déchirure qu’a provoqué la rupture abrupte de son amitié avec l’îlienne a laissé une marque indélébile sur son âme, qu’il le veuille ou non. Et s’il essaie de taire la petite voix qui lui murmure de céder à ses plus basses pulsions et de plaquer son plus ancien ennemi contre le mur de l’église pour reprendre possession de ses lippes tentatrices, il ne peut cacher son aigreur quant à la trahison de la dessinatrice. Peut-être que c’est le pire, dans tout cette histoire. Peut-être qu’il se flagelle d’avoir cédé à la tentation, à ce que les préceptes d’une éducation protestante lui ont toujours interdit, et qu’il en paye le prix fort en ayant perdu la seule personne qui compte à ses yeux dans le processus. Il se racle la gorge. Il n’a pas pleuré devant Elspeth, il se refuse de céder face à Hector. Il ne pourrait vivre avec lui-même si une larme coulait sur sa joue devant celui qu’il aime hait tant. Alors pour oublier, il fouille ses poches à la recherche d’une cigarette, pour que la nicotine apaise ses chaotiques pensées.

- Putain, laisse-t-il exclamer alors qu’il ne trouve pas le précieux paquet. L’aurait-il perdu sur la route ? Tu fumes, toi ? J’suppose que non, vu que t’es monsieur Parfait. »

Parce qu’ils se connaissent sans se connaitre. Zach a observé durant des années le poète à travers le prisme de la colère pour ne retenir que les éléments qu’il pouvait détester à loisir, sa riche famille, sa propension à plaire sans se dévoiler – le reste, il l’a oublié, car il serait bien trop dur d’haïr quelqu’un qui ne représenterait pas tout ce qu’il peut exécrer dans le monde.

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"On marche, on court, on rêve, on souffre, on penche, on tombe,
On monte. Quelle est donc cette aube ? C’est la tombe."

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Lun 6 Juil - 18:46

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Hector — Zach

fais-moi une place au fond d'ta bulle, et si j't'agace, si j'suis trop nul, je deviendrais tout pâle, tout muet, tout p'tit, pour qu'tu m'oublies




Il a suffi de ces quelques mots. Il a suffi de cette étincelle vacillante au creux des prunelles céruléennes, il a suffi de l'incertitude qui orne chaque syllabe – il a suffi de cette lézarde sur le masque de Zachariah. Il a suffi de cette question funambule entre eux ; il a suffi que mollisse l'argile de la haine et que stoppent les rudesses et les agressivités, pour laisser place à ce rien nouveau-né, à cet espace encore vierge, fort d'un infini de possibilités inexploitées. Jamais Hector ne se laissera oublier cet instant, les hésitations qui font trembloter le ton habituellement durci par le verve et le mépris, le regard confus, errant, papillonnant, en détresse, se posant partout sauf sur lui – jamais il n'aurait pensé assister à un tel spectacle, et il ne sait s'il doit s'en réjouir ou s'en inquiéter. Le fait est, cependant, qu'ils sont là, les mots, la question fatidique, que planent entre eux deux les non-dits aux ailes lourdes et aux mouvements laborieux ; et les entendre prononcés par le Loganach, ces mots, c'est faire exister à nouveau cet instant qu'ils avaient tous deux choisi d'occulter, faire revivre ces secondes qui semblaient impossibles tant elles allaient à l'encontre de leurs rapports habituels. C'est cinglant comme une gifle, c'est terriblement violent – il y a quelque chose du déracinement, de l'arbre qu'on arrache au sol qui l'a vu croître parfois des siècles durant. Et les images affluent en lui, en flashs aveuglants, d'une intensité véhémente – elles lui jettent à la face l'ardeur de ces secondes irréelles ; la chaleur d'une bouche éperdue, d'un désespoir indicible, ce baiser qui tend à la morsure, la grisante proximité de ce corps durci par l'aversion, impuissance du cœur qui hait quand le corps convoite.

Il revoit tout, le poète – c'est le même affolement qui vient faire tressauter son cœur, la sensation de faire la plus grande des chutes, une chute interminable, sans issue funeste toutefois ; cette impression qu'il se trouve dans l'un de ses épisodes de paralysie du sommeil, témoin figé de cette improbable variation de son existence... Ses membres, toutefois, répondent tout à fait normalement aux commandes qu'il leur fait, chose complètement impossible en pleine crise – les faits sont là, et ils sont incontestables ; Zachariah lui parle bel et bien de ce baiser, ce baiser qu'il lui arraché comme à un cœur qui ne sait même pas qu'il aime. Alors il cligne des yeux, Hector, il tente de contrôler les tremblements qui le secouent – et sa voix lui semble venue d'ailleurs, messagère d'un autre, lorsqu'il répond au jeune homme :
– Ah. Tu parles de ça... Non, bien sûr que non, je ferais jamais un truc pareil, ça ne regarde personne d'autre...
Il se revoit garçon, à tenter d'échanger avec les autres, mangé des hésitations toutes enfantines qui entravent parfois l'expression, à chercher ses mots, à échouer à se dire et à dire les autres – il se revoit garçon, et il se sent à nouveau garçon, avec cette voix qui chancelle comme un poulain sur ses jarrets frêles, et son cœur qui se rappelle à lui chaque seconde...

Ses yeux s'écarquillent à mesure qu'un sarcasme venimeux vient pénétrer à nouveau le ton de Zachariah et qu'une acide agressivité vient noircir les iris azurés alors qu'il évoque Elspeth – il est évident qu'il y a entre les deux meilleurs amis d'enfance quelque amertume, quelque conflit qui, il le comprend très vite, tire vraisemblablement son origine de l'amitié nouvelle qui unit le poète avec la jeune femme. C'est sincèrement affligé qu'il rétorque :
– Je suis vraiment désolé si ça a gâché quelque chose entre vous...
Il n'ajoute rien – l'affaire n'est pas vraiment la sienne, après tout, et jamais, tout respectueux qu'il est, il ne ferait ni à Elspeth ni à Zachariah l'affront de s'immiscer dans cette querelle qui les concerne exclusivement. Relevant les yeux, qu'il a baissés par une sorte d'automatisme contrit, le poète reprend :
– Mais écoute, si ma « p'tite histoire à deux balles » t'intéresse, je vois pas pourquoi je te la raconterais pas, sauf que ça t'intéresse pas, si ?
Le ton n'est nullement accusateur, simplement factuel – c'est que jamais le Loganach n'a manifesté quelconque intérêt pour lui ; jamais aucun des mots qu'il a pu lui adresser n'a trouvé d'écho autre qu'une condescendance courroucée ou une aversion plus que palpable ; ils n'ont jamais passé le stade des échanges d'(im)politesses, d'une distance teintée de circonspection et d'irritation. Aussi, lorsque Zachariah, apparemment à la recherche d'une cigarette, lui fait cette demande si ordinaire, si triviale, si peu eux, il ne peut s'empêcher de hausser les sourcils – il se reprend bien vite, toutefois :
– Figure-toi que si, M. Parfait fume...
Contre toute attente, Hector sort de la poche de sa veste un paquet entamé, qu'il tend nonchalamment à celui qui se plaît à s'appeler sa Némésis. Il ne peut s'empêcher de sourire, en son for intérieur, à l'idée de perturber la perception que le Loganach a toujours eu de lui, de bouleverser enfin cette vision si biaisée, si peu fidèle – peut-être est-ce pour lui une chance d'exister enfin dans le monde de Zachariah ? L'idée, là aussi, lui arrache un petit sourire, qu'il laisse, lui, s'épanouir doucement.



