AccueilAccueil  tumblr  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  MembresMembres  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
FORUM FERME
-20%
Le deal à ne pas rater :
-20% Récupérateur à eau mural 300 litres (Anthracite)
79 € 99 €
Voir le deal

Partagez
 

 (fb) clever as the devil and twice as pretty (jonathan)

écrivainpoème d'hiver
Winnifred Carberry
Winnifred Carberry
épargné(e)
avatar // crédit(s) : cate blanchett // corvidae
âge : 45 ans
statut marital : veuve

puissent les dieux prendre en pitié l'homme insensible qui demeure sain d'esprit, confronté à l'abominable vérité.

(fb) clever as the devil and twice as pretty (jonathan) 3b76edca8ec383c39a501ad2fa834c1e
métier : maire de selkirk
carcasse : elle appartient à l'onde.
échanges : 53
arrivée : 14/04/2020


cthulhu fhtagn
(fb) clever as the devil and twice as pretty (jonathan) Empty
Dim 31 Mai - 1:12

date du rp ≈  27 novembre 1981
lieu du rp ≈  l'école


clever as the devil and twice as pretty

jonathan fox // winnifred carberry you've got a warm heart, you've got a beautiful brain, but it's disintegrating from all the medicine autoisolation → into the mist  •••

383c0d421a0461d97076696c12cbd43e.jpgemmitouflée dans son tailleur pantalon en laine, manteau et écharpe au creux du coude, béret posé sur le bureau de l’institutrice, winnifred carberry sourit de toutes ses dents aux enfants et préadolescents qui peuplent la classe, nonchalamment debout sur l’estrade, alors que l’institutrice finit d’expliquer le projet sur lequel ses élèves vont travailler pendant les deux prochaines semaines. chaque année, les écoliers font des dessins ou écrivent des lettres à envoyer à différentes associations, et notamment à l’armée, afin que les soldats qui ne peuvent pas rentrer chez eux ou qui n’ont pas de famille proche aient tout de même quelques courriers pendant les fêtes de fin d’années. « on compte sur vous, d’accord ? faites de votre mieux, » déclare-t-elle avant que la maîtresse ne regarde sa montre et autorise sa classe à ranger leurs affaires signalant la fin des cours, avec quelques minutes d’avance. les deux femmes discutent un moment, winnifred s’enquiert du bien être des élèves, des besoins éventuels de l’école,  et puis elle salue la jeune femme. en parcourant les couloirs de l’école, elle remet son manteau noir, serrant le nœud de la ceinture qui le cintre, remettant en place le col en fausse fourrure. elle se refuse à porter les manteaux en fourrure miteuse que mettent certaines femmes de l’île. l’odeur d’animal momifié qu’elle ne peut s’empêcher de sentir, ou peut être d’imaginer, l’indispose au plus haut point. la chair fraîche a pour elle de palpiter encore, d’être presque encore vivante, mais vraiment, la peau d’animal crevé, très peu pour elle, en tout cas pas aussi près de son visage. elle remet son béret sur l’arrière de sa tête, agrémentant à la perfection sa coiffure aux boucles parfaitement définies dans un brushing à la grace kelly. le genre de style qui ne se démode jamais. une fois l’âge des tresses passé, winnie l’a adopté pour ne jamais s’en séparer. elle remet aussi ses gants, et au bout du couloir pousse la porte qui l’emmène à l’extérieur.

une bourrasque la cueille à peine est-elle dehors, et elle retient par réflexe son béret et ses cheveux, avançant dans l’air particulièrement glacial de l’hiver écossais. les enfants piaillent, poussent des cris perçants alors qu’ils s’attardent encore à jouer malgré le mauvais temps qui secoue l’île. le ciel d’un gris blanc tendrait à indiquer qu’il va neiger, ce qui risque de compliquer un peu les communications et les déplacements dans les jours à venir. il faudra prendre les mesures nécessaires. alors qu’elle se dirige tranquillement vers le portail de l’école, traversant la cour quasi vide après que les écoliers se soient éparpillés comme une nuée de moineaux, la maire repère du coin de l’œil, sous le préau une silhouette qu’elle connaît, intégrée à un trio d’enfants. oh, bien sûr, elle les connaît tous. ils ne sont pas si nombreux que ça. mais la chevelure de jais de la fillette se démarque, ainsi que sa position par rapport à ses deux camarades, à qui elle semble faire la leçon, sans que winnifred ne parvienne à saisir à quel propos. l’expression vive sur son visage un peu différent de ceux que l’on croise d’ordinaire à selkirk fait sourire winnie, qui se détourne légèrement de son chemin initial pour s’avancer vers les gosses. elle n’a vue la fillette qu’une fois, lors de son arrivée sur l’île, mais la conversation qu’elle a eu à son propos avec le docteur fox la lui a rendue sympathique. et puis, peut être qu’à travers annie, elle pourrait en apprendre un peu plus sur le mystérieux docteur, qui lui a filé entre les doigts la dernière fois qu’ils se sont vus.

la voilà arrivée à hauteur du jeu, et elle sourit aux enfants. « bonjour annie, » dit-elle doucement, « lainie, gavin, » salue-t-elle également les deux gamins qui lèvent vers elle des yeux écarquillés, « vous ne risquez pas de prendre froid à rester dehors par ce temps ? » demande-t-elle, souriant toujours. « loin de moi l’idée de vous interrompre, bien sûr, » plaisante-t-elle. « mais vous seriez peut être mieux au chaud ? » les deux gosses issus des familles locales, hochent la tête, et bientôt ils ont ramassé leurs sacs et déguerpi, et winnifred se tourne vers la nièce du médecin. « désolée, j’ai fait fuir tes camarades. tu attends ton oncle ? » demande-t-elle avec un sourire. elle pourrait, pourtant, rentrer à pied. les autres enfants le font. peut être voulait-elle simplement rester jouer, et la maire a donc interrompu son exercice d’imagination. néanmoins, elle n’en éprouve pas tellement de remords, et après quelques instants, elle interroge à nouveau. « alors, comment ça se passe ? tu t'es fait des copains et des copines ? tu ne t’ennuies pas trop ? » demande-t-elle avec intérêt, avant de réaliser que le vent souffle vraiment fort, et qu’il suffirait d’une bourrasque un peu forte pour que la gosse s’envole. elle retire donc son écharpe, le cachemire glissant sans effort contre son cou, et se penche sur l’enfant pour lui tendre. « tiens, tu devrais prendre ça. ça s’est méchamment rafraîchi, depuis ce matin, et je ne pense pas que ton oncle serait très content si tu attrapais un rhume. » elle s’accroupit, remontant le col de son manteau du même mouvement, et va pour aider annie à s’emmitoufler, ses mains gantées arrangeant le châle autour des épaules étroites de la fillette.

Codage par Magma.
Revenir en haut Aller en bas
Jonathan Fox
Jonathan Fox
épargné(e)
avatar // crédit(s) : David Tennant // soldier eyes.
âge : 47 ans
statut marital : éternel célibataire, vieux garçon qui pense qu'il est trop vieux pour toutes ces conneries

(fb) clever as the devil and twice as pretty (jonathan) 2f49fa7d7dad71e1f9f05e430fe12366


métier : ses mains guérissent, sa tête soigne ; et il essaye de vaincre la mort comme un matador dans une arène (médecin)
carcasse : mortel
damnation : Trouble de stress post-traumatique, cette maladie dont la guerre est la cause, le traumatisme inhérent et implacable, le mal-être déclenché par le plus petit des sons et la plus vive des lumières

échanges : 87
arrivée : 11/04/2020


cthulhu fhtagn
(fb) clever as the devil and twice as pretty (jonathan) Empty
Lun 1 Juin - 20:10

date du rp ≈  27 novembre 1981
lieu du rp ≈  l'école


Clever as the devil and twice as pretty

Winnifred Carberry & Jonathan Fox ☆ And I'm on my way, I still remember this old country lanes when we did not know the answers.And I miss the way you make me feel, it's real, we watched the sunset over the castle on the hill
☾ ⋆  ☾ ⋆ ☾ ☼ ☽ ⋆ ☽ ⋆ ☽

0b7d435ce2fe8de4888d416048a1b445.jpgLe changement le plus conséquent résultant de notre déménagement à l’autre bout du monde, dans la vie d’Annie, fut sans nul doute sa salle de classe. A Pittsburgh, elle était dans une école privée assez renommée qu’elle avait pu intégrer grâce à mon salaire, assez conséquent et couplé avec ma pension d’ancien combattant, mais surtout grâce ses excellents bulletins scolaires : à Selkirk, elle dut s’habituer à partager ses cours avec des élèves de tout âge, dans de petites salles austères aux professeurs dépassés par les différents niveaux scolaires se chevauchant. Si les premières semaines furent difficiles, ponctuées de crises de larmes et de colère d’une petite fille énervée par la soi-disant bêtise de ses camarades, la situation fut plus ou moins résolue lorsque je lui pointais du doigt une solution : si ses pairs étaient stupides, elle devait les aider plutôt que les rabaisser. Face à ce nouveau challenge, ma nièce remonta ses manches et me raconte chaque soir, depuis cette révélation, les nouveaux amis qu’elle se fait et les folles aventures qu’ils partagent. Je suppose que certains de ses petits camarades n’apprécient pas vraiment ce petit côté "miss je-sais-tout" qui est probablement le résultat de mon éducation (les chiens ne font pas les chats), mais au moins, elle parvient à s’intégrer à travers cette "vocation" qu’elle s’est lui-même attribuée, racontant sans relâche les merveilles de la science et de la littérature qu’elle a appris, du haut de ses sept ans. Et je ne pourrais pas être plus fier d’elle.

