winnifred carberry
identité ≈ carberry winnifred
âge ≈ 45 ans
lieu de naissance ≈ selkirk
statut marital ≈ veuvage récent.
orientation sexuelle ≈ elle ne se pose pas la question. elle est
normale, voilà tout. n’est-ce pas? qui n’a jamais fait un petit tour dans le lit d’une femme dans un moment d’égarement ou parce que vraiment elle est très très jolie et son rire sonne comme de la musique ? mais non, elle ne s’imagine pas faire sa vie avec une femme. ce n’est pas comme ça que ça fonctionne et de toute façon elle n’en a pas l’envie. les hommes c’est très bien aussi, elle le croit sincèrement, winnie, comme le démontre la grande majorité du genre masculin parmi ses amants.
métier ≈ maire de selkirk, elle dirige son petit monde d’une main de fer.
carcasse ≈ la mer l’appelle, l’eau ruisselle sur sa peau et la régénère, elle respire mieux dans les ondes qu’à l’air libre. coincée entre terre et mer, elle les charme tous d’un mouvement de chevelure, d’une oeillade bien placée, d’un geste gracieux de sa main. sirène, qu’elle est, et à défaut de pouvoir changer, elle profite des pouvoirs que cela lui confère.
cultiste ≈ on dirait bien que oui.
traits de caractère ≈ elle est
assoiffée, la carberry,
affamée de pouvoir, prête à tout pour que tout un chacun plie et mette un genou en terre devant elle. son
ambition est malmenée, sur un caillou comme selkirk, alors qu’elle se sentirait de taille à conquérir le monde, si seulement elle pouvait le quitter, ce rocher ridicule ballotté par les vagues. sa
frustration, ceci dit, elle la garde en elle, profondément, elle s’en sert pour se nourrir, comme d’une sorte de fuel qui l’oblige à garder à l’esprit ce qu’elle veut. elle
dirige tout avec une poigne de fer, intransigeante avec les autres comme elle l’est avec elle même. mais c’est là tout son talent: la poigne de fer est enveloppée d'un gant de velours; un bon leader sait caresser dans le sens du poil, sait garder les faveurs de ceux qui le suivent. aussi, elle est
belle, charmante, envoûtante presque, son charisme et les attentions qu’elle montre à chacun en font quelqu’un d’aimé, même si craint aussi, souvent. toujours habillée impeccablement, jamais un cheveu de travers, toujours le bon mot pour répondre à toutes les situations, c’est une femme qui
impressionne autant qu’elle attire le respect et la sympathie. car malgré son exigence avec ceux qui travaillent pour et avec elle, elle se montre droite, prête à faire des compromis tant qu’elle obtient, à la fin, ce qu’elle veut, car la fin justifie les moyens. bien sûr, personne ne pourrait en témoigner, mais c’est aussi quelqu’un d’extraordinairement
triste et seul, de
perclus de doute, gardant ses secrets et ses états d’âme pour elle: elle n’est pas foncièrement mauvaise, voyez vous, simplement dévorée par une détermination et une ambition sans bornes, frustrées par sa condition et son incapacité à s’éloigner de tout ça, de cet endroit qu’elle exècre mais sur lequel elle règne sans concurrence, reine prisonnière de son propre royaume. elle est
solaire le jour,
triste comme les pierres la nuit, une femme à deux facettes comme un dieu de l’antiquité qui rayonnerait d’une lumière chaude la journée et d’un éclat de mort une fois dans l’obscurité.
groupe ≈ l’abominable.
moodboard ≈ juste ici playlist ≈ facultatif, supprimez si vous ne l'utilisez pas.
avatar ≈ cate blanchett
crédit(s) ≈ corvidae
her presence is her power
selkirk ≈ winnie les tient tous au creux de sa main, enroulés autour de son petit doigt, prêts à marcher à la baguette au moindre mouvement de sa main. on l’aime, on la craint, on la respecte. pourtant, une femme à ce poste, c’était loin d’être gagné. mais elle sait y faire, a toujours le mot qui fait plaisir, se fait caressante avec ceux qui l’ont gagné, cassante avec ceux qui le méritent, on a tout intérêt à rester dans ses faveurs et même si les commères ont des choses à dire sur elle dans son dos, de face elles ne peuvent que courber l’échine et répondre mielleusement aux sourires de la carberry. elle est solaire, et d’aucuns se pressent pour se réchauffer à ses rayons. pourtant, il y a une part de mystère en elle, qui se révèle parfois lorsqu’on s’attire ses foudres, et laisse imaginer
malédiction personnelle ≈ c’est une lubie qu’elle a depuis l’enfance. on ne marche pas sur les lignes des pavés. pas si étrange chez un enfant, beaucoup plus chez une quadragénaire. d’aucuns pourraient penser que son pas étrangement élastique vient simplement de l’énergie qui la transporte, mais non. elle s’efforce encore, à quarante-cinq ans, de ne pas marcher sur les lignes, comme si quelque chose de terrible allait arriver si elle déposait ne serait-ce qu’un bout d’orteil sur les joints qui séparent les pavés.