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Mer 8 Juil - 21:16

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0e60696de5e1faa64f9b72a59cd66f2a.jpgIl y a quelque chose qui murmure dans le corps de Zach, juste en dessous de son sternum, au niveau de son nombril. S’il était superstitieux, il croirait que c’est un démon qui s’est emparé de lui, un petit être vicieux qui lui souffle d’insidieux envoûtements : car c’est la seule explication possible à l’échange – pas la bataille, pas l’invective, mais une véritable discussion qui se déroule entre lui et Hector. Il se cherche des excuses. Tente de consolider les barrières qu’il a édifié au fil des années dans son esprit et dont les pierres semblent s’effriter aujourd’hui en une poussière sablonneuse. Après tout, il ne fait que s’assurer que le poète garde bouche close, il tente seulement d’endormir sa méfiance pour mieux lui planter un poignard dans le dos, acte de guerre plutôt que de couardise. Mais rien n’y fait, le subterfuge ne prend pas. Alors que le fils Desmond lui assure son silence, une autre question lui tombe sur le coin des lèvres, une question balbutiée et hésitante, une question irrésistible puisqu’elle hante sa tête depuis cette nuit où leurs corps se sont étreints, depuis l’instant où le feu s’est allumé dans son âme.

« - Tu… euh… c’était la première fois pour toi ?

Il en a embrassé, des filles, Zachariah. Oh, pas beaucoup, et cela n’a jamais rien donné de bien probant : sa première vraie expérience fut échangée avec Elspeth, dans une phase d’expérimentation typique de l’adolescence, et de l’instant le fils de pêcheur ne se souvient que d’un vague dégoût et d’une bonne quantité de salive, loin d’être un moment intime et plaisant comme on les vante dans les romans d’amour.  Les autres furent des défis qu’on lui a lancé lors de soirées au coin du feu, au goût d’alcool et de fumée, ou bien des défis qu’il s’est lancé à lui-même, pour se prouver que s’il le voulait, il pouvait faire semblant d’aimer les filles – des échecs cuisants, à chaque tentative. Avec Hector, il a appris ce que c’est, un vrai baiser. Car s’il a fait la paix avec le fait de préférer les hommes, il n’a jamais trouvé personne pour confirmer ses penchants, se contentant de fantasmes chuchotés au vent et de séances de masturbation nocturnes, où il imaginait des torses musclés et des mains calleuses le prendre de façon bien peu catholique. Lèvres vierges de miel, il se demande s’il a été le seul à ressentir cette vague d’émotion qui l’a étreint en même temps qu’Hector, et si elle l'a traversé parce qu’il était homme, ou parce qu’il était lui.
Parce qu’il pose cette question à Hector, l’être détesté, la Némésis qui lui donne une raison d’être certes viciée, mais qui lui permet de rester un minimum sain d’esprit : il est car il hait. Certainement pas un ami, encore moins un être qu'il doit fantasmer. Il n’y a pas de démon, qu’il assume ce fait indéniable ou non, rien qu’un garçon perdu qui refuse de voir la vérité en face. Et les faux-semblants continuent lorsque la morsure de la rancœur passe ses lèvres, parlant de sa meilleure amie en l'utilisant comme un bouclier face à la vague qui menace de tout détruire.

- C’est pas ta faute, de toute façon, dit-il en haussant les épaules. Elle a fait son choix, tant mieux pour toi, tant pis pour moi. Il a toujours tout eu de toute façon, Hector Desmond, le beurre, l’argent du beurre, et la vache laitière : lui n’a que ses larmes et ses sentiments imparfaits, incontrôlables, qui s’entrechoquent à l’intérieur de son ventre. Pourtant, alors que la discussion dévie sur le bras du poète, il se doit de réagir, il ne peut montrer de la faiblesse devant son pire ennemi – alors il attaque, encore une fois. Par automatisme plutôt que par envie, par lassitude plutôt que par colère. Le cœur n'y est pas. Nan, j’en ai rien à foutre j’avoue.

Est-ce qu’Hector se demandait ce qui lui arrivait, après tout, lorsqu’il venait à l’école en boîtant, avec des yeux au beurre noir tellement gonflés qu'on peinait à le reconnaître, avec le sang qui traversait le tissu de sa chemise lorsque son père l’avait tabassé un soir où la bouteille avait eu raison de lui ? Non, Hector et sa vie parfaite s’en fichaient bien. Alors, il en fera de même ; alors, il taira sa curiosité et se contentera de grogner comme un chien en laisse, puisque c’est ce qu’un ennemi doit faire. Et quand le poète lui tend un paquet de cigarette, de grande marque, venant du continent, un luxe qu’il ne peut se payer qu’en de trop rares occasions lorsqu’il a réussi à vendre toute son herbe et qu’il a quelques sous en poche, c’est là qu’il se souvient de la raison de sa haine. Il dévie la main offrante et généreuse de Desmond d'un mouvement de poignet, et le paquet tombe dans l’herbe, à leurs pieds : voilà que Zach le plaque à nouveau contre le mur de l’église, bouillant de colère.

- Ah ouais, et est-ce que Môsieur sera aussi parfait lorsque je lui aurai rétamé la gueule, hein ? Je… Un éclair le traverse. Il mord sa langue. Non, Hector est trop près, sa bouche est trop tentante, il ne peut pas… Un excès de rage, contre lui-même plutôt qu’envers sa Némésis, et le poing s’arme pour mieux heurter le bois du mur, à quelques centimètres du visage du jeune homme. Zach n’a pas raté son coup. Il voulait avoir mal. Il voulait souffrir pour éviter de recommencer l’erreur qu’il a commise alors qu’il était saoul, et qu’il ne pourrait pas mettre sur le compte de l’alcool, aujourd’hui. Putain de merde d'enfoiré de mes... »

Et sa prise se relâche, les échardes fichées dans ses phalanges faisant couler son sang jusqu’à son poignet. Il ne sait pas où il en est. Il est à la dérive. Et si personne ne vient l’aider à retrouver la berge, il se noiera dans ses propres paradoxes, la bouche ouverte et la langue pendante.