Aujourd’hui, Annie est assise à son bureau, écrivant avec application, à la plume, la dictée que prononce d’une voix solennelle la maîtresse. Elle est concentrée et tire un peu la langue pour tracer précisément les lettres sur le papier buvard. Soudain, quelques coups à la porte, une tête passe le chambranle, des talons résonnent sur le parquet, les élèves se lèvent tous solennellement : elle fait de même, quelques secondes en retard, peu habituée à de telles cérémonies. Elle reconnait la femme qui vient de pénétrer dans sa salle de classe et, timide, se cache derrière un autre élève, mine de rien, pour ne pas se faire remarquer. C’est un petit animal sauvage, Annie. Il faut l’apprivoiser pour réussir à l’approcher.
Alors que la maire de Selkirk met un point final sur son laïus, la petite fille s’est déjà promis de faire la plus belle lettre possible pour les soldats qui sont au front, loin de chez eux, pendant les vacances de fin d’année. Elle n’a pas connu la guerre qui a emporté son père, mais elle connait les faits : et de savoir que moi, son oncle qui l’aime tant, a probablement passé bien des hivers sans que personne ne lui envoie de cartes de vœux lui fend le cœur, alors, elle est bien décidée à combler ce manque pour un soldat inconnu. Les élèves autour d’elle rangent leurs affaires, elle en fait de même. Elle sait parfaitement que je ne serai pas là, à l’attendre devant le portail, et que je refuse qu’elle rentre toute seule à la maison, pourtant pas bien loin de l’école, donc elle hèle quelques-uns de ses amis pour lui proposer un jeu passionnant avant de partir. Ils acceptent, bien sûr, avec enthousiasme, et voilà qu’elle devient maitresse d’école, eux élèves attentifs, s’inventant mille et unes histoires dont seuls les enfants ont le secret.

Perdue dans les affres du jeu, elle ne remarque pas tout de suite la présence de Winnifred Carberry qui les observe d’un regard pétillant. Ce n’est pas le cas des autres enfants, qui la regardent avec un respect béat, et bientôt, voilà qu’ils s’éclipsent, l’abandonnant sans vergogne. Annie fait une petite moue, mais se tourne bien vite vers la maire alors qu’elle lui adresse la parole.

« - Oui, répond-t-elle simplement. Il travaille alors des fois, il est un peu en retard. Mais déjà il est beaucoup plus là que lorsqu'il était à l’hôpital ! Elle hausse les épaules. Si je m’en veux terriblement de la faire attendre lorsque je me presse sur les chemins de Selkirk pour la rejoindre, elle ne m’en tient pas rigueur. J’ai des copains et des copines, oui ! Je leur apprends plein de choses. Vous savez que la Terre tourne dans le sens inverse des aiguilles d’une montre ? C’est pour ça que le Soleil se lève à l’Est.

Même auprès d’adultes, elle ne peut pas vraiment s’en empêcher. Mais peut-on réellement la blâmer, alors qu’elle regarde Winnifred avec de grands yeux innocents et excités, toute contente de son propre savoir ? Elle est la candeur incarnée.

- Merci madame, dit-elle d’une petite voix, toujours un peu intimidée par la stature de l’élue du village. Il est vrai qu’elle a un peu froid, rien de bien méchant, mais sa petite silhouette frissonne dans l’air glacé d’Ecosse. Raclant son pied contre le sol du préau, elle ose poser une question à l’adulte. C’est vrai que vous avez mangé avec mon tonton ? Il m’a dit que vous étiez allé au restaurant. »

Le ton est innocent, l’intention aussi. Je me suis contenté de lui relater ma journée, il y a quelques jours à peine, et voilà qu’elle en parle comme si de rien n’était, puisque je me suis bien gardé de lui parler de la fin de l’entrevue. Si seulement j'étais là pour l'arrêter...

Codage par Magma.
Revenir en haut Aller en bas
https://abime.forumactif.com/t584-this-war-of-mine-jonathan https://abime.forumactif.com/t591-no-peace-in-quiet-jonathan
Winnifred Carberry
Winnifred Carberry
épargné(e)
avatar // crédit(s) : cate blanchett // corvidae
âge : 45 ans
statut marital : veuve

puissent les dieux prendre en pitié l'homme insensible qui demeure sain d'esprit, confronté à l'abominable vérité.

(fb) clever as the devil and twice as pretty (jonathan) 3b76edca8ec383c39a501ad2fa834c1e
métier : maire de selkirk
carcasse : elle appartient à l'onde.
échanges : 53
arrivée : 14/04/2020


cthulhu fhtagn
(fb) clever as the devil and twice as pretty (jonathan) Empty
Sam 6 Juin - 19:13

date du rp ≈  27 novembre 1981
lieu du rp ≈  l'école


clever as the devil and twice as pretty

jonathan fox // winnifred carberry you've got a warm heart, you've got a beautiful brain, but it's disintegrating from all the medicine autoisolation → into the mist  •••

383c0d421a0461d97076696c12cbd43e.jpgalors que les deux enfants qui accompagnent annie déguerpissent sans demander leur reste, intimidés peut être par son allure ou simplement par son statut, la nièce du docteur fox, elle, ne se démonte pas. celle ci lui répond sans détour et winnifred sourit. elle lui fait un peu penser à isobel, quand celle ci avait le même âge, il y a déjà un petit bout de temps. la bonne nouvelle, c’est aussi que ça va lui donner l’occasion de croiser à nouveau le médecin, l’air de rien. elle hoche la tête, sourire bienveillant sur les lèvres. « c’est bien, tu dois être contente qu’il passe plus de temps avec toi, non ? » ou alors peut être est-elle déjà dans cette phase d’indépendance farouche que traversent tous les enfants, mais qui n’arrive en général que quelques années plus tard, vers l’adolescence. de toute façon, lorsqu’elle a vu annie pour la première fois, accrochée comme un chaton à la jambe de jonathan, ce n’est pas forcément l’impression qu’elle en a retiré. son sourire s’élargit lorsque la fillette s’exclame s’être fait des amis, et encore un peu plus lorsqu’elle dit leur apprendre plein de choses et qu’elle ehcnaîne sur une petite anecdote scientifique. winnifred se penche un peu, les mains posées sur les jambes, et plisse légèrement les yeux, avant de les écarquiller. « c’est vrai ça ? c’est fou dis donc. et toi, est-ce que tu savais qu’un jour sur vénus dure 243 jours terrestres, tellement elle tourne lentement sur elle même ? » la maire de selkirk laisse échapper un petit rire, amusée. « c’est fou tout ce qu’on peut apprendre à l’école et dans les livres, pas vrai ? »

s’inquiétant du vent, elle se penche vers annie, lui offrant sa large écharpe pour s’emmitoufler et éviter de pâtir de la bise sournoise qui balaie constamment l’île en cette période de l’année. la gamine la remercie et elle se contente de sourire, pinçant doucement sa joue. « mais je t’en prie mon chaton, » dit-elle de sa voix la plus maternelle. et puis, elle adopte une expression un peu pensive lorsque l’enfant la questionne, avant de répondre. « eh bien, oui ! nous avons déjeuné ensemble, mais il est parti sans prendre de dessert, tout d’un coup ! je me suis bien demandé pourquoi, » dit-elle avec une légère moue. loin d’elle l’idée de soutirer des informations à une enfant. cependant, si celle-ci se décidait à éclaircir un peu cette drôle d’attitude de la part du médecin, elle ne serait pas contre un peu plus de clarté. toujours accroupie auprès de la petite fille, elle remonte le col en fausse fourrure de son manteau, et penche un peu la tête, un sourire un peu taquin sur le visage. « tu crois quand même pas que je lui ai fait peur ? je fais pas peur, si ? » elle se sait intimidante. mais de là à faire fuir un homme adulte juste avec un peu de proximité, ça serait bien la première fois… en général, au contraire, lorsqu’elle entrebâille la porte des possibles, ils s’engouffrent dedans sans demander leur reste, comme les papillons de nuit se précipitent pour se brûler contre l’ampoule d’une lampe restée allumée jusque tard dans la nuit. mais là, c’est l’inverse. ou bien, peut être que c’était autre chose entièrement, bien qu’elle ait du mal à voir quoi.

tandis qu’elles sont toutes les deux là, à discuter, quelques flocons, à moitié fondus, se mettent à tomber du ciel, tourbillonnant dans le vent qui siffle aux oreilles de winnifred. le trajet jusqu’à la baignade de ce soir va être particulièrement désagréable, ainsi que le retour jusqu’à la maison, se dit-elle. il faudra les rendre plus supportables, avec un thé ou peut être quelque chose de plus fort. elle observe un peu la fillette, se demandant ce qu’elle et son oncle ont bien pu traverser avant d’arriver ici. elle peut deviner quelques lignes de l’histoire, mais elle se prend à espérer qu’elle arrivera à acquérir leur confiance, ou au moins celle de jonathan, assez pour qu’il ose se confier. sentant ses jambes commencer à s’engourdir, elle se redresse et sourit à nouveau à la fillette. « est-ce que tu veux que je te raccompagne chez toi ? ou est-ce que tu penses qu’il vaut mieux qu’on attende ton oncle ici ? » après tout, la maison où l’improbable duo a emménagé n’est pas si lointaine, mais s’il ne veut pas qu’elle rentre seule, il y a sûrement une raison, et winnifred n’entend pas s’immiscer dans l’éducation d’annie, autour de laquelle elle prend un instant pour réarranger le châle en cachemire.  