there is nothing like cold water there is nothing
elle grandit dans une vieille cahute au bord de la mer, couvée par un vieil alcoolique bourru de père, sa mère s’étant fait la malle à peine la progéniture expulsée de ses entrailles marines, la perspective de devoir élever la rejetonne expliquant à elle seule qu’elle ait laissé la vie sauve au père. enfant, winnifred détestait les bains d’eau de mer que son père l’obligeait à prendre sans qu’elle n’en comprenne jamais la raison. elle ne comprenait pas non plus ces femmes qui venaient chez eux, la jaugeait, lui parlaient comme si elles la connaissaient de longue date, et que son père semblait haïr cordialement. pourquoi est-ce qu’il les laissait venir, si il ne les aimait pas, se demandait-elle sans jamais avoir la réponse. néanmoins, les bains journaliers étaient devenus une habitude, et en grandissant elle avait cessé de se poser la question. déjà, alors, on l’aimait. ses cheveux blonds, sa bouille ronde, ses yeux bleu azur, toutes ces choses là n’étaient pas des explications suffisantes à l’affection sans fond qu’elle semblait provoquer chez tous, adultes et enfants confondus. déjà l’école primaire lui avait amené une petite cour qu’elle menait à la baguette comme une reine, ayant déjà le caractère de celle qu’on ne contredit pas, celle qui fait la pluie et le beau temps, celle dont on ne veut pas s’attirer les foudres. en grandissant, cela s’était encore accentué, et puis un jour, son père l’avait assise à table, l’air sérieux, et lui avait expliqué le pourquoi du comment. une sirène ? elle avait froncé les sourcils. tu as bu ou quoi, lui avait-elle demandé, ça existe pas les sirènes, de quoi tu me parles. il avait insisté, lui avait parlé des femmes qui passaient, lui avait même juré que l’une d’entre elles était sa mère. ça avait mis du temps, mais elle avait accepté. après tout, ça faisait sens. ça expliquait pourquoi les bains quotidiens, ça expliquait cette attirance qu’on avait pour elle. au fur et à mesure, elle avait réalisé que ce charme qu’elle avait normalement, elle pouvait le forcer, et à partir de ce moment là, tout fut facile. sans parler de l’école où elle s’ennuyait à mourir mais avait des résultats plus que correct, obtenir toutes sortes de faveur, c’était une simple question de le vouloir.
sa cour se composait de filles et de garçons qu’elle faisait tourner en bourrique comme elle faisait tourner en bourrique son père ou ses professeurs, il suffisait de pas grand chose pour que le moindre “non” se transforme en oui. on lui cédait tout et elle avait pris l’habitude. en fait, il n’y en avait qu’un seul avec lequel elle n’avait pas envie de jouer. un seul qu’elle voulait réussir à avoir sans passer par les raccourcis. duncan carberry. il la fascinait, elle le regardait de loin et quand leurs yeux se croisaient elle se détournait, les joues soudainement brûlantes. en fait ce n’était même pas qu’elle ne voulait pas jouer de son charme avec lui. c’est qu’elle n’y arrivait pas. il y avait quelque chose chez lui de
différent, sans qu’elle sache expliquer quoi. alors, elle avait pris son temps. elle s’était rapprochée pas à pas, centimètre par centimètres, mot à mot, balayant d’une main nonchalante les avances ennuyeuses que lui faisaient d’autres. elle avait fini par comprendre. c’était son regard qui était différent. ses yeux la regardaient comme si elle était percée à jour, elle en tremblait, en perdait le sommeil. le rapprochement avait été long, et elle s’était quelquefois égarées sur la route, mais finalement elle y était arrivé. la première fois qu’il avait pris sa main dans la sienne, détournant le regard après l’avoir frôlée de multiples fois comme par accident, son âme avait poussé un soupir de soulagement, comme si elle était enfin là où elle devait être. avec lui, elle pouvait oublier le reste. oublier qu’ils devaient tous ramper devant elle, oublier qu’elle règnerait un jour non seulement sur cette île, mais sur bien plus encore. avec lui, elle était en paix. dans leurs étreintes, une sauvagerie douce, une tendresse muette comparable à rien d’autre, quelque chose qui lui faisait penser que jurer fidélité éternelle à quelqu’un ne serait pas forcément un mensonge, si ce quelqu’un c’était lui.