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Hector Desmond
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Jeu 9 Juil - 22:11

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Hector — Zach

fais-moi une place au fond d'ta bulle, et si j't'agace, si j'suis trop nul, je deviendrais tout pâle, tout muet, tout p'tit, pour qu'tu m'oublies




Sous ses yeux, le masque s'effrite – bris aiguisés d'une comédie éculée, usée jusqu'à la lie, délavée, sans plus nulle raison d'être. Le masque s'étiole, les faux-semblants se désagrègent –  terrible déliquescence que celle du jeune Loganach en cet instant. C'est comme si le visage qu'Hector a mille et mille fois regardé depuis au moins une décennie, sur lequel ses yeux ont erré tant de fois, avait commencé à se déformer, à se façonner à nouveau, différemment – il y a dans les yeux comme une inédite timidité, réserve que n'ont jamais reflétées, du moins devant lui, les prunelles océanes ; et dans la voix quelque chose de fragile, qui vient lézarder l'agressive dureté qui caractérise d'ordinaire le ton. C'est presque comme si émergeait un nouveau Zachariah, tout maculé encore des cendres de cet ancien lui, un être à mi-chemin entre l'aversion devenue instinctive pour Hector et entre ce qui, tout au fond de lui, brûle pour le poète. Il est phénix désorienté, ce jeune homme-là, qui ne sait comment lui parler, qui n'a jamais livré avec lui conversation ordinaire – et ils cherchent tous deux l'équilibre, dans cette discussion qui est frêle comme les premières fois, ils cherchent à se défaire d'un cocon autrefois protecteur et qui les suffoque désormais. Alors, doucement, presque prudemment, le jeune homme fait un pas vers son interlocuteur, un pas symbolique, qu'il n'ose pas matériel encore :
– Hm, non, pas vraiment...

Entretenir avec Zachariah Loganach une conversation au sujet de leurs expériences amoureuses et charnelles – l'idée aurait provoqué chez lui, a minima, une hilarité nerveuse si on la lui avait présentée  avant qu'elle ne se réalise. Il est vrai que la situation a une improbabilité quasi-onirique – il y a, en face de lui, cet être qui a passé sa vie à le mépriser copieusement, à le détester avec une rare intensité, déferlement ardent d'un courroux précoce et déchirant ; mais cette colère, dans sa raison d'être, Hector l'a toujours sue légitime : comment ne pas voir la géhenne familiale, la torture d'un père abusif et violent à tous les égards, comment ne pas les voir s'amonceler dans les yeux clairs, orages menaçants, ouragans destructeurs ? Hector n'a jamais su se défaire de cette culpabilité, celle qui vient avec l'impuissance – peut-être qu'au fond, il s'est toujours voulu sauveur ; dérober Zachariah à son pandémonium personnel, revoir l'azur qui vient colorer ses yeux lorsqu'il partage un rire avec Elspeth. Peut-être est-ce là la raison de sa ténacité avec celui que qu'un autre aurait depuis longtemps envoyé promener... Et le virage que prend leur interaction semble lui donner raison – c'est une chaleur roborative qui monte en lui, à l'idée de cette conversation de tous les possibles ; c'est précautionneusement qu'il la mène, comme une sorte de  berger des mots qu'il dépose entre eux comme des fleurs :

– Et – et pour toi ?
Avant d'ajouter précipitamment, de peur de froisser à nouveau une susceptibilité provisoirement éloignée :
– T'es pas obligé de me dire si tu veux pas, désolé de la curiosité...
Et elle chemine, leur discussion, elle prend des directions inattendues – sinuosité d'un échange hors des normes ; de très personnel, il passe à celui d'une amertume irritée, celle d'un ami trahi qui goûte une solitude maudite et déchirante. Et ce qui traverse Zachariah, cette lancinante déloyauté, il la conçoit, il en comprend les rouages – il la conçoit, mais ce qu'il conçoit avec davantage de clarté encore, c'est son caractère infondé :
– Je comprends que tu te sentes trahi, mais c'est pas parce qu'on a commencé à discuter qu'elle m'a choisi, comme tu dis – y a pas de choix à faire, elle tient toujours autant à toi...
Il doute que sa réponse ait un quelconque impact sur la perception du Loganach de l'amitié qui l'unit à Elspeth et de celle que lui-même partage désormais avec la jeune femme, mais il lui fallait s'exprimer sur ce sujet et tenter de jeter un éclairage sur cette situation pour le moins conflictuelle.

Et puis la conversation dévie une fois de plus, s'emballe, se crispe autour de cette colère qui semble renaître au fond de Zachariah – le voilà qui repousse sa main tendue ; le paquet de cigarettes heurte le sol – refus manifeste de ce cessez-le-feu symbolique. Il y a, au fond des yeux de l'autre, une fièvre belliqueuse, une ardeur d'incendie qui semble se propager en lui, incontrôlable et contagieuse comme une infection du cœur. Le regard s'embrase et puis le corps se meut – avalée, la distance qui avait fini par s'instaurer entre eux deux à mesure que se tissait la toile d'une discussion moins animée ; Hector se sent à nouveau plaqué contre la paroi de l'église – la douleur qui parcourt son bras lui arrache une plainte parfaitement audible. Il assiste, impuissant, au retour de cette colère avide qui se niche au fond du cœur du Loganach, qui durcit son regard et  aveugle sa raison – il le voit écraser son poing contre le mur, voit le sang commencer à maculer ses jointures et goutter dans l'herbe, écarlate furieux, enfiévré. Et c'est alors comme un instinct, réflexe d'un être accoutumé à prendre soin des autres et à essayer de les arracher au pire – il saisit, doucement, le poignet de Zachariah de sa main valide :
– Tu vas croire que j'ai un instinct de survie négatif mais j'préfère quand c'est pas toi que tu fais saigner...
La formulation est un brin alambiquée – le sens en est pourtant évident : la souffrance de Zachariah lui est insupportable – et il l'a dit, Hector. Mieux, il le lui a dit. Et force est de constater qu'il s'en trouve plus léger, délivré du déni qui était le sien à ce sujet...



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Zachariah Loganach
Zachariah Loganach
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âge : 23 ans
statut marital : plus célib' tu meurs

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métier : loser professionnel
carcasse : Mortel, si désespérément mortel, fragile à tous les instants, soumis à la vacuité du cycle de la vie : on nait, les années passent, puis on meurt. Chouette existence que celle d’un humain, franchement.
damnation : Aux sombres héros de l'a(mer) // vivre sur une île et avoir le mal de mer ? Ouais, incroyable mais vrai. Quand il était petit, son père a essayé de l'emmener sur son bateau de pêche pour qu'il devienne un homme, un vrai, et cette sortie n'a été que la confirmation du désespoir de William Loganach vis-à-vis de son fils. Zachariah est issu d'une longue lignée de marins et de chasseurs de baleine, il est censé avoir le pied marin, et pourtant... Rien à faire. S'il met un pied sur un navire, la nausée le saisit immédiatement, suivi de vomissements atroces s'il persiste à vouloir rester sur les flots.