Codage par Magma.
Revenir en haut Aller en bas
Jonathan Fox
Jonathan Fox
épargné(e)
avatar // crédit(s) : David Tennant // soldier eyes.
âge : 47 ans
statut marital : éternel célibataire, vieux garçon qui pense qu'il est trop vieux pour toutes ces conneries

(fb) clever as the devil and twice as pretty (jonathan) 2f49fa7d7dad71e1f9f05e430fe12366


métier : ses mains guérissent, sa tête soigne ; et il essaye de vaincre la mort comme un matador dans une arène (médecin)
carcasse : mortel
damnation : Trouble de stress post-traumatique, cette maladie dont la guerre est la cause, le traumatisme inhérent et implacable, le mal-être déclenché par le plus petit des sons et la plus vive des lumières

échanges : 87
arrivée : 11/04/2020


cthulhu fhtagn
(fb) clever as the devil and twice as pretty (jonathan) Empty
Lun 8 Juin - 20:26

date du rp ≈  27 novembre 1981
lieu du rp ≈  l'école

Clever as the devil and twice as pretty

Winnifred Carberry & Jonathan Fox ☆ And I'm on my way, I still remember this old country lanes when we did not know the answers.And I miss the way you make me feel, it's real, we watched the sunset over the castle on the hill
☾ ⋆  ☾ ⋆ ☾ ☼ ☽ ⋆ ☽ ⋆ ☽

0b7d435ce2fe8de4888d416048a1b445.jpgLa petite fille regarde cette femme si impressionnante avec toute l’attention dont elle est capable, plissant les yeux, joignant nerveusement ses mains - elle n’a pas l’habitude de côtoyer beaucoup de grandes personnes, surtout une dame aussi élégante et raffinée. Depuis qu’elle a quitté le Viêt-Nam pour venir habiter avec moi, il y a de ça plus de deux ans déjà, elle n’a eu de contact qu’avec les adultes présents à son école et la babysitter qui s’occupait d’elle lors de mes séances chez mon psychologue : et je ne suis pas sûr que dans le petit village perdu dans la jungle qu’elle habitait avec sa mère, elle rencontrait régulièrement de femmes comme Winnifred. Lorsque la maire lui sourit, elle finit par l’imiter, comme rassurée par cette inclinaison positive, s’autorisant à quitter cet air intimidé qui la caractérise si bien.

« - Oui, dit-elle en poussant un petit caillou imaginaire de la pointe de sa chaussure. Quand mon tonton travaille trop, il est fatigué, et comme il ne dort pas beaucoup…

Elle est inquiète, Annie. Je le sais. Je le sens. Et j’essaye de faire mon maximum pour apaiser ses angoisses, mais elle est la seule qui voit chaque jour mes cernes se creuser, mes nuits se raccourcir. Elle m’entend, la nuit, me réveiller en sursaut, criant à l’aide, pleurant comme un enfant : et parfois, elle vient me rejoindre dans mon lit pour me serrer contre elle, et j’étouffe mes sanglots dans ses longs cheveux noirs et le tissu molletonné de son pyjama rose. Elle ne devrait pas avoir à faire de telles choses. Elle devrait avoir une famille "normale", un père qui n’est pas… brisé, comme je le suis. Mais malheureusement, je suis la seule personne qui peut m’occuper d’elle – et je n’allais certainement pas la laisser au soin des orphelinats vietnamiens. Quand diable est-ce que le destin punira ceux qui méritent de souffrir, plutôt que des pauvres âmes innocentes comme la sienne ?

- Oh, vous aussi vous aimez l’espace, madame ?! Elle est toute excitée, l’image de la candeur, des joies simples de l’enfance. Rien ne peut lui faire plus plaisir que ce genre d’anecdotes : la maire de Selkirk a visé juste. Oui, moi j’adore l’école. J’étais la première de ma classe avant. Là, je sais pas, on a moins de contrôles je crois. Mais j’ai eu une image, regardez !

Elle brandit un petit carton représentant un paysage ensoleillé, fière de son gain, gage de son travail en classe. Alors que l’adulte l’emmitoufle dans une écharpe qui fait bien le double de sa taille, elle regarde, peut-être pour la centième fois aujourd’hui, l’image remportée en souriant. Elle a toujours adoré les récompenses, et je me garde bien de calmer ses ardeurs : au contraire, je suis le premier à afficher fièrement ses excellents bulletins de note sur le frigo ou les coupes gagnées lorsqu’elle faisait du poney, à Pittsburgh. Je cherche à ce qu’elle puisse faire d’autres activités extrascolaires d'ailleurs, maintenant que nous avons déménagé, afin qu’elle puisse côtoyer des enfants de son âge dans un autre contexte que celui de l’école.

- Ça arrive avec tonton, ça. Annie hausse les épaules. Elle fait preuve d’une grande maturité pour son âge, ce qui peut sembler un peu déroutant lorsqu’elle est capable, un instant, de parler de sujets "attendus", de licornes ou de pouvoirs magiques, et celui d’après, de plonger dans des réflexions bien plus avancées. Des fois, il est triste, mais, pas vraiment triste, c’est… comme s’il avait peur, mais pas de quelque chose en particulier ? Et puis il se met à respirer très fort, et des fois, j’ai l’impression qu’il va tomber par terre parce qu’il met sa main là, et qu’il serre. Elle touche son cœur, qui bat à toute allure. Je ne sais pas trop, mais il m’a dit que c’était à cause de la guerre. Et que c’est ça qui a tué mon papa. Une ombre passe sur le visage de ma nièce. J’espère que tonton ne va pas mourir.

Est-ce que j’ai conscience de la profondeur des craintes de ma nièce ? Pas vraiment. Je prétends que tout va bien dans le meilleur des mondes, le plus souvent, me mettant des œillères et revêtant sans vergogne le masque de l’oncle parfait, celui qui ne se remet pas d’une guerre qui a bousillé sa vie, celui qui n’est pas malade. Mais elle arrive à me percer à jour, malgré tout, Annie. C’est un pouvoir spécial qu’ont les enfants, celui de sentir les peines sans même qu’on ne leur en parle, bien souvent parce qu’on les juge – à tort – incapables de comprendre.

- Merci madame, mais tonton va arriver et si je ne suis pas là, il va s’inquiéter, comme la fois où je me suis perdue dans le parc et qu’il a appelé la police. Elle rigole doucement. Tonton, il a toujours peur pour moi. Oh, mais il est là, regardez !

Elle pointe du doigt ma silhouette, au loin, qui avance dans le vent de l’hiver. Je vois la femme qui, de dos, parle avec Annie, mon corps se raidit – qui diable a pénétré dans l’enceinte de l’école et discute avec une petite fille ? Ce n’est que lorsqu’elle se retourne et que je reconnais Winnifred, que je me détends quelques secondes, avant de me raidir encore plus, si c’est possible. Je me souviens parfaitement de notre dernière rencontre, et surtout, de la façon dont je me suis… enfuis de notre déjeuner. Elle doit m’en vouloir, et me trouver particulièrement malpoli. Comment faire pour éviter la confrontation ?

Codage par Magma.
Revenir en haut Aller en bas
https://abime.forumactif.com/t584-this-war-of-mine-jonathan https://abime.forumactif.com/t591-no-peace-in-quiet-jonathan
Winnifred Carberry
Winnifred Carberry
épargné(e)
avatar // crédit(s) : cate blanchett // corvidae
âge : 45 ans
statut marital : veuve

puissent les dieux prendre en pitié l'homme insensible qui demeure sain d'esprit, confronté à l'abominable vérité.

(fb) clever as the devil and twice as pretty (jonathan) 3b76edca8ec383c39a501ad2fa834c1e
métier : maire de selkirk
carcasse : elle appartient à l'onde.
échanges : 53
arrivée : 14/04/2020


cthulhu fhtagn
(fb) clever as the devil and twice as pretty (jonathan) Empty
Mar 9 Juin - 16:54

date du rp ≈  27 novembre 1981
lieu du rp ≈  l'école


clever as the devil and twice as pretty

jonathan fox // winnifred carberry you've got a warm heart, you've got a beautiful brain, but it's disintegrating from all the medicine autoisolation → into the mist  •••

383c0d421a0461d97076696c12cbd43e.jpgelle est émue, quelque part, winnifred, de voir cette fillette, cette gamine, cette enfant si jeune s’inquiéter autant pour son oncle. bien sûr, il est évident que l’homme est troublé. il ne fait aucun doute non plus qu’il fait de son mieux pour élever cet être humain qui lui est tombé dessus sans même qu’il comprenne comment ça lui est arrivé. il a été assez clair sur ses doutes, lorsqu’ils ont déjeuné ensemble. et bien sûr, nombreuses sont les circonstances qui peuvent amener un parent à se questionner, à douter, à s’inquiéter de sa capacité à mener à bien ce travail fastidieux et pour lequel personne n’a encore écrit de guide bien précis. en apprenant qu’elle était enceinte une deuxième fois, winnifred, à l’époque, avait été aux prises avec des sentiments contraires, hantée qu’elle était par le fantôme de ce qu’elle avait perdu. et puis par la suite, elle s’était sentie si hypocrite, porter la vie alors même qu’elle même ne faisait que donner la mort. et puis, à quoi bon mettre au monde un enfant qui serait condamné à rester sur cette foutue île ? mais bon, il n’y avait rien à faire. elle avait grimpé les marches jusqu’au grenier, ouvert la boite où les aiguilles à tricoter étaient rangées sagement, les avait fixées longuement, et puis avait refermé la boite et était redescendu. elle avait craint de ne pas avoir l’instinct maternel, mais elle l’avait eu, et plus que nécessaire. finalement, ce n’était pas une erreur de mettre isobel au monde. du moins, elle ne le croit pas. alors, quand elle entend les paroles d’annie, son sourire la quitte imperceptiblement, parce qu’il est clair que le lien entre elle et le docteur fox est étroit, bien plus fort qu’un simple lien de sang. elle lui sourit donc à nouveau, comme pour tenter de la rassurer. « il va se reposer ici, ne t’inquiète pas. parfois les adultes ont du mal à dormir, mais ici c’est calme. » elle espère sincèrement dire la vérité, mais au fond d’elle elle ne peut empêcher son estomac de se nouer, aussi elle pousse gentiment la conversation vers un autre sujet. l’enthousiasme d’annie la fait rire doucement, et elle hoche la tête. « oh, oui. j’adore regarder les étoiles, et me poser plein de questions sur l’univers. et parfois, on peut même y répondre. on vit une époque incroyable, pas vrai ? » demande-t-elle d’une voix chaude, se penchant légèrement vers la fillette, avant de la questionner de nouveau.