partir, ça avait été son idée à lui. bien sûr, les sirènes plus âgées lui avaient déconseillé de tenter de fuir l’île, mais elle avait supposé qu’il s’agissait simplement de racontards. alors elle avait bravé sa peur, car lui il voulait partir, il se sentait prisonnier sur cette île qui brimait les élans créatifs, brisait les rêves, étouffait les espoirs. finalement, elle pouvait bien abandonner son ascension fulgurante dans les sphères mondaines de selkirk, cela importait peu puisqu’il lui promettait le reste du monde à conquérir. alors avec de maigres paquetages, ils avaient embarqué à bord d’un frêle esquif.
oh, the things we do for love. elle n’avait pas rechigné, lui faisant simplement promettre qu’ils resteraient près de la mer. si c’était avec lui, l’avenir ne lui faisait pas peur.
il aurait dû. à peine commençaient-ils à s’éloigner des côtes, à peine l’île commençait-elle à disparaître dans le brouillard, que winnie avait senti
quelque chose au fond d’elle. l’appel du vide résonnait tout au creux de son ventre. alors qu’elle regardait les vagues, l’onde l’invitait, les profondeurs la fascinaient, sa mâchoire pendait alors que sa bouche béante appelait de ses voeux le maître des profondeurs insoupçonnées. tétanisée par la peur que cette attraction réveillée en elle, elle s’était figée comme une statue de marbre alors que la mer se déchaînait autour d’eux, elle qui était précédemment d’huile.
soudainement, son visage s’était transformé en une grimace terrorisée. “il faut qu’on parte,” avait-t-elle dit, “il est en colère.” malgré les questions de son fiancé, elle avait ensuite gardé les dents serrées, alors que les larmes ruisselaient sur ses joues et qu’elle tentait de résister à l’envie qu’elle avait de se jeter par dessus bord. finalement, elle n’avait pas résisté si longtemps. il l’avait retenue à grand peine, mais à partir de là tout était flou. peut être que son esprit terrorisé avait occulté, elle ne chercherait jamais à le savoir. tout ce dont elle se souvenait c’était d’avoir vu duncan disparaître dans l’onde, et après ça, de s’être réveillée lorsque son corps s’était déchiré sur les rochers qui bordaient la côte. une douleur indicible la traversait, la traverse encore parfois, comme si les cicatrices laissées par les bords dentelés de l’île étaient infecté d’un poison incompréhensible qui n’avait pas d’antidote. les jours suivants, elle les avait passés emmaillotée dans des bandelettes, le corps brisé et déchiré comme une poupée de chiffon dont on n’aurait plus voulu. quant à la mort de duncan, qu’y avait-t-il à dire? bien sûr, les parents de celui-ci l’avaient blâmée. bien sûr, elle s’était blâmée. mais tout ça, ce n’était rien. parce qu’alors qu’elle commençait enfin à pouvoir marcher de nouveau, un soir, le sang avait coulé entre ses jambes. beaucoup plus de sang qu’il n’aurait fallu. et une douleur au creux du ventre comme un coup de poignard l’avait assaillie. elle avait hurlé, geint comme un animal transpercé d’une lance, et on avait appelé à son chevet son ami d’enfance, qui l’avait auscultée. son diagnostic était sans appel, et avant même que winnifred ait su qu’elle allait être mère, elle n’en était déjà plus une.
le comportement des parents carberry à son égard avait changé à ce moment là, en sachant qu’elle avait porté et perdu ce qui aurait dû être leur petit fils. ils avaient toujours trouvé la jeune femme bizarre, avec son goût prononcé pour les choses crues, même si comme les autres ils étaient fascinés par elle et sa beauté.