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Dim 12 Juil - 20:08

date du rp ≈  21 mars 1982
lieu du rp ≈  Eglise

Two blue hearts locked in our wrong minds

Hector & Zach ☆ Wrapped my thoughts around your mind, wrapped your body on my mind, play it back and press rewind to when you traced your fingers, drew my spine, lost it's beat and so I find, starve my heart of touch and time, so what do I do now?
☾ ⋆  ☾ ⋆ ☾ ☼ ☽ ⋆ ☽ ⋆ ☽

0e60696de5e1faa64f9b72a59cd66f2a.jpgIl existe peu d'émotions aussi brutes que la pudeur. Elle prend aux tripes, sensation aussi irrésistible que la terreur froide des enfants dans le noir de leur chambre à coucher, et ne s'échappe qu'à l'instant où l'on n'a plus aucune alternative : où l'audace prend enfin le pas sur la timidité. Car un tel sentiment naît dans l'urgence, dans une peur primitive où l’homme n’est plus qu’un animal qui doit se battre pour sa survie – il se doit de masquer sa faiblesse pour paraître, tout en gommant l’être.
En réalité, en s’aventurant sur un chemin aussi sombre et tortueux que représente une discussion avec Hector, c’est comme s’il se mettait à nu, Zach, comme s’il s’exposait aux flots tumultueux de la mer, les bras levés vers le ciel, en attendant qu’ils ne viennent le noyer. En particulier lorsque le sujet est aussi délicat ; on lui a appris qu’un jour, il devrait rencontrer une fille de bonne famille qui voudrait bien se faire passer la bague au doigt, et c’est seulement à ce moment-là qu’il pourra comprendre ce que c’est que l’amour charnel. Embrasser un garçon, c’est renier les sacrements de son enfance, les Saintes Écritures, tout ce qu’on lui a jamais appris. Et s’il sait parfaitement, aujourd’hui, qu’il n’arrivera jamais à éprouver une quelconque attraction pour les courbes féminines, il y a un monde entre accepter ce fait indéniable et agir à ce sujet. Seul, perdu au milieu des rochers déchiquetés de Selkirk, il pouvait imaginer une vie sans saveur où il ne connaîtrait jamais les sensations d’un corps enfiévré contre le sien : et voilà que son pire ennemi vient bousculer tout ce en quoi il croit, d’un simple battement de paupières.

Il hausse les épaules sans répondre à la question, le Loganach. Il se sent bien bête d’avoir osé dire à voix haute ce qu’il pensait tout bas, puisque forcément, sa demande appelait à la réciprocité. Mais… Qu’a-t-il vraiment fait, en réalité ? Quel est ce moment qu’ils ont partagés, si ce n’est une erreur d’ivresse qui ne se reproduira plus ? Il cherche encore et toujours des excuses, encore et toujours la fuite. Il sait, au fond de lui, ce qu’il ressent et ce qu’il veut, mais il relègue tous ces désirs secrets tout au fond de ses entrailles. S’il ne peut réprimer leurs murmures, il fera mine qu’ils n’existent même pas, le déni étant une arme des plus puissantes – mais pourra-t-il continuer la pantomime bien longtemps ?  

Alors qu’ils parlent à présent d’Elspeth, son esprit est obnubilé par leurs mots précédents. Il n’écoute même pas vraiment les tentatives du poète, pourtant louables, de lui faire accepter la condition éternelle de son amitié avec l’îlienne. Zach se surprend à imaginer les possibles, à penser à ce que serait sa vie si Hector n’était pas vraiment Hector, s’il n’était même pas lui-même, également. S’il devait gommer vingt ans en un claquement de doigt. Si la colère n’avait pas sa place dans l’équation. Que ferait-il ? Imiterait-il son présent comportement, à faire semblant de ne pas être obnubilé par l’instant où ses lèvres ont touchées celles de son pire ennemi, à prétendre qu’il ne se rend pas fou à essayer de se persuader qu’il ne ressent rien d’autre à son sujet qu’une haine brûlante ? Il se voit dans une ville à l’autre bout du monde, dans une famille aimante, avec un futur brillant. Il se voit face à Hector, l’œil rieur, la bouche quémandeuse. Et dans un élan naturel, presque inéluctable tant il est essentiel, il se voit se presser dans ses bras et déposer de doux baisers le long de sa mâchoire, retraçant l’arête de son visage jusqu’à remonter ses lèvres, où il s’abandonne dans un tourbillon de sensation.

Sauf que voilà. Hector est bien Hector, Zachariah n’est personne d’autre que lui-même, et Selkirk restera la même, éternelle dans son carcan d’océan cachant bien des mystères. L’image qu’il peut apercevoir, presque toucher du bout du doigt, restera à jamais un mythe. Ils sont là, tous les deux contre le mur de cette église, et le fils Loganach ne peut réprimer plus longtemps ses pulsions de rage puisqu’il le plaque à nouveau contre le bois, puisqu’il abat son poing tout contre la peinture, et que le sang qui coule le long de ses doigts lui rappelle que c’est ça, sa réalité, et qu’il ne peut échapper, qu’il le veuille ou non. Les mots de Desmond, pourtant, sont tentateurs, comme un sortilège enivrant qu’il jetterait au pauvre petit délinquant qu’est Zach. Et l’espace d’un instant, il se dit que même s’il ne sera jamais le garçon à la vie de rêve dans une ville à l’autre bout du monde, il peut espérer vivre dans son ombre. Alors, sans réfléchir, tandis que ses doigts sont délicatement pressés contre ceux de sa Némésis, il s’approche d’elle et fond sur sa bouche. Il est sobre, cette fois-ci. Il ne peut plus nier, ne peut plus lutter – le corps est plus fort que la raison.

Et il l’embrasse comme si c’était aussi évident que de respirer. Sans rage, sans haine, sans rancœur. Parce qu’il en a envie et qu’il est fatigué de lutter sans cesse : parce qu’il veut vivre à son tour, sans remord ou regret. C’est la raison pour laquelle sa langue se fait mutine et profite de la surprise d’Hector pour se glisser contre la sienne, c’est la raison pour laquelle il gémit sans retenue alors qu’il se presse tout contre celui qu’il devrait maudire. Il sera damné si c’est ce que le destin attend de lui, après tout, son existence est déjà misérable, pourquoi s’arrêter en aussi bon chemin ? Il se perd dans l’instant, reléguant ses doutes et ses pourquoi au fond de lui-même, non loin des démons qui lui chuchotent les raisons d’un tel abandon auprès du fils Desmond – lui, et pas un autre. Pour l’instant, il meurt à petit feu en l’étreignant comme si sa vie en dépendait ; pour l’instant, il est heureux, et c’est bien plus que ce qu’il n’a jamais été, depuis aussi loin qu’il s’en souvienne. Il aura le temps de réfléchir aux implications de ses actes plus tard.

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Hector Desmond
Hector Desmond
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"On marche, on court, on rêve, on souffre, on penche, on tombe,
On monte. Quelle est donc cette aube ? C’est la tombe."