elle la regarde avec tendresse lui tendre à bout de bras une image, et à cet instant précis elle ne peut s’empêcher de se rappeler sa propre fille, au même âge, lui ramenant sans cesse ces fameuses vignettes qui avaient immanquablement fini par recouvrir la porte de son frigo, et qu’elle garde encore aujourd’hui dans une boite, sans qu’il n’en manque une seule. elle bat des mains, son sourire s’élargissant. « bravo ! t’es vraiment forte dis donc ! je suis sûre que tu vas en avoir plein dans pas longtemps ! » s’exclame-t-elle, et puis l’enfant l’interroge sur ce fameux déjeuner, et elle répond de la manière la plus sincère possible. « ah ? » demande-t-elle doucement, pour inciter annie à continuer. lorsque l’enfant met sa main sur sa poitrine, winnifred fait de même, par réflexe, ses doigts gantés serrant un peu le tissus de son manteau. la guerre. elle ne peut imaginer les traces que ça laisse chez un homme, quelque chose comme ça. elle repense à ses propres moments de détresse, les palpitations qui la saisissent, l’air qui peine à entrer et sortir de ses poumons. et encore, elle n’a pas vécu une guerre. c’est l’air bien plus sérieux qu’elle hoche la tête, partageant une infime partie de l’inquiétude qui traverse la fillette. elle se force à lui sourire et sa main quitte sa poitrine pour venir caresser sa joue, pas avant qu’elle ait retiré son gant. « mais non, il ne va pas mourir. parfois c’est difficile la vie, mais on finit toujours par arriver à s’en sortir. ne t’inquiète pas. maintenant il va se reposer, et puis on va bien s’occuper de lui, hein ? » elle sait, elle sait que se mêler de tout ça ne va que compliquer le devoir qu’on lui a confié. que se faufiler dans la vie du docteur est une erreur. elle le sent. son instinct le lui hurle. mais pourtant, elle se penche un peu, et dit à mi-voix, comme en confidence. « toi et moi, on va prendre soin de lui, d’accord ? » elle mériterait des gifles. elle sait que ce changement de point de vue ne peut rien apporter de bon. mais au fond d’elle, c’est un peu comme si elle espérait pouvoir se rattraper, racheter ses erreurs en faisant une bonne action, juste une.

ses mains sont pleines du sang d’innocents, et elle a essayé de trouver un équilibre en faisant de son mieux pour l’île. mais peut être qu’elle peut, d‘une certaine manière, l’aider. ce sont des motifs proprement égoïstes qui la poussent à faire ça, bien sûr. rien d’autre. aucune autre intention cachée, enfouie au fond d’elle. juste la volonté de se racheter. et puis, si elle se rend indispensable, si elle se présente comme une alliée, elle aura sa confiance. bien sûr. d’une pierre deux coups. elle ferme les yeux volontairement sur une toute autre motivation qui pourrait la mener à dire ces paroles à la fillette juste en face d’elle. elle lui propose de la raccompagner, mais celle ci refuse, comme elle s’y attendait. néanmoins, elle pointe du doigt la direction du portail et winnifred se redresse et se retourne. ah. son sourire réapparaît sur son visage et elle pose une main sur une hanche. « on a qu’à le rejoindre, oui ? » elle tend sa main à l’enfant et se met en marche vers la sortie de l’école, saluant le médecin lorsqu’ils ne sont plus trop loin l’un de l’autre. « ah, docteur fox… jonathan. comment allez vous, depuis la dernière fois ? » son sourire se fait chaleureux. inutile de tenir rigueur ou d’évoquer sa fuite de la dernière fois. « votre nièce me racontait les merveilles qu’elle fait à l’école. vous ne plaisantiez pas en disant qu’elle était vive. » elle se tourne vers annie, son sourire retroussant un peu son nez, et elle plisse un peu des yeux pétillants de malice. « je vous la rend, loin de moi l’idée de m’accaparer son attention. » elle pince de nouveau la joue de la fillette, doucement, lâchant sa main.   

Codage par Magma.
Revenir en haut Aller en bas
Jonathan Fox
Jonathan Fox
épargné(e)
avatar // crédit(s) : David Tennant // soldier eyes.
âge : 47 ans
statut marital : éternel célibataire, vieux garçon qui pense qu'il est trop vieux pour toutes ces conneries

(fb) clever as the devil and twice as pretty (jonathan) 2f49fa7d7dad71e1f9f05e430fe12366


métier : ses mains guérissent, sa tête soigne ; et il essaye de vaincre la mort comme un matador dans une arène (médecin)
carcasse : mortel
damnation : Trouble de stress post-traumatique, cette maladie dont la guerre est la cause, le traumatisme inhérent et implacable, le mal-être déclenché par le plus petit des sons et la plus vive des lumières

échanges : 87
arrivée : 11/04/2020


cthulhu fhtagn
(fb) clever as the devil and twice as pretty (jonathan) Empty
Mer 10 Juin - 21:24

date du rp ≈  27 novembre 1981
lieu du rp ≈  l'école

Clever as the devil and twice as pretty

Winnifred Carberry & Jonathan Fox ☆ And I'm on my way, I still remember this old country lanes when we did not know the answers.And I miss the way you make me feel, it's real, we watched the sunset over the castle on the hill
☾ ⋆  ☾ ⋆ ☾ ☼ ☽ ⋆ ☽ ⋆ ☽

0b7d435ce2fe8de4888d416048a1b445.jpgIl y a en moi deux voix qui se battent constamment. La première, c’est le murmure insidieux qui me rappelle ma médiocrité, le vil serpent qui me rabaisse et essaie de me noyer dans son obscurité, l’ombre de la guerre qui rôde et tente de me briser en me promettant de fallacieux désastres. La seconde, c’est celle de l’espoir, de la calme promesse de jours meilleurs : elle se confond avec la voix chaude et rassurante de mon petit frère, celui qui avait l’habitude de me faire rire, peu importe les circonstances. L’une n’existe pas sans l’autre, comme la Lune et le Soleil, la Terre et la Mer – lorsque l’une se fait entendre, l’autre n’est jamais bien loin. S’il y a bien une chose que j’ai retenu de mes séances avec mon psychologue, c’est que je ne dois pas chercher à étouffer une voix pour que l’autre prédomine. Elles sont miennes, ces voix, elles font parti d’un tout qui m’est propre et qui résulte de mes expériences passées. Sans elles, je ne serai rien, et je dois les accepter, sans forcément les écouter.
Lorsque je vois Winnifred aux côtés d’Annie, le première murmure se fait entendre. Il me rappelle la façon dont j’ai fui comme un lâche, alors que nous partagions un repas tout à fait agréable. Elle n’avait rien fait pour mériter un tel comportement de ma part, la maire de Selkirk, bien au contraire, pourtant, lorsque tout est devenu trop difficile, lorsque ma maladie s’est rappelée à moi, je n’ai pas cherché à lutter. Je suis faible. C’est en tout cas ce que me répète la voix, et je peine à me souvenir des paroles rassurantes de mon psychologue. Lorsque la voix est trop forte, rappelez-vous que l’autre n’est jamais bien loin, Docteur Fox. Je souffle, je redresse la tête. Je dois faire semblant, en attendant de pouvoir suivre les conseils qu’on m’a inculqué.

Quand je suis enfin à leurs côtés, elle ne mentionne pas notre dernière rencontre, et je lui en suis reconnaissant, bien que je me doute qu’elle garde bouche close à cause de la présence de ma nièce. Je lui fais un petit signe de tête pour la saluer.

« - Winnifred, dis-je simplement, sans doute de façon un peu trop rustre et embarrassée. Il a toujours été difficile, pour moi, de masquer mes sentiments. Je vais… bien, je suppose. Et vous-même ?

Des banalités sans nom, des mots pour combler un silence qui ne peut être lourd en présence de la petite fille qui nous regarde de ses grands yeux noirs. L’adulte l’embrasse délicatement, et enfin, elle court vers moi pour me sauter au cou. Je l’attrape au vol avant de lui déposer à mon tour un baiser sur le front. Je remarque qu’elle porte une écharpe qui ne lui appartient pas, mais lorsqu’elle me fait un câlin en passant ses petits bras tout autour de mon cou, je reconnais l’odeur particulière qui s’en dégage. Le parfum de Winnifred, bien sûr. Pourquoi diable une telle senteur s’est-elle imprégnée dans mon esprit ? J’essaie encore de prétendre, de toutes mes forces, que les étranges pensées que j’ai eu à son égard ne sont que des fantasmes anodins, presque banals, d’un homme qui trouve une femme attirante, mais je sais que ce n’est pas tout à fait la vérité. Elle m’ensorcelle, à chacun de ses regards, mais surtout, à chacun de ses mots. Sa vive intelligence, sa compassion, je ne saurai dire ce qui me plait le plus chez elle, et cela me terrifie plus encore que n’importe quelle bataille rangée. Je préfère donc me tourner vers Annie, pour fuir encore une fois le regard de Winnifred.

- Alors crevette, tu t’es bien amusée aujourd’hui ? Tu as été sage ?

- Oui tonton, j’ai même eu une image ! On l’accrochera, hein ?

- Bien sûr, on la mettra sur le frigo avec tes bulletins de note et tes dessins, il faudra juste que tu me rappelles d’acheter de nouveaux magnets lorsque nous irons en ville, d’accord ?