après ça, elle passait tout le temps où elle n’était pas au travail à susurrer des conseils à l’oreille du maire, se réfugiant dans la seule chose qui lui restait à savoir son ambition sans mesure, à errer sans but sur les reliefs de l’île, traînant de la nageoire sur la plage, gémissant à pierre fendre sur les falaises, s’épenchant sur l’épaule du même ami, toujours, timothy. et c’était de timothy d’ailleurs qu’était venu une proposition qui en aurait fait trembler plus d’un, mais qui avait simplement ravivé la soif de pouvoir qu’elle gardait en elle, l’entretenant comme les vestales la flamme de leur temple païen. alors, bien sûr, elle avait accepté. elle pouvait apporter au culte autant qu’ils lui apportaient, elle en était sûre, elle n’avait aucun doute. et surtout, plus important encore, elle
croyait. Elle croyait parce qu’elle avait
vu quelque chose cette nuit là, sans pouvoir le décrire, sans même pouvoir s’en rappeler, quelque chose dont l’ombre se laissait deviner dans les cauchemars qui la réveillaient la nuit, empêtrée dans les draps imbibés de sueur. et puisqu’elle croyait, elle ne pouvait qu’être la meilleure partisane possible. à partir de là, les choses s’étaient déroulées selon un plan très précis. convaincre le frère de duncan qu’il avait toujours été amoureux d’elle avait été d’une facilité déconcertante, presque comme si ça avait véritablement été le cas. usant de son charme sur les parents, jouant la fiancée éplorée, elle avait fait taire leurs arguments. le mariage s’était fait rapidement, et chacun y avait trouvé son compte, ou du moins c’était l’illusion soigneusement entretenue. elle menait sa maison comme sa carrière, d’une main de fer dans un gant de velours, et avec les morts opportunes des parents carberry, le couple avait hérité de la grande maison de famille, que winnifred avait faite redécorer, son mari n’osant pas, jamais s’opposer à elle. ils dormaient dans le même lit, mais winnie se traînait aussi entre les draps d’autres, hommes surtout, femmes parfois, et faisait taire toutes les questions de son mari avec ce charme qu’elle maîtrisait dorénavant si bien. néanmoins, selon ses calculs, lorsque son ventre s’arrondit, c’était bien par ses efforts à lui, et ceux de personne d’autre. quelque part, c’était mieux comme ça. elle portait les gènes de son unique amour en elle.
finalement, quand isobel naquit, des sentiments contraires se battaient en elle. elle savait que les sirènes n’ont pas l’instinct maternel. mais elle voyait dans cette petite bouille le fantôme de l’enfant qu’elle avait perdu. finalement, d’un coup, duncan ne fut plus son unique amour. son minois, ses yeux bleus, ses joues rondes, tout cela lui faisait monter les larmes aux yeux, et finalement, tous les trois, ils eurent une période de bonheur. et puis, winnie reprit ses mauvaises habitudes. les nuits passées loin du foyer, le doigt levé vers le ciel pour imposer le silence. sa douceur, à la maison, elle la réservait toute entière pour sa fille, qui grandissait et pour qui elle était prête à absolument tout. alors, elle renouait avec la peur, une peur qu’elle cachait aux yeux de tous, bien sûr, mais alors que sa fille touchait la vingtaine, que leurs liens changeaient, qu’elle rêvait d’indépendance, le coeur de winnifred se brisait, se lamentait de ne pouvoir la garder près d’elle. la mort de Kenneth toucha sa fille plus qu’elle, mais elle se fit une épaule sur laquelle pleurer, même si de son côté, elle ne déplorait que la perte d’un compagnon loyal. cette mort, cependant, lui donnait un prétexte à garder sa fille un peu plus longtemps à la maison, alors c’était un mal pour un bien. comme toujours, un mal pour un bien. entre temps, pendant que la fillette grandissait, elle avait acquis le statut de maire, usant et abusant de son charme pour rester au pouvoir pendant quasiment une dizaine d’année. D’aucun auraient pu dire que c’était impressionnant pour une femme, mais quoique sa vie secrète était bien plus sombre, elle faisait son travail correctement. plus que correctement même, aussi bien qu’elle pouvait le faire sur un caillou paumé comme selkirk.
birdysepia
les présentations ≈ bonsoir c'est re-moi toujours 25 toujours la plupart de mes dents tout ça tout ça