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Jeu 30 Juil - 19:50

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Two blue hearts locked in our wrong minds


Hector — Zach

fais-moi une place au fond d'ta bulle, et si j't'agace, si j'suis trop nul, je deviendrais tout pâle, tout muet, tout p'tit, pour qu'tu m'oublies




« Parce que c'était lui, parce que c'était moi. »
C'était Michel de Montaigne et Etienne de la Boétie, c'était une amitié par-delà les divergences, qui renversait les désaccords et se riait des conventions. Une amitié comme une résurgence antique, réincarnation, peut-être, de ce partagèrent Achille et Patrocle, qui n'avait et n'a d'amitié que ce mot trompeur que leur associent parfois certains historiens particulièrement prompts à s'illusionner. Une amitié qui lie les corps et les bouches, une amitié qui attache les cœurs, une amitié-symbiose, tendre liquéfaction de l'être qui s'offre à celui qu'il chérit.L'amitié comme tremplin vers un amour dont le nom terrifie, l'amitié comme assurance de l'éternel – car la flamme amoureuse s'étouffe si facilement, quand l'amitié a des solidités marmoréennes. Alors on choisit l'amitié et sa distance, celle-là qui, précisément, la distingue de l'amour et des convoitises charnelles qu'il suppose – soit ! l'on renoncera aux étreintes qui chauffent jusqu'à l'âme, aux baisers dont les flammèches crépitent tendrement au fond du cœur ; l'on renoncera, à contrecœur, aux délices d'une promiscuité si ardemment désirée, si puissamment voulue, fantasmée par nos songes, esquissée par un souffle haletant. L'on renoncera à plus pour échapper à la perspective d'un moins. Car il est pernicieux, cet amour-là, qui vous ricane son instabilité à la face dès lors que vous l'apercevez au fond des yeux de l'autre – il s'infiltre au creux de vous avant même que vous n'ayez pu prendre vos distances, jouer la sécurité et vous éloigner de l'être désormais chéri. Et, lorsque que vous choisirez l'amitié, apeuré, effrayé de perdre ce que vous avez tissé, le mal est déjà fait – votre cœur vous martèle le rythme fiévreux de la passion, et vous ne goûtez alors, dans cette amitié par défaut, plus qu'une aigre tiédeur, qui ne satisfait en rien le bouillonnement intestin de vos désirs.

« Parce que c'était lui, parce que c'était moi. »
C'était eux, c'était cette amitié-là, dans son intensité ambiguë, lien que les mots peinent à refléter, réalité indicible, avec toutefois pour caractéristique principale cette étincelle première, celle de l'amitié. Mais pour Hector et pour Zachariah, la première braise était de haine et de colère dans le cas du Loganach, d'amertume et d'impuissance pour le Desmond ; un incendie de noirceur, déflagration de douleur, galimatias délétère et suffocant – des rapports à la toxicité évidente. Zachariah a toujours été un ressac, de ceux qui disloquent les falaises de leur écume courroucée – et Hector, l'un de ces récifs rocheux, à l'admirable opiniâtreté qui confine parfois à l'inconscience, qui reçoivent les déferlantes comme on accueille un ami furieux entre ses bras, avec au cœur l'espoir sincère d'apaiser ses tourments. Zachariah le ressac, et Hector la falaise – et entre eux, toute la distance que peut instaurer une société et ces vicissitudes. Alors, depuis leur première rencontre, elle s'est instaurée, cette distance-là, terrible dans ce qu'elle semble avoir d'inéluctable – et il a fini par y croire, le poète, par croire que cette distance-là était de celles qui n'admettent que les accroissements ; il a fini par se dire qu'il était digne de cette colère, que l'on dirigeait perpétuellement vers lui – il a fini par se faire au fait qu'il ne serait jamais digne de recevoir un sourire de son camarade. Il l'a vu sourire, le jeune brun, tandis que le duo qu'il formait avec son amie Elspeth tentait tant bien que mal de survivre à ce monde hostile et douloureux – il l'a vu sourire, et il cache depuis ce jour, tout au fond de lui, le désir inavoué de recevoir le même sourire, dans tout ce qu'il a de sincère et de touchant – aux côtés d'Elsepth, le ressac s'arrondit, s'adoucit, roule tranquillement sur un sable affable, plage d'apaisement et d'aménité.

« Parce que c'était lui, parce que c'était moi. »
Là où cette phrase témoignait pour les deux hommes de lettres de la chaleur d'une ineffable amitié, elle n'a toujours exprimé pour les deux garçons qu'antagonisme, méfiance et mépris – tragique de la dérive amère de mots si puissants, surtout aux yeux du poète, si prompt à s'enrouler l'âme autour de mots lénifiants pour oublier tout ce que son existence a d'âpre et de désespérant. Et ce mot-là de désespoir est celui qui, selon lui, définit le mieux ce qu'il ressent à l'encontre du Loganach, celui qui retranscrit le mieux l'essence indescriptible de ce lien bien étrange qui les unit, terrible dans sa véhémence si particulière. Ce n'est pas qu'il  a renoncé, Hector – ce quelque chose, au fond de lui, qui remue lorsqu'il est question de Zachariah, le lui rappelle bien assez souvent – il s'agit, en réalité, davantage d'une résignation qu'une véritable abdication. Parce qu'il ne capitule pas, Hector – pas quand son cœur frémit si fort, pas quand tout en lui crie de ne pas fuir, de persister, de rester, d'essayer. Et elle est là, l'explication, au bout de ses doigts, qui lui a échappé pendant toutes ces années : parce que c'était Hector, parce que c'était Zachariah. Parce que c'est Hector, parce que c'est Zachariah.

« Parce que c'était lui, parce que c'était moi. »
Alors, lorsqu'il sent, pour la seconde fois, la bouche de Zachariah prendre possession de la sienne, c'est presque fiévreusement qu'il l'accueille, le cœur en liesse, comme pris par la chaleur de ce baiser que ne viennent pas perturber les senteurs d'un alcool bon marché – la décision est sienne, complètement, résolument sienne ; il ne peut, cette fois-ci, prétexter une désinhibition extérieure. C'est doucement, presque tendrement, qu'un petit sourire vient ourler les lèvres du poète, tout contre celles de Zachariah, avant même qu'il ne puisse le retenir, tandis qu'il l'embrasse en retour avec au moins autant de ferveur – il y a quelque chose de l'ordre de la dévotion dans ce baiser, quelque chose d'à la fois fragile et terriblement puissant, qu'Hector voudrait chérir au creux de ses bras et jusqu'aux tréfonds de son être. Il vogue entre les ardeurs de la passion et la soie d'une tendresse infiniment sincère. L'instant est duveteux autant qu'il est sulfureux – et la voix de Zachariah a des accents gémissants qui ne peuvent le laisser de marbre ; alors, son unique main libre se glisse entre les mèches sombres du Loganach tandis qu'il lui ravit le souffle d'un autre baiser plus franchement voluptueux. Le temps n'a plus gère de prise au creux cette étreinte ardente et passionnée – et ce n'est que lorsque l'air se raréfie au plus haut point qu'Hector se voit forcé de reprendre sa respiration. Le front toujours collé à celui du brun, il murmure doucement :
– Est-ce que... tu vas – tu vas rester cette fois ?
Le poète a la voix éraillée et les lèvres légèrement gonflées par leur échange enflammé – et il sait, cette fois, qu'il s'effondrera si Zachariah vient à partir à nouveau.