Elle hoche la tête avec enthousiasme, avant de s’affaler contre mon épaule. Parfois, j’oublie qu’elle n’a que 6 ans, que hier encore, elle n’était qu’un bébé dans un berceau, et qu’elle peut encore agir comme tel. Elle veut que je la porte, soit : mes vieux os sont peut-être fatigués, ils supportent encore son poids plume. Seulement, voilà, maintenant qu’Annie ferme délicatement les yeux en s’abandonnant à notre étreinte, je me retrouve à devoir affronter Winnifred Carberry, à soutenir son regard. Allez, John. Du nerf.

- Je suis… désolé, pour la dernière fois, j’espère que… Je m’embrouille dans mes propres phrases, mon souffle laissant de longues traînées blanches autour de moi alors que je peine à trouver les mots justes, pour exprimer ce que je ressens. Je ne sais pas vraiment ce que j’espère, en fait. Je me doute que vous devez me trouver bien… Je soupire. Enfin bref, désolé, je ne vais pas vous embêter plus longtemps, je vais rentrer. »

Et je m’apprête à tourner les talons pour rentrer chez moi, où seule m’attend une nuit sans sommeil, après une soirée à faire semblant, pour le bien d’Annie. Je ne me sens pas capable d’entendre les reproches de Winnifred : les insultes de la voix dans ma tête, qui prennent le pas sur la seconde visiblement endormie aujourd’hui, sont suffisantes pour me hanter pour les jours à venir.

Codage par Magma.
Revenir en haut Aller en bas
https://abime.forumactif.com/t584-this-war-of-mine-jonathan https://abime.forumactif.com/t591-no-peace-in-quiet-jonathan
Winnifred Carberry
Winnifred Carberry
épargné(e)
avatar // crédit(s) : cate blanchett // corvidae
âge : 45 ans
statut marital : veuve

puissent les dieux prendre en pitié l'homme insensible qui demeure sain d'esprit, confronté à l'abominable vérité.

(fb) clever as the devil and twice as pretty (jonathan) 3b76edca8ec383c39a501ad2fa834c1e
métier : maire de selkirk
carcasse : elle appartient à l'onde.
échanges : 53
arrivée : 14/04/2020


cthulhu fhtagn
(fb) clever as the devil and twice as pretty (jonathan) Empty
Ven 12 Juin - 13:43

date du rp ≈  27 novembre 1981
lieu du rp ≈  l'école


clever as the devil and twice as pretty

jonathan fox // winnifred carberry you've got a warm heart, you've got a beautiful brain, but it's disintegrating from all the medicine autoisolation → into the mist  •••

383c0d421a0461d97076696c12cbd43e.jpgelle ne peut s’empêcher de trouver cela étrange d’appeler le médecin par son prénom, quand son attitude semble laisser deviner que sa simple présence le met mal à l’aise. ou du moins c’est ce qu’il semblerait, puisqu’il se crispe un peu, ou en tout cas c’est l’impression qu’elle a. peut être était-ce une erreur de l’attendre ici avec sa nièce, peut être cela lui est-il inconfortable, mais sans qu’elle puisse trop s’expliquer pourquoi, elle avait envie de le voir. ce n’était pas juste un choix stratégique dicté par quelque mission que ce soit, mais une envie. elle préfère néanmoins éviter d’y penser et le salue de la manière la plus chaleureuse possible, ce qui ne semble pas vraiment l’aider à se détendre. elle ne se départit pas de son sourire néanmoins, bien qu’elle ne sache pas trop sur quel pied danser. l’autre fois, il lui avait semblé qu’il commençait à y avoir une proximité entre eux, bon, peut être pas quelque chose de bien fou, et clairement sans trop qu’elle comprenne pourquoi il est bien plus difficile de le manipuler lui que bien d’autres. elle suppose qu’il a un code moral strict, car elle sait qu’il ne lui est pas indifférent. pour quelqu’un qui se décrit comme en proie au doute, il semble néanmoins avoir des valeurs auxquelles il se tient, auquel il se cramponne comme un naufragé à une planche de bois perdue au milieu de l’océan. il lui retourne la question et elle plisse un peu les yeux. « on ne peut mieux, merci. » ce n’est pas exactement vrai, mais on ne cherche jamais à savoir la vérité lorsqu’on pose cette question, n’est-ce pas ? c’est simplement un exercice de politesse. elle peut néanmoins sentir la gêne entre eux, une sorte de tension qui n’était pas vraiment là la dernière fois, ou alors pas autant, et elle se trouve un peu désarmée. car malgré ce qu’annie lui a confié, elle ne sait pas exactement comment se comporter à présent.

elle n’a pas à se poser la question bien longtemps, puisqu’elle n’a pas grand chose d’autre à faire que d’observer l’échange entre le médecin et sa nièce. l’amour qu’il y a entre eux ne fait aucun doute et elle se prend à être émue, détournant même un instant les yeux pour éviter de se laisser happer par la mélancolie. bien sûr, elle est toujours proche d’isobel, mais l’époque lui manque où elle pouvait la prendre dans ses bras, caresser ses joues de bébé, l’entendre gazouiller à propos de telle ou telle chose qu’elle aurait appris à l’école. désormais, finalement, elles sont deux adultes, face à face dans une maison trop grand pour elles deux, et winnifred est terrifiée de se retrouver toute seule. bien sûr, sa fille est elle aussi touchée par la malédiction qui l’empêche de quitter l’île, elle ne serait pas bien loin. mais la maire de selkirk ne peut pas s’empêcher d’avoir peur. elle reprend contact avec la réalité lorsque jonathan s’adresse à elle, et elle réalise que la fillette s’est endormie contre son épaule. elle le regarde silencieusement s’excuser, le fixant de ses yeux clairs, alors qu’il s’embrouille dans son embarras, et cette fois ça l’amuse beaucoup moins que les fois précédentes. elle reste silencieuse à l’observer, et ne se meut que lorsqu’il esquisse un mouvement pour partir. « jonathan, attendez. » faisant les deux pas qui les séparent, elle se retrouve à côté de lui. « faisons le trajet ensemble, voulez-vous ? » propose-t-elle d’une voix douce, un léger sourire sur ses lèvres.

elle reste silencieuse encore un moment alors qu’ils entament leur marche, la nuque pliée comme absorbée par la contemplation du sol, et puis elle finit par se redresser un peu, tournant son visage vers lui. « Pour la dernière fois… n’en parlons plus, voulez vous ? » offre-t-elle, une expression ouverte sur le visage, pas vraiment souriante, mais loin d’être en colère. « nous avons tous nos démons, n’est-ce pas, surtout à nos âges. je me doute que vous n’êtes pas venu ici comme ça, sur un coup de tête, sans raison, alors… » ses lèvres s’étirent en un sourire sincère. « …alors ne vous en faites pas. j’espère simplement que je ne vous ai pas mis mal à l’aise. j’étais tout bonnement curieuse. » elle sourit, d'un sourire bien moins assuré qu'à son habitude, et se tait à nouveau, mettant les mains dans les poches de son manteau, marchant d’un pas lent, nullement dérangée par les bourrasques chargées de quelques flocons qui viennent pourtant secouer le paysage. elle a vécu toute sa vie ici, et connaît toutes les humeurs du ciel qui chapeaute l’île, des plus clémentes aux plus irascibles. bien sûr, si elle en croit la fillette, ce n’est pas son comportement qui est à remettre en cause. néanmoins, elle préfère s’en assurer. « je ne veux pas que vous soyez inconfortable parmi nous. alors si vous préférez que je garde mes questions et ma curiosité pour moi, je comprendrai, vous n'avez qu'à me le dire. » malgré la curiosité qui la brûle d'en savoir plus sur qui il est, d'où il vient, ce qu'il a traversé, c’est si rare que des gens viennent d’ailleurs, encore moins des gens intéressants, ça serait dommage de s'attirer leurs foudres. d’autant plus que winnifred n’est pas du genre à manquer aux devoirs qu’on lui confie. car c’est de ça dont il s’agit, n’est-ce pas ? rien de plus, absolument rien de plus. juste faire ce qu’on lui dit, et rien d’autre.

Codage par Magma.
Revenir en haut Aller en bas
Jonathan Fox
Jonathan Fox
épargné(e)
avatar // crédit(s) : David Tennant // soldier eyes.
âge : 47 ans
statut marital : éternel célibataire, vieux garçon qui pense qu'il est trop vieux pour toutes ces conneries

(fb) clever as the devil and twice as pretty (jonathan) 2f49fa7d7dad71e1f9f05e430fe12366


métier : ses mains guérissent, sa tête soigne ; et il essaye de vaincre la mort comme un matador dans une arène (médecin)
carcasse : mortel
damnation : Trouble de stress post-traumatique, cette maladie dont la guerre est la cause, le traumatisme inhérent et implacable, le mal-être déclenché par le plus petit des sons et la plus vive des lumières

échanges : 87
arrivée : 11/04/2020


cthulhu fhtagn
(fb) clever as the devil and twice as pretty (jonathan) Empty
Sam 13 Juin - 23:49

date du rp ≈  27 novembre 1981
lieu du rp ≈  l'école

Clever as the devil and twice as pretty

Winnifred Carberry & Jonathan Fox ☆ And I'm on my way, I still remember this old country lanes when we did not know the answers.And I miss the way you make me feel, it's real, we watched the sunset over the castle on the hill
☾ ⋆  ☾ ⋆ ☾ ☼ ☽ ⋆ ☽ ⋆ ☽

0b7d435ce2fe8de4888d416048a1b445.jpgJe me demande parfois à quoi ma vie aurait ressemblé si je n’avais pas été tiré au sort. C’est effrayant de se dire qu’une guerre a été le pivot central de mon existence, la base même de celui que je suis devenu : j’ai été convoqué par l’armée à 24 ans, et six ans plus tard, après des années d’étude de médecine durant lesquelles je ne pouvais que me demander ce que l’avenir me réservait en tant que médecin militaire, je partais pour les jungles du Viêt-Nam, desquelles je ne suis sorti que dix ans après. Et même lorsque le cessez-le-feu a été déclaré, l’ombre de la guerre ne m’a pas quitté – il y a eu le suicide de mon frère, le trouble de stress post-traumatique, l’arrivée d’Annie dans ma vie. Chacune de mes décisions majeures, chacun de mes actes ayant vraiment comptés prennent racine, de près ou de loin, dans cette fichue guerre déclarée par Kennedy.
Même aujourd’hui, alors que je tiens entre mes bras une petite fille endormie et que je discute avec une femme tout bonnement fascinante, j’ai l’impression que le bruit des mitraillettes rythme mes pas : car il explique ce silence gêné qui s’étale entre nous. Sans la guerre, point de cette anxiété maladive qui me ronge le corps, point de cette fuite désespérée lorsque tout s’est accéléré dans ma tête, au moment même où j’ai osé imaginer un éventuel futur aux côtés de Winnifred – et je ne parle pas d’un avenir lointain, de possibles engagements qui nous emmèneraient à déclamer des serments, mais simplement d’une relation sommes toute candide entre un homme et une femme, la base même de notre société. Elle emprisonne comme un carcan, la guerre. Elle remplace l’identité d’un homme plus habilement encore qu’un démon qui envoûterait ses victimes.

Pourtant, malgré cette impolitesse dont j’ai fait preuve lors de notre dernière rencontre, et la maladresse dont je fais encore preuve aujourd’hui, la maire de Selkirk semble ne pas m’en vouloir outre mesure. La raison de cette absolutrice compréhension s’explique probablement par le fait qu’elle ne s’intéresse pas assez à mes histoires pour réellement y attacher de l’importance, je sais pertinemment que ce déjeuner ne signifiait rien de particulier pour elle, et que la raison de sa présence à mes côtés, aujourd’hui, ne résulte que d’un amas de coïncidences insignifiantes. J’ai conscience de ressembler à un vieillard pathétique, à m’imaginer mille scénarios qui n’intéressent personne sauf moi. Pourtant, alors que les mots cascadent de la bouche délicatement maquillée de Winnifred, une pointe d’espoir me traverse le ventre. Cruel sentiment que l’espoir lorsqu’on sait qu’il est vain – difficile, pourtant, de passer outre ses promesses dorées, réelles ou non. Et malgré tout, je suis reconnaissant de la bienveillance dont l’îlienne fait preuve à mon égard : c’est probablement la raison pour laquelle ma bouche s’ouvre, et que je me vois commencer à parler à voix haute de passages de ma vie que je n’aurai jamais imaginé raconter à personne d’autre que mon psychologue.

« - Non, je… Vous êtes tout sauf indiscrète, Winnifred. C’est normal de votre part d’être quelque peu… intriguée par mon comportement, enfin, je ne veux pas sembler cavalier dans mes propos mais… Je souffle, j’essaye de mettre de l’ordre dans mes pensées en même temps que dans mon discours. Enfin, je vous dois probablement quelques explications. C’est difficile pour moi d’en parler, n’y voyez pas là une pudeur mal-placée ou… quoi que ce soit de cet acabit, mais je n’ai pas pour habitude de me confier à ce sujet. Comme je l’ai sous-entendu précédemment, j’ai participé à la guerre du Vietnam, en tant que médecin militaire. J’ai atteint le rang de Lieutenant-Colonel, l’on m’a mis des médailles sur la poitrine en me félicitant des sacrifices que j’ai fais pour mon pays. J’ai… Nous marchons tous les deux dans le vent glacé de l’hiver, et je n’ose pas la regarder. J’ai peur qu’à la dévisager, je perde courage et que je me réfugie, comme à mon habitude, dans de couardes approximations, voire d’honteux mensonges. J’ai vécu des choses que je ne souhaiterai à personne, même à mon pire ennemi. Mais ce qui me hante réellement, c’est la raison pour laquelle Annie est sous ma tutelle. Mon petit frère. Il était soldat, lui aussi. Il s’est engagé pour être à mes côtés – et lorsqu’il est revenu à Pittsburgh, il n’était plus le même homme, comme moi, comme nous tous, en réalité. En fait, il a laissé une partie de lui-même à Saïgon. Et il n’a pas pu… Une pause. Je ne pleurerai pas, je ne suis pas triste. J'ai fais mon deuil depuis longtemps, mais à chaque fois que j’ose penser au suicide de Matthew, je me sens… vide en fait. Tellement impuissant que plus rien ne fait vraiment de sens. Il s’est tué avec son arme de service, dans son bungalow. C’est moi qui l’ai trouvé.

Je ne sais pas vraiment pourquoi je raconte ainsi mon passé à Winnifred – je ne comprends pas non plus la raison pour laquelle elle m’écoute, alors que ça ne la concerne en rien. Est-ce une politesse embarrassée qui la pousse à prêter oreille à cette histoire, ou une empathie qui la presse à la pitié ? Je ne sais pas vraiment ce que je préférerai, dans les deux cas.

- Enfin, je m’égare, je ne veux pas vous importuner avec mes contes déprimants, mais… je voulais simplement vous expliquer la raison pour laquelle il est parfois difficile, pour moi, de faire face à la réalité qui se déroule autour de moi. Vous n’êtes en rien la cause de mon départ précipité de la dernière fois, bien au contraire. Cela faisait des années que… je n’avais pas envie à ce point de continuer une conversation avec une femme. »

Annie, toujours affalée sur mon épaule, soupire quelque peu dans son sommeil, et je passe affectueusement ma main dans son dos pour l’apaiser. Je ne regarde toujours pas Winnifred, mes yeux sont fixés sur le chemin droit devant nous. Car de la dévisager, je me mettrais à rougir, à bafouiller, j’en ai conscience : et je ne veux pas paraître encore plus pathétique que ce que je suis déjà, à relater les plus sombres passages de ma vie à quelqu’un qui n’en a que faire.  

Codage par Magma.
Revenir en haut Aller en bas
https://abime.forumactif.com/t584-this-war-of-mine-jonathan https://abime.forumactif.com/t591-no-peace-in-quiet-jonathan
Winnifred Carberry
Winnifred Carberry
épargné(e)
avatar // crédit(s) : cate blanchett // corvidae
âge : 45 ans
statut marital : veuve

puissent les dieux prendre en pitié l'homme insensible qui demeure sain d'esprit, confronté à l'abominable vérité.

(fb) clever as the devil and twice as pretty (jonathan) 3b76edca8ec383c39a501ad2fa834c1e
métier : maire de selkirk
carcasse : elle appartient à l'onde.
échanges : 53
arrivée : 14/04/2020


cthulhu fhtagn
(fb) clever as the devil and twice as pretty (jonathan) Empty
Dim 14 Juin - 15:12

date du rp ≈  27 novembre 1981
lieu du rp ≈  l'école


clever as the devil and twice as pretty

jonathan fox // winnifred carberry you've got a warm heart, you've got a beautiful brain, but it's disintegrating from all the medicine autoisolation → into the mist  •••

383c0d421a0461d97076696c12cbd43e.jpgen temps normal, la maire de selkirk est de ceux qui mènent la danse. elle envoie sans effort valser les moments d’embarras, se faufile avec grâce jusqu’au but qu’elle s’est fixé, et tout ça sans avoir fait aucun faux pas. ça, c’est en temps normal. mais avec le docteur fox, elle ne sait pas sur quel pied danser. quelque part, ça lui procure des sensations qu’elle n’avait pas ressenti depuis longtemps et qu’elle ne peut s’empêcher d’aimer, d’une certaine manière. de l’autre, elle qui est habituée au contrôle, à n’être que rarement mise en difficulté, elle ne sait pas vraiment quoi faire. alors, elle fait la seule chose qui lui vient en tête comme gage de paix : elle offre son silence. la fin des questions sur un passé dont il ne préfère peut être pas se rappeler. et pourtant, alors qu’elle tente de se faire délicate, elle ne semble pas l’avoir froissé, et même au contraire c’est comme si laisser de la place, laisser de l’air le rassurait d’une certaine manière car même si elle n’arrive pas à capter son regard, ses lèvres s’entrouvrent, se déverrouillent comme pour laisser sortir des secrets auxquels elle ne s’attendait pas, plus, à avoir accès. elle hoche la tête, cherche à le rassurer d’un « non, bien sûr, ne vous en faites pas, » lorsqu’il s’excuse d’être peut être cavalier bien qu’elle ne voie pas en quoi. elle a envie de lui dire qu’il ne lui doit rien, qu’il n’a pas de compte à lui rendre, mais quelque part, elle ne peut pas s’empêcher d’avoir envie de savoir. en apprendre plus sur lui, et surtout s’il se confie de sa propre volonté, ce n’est pas quelque chose à quoi elle peut dire non. alors elle écoute, sans rien dire, son visage tourné vers lui, chevelure d’ordinaire impeccable dérangée par les vents qui balaient l’île, les joues légèrement rougies par le froid, le vent dans ses yeux écarquillés les forçant à s’humidifier. son cœur se serre de plus en plus au fur et à mesure du récit que lui fait le médecin, se faisant presque douloureux. bien sûr, elle se doutait que c’était en rapport avec la guerre. on ne peut pas traverser quelque chose comme ça et continuer ensuite à vivre comme si de rien n’était. elle serre ses lèvres l’une contre l’autre, ses sourcils se nouent en une expression peinée. il s’interrompt et elle sent une amertume en lui. elle imagine aisément que des médailles ne peuvent en rien compenser ce qu’il a pu voir. elle cligne des yeux, une larme causée par le vent roule sur sa joue, qu’elle essuie d’un mouvement vif de sa main toujours nue puisque c’est l’autre qui tient son gant. elle veut dire quelque chose, essayer de le réconforter, mais rien ne lui vient et il reprend.