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Sam 1 Aoû - 20:50

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Hector & Zach ☆ Wrapped my thoughts around your mind, wrapped your body on my mind, play it back and press rewind to when you traced your fingers, drew my spine, lost it's beat and so I find, starve my heart of touch and time, so what do I do now?
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0e60696de5e1faa64f9b72a59cd66f2a.jpgIl doit se mettre sur la pointe des pieds pour embrasser Hector. Un élément qui peut sembler anodin, une simple obligation physique pour Zachariah qui mesure presque dix centimètres de moins qu’Hector, mais qui est révélateur d’un fait indéniable : il a voulu que ses lèvres se posent sur les siennes. Il y a eu une intention claire et préméditée, un instant qui ne relevait pas de l’égarement mais bel et bien de la volonté de céder à l’interdit pour enfin accéder à ses désirs enfouis. Et alors que leurs lèvres entament le ballet connu par tous les amants de la terre, les pensées du fils Loganach sont brouillées, comme s’il était coincé sur l’écran gris d’un téléviseur cassé, aux parasites incessants et au bruit incertain – il a rendu les armes. Tout ce qui compte, c’est le corps chaud qui se presse contre lui, ce sont les baisers enfiévrés qu’ils échangent, c’est son cœur qui bat à tout allure dans sa poitrine comme s’il menaçait de transpercer sa peau : peu importe qu’Hector soit sa Némésis depuis sa plus tendre enfance, aujourd’hui, il n’est plus que le garçon qu’il désespérait depuis si longtemps d’embrasser à perdre haleine.

Zach sent les mains du poète se glisser dans ses cheveux indomptables, ceux là même qu’il désespère de réussir un jour à coiffer comme s’ils étaient animés d’une volonté propre, et alors qu’il devrait détester le fait qu’Hector plonge ses doigts à travers ses mèches brunes, il sait qu’il est vain de prétendre qu’il adore ça, en réalité. Mieux, il voudrait qu’il continue jusqu’à la fin des temps, jusqu’à ce que leurs vieux os soient usés par les années et qu’ils ne se souviennent plus vraiment de ce que c’est que de respirer sans partager le souffle de l’autre. Il vit l’instant, il le savoure, le déguste, plonge avec ardeur puisqu’il sait parfaitement, au fond de lui, qu’il ne peut être qu’éphémère – la réalité aura tôt fait de les rattraper, même s’il essaie d’y échapper en fermant les yeux et en gémissant, entre deux baisers, tout le désir qu’il éprouve pour Hector. Et plus qu’une passion physique dévorante, il y a autre chose, plus délicate, plus discrète, aussi. Une boule douce et chaude qui grandit au fond de son ventre, alors qu’il n’avait même pas conscience qu’elle était présente auparavant, nourrisson clandestin s’étant faufilé dans ses entrailles et dont il avait camouflé les pleurs sous les insultes et les coups frénétiques.

Mais le voilà enfin, le temps qui les rattrape. Comme un vent de mauvais augure, il plane autour des deux garçons comme un diable cornu qui répandrait son venin autour de lui, cruel, pernicieux. Et dans un souffle, le poète prononce quelques mots qui rappelle à Zach qu’il aura beau faire l’autruche et essayer d’oublier qui il tient contre lui, l’identité de la personne dont il voudrait se nourrir de ses baisers jusqu’à sa mort, les faits sont là. Il sursaute alors que le Desmond pose le point d’interrogation sur sa supplique. Il se réveille d’un doux rêve, Zachariah. Ses paupières s’ouvrent, papillonnent.

« - Je euh… Il ne sait pas ce qu’il va dire avant que les mots ne franchissent la barrière de ses lèvres, il est plus perdu que s’il était coincé sur un radeau en pleine mer, alors qu’un orage menace d’éclater à tout instant. Et que dire, de toute façon ? Bien sûr qu’il veut rester, mais alors, qu’est-ce que ça signifierait ? La réalité est là, elle les a rattrapés, et elle leur murmure qu’ils ne peuvent pas rester là, contre le mur de l’église, à s’embrasser jusqu’à ce que mort s’ensuive. Alors, ses pensées se bousculent dans sa tête puisqu’il s’est refusé à réfléchir lorsque ses lèvres se pressaient contre ses consœurs – le temps reprend ses droits. Les choix, les doutes. L’envie, les regrets qui s’emmêlent aux remords. Les sourcils se froncent. Et puis, voilà qu’il s’éloigne, Zach, qu’il met une distance entre leurs deux corps qui ne font pourtant que résonner de la même mélodie de la fièvre de l’éros. Sa voix se casse car il est désespéré de plus de contact mais qu’il s’y refuse. Parvient-il à dissimuler les sentiments contradictoires qui l’animent ? C’est peu probable. Il a toujours été trop vrai pour son bien, le Loganach, incapable de se fondre dans la foule quand tous le priaient de se conformer pour survivre. Tes parents t’attendent probablement. Un silence, puis il reprend, le cœur au bord des lèvres. Ça change rien, Desmond. Ça change rien du tout. Et il ment parce que c’est tout ce qu’il trouve à faire. Il voit une porte de sortie, il l’emprunte. J’suis en manque, si tu veux qu’on baise, vient m’retrouver dans la crique, ce soir. Mais on est pas amis, ou… j’sais pas ce que tu peux t’mettre dans la tête. T’as compris ? »

Parce que c’est plus simple d’admettre à voix haute qu’il le désire, plutôt que de s’avouer que cette haine qu’il ressent depuis des années n’était qu’un prétexte pour dissimuler des sentiments qu’il ne pouvait comprendre à l’époque. Il peut affronter le fait de vouloir sentir sa peau contre la sienne, de l’embrasser encore et encore, même, de rêver qu’il le prenne jusqu’à ce que leur jouissance ne leur laisse le souffle court, mais certainement pas la raison pour laquelle son cœur ne cesse de s’emballer à chaque fois que le fils de pêcheur pose les yeux sur le bourgeois.
Alors il n’admettra pas le sens caché de sa proposition : non pas un bête coup d’un soir qui n’aura pour but que d’épancher la soif qui saisit son corps frustré, mais bel et bien le désir que ce soit lui, et personne d’autre, qui lui ravisse sa virginité. Il ne peut être romantique, Zachariah. Alors, il se réfugie derrière les faux-semblants et une apparence qu’il a mis des années à cultiver – ce n’est que plus tard, lorsqu’il sera seul, qu’il pourra réfléchir aux pourquoi et à la nature de ces vagues violentes qui s’agitent dans le creux de son ventre, depuis cette fameuse nuit où tout a commencé.