elle ne sait pas quoi faire à part simplement continuer à le regarder, essayer de déchiffrer l’expression de son visage qui refuse de se tourner vers elle. le fait qu’il le dise comme ça, comme si c’était simplement un fait, ça la rend encore plus triste. elle est fille unique, mais kenneth et elle parlaient souvent de duncan, après sa mort, et elle a donc une très vague idée de ce que à quoi la souffrance de perdre un frère peut ressembler. bien sûr, elle se doutait qu’une tragédie similaire avait frappé le duo, mais un suicide… quelque part, c’est pire. et le fait qu’il précise que son frère s’était engagé pour le suivre ne peut que laisser penser à winnifred qu’il doit se blâmer pour sa mort. elle reste silencieuse un instant, à l’observer alors qu’il se tait. elle ne sait pas quoi dire, une fois de plus, elle qui normalement n’est jamais à court de paroles. il se remet une nouvelle fois à parler avant qu’elle n’ait eu le temps de trouver les mots justes et elle s’en veut un peu de ne pas savoir le réconforter, alors qu’elle le souhaiterait pourtant tellement. elle hoche simplement la tête alors qu’il s’explique, et puis… attends. est-ce qu’il a dit ce qu’elle pense qu’il a dit ? elle a un bref sourire pour cacher son embarras, et si ses joues n’étaient pas déjà rougies par le vent glacial il est sûr qu’elles se coloreraient, elle le sent à la chaleur qui se propage dans son visage. elle laisse encore passer quelques secondes, mais il faut bien qu’elle dise quelque chose sans quoi il va simplement penser qu’elle se contrefout de ce qui se passe, alors que c’est le contraire. elle tente de mesurer l’importance de ce moment, de ce qui est en train de se passer.

elle s’arrête, ses pieds haltant leur marche sur la route humide. sa main qui était allée tenir étroitement le col de son manteau s’envole pour aller se poser sur le bras du médecin, ses doigts nus sur la manche de son vêtement alors qu’elle le dévisage, un air sérieux sur le visage. « oh, jonathan… » trouve quelque chose à dire, winnie honey. « je… » bon dieu, qu’est-ce qu’on peut répondre à des confidences comme celles qu’il vient de lui faire ? elle cligne des yeux, cherchant à se donner contenance. réponds dans l’ordre. quand on ne sait pas quoi faire, le mieux c’est de s’organiser, pas vrai ? « je ne peux pas imaginer ce que vous avez traversé, alors, je ne sais pas vraiment quoi vous dire, si ce n’est que… je suis désolée. » c’est atrocement banal, mais rien de mieux ne lui vient. « et vous êtes loin de m’importuner. au contraire… » elle soupire légèrement, détournant le regard un instant avant de lever de nouveau les yeux vers lui. « au contraire. merci de me faire assez confiance pour me raconter cela. j’imagine que c’est loin d’être facile, et j’espère que vous ne vous êtes pas senti obligé. » sa poigne se resserre un peu, mais elle est tendre, un peu hésitante, et son cœur bat plus vite et elle s’agace à réagir ainsi comme une écolière. « si je peux faire quoi que ce soit… même simplement être là, du moins si vous voulez bien de ma compagnie. » elle le dévisage, l’observant sous un jour nouveau maintenant qu’elle sait. elle peine à imaginer, bien sûr, ce que ça doit être, et elle ne peut pas s’empêcher de le trouver courageux, être encore debout après tout ça, rien qu’être encore debout, c’est presque un exploit. et puis, elle soupire un peu, la chaleur se répandant depuis son visage jusqu’à sa poitrine, heureusement bien barricadée sous plusieurs couches de vêtements, et elle sourit. « quant à notre conversation… je serai ravie de la continuer, quand vous voudrez. » il est difficile, à présent, d’ignorer volontairement qu’elle navigue en eaux dangereuses. mais après tout, il n’y a pas plus aveugle que celle qui ne veut pas voir. elle préfère bloquer les pensées qui lui susurrent qu’elle s’engage sur un terrain glissant, pour sourire à nouveau au médecin. « en tout cas, j’espère qu’être ici vous apportera à tous les deux un peu de… de paix ? et de réconfort ? » son sourire n’est plus celui qu’elle affiche d’habitude. il est moins large, mais plus sincère, teinté d’une pointe de mélancolie, et surtout, plus que ses lèvres, ce sont ses yeux qui sourient, en s’égarant sur la fillette endormie au creux des bras du médecin. sans qu’elle n’y réfléchisse, sa main se déplace, caressant l’épaule de jonathan, pour glisser à nouveau jusqu’à son avant bras, et elle la laisse là un instant, jusqu’à la retirer, la laissant tomber, ballante, à son côté. elle aimerait pouvoir faire plus, mais elle ne voit pas vraiment quoi.

Codage par Magma.
Revenir en haut Aller en bas
Jonathan Fox
Jonathan Fox
épargné(e)
avatar // crédit(s) : David Tennant // soldier eyes.
âge : 47 ans
statut marital : éternel célibataire, vieux garçon qui pense qu'il est trop vieux pour toutes ces conneries

(fb) clever as the devil and twice as pretty (jonathan) 2f49fa7d7dad71e1f9f05e430fe12366


métier : ses mains guérissent, sa tête soigne ; et il essaye de vaincre la mort comme un matador dans une arène (médecin)
carcasse : mortel
damnation : Trouble de stress post-traumatique, cette maladie dont la guerre est la cause, le traumatisme inhérent et implacable, le mal-être déclenché par le plus petit des sons et la plus vive des lumières

échanges : 87
arrivée : 11/04/2020


cthulhu fhtagn
(fb) clever as the devil and twice as pretty (jonathan) Empty
Dim 14 Juin - 21:52

date du rp ≈  27 novembre 1981
lieu du rp ≈  l'école

Clever as the devil and twice as pretty

Winnifred Carberry & Jonathan Fox ☆ And I'm on my way, I still remember this old country lanes when we did not know the answers.And I miss the way you make me feel, it's real, we watched the sunset over the castle on the hill
☾ ⋆  ☾ ⋆ ☾ ☼ ☽ ⋆ ☽ ⋆ ☽

0b7d435ce2fe8de4888d416048a1b445.jpgC’est comme un poids qui s’ôte de ma poitrine – une charge que je n’avais même pas conscience de supporter tout ce temps, un fardeau invisible qui ceinturait mes organes pour comprimer mon âme. J’ai déjà conté cette histoire à mon psychologue, à ma psychiatre, à la juge qui m’a confiée Annie. Des révélations de nécessité, des discours que j’ai prononcé parce qu’il le fallait, parce que c’était la chose à faire, certainement pas parce que j’en ai envie. Pourquoi Winnie et pas un autre ? Pourquoi raconter ces histoires à cette femme que je viens à peine de rencontrer, cette femme qui, je ne peux le nier, m’attire physiquement comme mentalement, mais qui reste une image idéalisée dans mon esprit plutôt qu’une véritable personne de confiance ? Peut-être parce que c’est la seule que j’ai daigné laisser m’écouter ; peut-être que, pour une raison ou autre, j’ai su trouver dans la profondeur de son regard outremer une bienveillance sans commisération. Je devrais m’enfuir, à présent. C’est le mécanisme de défense que j’ai développé avec les années, un réflexe instinctif qui m’a protégé alors que mon esprit ne pouvait pas faire face à plus de déceptions que ce que j’avais déjà rencontré. Pourtant, je reste là, Annie dans mes bras, le regard dans le lointain. J’écoute ses mots et ils me touchent au cœur. Peut-être pour la première fois de ma vie, je sais ce que c’est d’être lié à quelqu’un – car toutes ces années je voyais mes pairs s’attacher les uns les autres, former des communautés, devenir un tout plutôt qu’un simple ensemble d’individu, et je ne comprenais pas cette propension à l’unité lorsque monde autour de nous était si propice au mensonge et à la trahison. Aujourd’hui, le vent tourne. Ce déménagement à Selkirk m’aura fait prendre conscience que je ne peux lutter bien longtemps contre ma nature : si la guerre m’a brisé, les morceaux sont là, encore intacts, et l’on peut les recoller pour autant qu’on en trouve la raison de le faire.

« - Oh, ne soyez pas désolé, je ne vous ai pas dis tout ça pour chercher… de la pitié, ou même du réconfort. Si je suis venu ici, sur cette île, c’est pour… Pour cesser d’avoir peur de vivre, tout en… faisant en sorte que ce soit un peu plus facile à supporter ? Et je me rends compte que je ne me suis pas trompé, puisque je vous parle ainsi de mon passé sans faire de crise. Je n’en aurai pas été capable, il y a à peine quelques mois. A Pittsburgh, tout me rappelait l’existence que j’aurais eu si Matthew n’était pas mort, mais ici, je peux construire quelque chose de neuf.

Et alors que j’avoue dans un souffle à quel point j’apprécie sa compagnie, voilà qu’elle me fait la surprise de ne pas me repousser d’une phrase polie : car je pensais qu’elle se contenterait de faire semblant de n’avoir pas entendue, attitude de circonstance devant mon attitude déplacée. Je sais que je suis de la vieille école, que la galanterie, de nos jours, ne s’embarrasse pas d’autant de cérémoniel que dans mes jeunes années, mais je ne peux m’empêcher de me sentir terriblement gauche – et si, de toute façon, je fabulais ? Rien, dans mes propos, ne peut être différencié de l’expression de mon amitié, pourtant, je serais bien malhonnête de prétendre que c’est tout ce que je ressens à l’encontre de la maire de Selkirk. J’ai beau essayer de me trouver des excuses ou de me réfugier dans de vagues justifications, je dois me rendre à l’évidence que cette conversation est loin d’être anodine.

- Merci, je finis par ponctuer mon discours. Le mot est un souffle qui s’envole dans l’air glacé qui nous entoure, je ne sais même pas si je l’ai vraiment prononcé ou si c’est simplement le son du vent qui ressemble à ma voix. Je me décide donc à répéter ma phrase, cette fois d’une voix plus forte, plus affirmée. Et je tourne ma tête vers elle, mes yeux se plongeant dans les siens – j’en ai fini de fuir. Merci pour tout.

C’est presque avec regret que nous arrivons aux abords de ma maison. Le givre a glacé les herbes folles qui poussent à travers le petit paillasson en fer forgé qui sépare le seuil de la porte du petit chemin de terre qui lie l’habitation au reste du village : l’endroit est charmant, à l’image de l’ensemble de Selkirk. On peut apercevoir, derrière la demeure, les restes d’un jardin coquet, qui a probablement dû être entretenu il y a quelques années mais que les ardeurs de l’hiver ont transformés en friche. Je passe une main sur la tête de ma nièce pour la réveiller délicatement et elle ouvre les yeux, toute étonnée de s’être laissé ainsi aller au sommeil.

- On est arrivé, crevette. Tu vas ranger ton cartable dans ta chambre ?

Elle ne me répond pas, se contentant d’hocher la tête, les traces de son repos encore visibles dans ses mouvements engourdis. Annie glisse de mes bras, fait quelques pas vers la porte, puis rebrousse chemin, se dirigeant directement vers Winnifred.

- Au revoir madame, dit-elle d’une petite voix.

Je la regarde, attendri, alors qu’elle nous quitte enfin en se frottant les yeux. Le chambranle de la porte se referme, et je prends soudainement conscience de la proximité de Winnifred, à mes côtés, d’un silence qui s’installe entre nous. Je prends mon courage à demain, prenant une grande inspiration en me retenant de fermer les yeux – mécanisme spontané pour éviter de recevoir en pleine figure un rejet imminent.

- Winnifred, accepteriez-vous de… dîner en ma compagnie, un soir prochain ? Enfin, si… Si vous aimez ce genre de chose, bien sûr. »

Je ne sais pas vraiment ce que je veux dire par là. Qui n’aime pas dîner, après tout ? Mais je suppose que la fin de ma question n’est là que pour ôter une certaine solennité à ma demande, une révérence surannée qui me correspond mais qui n’est pas dans l’air du temps, j’en ai conscience. Toujours est-il que je la regarde, attendant sa réponse, suspendu à ses lèvres. Suspendu au temps qui passe. Suspendu aux possibles, et à l’attente insoutenable d’un refus pourtant attendu - mais l’espoir, l’espoir, le cruel espoir… Il serait mensonger de ma part de prétendre qu’il n’est pas là, lui aussi, pointant au creux de ma ventre comme un rayon de soleil un jour de pluie.

Codage par Magma.
Revenir en haut Aller en bas
https://abime.forumactif.com/t584-this-war-of-mine-jonathan https://abime.forumactif.com/t591-no-peace-in-quiet-jonathan
Winnifred Carberry
Winnifred Carberry
épargné(e)
avatar // crédit(s) : cate blanchett // corvidae
âge : 45 ans
statut marital : veuve

puissent les dieux prendre en pitié l'homme insensible qui demeure sain d'esprit, confronté à l'abominable vérité.

(fb) clever as the devil and twice as pretty (jonathan) 3b76edca8ec383c39a501ad2fa834c1e
métier : maire de selkirk
carcasse : elle appartient à l'onde.
échanges : 53
arrivée : 14/04/2020


cthulhu fhtagn
(fb) clever as the devil and twice as pretty (jonathan) Empty
Lun 15 Juin - 0:07

date du rp ≈  27 novembre 1981
lieu du rp ≈  l'école


clever as the devil and twice as pretty

jonathan fox // winnifred carberry you've got a warm heart, you've got a beautiful brain, but it's disintegrating from all the medicine autoisolation → into the mist  •••

383c0d421a0461d97076696c12cbd43e.jpgdans les moments importants, on dit souvent que le temps ralentit. mais ce n’est pas exactement ça qui ce passe à cet instant précis. c’est plus comme si le passage du temps était tout simplement suspendu, les flocons flottant en l’air sans sembler vouloir continuer à tomber, elle retient un peu son souffle sans véritablement s’en rendre compte. elle le regarde, posant sa main sur lui, main qui se veut guérisseuse ou, au moins, tendre. elle lui sourit, hochant lentement la tête sans le quitter des yeux. elle se doute bien qu’il ne cherche pas quoi que ce soit. peut être d’ailleurs que c’est ça qui la touche chez lui. elle se reconnaît un peu dans cette sorte d’orgueil farouche à vouloir s’en sortir seul, même quand on se noie, même quand il serait bien plus raisonnable ou compréhensible de s’asseoir là, de pleurer et d’attendre de l’aide. elle n’est pas, elle non plus, de ceux qui font ça. elle tient debout, même si elle ne sait pas toujours comment, elle reste debout, contre vents et marées. et même si ça peut parfois s’apparenter à un entêtement à la limite du malsain, elle préfère ça à l’idée de se laisser couler. lorsqu’il évoque le fait qu’il n’a pas fait de crise, elle resserre un peu la prise sur son bras, comme pour lui montrer son soutient sans avoir à utiliser une phrase éculée. son sourire s’élargit finalement. « je vous le souhaite. et je suis certaine que vous y arriverez, » lui dit-elle sincèrement. après tout, si on omet l’existence d’une secte adepte du sacrifice humain qui vénère un dieu sans miséricorde, la présence de créatures mythologiques et la météo détestable, selkirk est le parfait endroit pour repartir de zéro. néanmoins, elle ne peut s’empêcher de se trouver ravie de sa présence, même si objectivement il aurait mieux fait d'aller n’importe ou sauf ici. elle se retient bien de verbaliser cela, évidemment, et se contente de laisser retomber sa main contre sa cuisse.

il la remercie et une fois de plus elle n’est pas sûre de la réponse à donner, peut être parce qu’elle est plus émue qu’elle voudrait bien l’avouer, entre autres choses. et puis, elle soutient son regard, sans trop comprendre pourquoi elle se trouve intimidée devant lui, comme si ces yeux honnêtes la désarmaient, voyaient à travers ses artifices. sans cesser de sourire toutefois, elle secoue la tête, excuse toute trouvée pour détourner le regard, et elle a un petit rire. « vous n’avez vraiment pas à me remercier. je n’ai rien fait de spécial, » répond-elle sans fausse modestie. bien sûr, elle s’est rapprochée de lui, pour diverses raisons, mais en fin de compte, elle n’a rien fait de bien fou pour le réconforter. elle s’est simplement intéressée à l’homme sous la blouse, sous son air sévère, mais qui pourrait la blâmer ? les gens intéressants sont si rares. elle relève les yeux et les voilà repartis, arrivant sans mal devant la maison du médecin. winnifred ne dit rien, alors que jonathan réveille annie qui se redresse, les yeux encore embués d’on ne sait quelle rêverie, sa frimousse froissée par le sommeil qui fait sourire la maire d’un sourire mélancolique. celle ci revient vers eux pour la saluer et la maire se penche un peu vers elle pour caresser délicatement sa joue ronde. « au revoir mon chaton, » dit-elle doucement. alors que la porte se referme, elle retrouve une expression plus neutre, fourre ses mains dans les poches de son manteau, et reste plantée là, silencieuse, tournée vers la maison, évitant plus ou moins consciemment le regard du médecin.

elle l’entend prendre une inspiration, mais ne se tourne vers lui que lorsqu’il dit son nom, écarquillant un peu les yeux pour montrer qu’elle l’écoute. un sourire naît de nouveau sur ses lèvres alors qu’elle est sincèrement ravie de l’invitation, et elle le taquine même gentiment. « je connais peu de personnes qui n’aiment pas dîner, » fait-elle simplement remarquer, avant de lâcher un petit rire. « mais ce serait avec grand plaisir, évidemment. j’apprécie votre compagnie. » oh. peut être que cette dernière phrase était un peu trop. mais elle est sortie toute seule. elle se mord la lèvre inférieure, un peu embarrassée, et inspire par le nez avant de reprendre. « je suis libre vendredi et samedi soir, si vous voulez. ou si vous préférez la semaine prochaine, dites moi et je consulterai mon agenda. » elle sourit malicieusement. « je dois avouer que je n’ai pas tout en tête. » elle plie un peu le cou sur le côté, plisse légèrement les yeux, retrouvant son air taquin qui la caractérise habituellement. « de toute façon, vous savez ou me trouver, et puis selkirk n’est pas bien grande, je pense que nous saurons nous croiser pour arranger les détails, » dit-elle avec une œillade charmante. elle remet en place d’un mouvement de main les quelques mèches qui s’étaient échappées de sa coiffure, et prend une grande inspiration. « bon, eh bien… j’attendrai de vos nouvelles alors, » dit-elle d’un ton qui se veut léger. néanmoins, sa main toujours pas re-gantée quitte son flanc pour aller prendre celle du docteur, ses doigts serrant les siens brièvement. « bonne soirée, jonathan. » elle remet sa main dans sa poche, lui fait un sourire étincelant, puis tourne les talons, et la voilà repartie, le vent faisant virevolter les pans de son pourtant lourd manteau de laine. une fois qu’elle est à bonne distance, elle s’arrête un instant, expire longuement, s’efforçant à baisser les épaules et détendre le cou, puis s'allume une cigarette. bon sang, elle avait oublié le frisson que ce genre de situation lui procuraient.

Codage par Magma.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


cthulhu fhtagn
(fb) clever as the devil and twice as pretty (jonathan) Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

(fb) clever as the devil and twice as pretty (jonathan)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» purgatory // me and the devil ≈
» This war of mine ~ Jonathan
» The Devil in the Details (one shot)
» No peace in quiet (Jonathan)
» devil woman ≈ mercy

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
abyssus abyssum invocat :: selkirk :: slitrig-