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fais-moi une place au fond d'ta bulle, et si j't'agace, si j'suis trop nul, je deviendrais tout pâle, tout muet, tout p'tit, pour qu'tu m'oublies




Quelques secondes, quelques secondes seulement, arrachées à ce jour si particulier ; des secondes au bord des lèvres d’Hector, avides d’une proximité silencieusement convoitée, des secondes qui fuient sa bouche et son pli triste, son pli désireux encore de ce qui s’éloigne un peu plus à chaque instant. Si sa bouche est maussade, c’est à cause d’elles, cruelles secondes ! Celles qui les jette aux antipodes l’un de l’autre, Hector et Zachariah, traîtresses, perfides ! que ces inarrêtables secondes-là. Secondes qui trouent le cœur du petit poète, qui le saisissent à l’âme, qui l’accablent – il y a sur ses épaules, non pas la seule frustration d’une chair qui se voit refuser la chaleur d’une étreinte, mais une affliction bien plus profonde ; désir des viscères, oui, mais pas sans un attachement de l’être tout entier. Il est debout dans l’haleine de leur promiscuité, à quelques centimètres seulement du Loganach ; il est debout, Hector, mais il a le cœur à genoux et l’âme tuméfiée. Les lèvres entrouvertes encore laissent échapper un souffle amer, morose – le souffle d’une solitude presque meurtrière. Il voudrait se jeter à terre, Hector – laisser son corps s’alourdir, se défaire, chuter au sol. Il voudrait laisser son âme parler, laisser son cœur siffler les élégies de son désespoir. Et puisqu’il est au désespoir, le cœur ! il voudrait le chasser, l’excommunier à jamais. Il en a assez de tous les tourments dont il est à l’origine, l’organe si fragile, criblé déjà de lézardes et de plaies. Alors il voudrait s’en défaire définitivement, s’incarner hors de lui – mais il n’est pas que poète, il n’est pas qu’une âme et une chair, il est cœur, Hector ! Il est âme, il est corps – et il est cœur. Il est cœur et il sera cœur.

Il est cœur, Hector, lorsque la distance vient manger le feu de leurs lèvres en valse, lorsqu’il sent que lui échappe ce plaisir dont il connaît désormais la condition sine qua non – et au fond, il l’a toujours connue, cette condition, mais il a préféré l’enfouir sous des falaises de déni. Il est cœur, Hector, qui tressaute péniblement, entre douleur et légèreté, à voir l’hésitation s’incarner au fond des yeux de Zachariah, dont le malaise est perceptible. Est-il cœur, aussi, en cet instant ? En partage-t-il les tourments, est-il également rudoyé par le reste de lui ? Et tandis qu’Hector se tracasse encore davantage, les secondes coulent et les laissent patauger dans le cloaque de leurs non-dits. Il est évident à l’œil extérieur que quelque chose les lie, que les chairs ne sont pas les seules à hurler, à vouloir prendre, à vouloir posséder, à vouloir aimer ! Qu’il y a entre eux bien plus que l’incendie d’une inimitié d’enfance, qu’ils n’existent dans cette haine qu’à défaut d’oser exister autrement. Les secondes coulent et le brun a fini par réussir à parler, l’air un peu désorienté d’abord, le phrasé laborieux et hésitant, et puis le mensonge et les faux-semblants ont repris leurs droits, s’immisçant doucement dans chacun de ses mots. Avant même de mentir à Hector, il se ment à lui-même, Zachariah – il y a dans chacune des syllabes qu’il articule un cri, un cri souterrain, un cri intestin. Un cri du cœur qu’il recouvre lui-même de cendres en prétendant qu’entre eux tout n’est que haine aveuglante et mépris immuable. Il l’entend si bien, ce cœur, qui crie à l’unisson avec le sien ! sa pratique de la poésie l’a amené à s’agenouiller devant ce siège des passions, à se mettre à son diapason pour créer ; malgré toutes les tentatives qu’il a pu faire de les faire taire, ses passions, lorsqu’elles ne lui étaient pas directement utiles, elles restent là, terribles et hurlantes, à le chagriner, à lui enserrer le cœur.

Il y a, et c’est manifeste, chez Zachariah la volonté de trouver un compromis – comme si, dans la chute, il tentait de se raccrocher à un ultime débris pour se redresser ; mais elle est irréversible, la chute ! Le débris n’offre rien de plus qu’une seconde à peine d’un répit fallacieux. Il invoque la frustration sexuelle, le Loganach, l’idée d’un appel des chairs auquel il lui serait impossible de résister, d’une convoitise purement sensuelle, qui serait entièrement compatible avec leur passif d’animosité et de mépris. Un changement qui s’opérerait sur le plan charnel uniquement… Hector n’y croit pas, pas une seule seconde – il sent bien, en lui, s’agiter ce cœur qui convoite son semblable, crier ce myocarde transporté. Et il croit le voir s’agiter en retour, tout au fond des yeux sombres, de ces ténèbres bleutées qu’il chérit tant… Mais il voit aussi dans le regard cette fragilité hésitante, comme si le jeune homme risquait à tout moment de tourner les talons, et de couper court à toute possibilité d’étreinte fût-elle uniquement sensuelle. Il voit la crainte et les réticences, les incertitudes et les tâtonnements – et pour lui, Hector veut bien craindre et tâtonner tant qu’il le faudra. Alors il se contente de ce petit quelque chose que lui offre Zachariah, par peur d’oser vouloir trop et de l’effrayer. A ton rythme. Aussi lentement qu’il le faudra.
– Okay. Comme tu voudras.
Il les étouffera mille fois s’il le faut, les plaintes de son cœur déchiré d’envie et d’affection ; il trouvera en lui des trésors de patience – il apprendra par cœur la cadence de ce lien nouveau, tout fissuré encore par leurs années d’animosité. Il veut bien subir, Hector, il veut bien souffrir, tant que Zachariah veut bien lui offrir un peu de lui. Il se trouvera sur son chemin tant qu’il y sera autorisé – à l’exact endroit et de la seule manière dont le Loganach l’aura voulu – il le laisse le dessiner, le modeler, faire de lui le Hector que ses désirs façonnent au creux de lui.



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AVATARS PAR HEY BABINE ET PRETTY GIRL
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Zachariah Loganach
Zachariah Loganach
épargné(e)
avatar // crédit(s) : Axel Auriant // slytherimpala ~ solosands
âge : 23 ans
statut marital : plus célib' tu meurs

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métier : loser professionnel
carcasse : Mortel, si désespérément mortel, fragile à tous les instants, soumis à la vacuité du cycle de la vie : on nait, les années passent, puis on meurt. Chouette existence que celle d’un humain, franchement.
damnation : Aux sombres héros de l'a(mer) // vivre sur une île et avoir le mal de mer ? Ouais, incroyable mais vrai. Quand il était petit, son père a essayé de l'emmener sur son bateau de pêche pour qu'il devienne un homme, un vrai, et cette sortie n'a été que la confirmation du désespoir de William Loganach vis-à-vis de son fils. Zachariah est issu d'une longue lignée de marins et de chasseurs de baleine, il est censé avoir le pied marin, et pourtant... Rien à faire. S'il met un pied sur un navire, la nausée le saisit immédiatement, suivi de vomissements atroces s'il persiste à vouloir rester sur les flots.

échanges : 242
arrivée : 21/03/2020


cthulhu fhtagn
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Sam 9 Jan - 19:05

date du rp ≈  21 mars 1982
lieu du rp ≈  Eglise

Two blue hearts locked in our wrong minds

Hector & Zach ☆ Wrapped my thoughts around your mind, wrapped your body on my mind, play it back and press rewind to when you traced your fingers, drew my spine, lost it's beat and so I find, starve my heart of touch and time, so what do I do now?
☾ ⋆  ☾ ⋆ ☾ ☼ ☽ ⋆ ☽ ⋆ ☽

0e60696de5e1faa64f9b72a59cd66f2a.jpgOn sent la brûlure d’un coup de soleil longtemps après que l’épiderme ait effacé la teinte carmin caractéristique ; on entend l’écho d’un rire se répéter contre les murs d’une maison vide bien après qu’on en ait passé le seuil. On a beau vouloir effacer ce qui a été, il restera toujours une trace, un souvenir, quelque chose à quoi se raccrocher, même de l’ordre de l’infime. Une poussière. Une démangeaison.
Et tout contre les lèvres de Zachariah, elle est là, la trace. Son souffle qui meurt contre le sien, sa chaleur qui se propage en lui avant d’imploser ; il pourrait essayer de l’oublier qu’il ne pourrait jamais s’en débarrasser. Il a l’impression que le fantôme d’Hector est toujours là, à l’embrasser pour l’éternité, et ça le rend fou. Peut-être que c’est parce qu’il le regarde encore, à quelques centimètres à peine de lui ? Peut-être que c’est parce qu’elle est devant ses yeux, l’obsession de sa vie sans qu’il ne l’ait jamais avoué à voix haute, la tentation ultime. Peut-être qu’à la seconde où il tournera les talons, il oubliera le baiser enfiévré qu’ils ont échangés et qu’il pourra tourner la page. Vain espoir, lui murmure une petite voix au creux de son oreille. Il t’a toujours collé à la peau, ce fichu Hector Desmond, et ce n’est pas aujourd’hui, après avoir goutté à ses lèvres pour la seconde fois, que ça va changer. Mais que faire, lorsque la peur s’est niché une place dans notre cœur ? Lorsqu’on s’est habitué à vivre une vie qui n’est pas vraiment la nôtre, mais qui est suffisamment familière pour qu’on s’en contente ? Lorsqu’on s’est résigné à n’être jamais vraiment heureux ; lorsqu’on se laisse guider par la certitude d’une existence morose, plutôt que par la possibilité d’être blessé plus profondément qu’on ne l’a jamais été auparavant ? On se réfugie derrière des faux-semblants.

Et les faux-semblants se matérialisent aujourd’hui sous la promesse absurde de sexe sans sentiment ; de pulsions qu’on parviendrait à éteindre d’un claquement de doigt. Alors qu’Hector répond à sa proposition au bord des lèvres, Zachariah sent ses jambes vaciller. Il n’est pas prêt à admettre la vérité derrière sa proposition, pas même à lui-même – il est tempête qui fonce droit devant lui sans réfléchir, l’îlien, certainement pas brise capable de réfléchir à sa prochaine destination. Sans électrochoc, sans quelqu’un qui lui dira la vérité toute crue sans détour, pas sûr qu’il parvienne à changer de cap. Alors, il se contente de murmurer quelques mots d’une voix rauque – éraillée par ses sentiments qui menacent de déborder, enrouée par les remords, les regrets, la résipiscence d’une pénitence qu’il s’est infligé volontairement.

« - A ce soir. »

Et à ce stade, il ne sait pas s’il redoute la venue du poète, ou s’il l’attend plus que tout au monde.

***

date du rp ≈  21 mars 1982, plus tard
lieu du rp ≈  Crique

Il fait froid. La mer s’abat violemment contre les rochers à quelques mètres en contrebas, et le vacarme qu’émet l’écume projetée contre les rochers permet à Zachariah d’éviter de penser trop longtemps à la terrible erreur qu’il est en train de commettre. Plaqué contre la paroi, les bras drapés autour de son corps mince, il frissonne – a-t-il réellement envie de se laisser aller au pêché de la chair, ici, au milieu des courants d’air humides emportés par la marée ? Pas vraiment. Mais revenir sur sa parole serait encore plus terrible ; cela serait admettre à Hector que leurs baisers avaient une autre signification qu’une simple expression d’une frustration charnelle. Il s’est réfugié derrière des buissons épineux, somme toute, et doit accepter de griffer sa peau jusqu’au sang.

Depuis sa rencontre avec le jeune homme dans la matinée, il a vécu la journée comme un pantin ne contrôlant pas vraiment ses pas – comme s’ils l’amenaient fatalement ici, dans la crique, sans qu’aucune autre de ses actions ne compte vraiment. Son père l’a battu pour s’être échappé sans rien dire après la messe ; il a encaissé en serrant les dents. Sa sœur est partie travailler, sa mère acheter le dîner du soir. Le monde a continué de tourner, mais lui est resté figé, figure éternelle ne vivant que dans l’attente d’un moment à la fois attendu et redouté.

Alors il prend une cigarette dans sa poche et la glisse entre ses lèvres, et il attend. Il n’a pas donné d’heure précise à Hector – détails triviaux qui ne lui sont pas venus à l’esprit alors que son cœur chamboulé ne tambourinait plus régulièrement dans sa poitrine. La nicotine le calme un peu, mais sa jambe continue de s’agiter comme si elle avait une vie propre. Il y a quelques jours à peine, il aurait pu parler à Elspeth de cette entrevue, lui demander conseil sur la conduite à tenir. Oh, il n’aurait certainement pas révélé l’identité de l’homme qu’il allait rencontrer dans la crique, car Desmond a toujours été le seul tabou entre eux, le nom qu’il ne fallait pas prononcer pour conserver le statu quo, mais peut-être que la jeune fille lui aurait soufflé que sa résolution de coucher avec quelqu’un pour ne pas admettre ses sentiments à son sujet était une idée absolument terrible. Il a pensé à aller voir Tommy, mais… Il ne sait pas encore réellement comment se comporter avec le libraire, peu habitué à l’idée d’avoir un ami, encore plus, un ami qui fréquente celle qu’il pense perdue à jamais (si tant est qu’il se fréquente réellement, mais comment savoir, alors qu’il refuse catégoriquement de lui adresser la parole ?). Seul avec ses pensées, il s’est donc résolu à ce que le moment passe, en bien comme en mal. Qu’il parvienne enfin à se débarrasser de ces sales petites pensées intrusives qui lui polluent l’esprit et qui lui murmurent de s’abandonner dans les bras de son pire ennemi, ou, qu’au contraire, il s’enfonce davantage dans son obsession en lui brisant définitivement le cœur.

Mais le pire, le pire. Et si Hector ne venait pas ? Cela serait probablement préférable, mais il ne peut le voir, le jeune fou. Malgré tout, l’orgueil est son défaut le plus prononcé si l’on omet la colère, et de se voir refuser ce qu’il a lui-même orchestré, bien qu’émanant d’un comportement autodestructeur au possible, serait pour lui la pire des sentences.

Codage par Magma.
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